Il faisait nuit depuis longtemps lorsque Garp pu retourner à sa chambre d'hôtel. Après avoir verrouillé la porte, il se laissa tomber sur son lit. Il était épuisé et ne souhaitait qu'une seule chose : dormir. Il n'était pas rare que son travail nécessite des déplacements, et qu'il doive rester dans un hôtel plusieurs nuits. Malgré tout il avait hâte de pouvoir rentrer chez lui le lendemain. Il avait grand besoin d'une petite pause. Des coups à la porte retentirent alors et il s'y traîna en grognant, l'ouvrant pour se retrouver nez à nez avec un employé de l'hôtel.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Du courrier pour vous monsieur.

Le jeune homme lui tendit une grosse enveloppe assez épaisse, le salua d'un signe de tête et s'éloigna. Garp le suivit du regard puis ferma la porte, fixant la lettre avec curiosité. Il ne recevait jamais de courrier directement à l'hôtel où il séjournait. Il n'y avait pas d'adresse sur l'enveloppe, seulement son nom. Elle était anonyme. Qui que soit la personne qui l'a lui a envoyé, elle l'avait déposé directement à l'accueil pour qu'elle lui parvienne.

-Ce n'est pas très rassurant tout ça...

Il pouvait sentir des morceaux de papier assez épais à l'intérieur, probablement des photos. Garp déchira l'enveloppe avant d'en reverser le contenu sur le bureau. Comme il le pensait, il s'agissait d'un paquet de photos. Il les rassembla rapidement pour les regarder. La première montrait Ace devant un immeuble, en compagnie de Marco. Le cliché ressemblait beaucoup aux photos de l'article dans le magazine qui leur avait causé beaucoup de problèmes.

-Alors c'est un journaliste qui m'a envoyé ça. Pourquoi ? Comme si j'en avais quelque chose à faire.

Presque machinalement, il passa à la photo suivante, mais celle-ci intrigua. Marco et Ace s'embrassaient cette fois-ci. Pourtant, ils avaient tous les deux affirmer n'être rien de plus que des amis. Toutefois, ça ne l'étonnerait pas qu'ils aient une relation caché pour préserver Ace de tous ces paparazzis. Mais si rien n'a été dit à ce sujet, alors ce n'est peut-être pas un journaliste qui lui a communiqué ces clichés ; ce qui le laissait toujours avec deux questions : qui et pourquoi.

Il trouva une réponse à la deuxième en continuant de regarder.

-Ce n'est pas vrai !

Il ignorait comment cette personne s'y était prise, mais elle était parvenue à prendre des photos d'eux dans la chambre. Ce qu'ils faisaient tous les deux étaient assez évident. Garp refusait d'en voir plus. Il avait saisi l'essentiel. Il remit les photos dans l'enveloppe d'un geste rageur, puis glissa cette dernière dans son sac. Il avait refusé d'écouter son instinct et avait choisi de faire confiance à Ace. Grossière erreur !

-Il m'a menti ! Il a osé me mentir...

Garp prit son visage entre ses mains, s'efforçant de se calmer. Il avait interrogé Ace à ce sujet. Il lui avait demandé quel genre de relation il entretenait avec Marco. Et il lui avait menti, en le regardant droit dans les yeux. Il avait osé lui cacher ça, après ce qui s'est passé trois ans plus tôt avec Randy ? Malgré les inquiétudes que Garp lui avait avoué ressentir. Ils avaient besoin d'avoir une sérieuse conversation tous les deux.

Soudain, la sonnerie de son téléphone retentit, brisant le silence de la pièce et le faisant sursauter. Il chercha son portable partout, avant de se rappeler l'avoir mis dans une poche de son sac. Il s'empressa de le récupérer, fronçant les sourcils en apercevant le numéro avant de décrocher.

-Allo ?

***

Ace regarda son téléphone pour la énième fois en seulement quelques minutes. Il venait de quitter le travail et il était en route pour rentrer chez lui. Il avait envoyé un message à Sabo pour le prévenir, le blond voulant être au courant de ses faits et gestes tant que Randy est encore libre. Mais pour une raison qu'il ignorait, son frère ne répondait pas. Ace s'efforça de se convaincre que ça ne voulait rien dire. Le fait qu'il n'ait pas répondu à son message ne signifiait pas qu'il ne l'avait pas, ou que quelque chose n'allait pas.

