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6. Dissociée

(TW : médicaments, idées noires)

Avril 2023

Je ne suis jamais retournée aux Etats-Unis. J'ai continué de errer pendant trois mois dans le monde entier. J'ai dilapidé mes économies, ai laissé échapper la rage qui me consume. Rien n'a plus d'importance. Je me dirige d'un pas déterminé vers la femme que j'ai repérée. J'ai parcouru des milliers des kilomètres pour elle, elle est mon dernier espoir. J'entre dans la tente qu'elle occupe et demande, dans un espagnol approximatif, à l'homme assis de dégager. Il proteste, mais je présente mes veines bleutées et il s'enfuit, de peur de subir mes foudres - au sens propre. 

La femme m'avise d'un œil surpris.

— Américaine, lâche-t-elle.

— Bravo, les forums ne mentaient pas, dis-je. On vante vos mérites par-delà le monde, j'ai rencontré des dizaines d'hommes et de femmes comme vous. Des charlatans. J'espère que vous ne me décevrez pas comme eux.

Mon préambule ne semble pas l'effrayer. Elle me présente la chaise sur laquelle je m'assois avec fracas. Je laisse tomber le maigre sac à dos que je possède, dernier vestige de mes affaires. Je sors la photo de Peter et de moi et pointe mon petit ami du doigt. 

— Ça fait plus d'un an que je ne l'ai pas vu. Il a été éclipsé. Aidez-moi à lui parler.

Elle acquiesce et contemple la photo attentivement. Elle tend ensuite la main. Je lui donne le dernier billet que j'ai et elle grimace.

— Plus, dit-elle.

— Je n'ai rien de plus. 

Elle m'observe longuement puis ses yeux tombent sur mes mains posées sur la nappe. Elle les attrape entre ses doigts fripés et pointe ma bague du doigt.

— Ça.

— Hors de question.

C'est la bague de Peter. Il m'est inimaginable de m'en séparer, même si c'est la dernière chose de valeur que je possède. Mes veines se mettent à briller et une drôle d'atmosphère emplit l'air. La chamane insiste, mais finit par se raviser en voyant ma réaction. J'imagine que ma réputation me précède dans ce pays. Outbreak a nettoyé les rues infâmes de ce petit pays du sud de l'Amérique ces derniers jours et on peut dire que je n'y suis pas allée de main morte. Après tout, ces brigands ne méritaient pas ma clémence. Des vilains de pacotille, qui malgré les horreurs de nos jours, continuent de désœuvrer le peu de personnes qu'il reste sur Terre. Des erreurs de la nature qui ne méritent qu'une chose : passer leur vie derrière les barreaux. Ce sont eux qui auraient dû être éclipsés et non pas ma mère, mon père, James et Peter. Ils ne méritent pas de fouler cette Terre. Cela me met hors de moi. Certes, Thanos voulait une parfaite égalité, aucune discrimination. Or, laisser des voyous dans cet Univers et nous priver de personnes pleines de bonté et que l'on aime me paraît injuste. 

La chamane s'installe face à moi et me tend une coupe qui dégage une drôle d'odeur. Je n'hésite pas et l'avale d'un trait. Je me sens rapidement groggy et ma vision se floute. Elle énonce des incantations dans sa langue et je me retrouve dans un état second, proche de la transe. J'entends des voix dont les propos sont décousus. Puis :

— Evy.

Je rouvre les yeux et mon coeur manque un battement. Hunter est face à moi, tel que dans mon souvenir. Je porte une main à ma hanche sur laquelle est gravée la date de sa mort. Je me lève d'un bond et me pends à son cou. Les larmes que je retiens depuis des mois dévalent mes joues, je suffoque. Il me berce lentement en me murmurant des paroles encourageantes. Mes ongles s'agrippent à son t-shirt. Son souffle caresse mes cheveux et la douleur disparaît lentement. Je voudrais rester ici pour toujours. Je me sens alors glisser, Hunter semble rapetisser. Quand sa voix s'élève de nouveau, mes sanglots se stoppent.

— Tu ne devrais pas être ici.

Je m'écarte lentement et plonge dans des yeux chocolats, bien loin de ceux, vert émeraude, de mon ancien petit ami. Des fossettes se creusent dans les joues de celui qui se tient face à moi et une boucle brune retombe sur son front. Machinalement, je l'écarte et il tressaille. 

— Peter...

Ma voix se brise. Je croyais ne jamais le revoir. Il s'apprête à dire quelque chose quand une force invisible me tire vers l'arrière. Quand je rouvre les yeux, je suis de nouveau face à la chamane. Je me lève d'un bond et frappe du plat de la main sur la table.

— Ramenez-moi là-bas. 

Son sourire malveillant réveille ma rage. J'attrape mes affaires et sors de la tente d'un pas rageur. Après plusieurs mètres je me retourne et tends la main. Un jet d'énergie s'en expulse et vient frapper la hutte de la chamane pour exploser en gerbes de flamme. Qu'elle aille au diable.

