Lorsqu'il jeta un petit coup d'œil à son téléphone, un sourire apparut sur les lèvres d'Ace. C'était l'heure de sa pause déjeuner. Depuis une semaine maintenant, il attendait avec impatience ce moment de la journée. Un regard vers l'entrée du magasin lui prouva que cette fois-ci ne serait pas différente. Il adressa un signe à ses collègues et il sortit par la porte de service. Son « rendez-vous » ne tarda pas à le rejoindre, comme tous les autres jours, en le saluant d'un grand geste de la main.

-Alors comment tu vas ?!

-Bien, merci. Et toi Thatch ?

Le brun lui offrit un sourire pour toute réponse. Depuis quelques jours, il avait pris l'habitude de venir voir Ace pour le déjeuner. La première fois, Ace avait été très mal à l'aise, mais il avait rapidement fait confiance à Thatch et maintenant, ils appréciaient autant l'un que l'autre leurs rendez-vous. Ace lui adressa alors un regard moqueur.

-Est-ce que c'est Marco qui t'a demandé de me suivre ?

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Pour quelle autre raison sinon ? Est-ce que ton travail consiste à jouer les espions pour ton frère ?

Thatch leva les yeux au ciel. Marco n'était certainement pas du genre à engager des espions. Même s'il le faisait, ce ne serait sûrement pas à Thatch qu'il aurait demandé. Enfin, il savait qu'Ace plaisantait. Le jeune homme ne pensait pas un seul instant que Marco ait demandé qu'il soit suivi. Thatch venait le voir en toute amitié. Ce dernier se pencha vers lui comme pour lui faire une confession.

-Entre nous, s'il savait que je viens te voir, il me tuerait.

-Oh, serait-il jaloux ?

-Peut-être. Mais je suis sûr qu'il donnerait tout pour être à ma place en ce moment.

Ace sourit. Un sourire doux qui n'échappa pas à Thatch. Il comprit qu'Ace aurait lui aussi souhaité que le blond soit là, avec lui. Depuis qu'ils avaient signés le contrat, ils ne s'étaient pas vus. Ils avaient tous les deux beaucoup de travail. Malgré tout, ils avaient discuté par message. Ace avait été surprit de voir à quel point il s'entendait bien avec Marco. Lui parler était agréable et apaisant.

-Il te manque, demande Thatch.

-C'est ridicule, hein...

-Non. Moi je trouve ça mignon.

Ace rougit et s'efforça de changer de sujet. Mais il ne pouvait chasser totalement Marco de ses pensées. Lorsque Thatch repartit, Ace retourna travailler avec la promesse d'appeler le blond le soir-même pour le voir. Il ne voulait pas attendre plus longtemps. Dès qu'il retourna dans le magasin, toute l'attention de ses collègues fut sur lui en un instant.

-Tu nous dois une explication, exige l'une d'elle.

-Ouais !

-Une explication ? A quel sujet ?

Elles accoururent toutes dans sa direction, l'encerclant pour ne lui laisser aucun échappatoire. Malgré lui, il recula d'un pas, les fixant avec incompréhension. Qu'est-ce qu'elles lui voulaient si soudainement ? Quelles explications ? A leurs grands sourires et à leurs regards brillants, il comprit bien vite qu'elles n'étaient pas en colère contre lui. L'une d'entre elle lui prit les mains, sautillant presque d'excitation.

-Allez, raconte ! Ce sont qui tous ces beaux mecs ?!

-Hein ?!

-L'autre fois, c'est Marco Newgate qui vient te rendre visite ! Et maintenant son charmant frère déjeune avec toi tous les jours de la semaine !

-Tu les connais ?! Tu aurais pu nous le dire !

-Est-ce que tu sors avec l'un d'eux ?!

-Ou les deux peut-être...

-Ça suffit toutes ces questions !

Elles allaient beaucoup trop loin dans leurs délires ! Même s'il venait à sortir avec quelqu'un, il ne le ferait pas avec deux personnes en même temps, encore moins des frères ! Cette absurdité mise à part, il aurait dû se douter qu'en le voyant avec Marco et Thatch, ses collègues allaient faire des suppositions. C'était à lui de dissiper ce malentendu, même si pour cela il allait devoir briser leurs rêves de grandes histoires d'amour et de potins croustillant.

