14 - "Et je sais, à cet instant, que je suis perdue"
A huit heures moins cinq, je gare mon pick-up devant la modeste maison des Parker et à huit heures moins deux, je suis à leur porte. Nerveuse, je tire sur ma robe et vérifie rapidement mes cheveux une dernière fois. J'inspire profondément puis toque sur le bois de la porte. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur Peter. Il porte un t-shirt sombre et un simple jean, mais un sourire éclatant barre son visage. Il m'intime d'entrer et je lui adresse un sourire avant de m'exécuter. De la fumée épaisse provient de la cuisine dans laquelle Peter me mène. Sa tante s'extrait de celle-ci, elle a une spatule à la main et un gant dans l'autre. Elle pose le tout sur le plan de travail et s'approche de moi, les bras grands ouverts.
- Salut Evy ! Tu es très ponctuelle, dis-moi ! Je suis May, la tante de Peter.
Elle a un léger accent hispanique qui trahit ses origines. Je la trouve très belle et bien conservée malgré son âge un peu avancé. Je dirais qu'elle est plus âgée que James et Maman de quelques années de part les rides qui marquent sa peau basanée.
Elle dépose une bise sur ma joue et me serre brièvement contre elle avant de repartir aux fourneaux.
- Je suis désolée que tu assistes à ça, Evy, je suis une effroyable cuisinière. Peter, je crois que tu vas devoir appeler un traiteur.
Le brun attrape le combiné d'un geste vif.
- Qui ?
- Luis, demande lui ses meilleures pâtes et ajoute qu'on a une invité.
- Pas de souci.
Peter s'éloigne après m'avoir adressé un sourire gêné et je me retrouve seule avec May qui se démène avec sa casserole brûlante.
- Attendez, je vais vous aider.
Elle me remercie chaleureusement et je lui prends la casserole des mains. Je la passe sous l'eau et tente de la nettoyer pendant qu'elle allume la hotte et fais s'échapper la fumée. Tout de suite, l'air devient plus respirable.
- Alors, tu es la fameuse Evy, dit-elle. Peter m'avait caché que tu étais si jolie.
Je rougis et la remercie timidement. Je n'ai jamais aimé les compliments, ils me mettent mal à l'aise même si ça fait du bien d'en entendre de temps en temps.
- Comme je le disais à ta mère, Peter est bien plus épanoui depuis qu'il te connaît. Je trouve que tu as une bonne influence sur lui, et je t'en remercie. C'est difficile pour lui depuis la mort de son oncle.
Son regard se voile. J'aimerais m'excuser, mais j'imagine qu'elle a entendu ces mots des dizaines de fois et ma compassion ne lui ramènera pas son mari.
- Donc, tu habites à Long Island City dans le Queens, c'est bien ça ?
- Exact.
- Et comment Peter et toi vous êtes rencontrés ?
Je me fige, n'ayant pas réfléchi à ça. Quelle réponse je peux lui fournir mise à part lors d'un braquage alors qu'Outbreak et lui arrêtaient des voleurs ? Heureusement, Peter choisit ce moment pour revenir et coupe court à la conversation.
- Luis dit qu'on sera livré dans vingt minutes.
Il marque alors une pause et nous lance un regard suspicieux.
- Ne me dis pas que tu lui faisais passer un interrogatoire ?
- Je lui posais seulement quelques questions, se justifie sa tante.
- May..., soupire-t-il. Viens Evy, en attendant les commandes, je vais te faire visiter. Ça t'évitera de subir ses questions.
Il jette un regard appuyé à sa tante qui lève les yeux au ciel. Je souris et le suis à l'étage.
Sa chambre est plus petite que la mienne, et plus sombre également. C'est bien moins organisé, mais ça je le conçois, je suis une maniaque du rangement. Son armoire est située à ma gauche et est enfoncée dans le mur. J'aperçois, sous ses vestes, la malle argentée où se trouve son costume. A ma droite, il y a son bureau caché par une montagne de choses que je meurs d'envie de ranger.
Ce qui m'étonne, c'est son lit. Placé contre le mur, il est surmonté d'un second sur lequel se trouvent des boites pleines de legos. Je sais que Ned et lui s'amusent des fois à faire d'énormes constructions. J'ai déjà essayé de les aider, mais Ned est du genre pointilleux, surtout quand il s'agit de ses pièces de lego et je ne suis pas la fille la plus délicate qui soit.
- Alors, t'en dis quoi ?
- C'est assez chaleureux. J'aime beaucoup. J'imagine que c'est par ici que tu t'enfuies la nuit ? demandé-je en désignant la fenêtre située près du lit.
- T'as vu juste.
Je souris et scrute la pièce d'un œil distrait. Il n'y a presque pas de posters, mais le fanion de son équipe préférée de basket-ball. Ses murs sont immaculés, contrairement aux miens, customisés avec quelques dessins.
Je m'assois sur son lit et attends qu'il daigne parler. Pourtant, Peter semble nerveux. Lui qui, à son habitude, est un vrai moulin à paroles, le voilà muet. Il nous arrive souvent de partir dans de grands débats sans queue ni tête juste pour le plaisir de voir qui parle le plus fort et le plus longtemps, et maintenant qu'on se retrouve tous les deux en tant que Peter et Evy et non Spidey et Outbreak, c'est comme si nous nous rencontrions pour la première fois. Je cogite pour savoir quoi sortir pour détendre l'atmosphère et pose la première question qui me passe par la tête - évidemment pas la plus intelligente.