Alors qu'il s'approchait de plus en plus de chez lui, Ace entendit soudain un bruit aigu. Il leva les yeux de son portable, se concentrant pour déterminer ce dont il s'agissait. Il reconnut la sirène d'une voiture de police qui se rapprochait. Il s'arrêta, tournant la tête juste à temps pour voir le véhicule passer à côté de lui à toute vitesse. Son cœur manqua un battement lorsqu'il vit où la voiture se dirigeait, et la fumée noire épaisse qui s'élevait au-dessus des bâtiments.

-Non... Non, c'est pas vrai ! Pas ça !

Prit de panique, Ace se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait, bousculant les passants qui se mettaient sur sa route. Ces derniers étaient trop intéressés par les voitures de police qui arrivait pour prêter à attention à lui. Ace arriva à proximité de son immeuble, et ses pires craintes furent confirmées. D'énormes flammes jaillissaient des fenêtres, que les pompier s'efforçaient d'éteindre. Un attroupement s'était formé près des véhicules de secours, maintenu à l'écart par quelques policiers.

Il y avait de nombreuses ambulances garées sur le côté, avec des agents qui s'occupaient des habitants blessés. Ace s'approcha de l'attroupement, le regard braqué sur les portes de l'immeuble. Mais avant qu'il n'ait eu la chance de pouvoir l'atteindre, un policier l'intercepta en l'attrapant à bras-le-corps. Le jeune homme se mit immédiatement à se débattre et à crier, sans parvenir à échapper de son emprise.

-Lâchez-moi, hurle Ace. Laissez-moi y aller ! C'est chez moi !

-Je regrette monsieur, mais personne ne peut aller à l'intérieur.

-Non vous ne comprenez pas ! Mes frères... Mes frères sont à la maison !

-Je ne peux pas vous laisser y aller.

Le policier commença à lui expliquer que ses frères étaient sans doute déjà sortis, et que dans le cas contraire ils allaient tout faire pour les sauver. Mais Ace ne l'entendait pas. Sa voix ne lui parvenait pas. Il avait les larmes aux yeux. Ses forces le quittaient peu à peu. Bientôt, l'emprise du policer sur lui était la seule chose qu'il le maintenait debout. Il fixait les flammes, impuissants. Il refusait d'y croire. Le feu ne pouvait pas lui avoir tout prit. Ce n'était pas juste.

-Sabo... Luffy...

-Ace !!!

Le brun se figea soudainement. Cette voix... Il tourna la tête, et ce fut comme si toute sa peur s'était envolée. Le policier suivit son regard et sembla comprendre puisqu'il le relâcha. Ace se remit difficilement sur ses pieds, faisant quelques pas hésitant. Il tendit la main, ses forces lui revenant peu à peu. Il parcourut la distance qui le séparait de son objectif, attirant dans ses bras le corps de son petit frère pour le serrer contre lui de toutes ses forces.

-Luffy, putain, tu vas bien ?!

-Ça va. Je ne suis pas blessé.

-Et Sabo ?! Où est Sabo ?!

-Je suis là.

Les deux frères tournèrent la tête. Tout couvert de suies, Sabo s'avançait vers eux. Il était visiblement épuisé, mais il n'était pas blessé et il n'y avait aucune trace de brûlures visibles. Ace lui fit signe de s'approcher, le serrant lui aussi dans ses bras. Il tenait ses deux frères contre lui et c'est seulement à ce moment-là qu'il réalisa que tout allait bien. Il n'avait plus à s'inquiéter. Ils étaient là, avec lui, et non dans cet immeuble en feu.

Sabo et Luffy étaient vivants tous les deux.

-J'ai eu si peur... J'ai cru que vous étiez encore à l'intérieur...

-Désolé, bredouille Sabo. Je voulais t'appeler, mais mon téléphone est resté dans ma chambre.

-J'ai perdu le mieux en essayant de sortir, ajoute Luffy.

Le feu s'était déclenché un étage au-dessus alors ils avaient eu le temps de sortir. Les pompiers avaient rapidement été prévenus et ils avaient réussi à faire sortir tout le monde. La police avait interrogé tout le monde pour savoir si d'autres pouvaient être encore à l'intérieur, mais heureusement ce n'était pas le cas. Tous les habitants s'en étaient sorti miraculeusement. Plus de peur que de mal.