-Il n'y a rien entre eux et moi. Nous sommes juste amis.

-Oh non ! C'est décevant...

-Désolé... Je peux vous présenter si vous voulez.

Elles échangèrent des regards conspirateurs, puis lui tapotèrent le dos presque avec compassion.

-Pas la peine. Marco, on te le laisse.

-Mais...

-Il ne voyait que par toi l'autre jour. On n'a aucune chance.

-En plus, t'es certainement amoureux de lui.

-Pas du tout !

Mais il eut beau insister, elles ne voulaient rien entendre. Elles commencèrent même à leur inventer une vie de couple. Lorsqu'elles débattirent pour savoir s'ils auraient sept ou neuf enfants, Ace préféra laisser tomber et s'éloigner. Cependant, il ne manqua pas le regard noir que lui jetait Sarah. Ça ne dura qu'un instant, puisqu'elle se détourna bien vite de lui pour travailler, mais ça ne manqua pas d'intriguer le jeune homme.

Elle lui en voulait encore pour avoir accaparé l'attention de Marco la dernière fois ? C'était probablement ça... Après tout, elle avait dit à tout le monde qu'elle comptait séduire le blond et devenir un jour sa femme. Mais non seulement Ace le lui avait volé le premier soir, Marco était aussi revenu pour le revoir lui, en repoussant totalement les avances de Sarah.

Ace aurait dû se sentir mal pour elle, mais il n'y arrivait pas. Il n'allait pas renoncer à ce qu'il avait avec Marco, le sexe et leur amitié naissante, juste pour elle. Dans ce genre de cas, l'excuse du « je l'ai vu en premier » ne comptait pas. Elle avait eu sa chance, mais Marco n'était pas intéressé. Elle pouvait être jalouse autant qu'elle voulait, ça lui était égal.

Marco était à lui, et il comptait bien le garder.

***

-Thatch !

A l'entente de son nom, le brun releva la tête et afficha son plus beau sourire. Mais lorsqu'il réalisa que c'était Marco qui l'avait appelé, et que le blond se dirigeait vers lui avec un regard désapprobateur et un pas précipité ; il envisagea de fuir. Il ne savait pas pourquoi, mais il était sur le point de se faire sérieusement sermonner. Il amorça un mouvement pour se lever mais Marco arriva trop rapidement, lui coupant toute retraite et claquant ses deux mains sur son bureau.

-Reste ici, grogne-t-il. On doit parler.

-Je te jure que ce n'est pas moi ! C'est Haruta ! Et puis, elle fonctionne encore, ta photocopieuse !

-De quoi tu me parles ?

A l'expression sur son visage, Thatch comprit que Marco n'avait réellement aucune idée de ce dont il parlait. Il laissa échapper un petit rire gêné, passant une main dans ses cheveux pour tenter de paraitre plus à l'aise.

-Rien. Et toi, tu me parlais de quoi ?

-On reviendra sur cette histoire de photocopieuse plus tard. Je parlais d'Ace.

Thatch comprit enfin ce qui dérangeait tant son frère. Marco avait sans doute découvert qu'il allait déjeuner avec Ace tous les midis. Il jeta un coup d'œil dans le couloir, apercevant Haruta qui lui adressait un petit sourire d'excuse. C'était lui qui avait vendu la mèche. Il ne regrettait plus de l'avoir dénoncé pour la photocopieuse ! Il fit mine d'être très intéressé par les papiers sur son bureau, ignorant le regard foudroyant de Marco toujours posé sur lui.

-Il n'y a pas de quoi s'énerver. On ne fait rien du tout.

-Tu vas le voir tous les jours ! Je veux que tu arrêtes !

-Ne soit pas jaloux. Je n'essai pas de te le piquer.

-Je le sais très bien. Ce n'est pas le problème.

Marco n'avait aucune raison d'être jaloux de Thatch. Enfin, c'est ce qu'il n'arrêtait pas de se dire. Ace et lui avaient le droit de se voir, en toute amitié. Et puis, quand il aura un peu moins de travail, lui aussi pourra aller le voir plus souvent. Non, le problème était tout autre. Il voyait clair dans le jeu de son frère et il ne pouvait pas le laisser faire.

-Je ne suis pas stupide ! Tu essaie de le convaincre de sortir avec moi !

-Pas du tout ! Si toutefois il venait à changer d'avis, ce ne serait qu'un bonus...