~~#~~

Une semaine plus tard, je n'ai trouvé personne d'autre pour m'aider. Les images de Peter hantent mon esprit. J'avais tellement à lui dire. J'ai tenté par tous les moyens de trouver la substance que la chamane m'a fait avaler, en vain. J'ai infiltré les pires cartels, me suis associée aux pires malfaiteurs, ai usé de mes pouvoirs pour soutirer les pires informations. Rien. Un cul de sac. J'entre en trombe dans ma chambre d'hôtel, bouillonnante de rage. Je viens de me défouler sur quatre types qui ont tenté de m'arnaquer et de me vendre des drogues obsolètes. Je ne sais pas s'ils sont vivants. Leur visage était trop brûlé pour savoir s'ils respiraient toujours quand je les ai quittés. Mon coeur est noir. Je sais que je ne suis plus la même, que quand je retrouverai Peter, il ne me reconnaîtra plus. Le reflet que renvoie le miroir est cireux, plein de sang et de crasse. Je ne ressemble plus à rien. Je pousse un hurlement guttural et abats mon poing sur la vitre qui se brise en mille morceaux. Je ne suis pas Tony Stark, Peter Parker ou Hunter Dillon, je n'ai pas leur talent, leur génie. Ils auraient sûrement fait mieux. Si j'avais été éclipsée et non pas Peter, il m'aurait retrouvée. 

Mes pouvoirs explosent et je tombe sur les genoux sur la moquette sombre de la chambre. Les vases se brisent, mes affaires s'envolent sous la force de la déflagration et une méchante fissure parcourt le mur. Il m'arrive parfois de me défouler en laissant l'énergie qui s'accumule sous mon épiderme s'extérioriser. La première fois, les images cauchemardesques du jour de la mort d'Hunter me sont revenues, mais j'ai appris à apprivoiser cette sensation. Je n'ai tué personne avec ces déflagrations. Elles me permettent seulement de relâcher la soupape, de m'éviter une bêtise. 

Or, ce jour-là, ce relâchement n'a pas l'effet escompté. Les larmes ne tarissent pas, les sanglots m'étouffent. Dans un élan, je détache Caddie, enroulée autour de mon poignet et je fais apparaître le casque de moto. 

— Filme-moi.

L'I.A obéit à mes ordres. J'ai réussi à la pirater en partant pour que personne ne puisse me tracer et c'est ma seule compagnie depuis des semaines. Elle a arrêté de tenter de me stopper depuis un moment, suivant seulement mes mouvements et s'assurant de ma sécurité quand je la laissais faire. 

Le casque renvoie mon reflet pathétique. J'ai les yeux bouffis, mes veines sont bleu électrique et le décor est sens dessus-dessous. Je n'ai pas les moyens de rembourser les dégâts. Je me lève lentement et vais récupérer les pilules que j'ai volées aux drogués de tout à l'heure. J'imagine que j'avais déjà pris ma décision. Je retourne m'asseoir face à Caddie et les souvenirs de ces dernières années flottent dans mon esprit. 

— Je suis désolée, dis-je simplement. Ces derniers mois ont été un supplice. Je ne me reconnais plus. Tout ce que je veux, c'est retrouver mes parents et Peter.

Ma voix tremble et je relève les yeux sur le casque pour soutenir un regard imaginaire. Le regard qui m'écoutera pour la dernière fois. Qui sera-ce ? Tony ? Liv ? Jo ? Ça n'a plus d'importance. 

— Coupe.

L'écran s'éteint et Caddie attend mes instructions. J'hésite à jeter cette bande à la corbeille. Mes yeux vont entre l'écran et les pilules. Je n'ai plus aucun but. Seulement ce trou béant dans ma poitrine qui a déjà tout aspiré. L'espoir qui enflammait mes actions s'est éteint avec cette ultime bataille vaine. Je ne les reverrai jamais. Qu'est-ce qui me retient ici ? J'ai abandonné le peu de proches qu'il me restait, ils doivent me détester. Je suis un poison pour leur vie reconstruite depuis longtemps. J'ai laissé Thanos me briser. Je n'ai pas su accepter la réalité. 

Il n'y a qu'un seul moyen pour moi de retrouver le sourire de mes parents, les bras de Peter. La bague orne toujours mon doigt et je ferme les yeux pour laisser couler les dernières larmes. On aurait eu une belle vie. Je me vois avancer devant l'autel, dans ma belle robe de mariée, Peter dans son costume, je vois notre lune de miel, nos enfants, nos carrières prometteuses, Outbreak et Spider-Man continuer de protéger les rues de New York, les repas de famille interminables ponctués de cris et de rires. 

J'ouvre lentement la bouche et y laisse glisser les pilules. Puis, je m'allonge sur la moquette, les yeux grands ouverts, vidée de toute émotion.

— Caddie ?

— Oui, Evy ?

— Envoie cette vidéo à Liv et Tony. Puis mets-toi en mode off.

— Très bien, Evy.

Mon esprit s'embrume et je clos les paupières. 

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ARGH MAIS QU'EST-CE QU'ELLE NOUS FAIT LAAAA ??? Elle est malade notre Evy, elle n'aurait tout de même pas... ! Sur ce, on se retrouve la semaine prochaine (je sais, je suis sadique hahaha)

Ecrit le 8, 9, 10, 14 Avril 2022, corrigé le 7 Juillet 2022 et publié le 16 Novembre 2022.

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