-Est-ce qu'ils savent comment le feu s'est déclenché ?

-Ils vont enquêter une fois que le feu sera maîtrisé.

La foule se dispersa rapidement, maintenant qu'il n'y avait plus rien à voir. Les habitants de l'immeuble étaient rassemblés, tous s'efforçant de trouver un endroit où aller, au moins pour cette nuit. Sabo avait utilisé le téléphone d'Ace pour appeler Garp, le vieil homme leur proposant de venir les chercher le lendemain et de prendre une chambre d'hôtel pour cette nuit. Ils n'avaient pas pu récupérer quoi que ce soit dans leur appartement, mais ils avaient de quoi payer.

-On devrait appeler un taxi, propose Sabo. Je suis trop fatigué pour marcher.

-D'accord mais avec la circulation qui est perturbé, il va mettre un moment pour arriver jusqu'ici.

-Ce n'est pas grave. Du moment qu'il vienne.

-Je suis d'accord.

-Luffy !!!

Les trois frères sursautèrent, surprit par le cri. Ils aperçurent Zoro qui venait vers eux en courant, une expression inquiète sur le visage. Luffy se leva immédiatement, venant à sa rencontre et lui sautant dans les bras. Zoro le serra contre lui, comme s'il n'arrivait pas à croire qu'il était réel, qu'il avait besoin de s'en assurer. Il prit le visage de Luffy entre ses mains avant de l'embrasser tendrement.

-J'ai vu aux infos que ton immeuble avait pris feu.

-Ouais mais ça va. Personne n'a été blessé.

-Tu ne répondais pas à mes appels, je me suis inquiété.

-J'ai perdu mon téléphone. Désolé.

-Ce n'est rien. L'important c'est que tu ailles bien.

Luffy lui adressa un petit sourire, se jetant à son cou. Zoro le tient contre lui, jetant un coup d'œil à Ace et Sabo, lesquels le saluèrent d'un geste de la main. Il était soulagé que tous les trois soient sains et saufs. Il était si inquiet qu'il n'avait pas pensé à essayer d'appeler les deux plus grands. Dès qu'il eut constaté que Luffy ne répondait pas, il était sorti de chez lui en courant pour venir ici. Luffy et lui allèrent s'assoir près d'Ace et Sabo.

-Content de te voir Zoro, sourit le blond.

-Content que vous ne soyez pas réduits en cendres.

-Très drôle.

Luffy se glissa entre les jambes de Zoro, s'appuyant contre son torse. Ce dernier enroula ses bras autour de sa taille, plutôt content de pouvoir le tenir contre lui. Savoir qu'il allait bien ne lui suffisait pas. Il n'était pas encore totalement rassuré.

-Je ne te quitte pas de la nuit, murmure Zoro. T'as pas le choix de rester avec moi.

-Ça me va très bien, sourit Luffy.

-Vous êtes trop mignon tous les deux, se moque Sabo.

-Je devrais appeler Marco, intervient Ace. Peut-être que lui aussi sait pour l'incendie.

Il lui restait largement assez de batterie. Il s'éloigna un peu, attrapant son téléphone pour appeler le blond. Ce dernier décrocha presque immédiatement et lorsqu'il parla, Ace sut tout de suite qu'il était au courant de tout. La première chose que Marco lui demanda, c'était s'il allait bien.

-Ça va, le rassure Ace. Je n'y étais pas, j'étais au travail. Sabo et Luffy vont bien aussi.

-Tant mieux. Où est-ce que vous êtes ?

-Toujours devant chez nous. Je vais appeler un taxi et...

-Pas la peine. Je suis en route, je viens vous chercher.

Il était à un dîner familial ce soir-là, mais dès qu'il avait appris ce qui s'était passé, Marco n'avait pas cherché à comprendre. Il avait brièvement expliqué la situation à Thatch, lui promettant de lui donner des nouvelles, et il était parti. Sa famille avait compris que c'était urgent et n'avait pas tenté de le retenir. Quelques minutes après avoir raccroché, Marco s'arrêta devant l'immeuble et sortit précipitamment de sa voiture. Il aperçut les trois frères et Zoro qui l'attendait à quelques mètres. Sa première réaction fut de prendre Ace dans ses bras.

-Je suis soulagé que vous soyez sains et saufs tous les trois.