-C'est ça. Comme si j'allais te croire.

Thatch haussa les épaules. Il était vrai qu'au début, c'était son intention. D'ailleurs, Ace l'avait tout de suite compris, si son attitude distante et méfiante voulait dire quelque chose. Mais il avait fini par apprécier le brun en tant qu'ami (et futur beau-frère). Il ne voulait pas le pousser. Il savait que le temps finirait par faire son œuvre. Néanmoins, rien ne l'empêchait de donner un coup de main.

-Arrête d'insister, ordonne Marco.

-D'accord. Je ne m'immiscerai plus dans vos histoires.

-Bien.

-Mais je pense vraiment que tu devrais l'appeler. Ça ne sert à rien de te retenir plus longtemps.

Marco l'ignora, retournant dans son bureau. Il se fit la promesse de surveiller Thatch à l'avenir, pour être sûr qu'il n'aille pas à nouveau embêter Ace. Il tenta de se replonger dans son travail, mais il n'y parvient pas. Il entendait encore et encore la voix de son frère qui lui disait d'appeler le jeune homme. Il jetait des coups d'œil à son téléphone régulièrement, se retenant de le prendre. Mais après dix minutes de luttes qui lui parurent être des heures, il se résigna.

-Si je ne le fais pas, je ne serai pas tranquille.

De toute façon, qu'est-ce qui l'empêchait de le faire ? Ils avaient convenu de se voir chaque fois qu'ils le désiraient. Il n'avait rien à perdre à proposer un rendez-vous à Ace. Peut-être que le brun ne sera pas disponible, mais il aura au moins essayé. Déterminé à ne plus se prendre la tête pour de telles futilités, Marco saisit fermement son portable et appela Ace. Le jeune homme décrocha dès la première sonnerie, et il semblait plutôt content.

-Salut Marco !

-Salut. Comment vas-tu ?

-Bien, merci. Et toi ?

Marco entendit au fond des voix moqueuses. Sans doute les frères d'Ace. Il parvient à saisir ce que disait l'un d'eux, et il ne put retenir un sourire amusé alors qu'il sous-entendait qu'Ace s'était jeté sur son téléphone pour répondre dès qu'il avait su que c'était lui qui appelait. Ace lui ordonna à voix basse de se taire et il s'éloigna de ses frères, s'enfermant dans sa chambre.

-Je te manquais apparemment...

-Tu as entendu.

-Oui. Et pour être honnête, tu m'as manqué aussi.

Ace ne répondit pas, et Marco l'imagina rougir à son aveux. Il tenta de chasser cette pensée. Ce n'était pas le moment de rêvasser. Et puis, bientôt, il aurait la chance de le voir pour de vrai. Il aperçut Thatch qui s'arrêtait à la porte de son bureau, lui jetant un regard interrogateur, mais Marco l'ignora, se détournant légèrement pour lui faire comprendre qu'il était occupé.

-Alors, bégaie Ace. Qu'est-ce que tu me voulais ?

-Eh bien, ça fait un moment maintenant et j'aurais bien aimé qu'on se voit. Si tu es d'accord.

-Bien sûr ! Quand ?

-Ce soir. Je ne pense pas que je pourrai attendre plus.

-Comment dire non. Tu as l'air si désespéré.

-On verra lequel de nous deux sera le plus désespéré ce soir.

Ace laissa échapper un petit rire en réponse, provoquant un petit frisson au blond. Il adorait l'entendre rire. Il donnerait n'importe quoi pour l'entendre plus souvent. Ace accepta donc de le voir le soir-même, disant qu'il viendrait le rejoindre chez lui. En raccrochant, Marco se sentit soudain beaucoup plus léger. Il avait hâte d'être à ce soir...

-Ce que tu as l'air niais quand tu souris comme ça, se moque Thatch.

Il reçut un magasine qui trainait en plein visage et manqua de tomber à la renverse.

-Hé, ça fait mal !

-Bien fait pour toi.

-Les garçons, les sermonne gentiment Edward Newgate. Cessez de vous chamailler.