- Tu as ton costume ce soir ?
- Non, j'ai décidé de le laisser de côté.
Pour appuyer ses propos, Peter soulève son t-shirt et mon cœur fait un looping dans ma poitrine quand j'aperçois ses tablettes se dessiner sur son torse musclé. Mes joues virent au cramoisi et mon souffle devient erratique. L'ouïe surdéveloppée de Peter semble le distinguer puisqu'il relève subitement les yeux sur moi. Il lâche le pan de son t-shirt qui retombe sur sa plastique de rêve et je me force à sourire. J'imagine d'ici ma tête horrible, fendue d'un sourire crispé.
- Mon...
Ma voix fait une vrille et je me racle la gorge pour reprendre mes esprits. Qui aurait cru que la simple découverte d'un bout de la peau du jeune Parker puisse me mettre dans un tel état ?
- Mon costume est dans ma voiture, arrivé-je enfin à dire.
- J'espère qu'on ne sera pas dérangés, avoue-t-il.
J'ouvre la bouche comme pour répondre en sachant pertinemment qu'aucun mot n'arrivera à sortir, mais la voix de May retentit et je soupire de soulagement.
- Les jeunes, à table !
Peter m'adresse un sourire et je me lève pour passer la porte de sa chambre en espérant secrètement ne pas y retourner au risque de perdre la tête. Rester seule avec Peter en devient presque douloureux et ma culpabilité ne cesse de s'accroître. Je n'arriverai pas à tenir encore très longtemps, il va falloir que je trouve une solution pour laisser tomber mon attirance pour Peter et faire d'Hunter le seul centre de mes pensées.
Le dîner se passe agréablement bien. J'arrive à me détendre quand May m'oblige à me dévoiler un peu plus. Je lui raconte alors ma situation familiale, puis lui parle du lycée et enfin d'Hunter. Quand le sujet est abordé, je vois que les deux Parker sont mal à l'aise. May ne cesse de jeter des coups d'œil navrés à Peter tandis que celui-ci mange silencieusement son assiette en tentant de sourire de temps à autre. Je décide donc d'abréger cette partie. De toute manière, parler d'Hunter me fait mal au cœur. Je pense encore à la façon dont il me regardait ces derniers jours, la façon dont j'ai l'air de l'avoir déçu. Il me manque.
Finalement, notre discussion devient très banale et nous nous mettons à parler de la pluie et du beau temps, ce qui fait revenir une atmosphère détendue. Quand May finit de débarrasser, elle nous intime de remonter, le temps qu'elle finisse de préparer le dessert. Je lui propose plusieurs fois mon aide, or elle la refuse et je suis donc contrainte de suivre Peter dans sa chambre. Celui-ci n'est pas plus à l'aise que moi. Pour tenter de faire bonne figure, je regarde les quelques photos accrochées au-dessus de son bureau. Je me penche pour mieux les voir et y reconnais Ned, May, Ben, l'oncle de Peter, puis des photos de lui plus jeune. La dernière photo représente un couple. L'homme porte des lunettes et la femme a de longs cheveux bruns.
- Ce sont mes parents, souffle Peter.
Je me relève subitement et tombe nez à nez avec le jeune homme. Son corps et collé au mien et son visage, beaucoup trop proche. Mon cœur s'emballe à la manière d'un cheval lancé au triple galop et ma tête se met à tourner. Peter place ses deux mains sur son bureau, m'emprisonnant par la même occasion. J'aimerais lui demander à quoi il joue, lui dire d'arrêter ça tout de suite, mais rien ne sort. Mes veines se colorent et Peter, qui l'a remarqué, sourit doucement.
- J'entends l'énergie circuler dans tes veines, souffle-t-il. J'entends ton cœur battre la chamade.
- Peter...
Au lieu de sonner comme une réprimande, son nom dans ma bouche sort dans un gémissement. Et je sais, à cet instant, que je suis perdue. Le visage de Peter s'approche toujours plus et je me cantonne à rester figée sur ses yeux. Si je dévie, comme lui le fait vers ma bouche, c'est mort.
- Je suis désolé..., commence-t-il en se rapprochant un peu plus. C'est plus fort que moi, je dois t'embrasser.
Ses lèvres s'écrasent alors sur les miennes et la voix qui me hurlait que si je me laissais aller, j'allais foutre la merde, disparaît quand je réponds à son baiser.
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Bon j'ai galéré à décrire la chambre de Peter car elle est différente dans Spider-Man et Civil War, du coup j'ai pris celle du film éponyme malgré ce lit superposé qui me gêne énormément mdr.
Bien bien... mis à part ça, je ne suis pas très sûre de ma fin (à part le fait qu'elle vous laisse en plan et qu'elle vous frustre hinhinhin), qu'en pensez-vous ?
Et..... enfin le PETEVYYYYYYYYY !!!! On ne l'attendait plus ! L'auteur était tellement longuuuuuee, je la déteste pas vous ?
Bisous mes Outbreakers :*
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