-On n'a pas vraiment eu le temps de comprendre, soupire Sabo. Tout s'est passé si vite.

-Je préfère ne plus y penser, marmonne Zoro.

-Je suis d'accord, s'exclame Luffy. C'est fini, alors on peut passer à autre chose ! Moi j'ai faim !

Cette dernière déclaration déclencha un fou rire général. Luffy ne changera jamais. En tout cas, il n'avait pas tort. Il était tard et ils étaient affamés et épuisés. Ils devaient trouver un endroit où dormir et de la nourriture. Marco prit doucement la main d'Ace dans la sienne, attirant son attention.

-Vous pouvez venir chez moi, ça vous évitera de payer un hôtel. Il y a assez de place.

-Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?

-Pas le moins du monde. Je veux faire ça pour vous.

Il y a quelques mois, alors qu'ils venaient tous deux de signés le contrat qui les unissaient, Ace aurait refusé tout net. Il ne voulait pas que Marco l'aide d'une quelconque façon, et il le lui avait bien spécifié. Le blond avait été d'accord avec cela et il n'était jamais allé à l'encontre de cette règle. Mais aujourd'hui, les choses étaient différentes. Marco était son ami, et c'est en tant qu'ami qu'il voulait lui donner un coup de main. Il se sentira plus en sécurité avec lui que dans un hôtel. Ace jeta un regard interrogateur à ses frères.

-Vous êtes d'accord ?

-Carrément, hurle Luffy. Zoro peut venir aussi ?

-Bien sûr, sourit Marco.

-Je veux juste dormir et manger, souffle Sabo. N'importe où ira très bien.

***

Une fois dans l'appartement de Marco, le blond avait commandé de quoi dîner. Ils s'étaient installés tous ensemble dans le salon, soulagés de pouvoir enfin se reposer et se nourrir. Peu de temps après, Ace reçut un appel de la police et s'éloigna pour répondre. Il espérait qu'ils pourraient lui donner des nouvelles de l'enquête. Il se rendit dans la chambre de Marco avant de décrocher.

-Monsieur Portgas D Ace ?

-Oui, c'est moi...

-Nous avons découvert que l'incendie était d'origine criminel. Nous avons intercepté un suspect.

Des témoins avaient aperçu un homme qui s'enfuyait de l'immeuble peu de temps avant que l'incendie ne soit déclaré. Ils étaient parvenus à l'arrêter et à le confier à la police. Ils demandèrent alors à Ace s'il le connaissait, si cet homme avait une raison de s'en prendre à eux. Dès qu'ils lui eurent donner son nom, tout prit enfin un sens pour le jeune homme. Il s'efforça de tout expliquer calmement à la police puis ces derniers raccrochèrent, lui promettant de le rappeler quand ils auraient du nouveau. Ace retourna au salon et toute l'attention se porta sur lui.

-Alors, demande Sabo. Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

-Ils ont arrêtés quelqu'un.

-Qui ?

-Randy. Ils pensent que c'est lui qui a mis le feu.

Les quatre garçons échangèrent des regards. Ils n'avaient aucun mal à croire cela. Ils savaient ce que Randy avait fait subir à Ace, et de quoi il était capable. Pour eux, il pouvait tout à fait être celui qui avait mit le feu à leur immeuble. Marco rejoignit Ace, le tirant dans ses bras pour le réconforter. Il avait une petite idée de ce que le jeune homme pensait et il se devait de lui enlever cette idée stupide de la tête.

-Tu n'as pas à te sentir coupable. Ce n'est pas ta faute. Ce mec est cinglé.

-Au moins il a été arrêté, ajoute Zoro. Il ne s'en sortira pas cette fois.

-La police va régler ça, affirme Sabo. Et ce sale type quittera définitivement nos vies.

Ace savait qu'ils avaient raison. Randy n'avait plus autant d'emprise sur lui qu'avant. Il avait compris que tout ce qu'il faisait n'était pas normal, et qu'il n'était pas coupable malgré ce que cet enfoiré disait. Il ne méritait pas de souffrir comme ça. Randy était allé trop loin et maintenant il devait payer. Ace était tout de même content de ne pas avoir à faire face à tout cela seul. Avoir ses frères, Marco et même Zoro avec lui l'aidait grandement.

Il n'aurait pas été capable de gérer cela tout seul.