Les deux frères lui offrirent leur plus beau sourire d'enfant sage et le vieil homme leva les yeux au ciel. Il avait parfois l'impression de les revoir quand ils étaient petits, et qu'ils essayaient de lui faire croire qu'ils n'étaient pas les responsable de telle ou telle bêtise dont ils les accusaient. Parfois, il voulait vraiment revenir à cette époque. Plongé dans ses souvenirs, il retourna dans son bureau, sans savoir que dans quelques minutes il allait devoir réprimander à nouveau ses enfants.

-Au fait Thatch. Et cette histoire de photocopieuse ?

***

-Je m'absente pour la nuit, s'exclame Ace en arrivant dans le salon.

Il aperçut les têtes de Luffy et Zoro qui sortirent de derrière le canapé. Son petit frère le fixait avec des yeux brillants, espérant sans doute des détails sur ses projets pour la soirée. Dommage pour lui, car Ace n'en avait pas du tout l'intention. Zoro, lui, avait plutôt l'air d'avoir été tiré de sa sieste. Il adressa un geste de salutation à Ace avant de disparaitre à nouveau derrière le dossier du canapé. Sabo émergea alors de la cuisine, l'air suspicieux.

-Où est-ce que tu vas ?

-Je vais dormir chez un ami.

-Un ami, vraiment ?

-Il va voir son amoureux Marco, ricane Luffy.

Ace lui lança un coussin et il tomba du canapé avec un gémissement de douleur et en entrainant Zoro dans sa chute. Le vert grogna de mécontentement et après un instant de conflit interne, il décida que rester par terre pour dormir était une bonne idée. Luffy, pas du tout vexé et ayant déjà oublié pourquoi il était sur le sol, se leva d'un bond et fonça dans la cuisine.

-Passe une bonne soirée, dit gentiment Sabo.

Il avait beau sourire, Ace avait comprit qu'en réalité il était inquiet. Il tendit la main pour l'attirer contre lui, le serrant dans ses bras quelques secondes. Ce fut suffisant pour qu'il se calme. Ace lui donna une petite tape sur l'épaule.

-Ça ira, je te le promets.

-Je te fais confiance.

Il ne lui fallut que quelques minutes en voiture pour arriver devant chez Marco. Contrairement à la dernière fois qu'il s'y était rendu, pour signer le contrat, il ne se sentait pas stressé ou paniqué. Au contraire, une chaude et douce sensation d'excitation l'envahissait. Depuis que le blond l'avait invité à le rejoindre, il avait attendu impatiemment que ce moment arrive. Et lorsqu'il fut plaqué contre le mur, avec un corps chaud pressé durement contre le sien, il comprit qu'il n'était pas le seul.

-J'espère que tu es prêt, car je ne te lâcherai pas de la nuit, souffle Marco dans son oreille.

Ace sourit, taquin.

-Je ne veux pas qu'il en soit autrement.

C'était presque effrayant de voir à quel point il lui faisait confiance. Il suivait chacun de ses ordres sans poser de question. Il n'avait aucun doute, et n'éprouvait aucune peur. Pourtant, il connaissait Marco depuis peu de temps. Il aurait dû se méfier, apprendre à le connaitre un peu plus. Mais tout cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Il croyait fermement que jamais Marco ne lui ferait du mal. Et il voulait cette proximité avec lui plus que tout.

Même avec les mains attachées au-dessus de la tête et les yeux bandés, il n'avait aucune appréhension. Il restait attentif à chaque bruit qu'il pouvait entendre, sursauter légèrement lorsqu'une paume chaude se posa sur son ventre. Il pouvait imaginer le sourire amusé de Marco, et ses yeux brillants d'envie alors qu'il contemplait son corps nu étendu sur les draps.

-Juste pour moi, chuchote le blond, son souffle brûlant contre la peau de son cou.

-Toi et personne d'autre, répond Ace.

Privé de la vue, tous ses autres sens étaient en alerte. Il s'en retrouvait d'autant plus sensible au touché de Marco, aux sons presque inaudibles qu'il faisait, à son odeur... Son corps était parcouru de délicieux frissons à la moindre stimulation. C'était exactement ce qu'il recherchait, ce qu'il voulait ressentir. Lentement, la main de Marco passa de son ventre au creux de son dos, le faisant se cambrer par réflexe. Un petit gémissement de plaisir lui échappa.

-Ton corps m'appartient pour toute la nuit. Je compte bien en profiter au maximum.

