- Mais bon sang Evy qu'est-ce qui te prend ? hurle Peter.

J'ouvre les yeux, stupéfaite. Peter semble furieux, je ne l'ai jamais vu aussi en colère. Il me jette un regard empli de dédain et referme la porte en bois qui nous sépare. Je regarde autour de moi, le cœur battant la chamade. Je reconnais le quartier de Forrest Hills et la véranda de la maison Parker. Comment est-ce que j'ai atterris ici ? Je ne me souviens d'absolument rien. J'attrape fébrilement mon téléphone dans ma poche. Il est 19 heures.

J'ai un trou d'une heure entière et je ne me souviens d'absolument rien. La dernière chose que j'ai vu avant de m'évanouir, c'est...

Oh putain, Lewis Saint-Germain.

Je tambourine alors à la porte de Peter.

- Peter, ouvre-moi ! Je t'en supplie, je sais pas ce que j'ai fait, mais ce n'était pas moi, j'ai croisé Saint-Germain, il m'a...

La porte s'ouvre à la volée. Peter me jette un regard effaré.

- Saint-Germain ? répète-t-il.

- Je l'ai percuté dans la rue alors que je rentrais chez moi. Je croyais que quelqu'un me suivait, mais je suis sûre que c'est lui qui était derrière tout ça. Il m'a... (je plaque une main à la base de mon cou et y sens une bosse minuscule) il m'a piquée ! m'écrié-je. Il m'a plantée une putain d'aiguille dans le cou.

Peter se rue sur moi et examine ma nuque. Il décèle l'endroit où le liquide a pénétré mon sang et pose ses mains sur mon visage pour me scruter. Je tente de faire abstraction de la chaleur de sa peau contre la mienne et le fixe, pétrifiée.

- Il faut appeler Monsieur Stark, dit-il.

Sans perdre une seconde de plus, nous entrons dans sa maison. Il me conduit à sa chambre et compose le numéro de Tony Stark. La dernière fois que je me suis retrouvée dans cette pièce, Peter et moi nous sommes embrassés pour la première fois. Je m'en souviens comme si c'était hier.

Pour être honnête, hier aussi nous nous sommes embrassés... et pas qu'une fois.

Oh mon dieu... j'aimerais pouvoir me frapper tellement je suis stupide. En plus de ne pas respecter Hunter, je pense à des choses inappropriées alors que nous sommes en situation critique.

- Ta tante n'est pas là ? demandé-je, histoire de penser à autre chose.

- Je te l'ai dit tout à l'heure, Evy, elle est... oh oui merde.

Je baisse le regard, j'espère ne pas avoir fait n'importe quoi. Je jure devant Dieu que si je mets la fin sur ce Manipulateur, je lui fais la peau. Qu'il croupisse en prison.

- Monsieur Stark ? C'est Evy et Peter. C'est important, je vous mets en haut-parleur, dit alors le jeune Parker en appuyant sur une touche de son téléphone.

- Bonjour les jeunes, j'allais justement vous appeler, FRIDAY a localisé Le Manipulateur et il se trouvait dans le Queens il y a à peine une heure.

- Nous aussi on l'a localisé, raillé-je, les dents serrées.

- Vraiment ? Comment ?

- Il s'en est pris à Evy, lâche Peter.

- Qu'est-ce que tu veux dire par "s'en est pris à Evy" ? insiste Tony.

- Il veut dire que ce psychopathe m'a planté une seringue dans le cou et m'a administré une de ses merdes. Je ne me souviens d'absolument rien !

- Elle est venue jusque chez moi pour me balancer des horreurs à la figure. Je vous jure qu'on aurait dit une autre personne, monsieur Stark.

Je lance un regard à Peter, il le fuit et reste scotché à l'écran de son téléphone.

- Quand t'a-t-il injecté son produit ? demande alors le millionnaire.

- Il y a environ une heure.

- Peut-être que la substance n'est pas totalement dissoute. Il faudrait que tu me fasse passer un échantillon au plus vite.

- Un échantillon ? répété-je. 

- Oui un échantillon Evy, je ne vais pas te faire un dessin, mais il faut que je sache ce que Saint-Germain t'a injecté.

Je grimace, gênée.

- Je vous envoie un de mes robots pour le récupérer. Qu'il soit prêt pour dans dix minutes.

Stark raccroche et Peter et moi échangeons un regard. Mes joues s'empourprent.