Soulagés de savoir enfin ce qui s'était passé ce soir-là, la fatigue ne tarda pas à les rattraper et après une bonne douche, ils allèrent tous se coucher. Marco leur avait prêté de vieux vêtements à lui pour qu'ils puissent se changer et être plus confortables. Sabo avait réquisitionné le canapé pendant que Luffy et Zoro s'étaient installés ensemble dans la chambre d'ami. Marco avait invité Ace à dormir avec lui, et le brun ne voulait en aucun cas refuser. Il se sentirait plus apaisé qu'en étant seul dans le noir, avec ses sombres pensées pour seule compagnie.

Dès qu'ils furent allongés tous les deux dans le lit, Marco enroula doucement ses bras autour de la taille d'Ace, l'emmenant à se coller contre son torse. Sentir la présence de Marco derrière lui était agréable, mais ça ne parvenait pas à le calmer totalement. Il avait besoin de se changer les idées. Marco avait fermé les yeux, essayant de s'endormir, lorsqu'il sentit Ace blottir son visage dans son cou, ses mains caressant son torse avec hésitation.

-Marco...

-Hn ?

-On le fait ?

Le blond se redressa si vite qu'il manqua de peu de tomber du lit. Il voulut lui demander s'il était sérieux, mais il ne parvient qu'à bégayer quelques mots sans aucun sens, ce qui fit rire Ace. Il tira Marco pour qu'il s'allonge à nouveau, prenant son visage entre ses mains et l'embrassant tendrement sur les lèvres et les joues.

-Désolé. Je n'aurais pas dû le demander comme ça.

-Tu... Tu veux vraiment le faire... Maintenant ?

-J'ai besoin de penser à autre chose.

-Mais... Tes frères sont ici.

Ils avaient déjà brisé beaucoup de règles, fait des choses qui n'étaient pas prévu lorsqu'ils avaient décidé de se revoir, de commencer cette relation. Mais celle qui était la plus importante de toutes, c'était de ne pas impliquer leurs proches. Marco avait rencontré les frères d'Ace, et il avait présenté le jeune homme à sa propre famille. Ils avaient déjà plus ou moins enfreint la règle, mais avoir des relations sexuelles alors qu'ils sont dans l'appartement, ce n'était pas la même chose. Marco ne l'aurait jamais proposé, et il n'allait certainement pas accepter à moins d'être sûr qu'Ace était très sérieux à ce sujet.

-Je pense qu'ils ne nous entendront pas. Au pire, j'ai qu'à rester silencieux.

L'image mentale était très attrayante, mais Marco s'efforça de ne pas se déconcentrer.

-On n'est pas obligé, ajoute Ace. Si tu ne veux pas...

-En réalité, j'en aurai bien besoin moi aussi.

Lorsqu'il avait appris pour l'incendie, Marco avait senti que le contrôle lui échappait. Il pensait maitriser la situation, mais c'était rendu compte brutalement que ce n'était qu'une illusion. Il ignorait si Ace et ses frères allaient bien ou s'ils étaient coincés dans les flammes. Il avait fait de son mieux pour rester calme et fort pour Ace, de le soutenir. Mais lui aussi avait besoin d'être rassuré. D'avoir le jeune homme dans ses bras, bien vivant. Il avait besoin de savoir que tout allait bien et qu'il était à nouveau en contrôle de tout.

-J'ai cru te perdre, avoue-t-il. J'avais peur que tu sois à l'intérieur, et tes frères aussi.

-Tu veux t'assurer que je vais bien ? Alors vas-y.

Abandonnant toute retenue, Marco se jeta avidement sur ses lèvres. Ace laissa échapper un petit gémissement de plaisir étouffé dans leur baiser. Marco le repoussa lentement pour qu'il s'allonge sur le dos, puis attrapa ses hanches dans une prise douce mais ferme. Le jeune homme se détendit dans les oreillers, laissant Marco le manipuler à sa guise, abandonnant tout contrôle.

-Je te fais confiance. Fait-moi ce que tu veux. Si c'est trop, j'ai le mot de passe.

Marco acquiesça, trop concentré sur les baisers qu'il laissait dans le cou d'Ace pour répondre avec des mots. Il glissa une main sous le tee-shirt que portait le jeune homme, massant ses pectoraux et taquinant ses tétons entre ses doigts. Ace gémit faiblement et Marco vient mettre son autre main sur ses lèvres, lui jetant un regard chargé d'excitation.

