12 - "Le hasard a bien fait les choses"
Je hurle, or ça ne change rien, le corps de ma meilleure amie s'écrase dans l'eau. Je me redresse, les joues inondées de larmes. Peter arrive enfin et tend une main vers moi dans le but de me réconforter. Cependant, avant que sa main ne touche ma peau, je pique un sprint avec le peu d'élan que je peux avoir et saute par-dessus bord. L'air siffle dans mes oreilles tandis que j'effectue une chute de plusieurs centaines de mètres. Une des toiles de Peter manque d'attraper ma main, mais je la ramène contre moi pour ne pas stopper ma descente. J'ai pris ma décision, hors de question que je fasse marche arrière.
L'eau enveloppe mon corps et s'insinue dans ma bouche. Je la referme rapidement et scrute les alentours en faisant abstraction de la douleur qui frappe chacun de mes os. L'eau est froide et raidit mes muscles, pourtant j'aperçois la chevelure rousse de ma meilleure amie qui sombre dans les eaux noires de l'East River.
Je brasse l'eau, mais mon effort est inutile, je n'avance pas. L'air me manque, j'ai l'impression que je vais ouvrir la bouche dans cet ultime réflexe qui ne peut se défaire de nous.
Alors que je manque de m'évanouir, une idée émerge dans mon esprit. Désespérée, je fais appel à tout le pouvoir qui me consume et balance un jet d'énergie juste sous le corps de Liv. Celui-ci à un soubresaut et remonte de quelques mètres. Je balance d'autres jets jusqu'à ce qu'elle soit à ma portée, puis j'attrape son bras et remonte à la surface.
Respirer ne m'a jamais paru si bon. Je toussote et, dans un ultime effort, surélève la tête de Liv. Elle est toujours inconsciente alors je la traîne sur la berge en puisant dans mes dernières ressources. Je m'écrase sur les graviers, épuisée.
Je n'ai aucun moyen de contacter quelqu'un et je suis trop faible pour pouvoir bouger.
Alors que le sommeil est sur le point de me tomber dessus, une tache rouge attire mon attention et Peter apparaît. Il retire son masque qu'il jette par terre et nous tire, Liv et moi, un peu plus sur la terre ferme. Il s'assoit sur les gravats et prends mon corps frigorifiée entre ses bras. J'entends son cœur battre dans sa cage thoracique et ça finit de me bercer.
J'ouvre les yeux subitement quand une douce chaleur, émanant du costume de l'araignée, m'étreint.
- Merci..., soufflé-je.
- Je vais te ramener chez toi, Evy, t'en fais pas. Après je te jure que je te tue de mes propres mains. Qu'est-ce qui t'a pris ?
Je ris, mais ça se transforme en toux violente. Je crache l'eau de mes poumons puis pose le regard sur le visage pâle de Liv. Ses lèvres sont devenues bleues, néanmoins elle s'en remettra. Elle est forte.
J'aperçois alors son arme, déposée près d'elle. Peter l'a sûrement ramenée, pour je ne sais quelle raison.
- C'est ma meilleure amie, susurré-je. Je ne pouvais pas la laisser mourir.
******
Le soir, j'appelle Hunter, mais celui-ci ne daigne pas répondre. Je ne sais pas si c'est le fait que je sois partie avec Peter ou si je me fais seulement des films et qu'il est seulement occupé, toujours est-il qu'il ne décroche pas et que ça me frustre. Je lui laisse alors un message en tentant de paraître la plus détachée possible et lui faire comprendre qu'aujourd'hui, Liv a failli mourir et moi par la même occasion, mais qu'il n'a pas à s'inquiéter. Je ne mentionne pas une seule fois le nom de Peter, peut-être pour lui, peut-être pour moi, je ne sais plus. Je me souviens encore de ses bras puissants refermés sur mon corps frigorifié. J'ai été tellement apaisée sur le moment que j'ai bien cru m'endormir. J'aurais aimé rester comme ça pendant encore des heures.
Je passe la première partie de mon week-end dans mon lit. J'ai appelé chez Liv pour savoir comment elle allait. Peter l'a ramenée chez elle après "l'incident" et j'imagine que Liv s'est débrouillée pour inventer une excuse pour justifier son état. Sa mère, Cassidy, m'a dit qu'elle avait attrapé un gros rhume et que si je voulais venir lui rendre visite, j'étais la bienvenue. Je lui ai prétexté une montagne de devoirs et suis restée sous ma couette. Je ne suis même pas tombée malade alors que j'aurais dû attraper la mort, mais mes pouvoirs ont été assez incontrôlables toute la journée alors j'imagine que c'est comme ça que les rhumes se manifestent dans mon nouvel organisme.
Ce matin, alors que mes parents dorment encore, je décide d'aller courir dans le quartier de Long Island City. Je dépasse de nombreux bâtiments, puis échoue dans le terrain vague. Le premier baril que j'ai explosé quelques mois plus tôt gît toujours dans un coin. A cette époque, je n'étais pas encore avec Hunter, je ne connaissais pas Peter, Steel Laser était à peine le cadet de mes soucis, ma mère n'était pas mariée et Liv était toujours ma meilleure amie. Tout semblait tellement simple et en quelques mois, ma vie avait radicalement changé. Tout ça à cause de malheureux lasers.
- C'est toi qui a explosé ce truc ?
Je sursaute et place ma main devant moi, prête à balancer un jet dans la tête de mon agresseur. Le garçon qui me fait face lève les deux mains en l'air et recule d'un pas en riant.
- Doucement Mulligan, c'est juste moi.