Ace fut incapable de répondre, luttant pour ne pas perdre la tête. L'attente l'avait laissée impatient et frustré. Il avait l'impression que son corps était en feu, suppliant pour la moindre attention. Il sentit les lèvres de Marco survoler sa peau, l'effleurer avant de déposer un baiser sur sa tempe. Le blond était volontairement lent et doux, ignorant sa propre frustration. Il voulait qu'Ace le supplie d'accélérer. Il voulait l'entendre mendier.

D'une pression sur son dos, il rapprocha leurs bassins. De son autre main, il prit doucement la mâchoire d'Ace, le forçant à rester immobile. Il embrassa sa joue, son menton et descendit dans son cou. Il laissa plusieurs suçons, laissant sa marque. Ace n'aura aucun mal à les cacher, mais savoir qu'ils sont là lui laissant un petit sentiment de fierté. Son côté possessif en était satisfait.

Il promena ses mains jusqu'à atteindre les cuisses d'Ace, les caressant presque pensivement. Il mordilla sa clavicule, lui arrachant un petit cri de surprise. Il lécha tendrement la marque de morsure, souriant. Combien de temps encore Ace serait-il capable de se retenir avant de craquer ? Il avait hâte de le savoir. Ce ne serait sans doute plus très long. Il le sentait déjà se débattre contre ses liens, haletant. Il agrippa fermement ses hanches, le maintenant en place.

-Reste immobile, ordonne-t-il.

Le ton était sans appel. Ace acquiesça, laissant ses muscles se détendre autant qu'il le pouvait. Satisfait, Marco reprit ses caresses et ses baisers, s'attaquant maintenant à son torse. Il pouvait sentir son cœur battre la chamade. Les gémissements d'Ace remplissaient la chambre, agréables aux oreilles de Marco. Chaque caresse était une torture parce qu'elles ne suffisaient pas. Ace en voulait plus, et il s'efforçait de le faire comprendre.

-Plus. Plus, s'il-te-plaît...

-Qui est désespéré maintenant ?

-Pardon, je ne voulais pas ! Je n'en peux plus...

-Ça va, je suis là. Soit gentil et tu auras tout ce que tu veux.

Ace tira sur ses liens, se rapprochant autant que possible de Marco. Il cherchait plus de contact, voulait être plus proche du blond que jamais. Les mains de son amant le ramenèrent fermement sur le matelas, un rappel brutal de l'ordre qu'il lui avait donné plus tôt. Ace laissa un sanglot lui échappait, mais il se conforma. Marco le récompensa d'un baiser sur la joue, puis se redressa avec l'intention de récupérer du lubrifiant et un préservatif. Mais cette séparation surprit Ace et le fit paniquer.

-Non, proteste-t-il, les larmes aux yeux. Reste, s'il-te-plaît ! Ne me laisse pas seul !

-Eh, calme-toi. Je ne vais nulle part. Je suis là.

Il tendit le bras, attrapant les mains du brun pour le rassurer. Il entrelaça leurs doigts et attendit qu'il se calme. De son autre main il essuya les larmes d'Ace tendrement. Il l'avait rendu dépendant de lui. Ils avaient suffisamment attendu et il était temps maintenant de le soulager. Il se pencha en avant, se rapprochant suffisamment pour lui murmurer à l'oreille.

-Tu es un bon garçon. Je ne peux pas te laisser alors que tu es si bien pour moi.

-Marco, s'il-te-plaît. Je ne veux pas attendre.

-Je dois te préparer, tu le sais. Donne-moi juste une minute.

Il ne recula pas tant qu'Ace n'était pas complètement apaisé, tant qu'il ne lui avait pas dit que c'était bon. Il le couvrit de baiser, murmurant des paroles rassurantes. Il lui pressa une dernière fois les mains, puis il s'écarta lentement. Il fixait attentivement le brun, guettant la moindre de ses réactions, prêt à revenir vers lui s'il le fallait. Mais Ace resta parfaitement immobile, comme il le lui avait demandé. Marco s'empressa de récupérer ce dont il avait besoin avant de revenir vers lui.

-C'est très bien. Maintenant j'ai besoin que tu répondes à une question.

Ace tourna la tête dans sa direction, même s'il ne pouvait toujours pas le voir.

-Quel est ton mot de sécurité ?

-Feu.

-Bien. Bon garçon. On va pouvoir y aller.