-Tu dois rester silencieux. Tu ne voudrais pas que tes frères t'entendent. Qu'ils sachent ce que l'on fait.

Ace ferma les yeux, plaquant une main sur sa bouche. Marco sourit, soulevant le tee-shirt jusqu'à son menton pour laisser son torse totalement exposé. Il vient prendre l'un des tétons d'Ace entre ses dents, le mordillant et le suçant légèrement. Son amant restait totalement silencieux, mais il pouvait voir son autre main serrer les draps et il sentait ses hanches bouger légèrement contre les siennes.

-Ah moins que ce soit ce que tu attends. Qu'ils viennent et te trouve comme ça, gémissant comme une salope pour mon attention.

Le blond donna un coup de hanches langoureux, et Ace retient difficilement un cri. Les paroles de Marco l'excitaient et contenir sa voix était de plus en plus dur. Mais ça ne faisait que rendre tout plus intense. Il était à sa merci. Le moindre mot, le moindre contact, lui procurait tellement de plaisir. Marco finit par se reculer suffisamment pour retirer les vêtements qu'il portait, ordonnant à Ace d'en faire de même. Le jeune homme obéit immédiatement, sans discuter, puis se réinstalla contre les oreillers.

Marco resta complètement immobile pendant quelques secondes, comme s'il hésitait. Puis il prit doucement la main d'Ace dans la sienne. Bien que curieux, le brun ne posa aucune question et le laissa faire. Marco guida sa main pour la poser sur son torse, juste au niveau de sa cicatrice. Il se tendit brusquement, et Ace eut pour réflexe de vouloir reculer mais Marco le tenait fermement. Après quelques secondes, il put se détendre. Il relâcha la main d'Ace, et ce dernier ne la retira pas.

-Tu es sûr ?

-Ouais. Je veux le contrôle total. Sur toi et sur mon passé.

Il se pencha suffisamment pour l'embrasser puis ajouta avec un sourire.

-Je te fais confiance. Je sais que tu ne me feras pas de mal.

Ace sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il savait que Marco ne disait pas ça à la légère. C'était très important pour lui. Le blond le tira vers lui pour le faire assoir sur ses genoux. Ace enroula un bras autour de son cou, prenant soin de laisser sa main bien en place sur la cicatrice. Il la caressa distraitement. Marco approcha sa bouche de son oreille pour murmurer.

-Je vais te préparer, d'accord ?

-Ouais. Tu peux y aller.

Tout en enfonçant un premier doigt, Marco l'embrassa dans le cou tendrement. Il sentait la main d'Ace dans ses cheveux, tirant de temps en temps lorsqu'il avait mal, puis les caressant pour qu'il continue. Il n'y avait aucun bruit dans la pièce, tous deux n'échangeant aucune parole, ne laissant échapper aucun gémissement. Lorsque Marco ajouta un deuxième doigt, Ace lui demanda d'une petite voix hésitante.

-Est-ce que je peux essayer quelque chose ?

-Bien sûr. Je t'arrêterai si je n'aime pas.

Ace lui sourit, puis vient l'embrasser. Il le repoussa ensuite légèrement afin de pouvoir se pencher. Chacun de ses gestes était lent pour laisser le temps à Marco de l'arrêter. Il restait également attentif à ses réactions. Attrapant le lubrifiant, il en reversa une certaine quantité sur la paume de sa main avant de venir caresser le membre de Marco lentement. Il entendit un faible grognement de plaisir, mais ensuite le blond resta silencieux alors qu'il continuait de le préparer soigneusement. De son autre main, Ace caressa doucement la cicatrice du blond, avant de venir l'embrasser.

Ce nouveau contact surprit Marco, mais il ne le trouvait pas désagréable. Voyant qu'il ne le repoussait pas, Ace continua de l'embrasser, ne se concentrant pas uniquement sur sa cicatrice, mais sur tout son torse. Il accéléra également les mouvements de sa main en même temps que Marco ajoutait un nouveau doigt en lui. Petit à petit, la douleur et l'appréhension avaient complètement disparu, ne laissant qu'un plaisir de plus en plus fort. Jusqu'au point de rupture.

-Tu es prêt maintenant, mon petit soumis. On va passer à la vitesse supérieure.

-D... D'accord...