Je baisse la main d'un geste las en reconnaissant Peter. Comme moi, il est simplement vêtu d'un jogging miteux et d'un sweat. Ses boucles brunes sont en bataille, mais il est toujours aussi charmant. Son sourire illumine son visage et je ne peux m'empêcher de me détendre et de sourire à mon tour.
- Tu me suis Parker ?
- Je t'ai aperçu au loin, je voulais savoir comment tu allais.
- Tu veux dire depuis que j'ai piqué une tête dans l'East River ?
Les lèvres du brun retombent et il m'adresse un regard inquiet. Il se rapproche doucement et passe une main derrière sa nuque, signe de son anxiété.
- Je suis sérieux. T'aurais pu mourir.
- Liv avait besoin de moi.
- Elle a quand même essayé de te tuer.
- Tu peux pas comprendre, c'est ma meilleure amie. Je ne peux pas effacer onze ans d'amitié seulement parce qu'elle s'écarte du chemin.
- Tu m'as foutu la trouille quand même ! J'aurais pu y aller moi-même.
- Jamais de la vie. Hors de question que tu te mouilles pour quelque chose que j'ai crée.
- Alors c'est comme ça que tu le vois ? Tu penses avoir créé Ice Lava ?
Je baisse les yeux, gênée d'avouer à voix haute ce que je pense depuis maintenant des jours. Je m'assois sur un baril à moitié en cendres et Peter vient s'accroupir devant moi. Il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et je frissonne au contact de sa main sur ma peau.
- C'est ma faute si son père a perdu son travail, ma faute s'il est devenu Steel Laser. C'est encore moi qui l'ai envoyé en prison et moi qui ai privé Liv de son père. Tout part de moi et me revient systématiquement dans la gueule.
- Ce n'est pas vrai, Evy. Tu n'y es pour rien. Ce n'est pas toi qui a décidé de devenir Outbreak ou de te faire exploser par des putains de laser. Tu n'as pas forcé la main à Schneider pour qu'il se venge ni demandé à Liv qu'elle accomplisse ce qu'il voulait faire.
J'acquiesce, je sais qu'il a raison. Pourtant, ma mauvaise conscience ne voudra pas me lâcher de sitôt et la culpabilité me ronge toujours plus chaque jour sans que je puisse l'arrêter.
- Et puis, le hasard a bien fait les choses, ajoute Peter.
Je relève mes yeux bruns sur les siens. Ils brillent d'une drôle de malice. Une fossette se creuse dans sa joue quand il sourit.
- Au moins on s'est rencontré.
Le feu me monte immédiatement aux joues. J'ai soudain extrêmement chaud dans mon gros pull et j'entends l'énergie vibrer sous ma peau. Elle grésille comme si des milliers de papillons se heurtaient à des fils électriques. Les milliers de papillons qui s'envolent dans mon ventre.
Mon regard a le malheur de se poser sur l'attractive bouche du jeune Parker. Je me mordille la lèvre et baisse le regard sur mes doigts qui se tordent dans tous les sens. Peter pose une main chaude dessus et je m'immobilise. Je refuse de relever le regard, sinon je risque de faire quelque chose que je vais regretter. Mon cœur bat la chamade. Une partie de moi prie pour que Peter s'écarte rapidement tandis que l'autre hurle qu'il doit rester là, sa main posée sur la mienne et son souffle qui glisse sur mon visage.
Soudain, une brise glaciale coule en moi quand l'araignée se relève d'un bond. Je reste stoïque et Peter lance :
- Allez, debout flemmarde. Tu vas me montrer ce que tu as dans le ventre.
Je relève la tête, surprise. Peter sautille sur place pour s'échauffer et fait craquer sa nuque et ses doigts.
- J'espère que l'eau ne t'a pas rouillée... Outbreak !
- T'es en train de me provoquer là ? demandé-je alors qu'il répète mon surnom d'héroïne de manière ridicule.
Peter pose deux doigts sur son menton et scrute le ciel de manière pensive.
- En fait... c'est exactement ça. Mais je comprends que tu n'aies pas tout de suite décelé ça. On n'a pas tous le privilège d'être élève à Midtown, certains d'entre nous sont... malchanceux.
Je ris jaune, Peter sait qu'il est un génie et que son lycée est bien plus réputé que le mien, pourtant je suis bien plus douée que lui sur nombre de domaines. Et ça, il ne le supporte pas.
Je me lève et attache mes cheveux en une queue-de-cheval haute avant de faire véhiculer l'énergie dans mes veines pour réchauffer mes muscles. En apercevant la coloration bleue au bout de mes doigts, Peter se met à sourire.
- Allez ma vieille - j'aimerais préciser que tu as quand même un an de plus que moi.
- Fais attention l'araignée, je n'aimerais pas que tu sois prise dans ta propre toile.
Peter affiche un sourire railleur et je me mets en position de défense.
On verra bien de quoi elle est capable la vieille...
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J'ai adoré écrire ce passage avec du Petevy de partout partouttttttt ! J'adore trop leur couple en fait même si j'adore le Ever ausssiiiiii. AHHHHH le dilemme de l'écrivain !!!! Tom/Peter ou Matt/Hunter !!! Aidez-moi !!!! Que choisiriez-vous à ma place ? Que les shippers shippent dans les commentaires !
Au fait, je me suis rendue compte en la relisant que la scène ressemblait beaucoup à celle de Bucky et Steve à la fin de Captain America et le Soldat de l'Hiver, je voulais vous prévenir que je n'y ai absolument pas pensé mdr, c'est sorti tout seul, ce n'était pas mon intention de réécrire la même scène. Bon, j'espère que, malgré ça, le chapitre vous à plu ;)
Bisous mes Outbreakers et à la semaine prochaine ^^
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