Ace mentirait s'il disait que l'éloge ne lui faisait rien. Il voulait être bon pour Marco et savoir que le blond était fier de lui le remplissait d'un sentiment de satisfaction qui l'apaisait. Il sentit les mains de son amant qui parcouraient son corps lentement, descendant le long de son torse, glissant sur ses hanches avant de reposer doucement sur ses cuisses. Par réflexe, il écarta les jambes largement, penchant la tête en arrière. L'attente était longue, mais il savait que bientôt elle en vaudrait la peine.

Il frissonna au contact du lubrifiant qui était glacial sur sa peau chauffée par l'excitation. Un doigt fut poussé en lui, provoquant une douleur familière qu'il avait apprit à apprécier. Il s'efforça de ne rien laisser paraitre, sachant que Marco était attentif à ses réactions comme tout bon dominant se devait de le faire. Lorsque des halètements de plaisir se firent entendre, Marco décida d'accélérer un peu tout en ajoutant un deuxième doigt.

L'étape de préparation était importante. Même si la douleur faisait partie de ce qu'ils recherchaient tous les deux, il ne fallait pas la négliger. Marco le savait et jamais il ne se permettrait de blesser réellement Ace. Il avait remarqué l'inconfort du jeune homme, ainsi que les efforts qu'il faisait pour s'y habituer, pour se détendre. Il faisait de son mieux pour l'y aider, caressant son membre au rythme de ses doigts pour détourner son attention. Bientôt, il put en ajouter un troisième, l'étirant davantage.

-Tu seras bientôt prêt pour moi. Encore un peu de patience.

-Marco... S'il-te-plaît...

Ace tira sur ses liens dans une demande silencieuse que le blond n'eut aucun mal à comprendre. Après s'être assuré que le jeune homme était suffisamment préparé, il souleva ses hanches. Ace enroula ses jambes autour de sa taille, miaulant de plaisir. Marco tendit la main, dénouant les liens qui retenaient le brun au moment-même où il le pénétrait. Ace se cambra en arrière, hurlant de plaisir.

-Oui, ah... Marco...

-On y va bébé...

Le tenant par les hanches, Marco commença des va et viens doux, qui devinrent rapidement plus sensuels. Les mains d'Ace vinrent se loger dans ses cheveux, tirant de tant à autres. La douleur brûlante laissa bientôt place au plaisir sauvage et Ace fut incapable de contenir sa voix. Il avait totalement perdu la tête alors que les poussées de Marco devenaient plus brutales, plus profondes. Puis, il percuta sa prostate avec force et Ace hurla.

-Là ! Oh oui, encore ! Juste là !

Marco réitéra son geste encore et encore, nichant sa tête dans le cou d'Ace. Il lécha la peau exposée, goûtant la sueur du brun qui gémissait une version brouillée de son nom, le suppliant sans fin. Le plaisir allait les submerger, mais ils en voulaient toujours plus. Cette faim qu'ils ne pouvaient contrôler, qui leur donnaient envie l'un de l'autre, semblaient insatiable. Ils n'en avaient jamais assez l'un de l'autre, rapprochant leur corps le plus possible. Le plaisir s'accumulait en eux petit à petit, jusqu'à devenir impossible à contenir.

Puis le monde autour d'eux sembla exploser.

-Aller bébé, souffle Marco. Ensemble.

Ce fut le déclic pour Ace. Il vient durement, en même temps que Marco, inconscient du fait qu'il hurlait le nom de son amant. Il crut voir les étoiles. Il ressentit une légère piqure au niveau de l'épaule, comprenant que Marco l'avait mordu. Ce n'était pas assez fort pour vraiment lui faire mal, et en fait il aimait ça. Il sourit, ce que le blond ne manqua pas lorsqu'il se redressa. Ils s'embrassèrent doucement.

-C'était incroyable, avoue Ace d'un ton joyeux.

Marco tendit la main, lui retirant son bandeau. Il l'embrassa à nouveau, avant de plaquer ses hanches contre les siennes, espiègle.

-Pas trop fatigué, j'espère. Je n'en ai pas encore fini avec toi.

***

Le lendemain de cette longue nuit de passion, Ace en avait ressenti les effets intensément. Son corps n'était pas habitué à autant de sexe et le lui avait fait comprendre. Il s'était efforcé de cacher la douleur qu'il ressentait, mais aux regards qu'il reçu de ses collègues le soir, au moment de partir, il sut qu'elles n'étaient pas dupes. Il sut aussi qu'elles attendaient avec impatience d'obtenir des détails.