-Rappelle-toi, je ne veux rien entendre.

Ace acquiesça. Marco le repoussa sur le matelas, le retournant pour qu'il s'allonge sur le ventre. Il enfila un préservatif puis enroula un bras autour de sa taille pour soulever ses hanches. Il se pencha en avant, collant son torse contre le dos d'Ace, l'embrassant dans le cou tandis qu'il le pénétrait doucement, prenant soin de ne pas le blesser. Ace enfonça son visage dans un oreiller. C'était tellement bon et il n'avait qu'une envie : gémir à quel point ça faisait du bien. Soudain, son membre fut saisi et caresser rapidement.

-N... Non... Trop...

-Tu peux le prendre, je le sais. Tu es un bon garçon, hein ?

Le mouvement de ses hanches se fit plus langoureux. Il ne voulait pas que ça se termine trop vite. Il allait couvrir Ace d'attention, y aller lentement jusqu'à ce que ça devienne insupportable, et qu'il jouisse. Le jeune homme se retrouva bientôt envahit par tellement de sensations agréables. Chaque coup de butoir frappait directement dans sa prostate. Sans s'en rendre compte, il reculait ses hanches pour rencontrer celles de Marco. Entre les baisers le long de son dos, les va-et-vient sur sa bite et celle de Marco au plus profond de lui...

Il se sentait bientôt poussé à bout.

D'une main tremblante, il attrapa le poignet de Marco et le tira lentement vers lui. Le blond n'y prêtait pas vraiment attention, trop concentré sur ce qu'il faisait. Cependant, lorsqu'il sentit le jeune homme sucer ses doigts, il ralentit et releva la tête. Le voir faire était assez excitant, mais il devait faire attention qu'il n'aille pas trop loin.

-Fait attention de ne pas t'étouffer.

Ace ne répondit pas, lui jetant simplement un regard brouillé de larmes. Marco sourit, accélérant les mouvements de ses hanches et de sa main. Il rapprocha Ace de lui, suçant et embrassant la peau du brun. Puis, enfin, ça devient trop pour eux. Ace jouit en premier, son gémissement de plaisir étouffé par les doigts de Marco. Il se resserra autour de la bite du blond et Marco jouit à son tour, se mordant la lèvre inférieure pour ne laisser sortir aucun son.

Leurs respirations se calmèrent petit à petit. Ace s'effondra sur la matelas, pas vraiment conscient de ce qui se passait jusqu'à ce que Marco le tire contre sa poitrine. Le blond les avait nettoyés tous les deux, avant de se réinstaller dans le lit. Maintenant, il voulait se blottir avec Ace et dormir. Le jeune homme vient l'embrasser tendrement sur les lèvres.

-Merci, murmure-t-il.

-Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi.

***

-Encore merci de nous avoir accueilli chez toi Marco, insiste Sabo.

-C'était la moindre des choses. Appelez-moi quand vous aurez du nouveau.

-Promis !

Luffy lui fit de grand geste de la main avant de s'engouffrer dans la voiture de leur grand-père. Marco leur adressa une dernière salutation, avant de remarquer que Garp le fixait. Il ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'il était venu chercher les trois frères et Zoro, et lui avait à peine adresser la parole. Le blond ne s'était pas posé de question à ce sujet. Garp ne l'aimait pas vraiment à cause de ce qui s'était passé avec l'article dans le magazine.

Il n'approuvait pas leur relation, Marco l'avait parfaitement compris.

-Tu n'as pas besoin d'être hostile avec lui, grogne Ace. Il nous a aidé.

-Je n'ai rien dit, proteste Garp en démarrant la voiture.

-C'était quoi ce regard assassin ?!

-Je ne vois pas de quoi tu parles...

-Ne fait pas l'innocent !

-Ne vous disputez pas, soupire Sabo. Après tout ce qui vient de nous arriver, j'aimerai un peu de calme.

Entre le retour de Randy, l'agression d'Ace et l'incendie ; le blond avait l'impression que leur vie était partie en vrille. Malgré le fait qu'il était épuisé, il n'avait presque pas dormi de la nuit, encore trop agité par ce qui leur était arrivé. Tout ce qu'il voulait, s'était s'installé chez Garp et dormir. Malheureusement, aussi longtemps qu'ils resteront chez le vieil homme, il pouvait être sûr d'entendre de nouvelles disputes entre lui et Ace. Pourquoi devaient-ils avoir tous deux des personnalités aussi conflictuelles ?!