- C'est assez gênant, avoué-je.

Peter lâche un gloussement puis se retient. Je ne peux m'empêcher de sourire.

- May est infirmière, elle doit avoir ce qu'il faut.

Je suis le jeune Parker jusqu'à la salle de bains où il trifouille ses placards. Il sort alors une sorte de petite fiole et je l'attrape entre mes doigts avec dégoût.

- A toi de jouer, plaisante-t-il.

Je soupire et m'enferme dans les toilettes juste à côté. On ne pouvait pas faire plus gênant.

Saint-Germain est un homme mort.

******

Comme prévu, un robot de l'Iron Legion toque à la fenêtre de Peter dix minutes plus tard. Discrètement, je lui tends la fiole et il la range dans une boîte située dans son torse avant de s'envoler de nouveau.

Je soupire, soulagée que ce soit terminé. Je m'assois alors sur le lit sur lequel Peter est assis, les yeux perdus dans le vide.

- Ça va ? lui demandé-je.

- Très bien. Je ne comprends seulement pas pourquoi Saint-Germain s'en est pris à toi.

- Il doit savoir qui je suis.

- Et peut-être faire en sorte de briser notre équipe.

J'arque un sourcil.

- Pourquoi tu dis ça ?

Peter ouvre la bouche puis se ravise et secoue la tête.

- Non pour rien, laisse tomber.

- Peter. J'ai été si horrible que ça ?

Le brun relève ses yeux sur moi et j'y lis une réponse affirmative.

- Quoi que j'aie pu dire, ce n'était pas moi. J'ai été droguée, manipulée.

- Pourtant, ça semblait si réel...

- Qu'est-ce que j'ai dit Peter ?

Le brun inspire, il garde les yeux rivés sur le sol alors qu'il me résume notre discussion.

- D'abord tu m'as dit que je n'étais qu'un gamin, que je n'avais rien d'un héros et que si les gens savaient qui j'étais réellement, ils se foutraient bien de ma gueule.

- J'ai vraiment dit ça ? Mais c'est n'importe quoi !

- Ce n'est pas le pire. Tu as aussi dit qu'il n'y avait absolument rien entre nous, que tout ce que tu faisais c'était te servir de moi et rendre Hunter jaloux. Que tes sentiments étaient faux et que tout ce que tu faisais, était simulé. Je... je t'avoue que ça ne m'a pas vraiment plu.

- Oh Peter... je te jure que c'est n'importe quoi tout ça. Je ne sais pas comment Saint-Germain a su pour nous, mais il a tout déformé pour être sûr que ça te blesserait et que tu m'en voudrais. Mais on est bien plus intelligents que lui, il n'arrivera pas à nous séparer. Pas vrai ?

Peter reste silencieux un moment. Puis, il relève la tête et me sourit. Mon cœur bat la chamade. Je n'arrive pas à croire que je lui ai dit ça, même sous l'emprise du Manipulateur. Jamais je n'aurais pu penser ça, j'aime Hunter c'est vrai, mais j'aime aussi Peter. Et si c'était aussi simple que Saint-Germain avait bien voulu le faire croire, je ne serais pas déchirée en deux et en proie à un questionnement sans fin.

J'enroule mes bras autour du cou du brun et le serre contre moi en soupirant. Il faut que je parle avec Hunter au plus vite, je dois mettre les choses au clair. La question maintenant est, si Hunter m'assure qu'il m'aime toujours et qu'il veut être avec moi, le choisirai-je plutôt que Peter ?

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Encore un chapitre très court, peut-être que j'aurais dû condenser les deux. Bref, de toute façon, je pense que les prochains chapitres seront très longs, alors je me rattraperai avec. La fin est trèssssss proche, la sentez-vous ? Je pense qu'il me reste environ deux chapitres, peut-être trois, ça dépend comment je décide de finir ce tome.

Je vous jure que je n'ai pas envie d'écrire la fin, déjà parce que ça signifiera la fin des aventures d'Evy et Peter (pour le moment), mais également parce que le sous-titre du tome (je vous le rappelle : Destruction) prendra enfin tout son sens !

Dites-moi comment vous pensez que tout ça va finir ou même ce que vous aimeriez voir dans les commentaires.

Je vous adore mes Outbreakers ! ^^

P.S = Putain je vous jure j'ai galéré à trouvé un gif de Tom qui convienne au chapitre !!! ARGGGHH