-Tu étais avec le beau gosse blond de la dernière fois ?!

-Il est bon au lit ? Je suis sûr que oui !

-Vu comment tu boîtes depuis ce matin, c'est une évidence...

-Vous ne me laisserez jamais tranquille avec ça, n'est-ce pas ?

Elles lui offrirent leur meilleurs sourires d'anges et il leva les yeux au ciel, rougissant de gêne. Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Entre les visites de Thatch, celle de Marco il y a plusieurs semaines, et maintenant des preuves évidentes qu'il avait vécu la veille l'une des meilleures nuits de toute sa vie... Malgré tout, il n'était pas prêt d'en parler avec elles. Ni avec qui que ce soit d'ailleurs. En plus, il devait rentrer chez lui pour que Luffy ne soit pas seul trop longtemps.

-Je vais être bref. Oui, il est bon au lit. Oui, on va se revoir. Je ne vous dirai rien d'autres.

-Tu finiras par craquer Portgas ! Nous te forcerons à tout nous raconter !

-C'est ça ! Comptez là-dessus !

Elles éclatèrent de rire avant de lui souhaiter une bonne soirée et de retourner travailler. Elles paraissaient trop insistantes mais Ace savait qu'elles n'étaient pas mauvaises. S'il ne voulait vraiment pas en parler, elles lui laisseraient sans aucun doute son intimité. Ils se connaissaient tous depuis longtemps et elles étaient des amies précieuses. Alors qu'il s'apprêtait à sortir du magasin, il sentit son téléphone vibrer.

Il avait reçu un message de Marco.

« J'ai cédé pour retourner avec Thatch au bar Samedi. Tu veux venir ? »

Ace sourit, amusé. Thatch savait comment obtenir ce qu'il voulait. Il n'avait pas trop le droit de se moquer de Marco, puisqu'il avait été lui aussi victime du pouvoir de persuasion de Thatch. Après tout, il n'aurait jamais revu son amant si ça n'avait pas été le cas. En tout cas, il était plutôt tenté par cette petite sortie avec les deux frères. Il tapa rapidement une réponse pour accepter, n'hésitant pas une seconde avant de l'envoyer.

-Est-ce que je peux venir aussi ?

Ace manqua de lâcher son téléphone, surprit. Il tourna la tête, apercevant Sarah qui le fixait calmement, attendant une réponse. Elle avait sans doute lu les messages par-dessus son épaule et elle voulait être invitée au bar elle aussi. Heureusement pour elle que ce ne fut pas une photo cochonne que Marco lui ait envoyée ! Quoi que, ça aurait eu le mérite de la remettre à se place. Ace rangea son téléphone dans sa poche.

-Eh bien...

-Je n'accepte aucun refus.

-Mais...

-Je ne vous embêterai pas, promis !

-Je...

-Promis, je te laisserai tranquille après ! Allez, dit oui !

Ace se retient de lui crier ce qu'il pensait vraiment. Elle n'arrêtait pas de l'interrompre et il était évident qu'elle n'aurait de cesse de le harceler à ce sujet jusqu'à ce qu'il accepte. Si ce n'était pas un oui qui sortait de sa bouche, elle continuerait sans doute de le couper dans ses phrases. Ça ne dérangerait surement pas les garçons s'il invitait quelqu'un. Après tout, elle avait promis de ne pas les embêter. Et, il savait que Marco n'aurait de toute façon d'yeux que pour lui.

Ouais, il était un peu égoïste...

-C'est d'accord.

-Super !!! Merci !!!

Durant tout le trajet jusqu'à chez lui, Ace n'arrêtait pas de se demander s'il avait fait le bon choix. Il voulait garder Marco juste pour lui, le temps que durera cette relation si particulière qu'ils avaient tous les deux. Était-ce mal ? Il n'avait pas le droit de dire que Marco lui appartenait après tout... Ils ne l'avaient pas précisé dans le contrat, mais Ace n'aura de relation sexuelle avec personne d'autre que lui. C'était une décision qu'il comptait respecter jusqu'au bout. Mais rien n'empêchait Marco... Lui-même n'avait pas le droit de le lui interdire, même s'il était un peu jaloux.