-Vous énervez Sabo, les réprimande Luffy.

-Désolé, s'excusèrent Garp et Ace d'une même voix.

Zoro ricana moqueusement et se reçut un coup de poing dans l'épaule de la part d'Ace en représailles. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent chez Garp. Ils allaient devoir partager une chambre tous les trois, le temps qu'ils se trouvent un nouvel appartement. Dès leur arrivée, Sabo réquisitionna le lit pour une sieste, ayant du mal à rester éveillé tant il était fatigué. Luffy s'éloigna vers la cuisine, entraînant Zoro avec lui.

-Il va dévaliser ton garde-manger, sourit Ace.

-J'ai fais des courses en prévision, le rassure Garp.

Ils s'installèrent tous les deux à table dans la salle à manger et Ace commença à regarder les annonces. Il avait prévenu son travail de ce qui s'était passé, ses collègues s'étant inquiétés pour ses frères. Il devait trouver un appartement assez grand pour eux trois, qui soit dans leurs moyens, qui ne soit pas trop loin du lycée de Luffy, de l'université et de son boulot. Il savait que ça n'allait pas être facile, mais ils ne pouvaient pas rester ici trop longtemps.

-Tu t'occuperas de ça demain, intervient Garp. Tu devrais te reposer toi aussi.

-Je vais bien.

-Tu dis toujours ça, mais je sais que c'est faux.

Il connaissait Ace depuis toujours. Il était présent le jour de sa naissance et il avait prit soin de lui à la place de ses parents. Il l'avait vu grandir et il savait très bien qui il était. Ace ne voulait pas qu'on s'inquiète pour lui, et il faisait toujours comme si tout allait bien pour lui. Cependant, il n'avait jamais réussi à duper Garp. Il aimait beaucoup trop ses trois petits-enfants. Il ne laisserait jamais personne leur faire du mal.

-Ace. Tu n'as pas à t'en faire. Je te promets d'arranger les choses.

Le jeune homme prit sa tête entre ses mains. Il avait fait de son mieux pour ne plus y penser, mais il ne pouvait pas s'enlever cette idée de la tête.

-Tout est ma faute. Il a fait ça pour me faire du mal.

-Tu n'es pas responsable. De toute façon il ne vous approchera plus, je vais y veiller.

Ace lui adressa un regard reconnaissant. Il avait tout fait pour gérer ça lui-même, mais c'était trop difficile. Il avait dû accepter l'aide de Marco, de ses frères et maintenant celle de Garp. Il ne voulait pas les impliqués, mais il devait reconnaître que ça faisait du bien de pouvoir compter sur quelqu'un. Garp prit soudain un air grave, ce qui intrigua Ace. Le vieil homme se leva, attrapant son sac.

-On doit éviter que ça se reproduise à l'avenir. Pour ça, on doit être honnête l'un envers l'autre.

-Je ne comprends ce que tu veux dire.

D'un geste brusque, Garp laissa tomber l'enveloppe qu'il avait reçu la veille. Les photos s'éparpillèrent sur la table et Ace se figea. Avec tout ce qui s'était passé, Garp supposait très fortement que Randy était l'expéditeur mystérieux. Mais ce n'était pas à lui de lui fournir des explications.

-Cette fois, tu as intérêt à me dire la vérité.

Je me suis beaucoup demandé si j'avais raison de mettre un lemon à ce moment-là... Je précise quand même que personne ne les a entendu !

J'ai reçu beaucoup de messages/commentaires disant que ma fiction est bien écrite, dans le sens où elle traite correctement du sujet de la soumission. Ce genre de retour est très important pour moi car c'est quelque chose de très sérieux et beaucoup de fanfictions/roman traite de cela avec trop de légèreté. Je fais de mon mieux pour le faire correctement avec les recherches que j'ai faites car je n'ai jamais expérimenté moi-même.

Merci pour vos avis !

Annonce importante : je prend une petite pause, qui sera je pense très courte. Une ou deux semaine maximum. Pour sûr, il n'y aura pas de chapitre la semaine prochaine. J'ai mes rattrapages et ensuite je fête mon anniversaire donc je n'aurais pas le temps d'écrire.

Bonne journée/soirée à vous !