-Ce n'est vraiment pas le moment de se torturer pour ça...

Il ouvrit la porte, toujours plongé dans ses pensées. Il arriva dans le salon et se figea sur le seuil, les yeux écarquillés. Juste devant lui, confortablement installés sur le canapé, apparemment inconscients de sa présence, se trouvaient son petit frère Luffy et le meilleur ami de ce dernier, Roronoa Zoro.

En train de s'embrasser.

-Oh putain, pense Ace, abasourdi.

Celle-là, il ne l'avait pas vu venir. Il recula précipitamment, soulagé qu'ils ne l'aient pas vu. Ça aurait été vraiment très gênant. Il rouvrit la porte d'entrée, comme s'il venait seulement d'arriver, et cria le nom de son petit frère pour lui signifier qu'il était revenu. Lorsqu'il retourna dans le salon, Luffy faisait semblant de lire un livre (bien qu'il le tînt à l'envers). Zoro jouait les endormit, bien qu'il ouvrît un œil dans sa direction à son arrivée.

Ace s'efforça de jouer les innocents le reste de la soirée.

-Tu savais pour Luffy et Zoro ?!

Sabo leva la tête vers lui, curieux. Leur petit frère était dans sa chambre avec son meilleur ami (ou petit-ami ?) et les deux grands frères lavaient la vaisselle. Ace avait profité qu'ils soient tous les deux pour lui poser la question. Il lui raconta ce qu'il avait vu en rentrant, quelques heures plus tôt. Sabo se contenta de hausser les épaules.

-Je ne vois pas ce qu'il y a de mal.

-Il n'y a rien, au contraire ! Zoro est quelqu'un de bien. Mais pourquoi il ne nous a rien dit ?

-Peut-être qu'il craint ta réaction.

Ace se sentit un peu mal. Il ne voulait pas que son petit frère redoute de lui parler de quelque chose d'aussi important qu'un petit-ami. Lui avait-il donné l'impression qu'il pourrait mal réagir à ce genre de chose ? Si c'était le cas, il devait absolument réparer son erreur. Luffy était ce qu'il avait de plus cher au monde et jamais il ne permettrait que quoi que ce soit vienne gâcher son bonheur, même pas lui-même.

-Je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas m'en parler. Je ne suis pas opposé à ce qu'il ait un petit-ami.

-On sait tous ce que tu penses des relations amoureuses.

Ace fronça les sourcils. Il n'aimait pas ce que cela impliquait.

-Ça n'a rien à voir.

-Tu sais comment est Luffy. Il ne veut pas se vanter. Mais il ne craint pas d'être heureux, lui.

-Ça suffit. Je n'aurais même pas dû en parler !

Ace quitta la cuisine, agacé. Sabo ne pouvait pas comprendre. S'il avait pris cette décision, c'était pour protéger ses frères, et pour se protéger lui-même. Il ne pouvait plus accorder autant sa confiance à quelqu'un. Tout ce qu'il voulait, c'était que Luffy et Sabo ne manque de rien. Il n'avait pas besoin d'avoir de relation amoureuse avec quelqu'un pour ça. Il voulait rester libre, et ne penser qu'à ses frères, qui étaient tout pour lui. C'était sa décision.

Le bonheur n'avait rien à voir avec ça.

Bonne année à tous ! Ceci est le premier chapitre que je poste en 2022 !

J'espère que le lemon vous a plu ! Je rougis rien que de penser au fait que j'ai écris ça... Il y en aura encore un dans le prochain chapitre ! Il sera plus hard que celui-ci... Les suivants aussi... Vous ais-je rendu impatient ?

Je m'efforce de respecter au mieux les bases d'une relation Dominant/Soumis. Il faut savoir que je me base essentiellement sur mes lectures sur ce sujet et sur quelques recherches que j'ai faites. Je n'ai jamais vécu ce genre de relation ! Je trouvais tout de même important de montrer dans ce chapitre la prudence dont un dominant doit faire preuve, en montrant un Marco très attentionné.

Ce sera plus chaud dans les prochains et un peu moins "introductif" je pense.

J'ai eu beaucoup de retour positif sur cette fiction, et ça me fait extrêmement plaisir ! Je suis contente que ce projet vous plaise car il me tient très à cœur ! Merci de vivre cette aventure avec moi !

A bientôt pour la suite !