chapitre 1
Quand j'étais encore qu'une enfant, ma meilleure amie a perdu son père. Elle faisait croire aux gens qu'il était mort mais la vérité était qu'il avait quitté sa fille et sa femme sans un regret. Elle avait trop honte de le raconter aux autres, d'où cette histoire de cancer qui lui a volé son père. Quand elle me racontait tout ça, je me sentais coupable d'avoir une famille qui tenait la route.
Je ne sais pas pourquoi je raconte cette histoire. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a des choses qui n'ont pas besoin d'être sues. Des choses doivent rester là où elles sont, c'est-à-dire dans le passé.
- Maman, papa, lâchez-moi, je ne peux plus respirer, rigolai-je en essayant de me défaire de l'étreinte interminable de mes parents.
- Mais tu ne te rends pas compte... me dit ma mère avec une petite voix. Notre petit bébé s'envole.
« Notre petit bébé ». Ma mère n'a jamais accepté le fait que j'ai grandi. D'ailleurs, mon père n'est pas mieux, il sait juste garder un peu plus ses sentiments pour lui. Je regarde rapidement le tableau où les vols étaient indiqués, puisque nous étions à l'aéroport, pour que je puisse enfin quitter Los Angeles et me rebâtir à Harvard. Peut-être qu'à Boston il ne fait pas aussi beau qu'en Californie, mais il me tarde de partir et de tout recommencer.
Mes valises étaient déjà embarquées dans l'avion censé décoller dans trente minutes.
- Effectivement maman, j'ai un vol à prendre. Je vous laisse mais je vous promets de vous appeler dès que j'atterrie
J'étais tellement pressée de partir que je ne réalisais pas vraiment que je partais à l'autre bout du pays en laissant mes parents seuls. Sur le moment, je ne pense pas vraiment aux sentiments mais plus à cette envie de m'enfuir de cette ville pleine d'hypocrisie et d'horreur.
Trente minutes plus tard, mon avion décolla avec beaucoup de ponctualité, ce qui est assez rare dans les aéroports.
Mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, je ne pouvais m'empêcher de mettre ma « sad songs playlist ». Elle me réconforte étrangement. Elle met des mots sur beaucoup d'émotions que je ressens et cela me plaît car cela m'évite de les décrire moi-même. Sans m'en rendre vraiment compte, des larmes commencèrent à couler sur mes joues. La grand-mère à côté de moi me demanda si ça allait et bien sûr, je lui ai répondu que oui.
« - Tout va bien madame, merci. Juste la nostalgie qui refait surface. »
La nostalgie ou la tristesse, la colère, le bonheur. Je ne savais plus faire la différence entre toutes mes émotions depuis plus d'un an. Je remercie mon grand-père tellement. Sans lui, rien de tout cela n'aurait été possible. Au lycée, je n'allais pas au mieux, loin de là. J'étais complètement à la ramasse. Mes notes étaient toutes au plus bas et aucune faculté, même la plus mauvaise m'aurait accepté. Heureusement, mon grand-père a cru en moi lorsque je lui ai dit que je voulais faire les choses bien. Que je voulais changer, vivre autrement. Etant un ancien élève d'Harvard et un ancien professeur très respecté, ils lui ont accordé une faveur. C'était moi cette faveur, bien-sûr. Grâce à lui, j'ai toutes mes chances de recommencer une vie saine et j'en avais vraiment envie.
Lorsque l'avion atterrit des heures plus tard, je descendis au plus vite de ce dernier, vais chercher mes bagages et vais retrouver mon chauffeur qui m'attendait, une pancarte avec mon nom d'écrit dessus.
Ici, je ne connaissais vraiment personne, j'étais seule. Enfin seule.
Le trajet jusqu'à Harvard fut plutôt bref. Arrivée sur le campus, c'était impressionnant. Il y avait une foule d'au moins plus d'un millier de personnes. J'étais complètement perdue moi et mes deux valises. Où étais-je censée aller ?
Alors que je cherchais du regard une pancarte ou un signe, je trouvai l'endroit où nous sommes censés aller pour trouver notre chambre. Evidemment, il y avait de l'attente car l'organisation est faite telle qu'il y ait des tables avec un ou plusieurs anciens élèves pour chaque catégorie. Les élèves tenant ces stands doivent sûrement avoir une liste immense de noms et de numéros. Je les plains, vraiment. Il fait vraiment chaud et la foule et le bruit n'aident en rien
Au bout d'une vingtaine de minutes, c'est finalement à mon tour de passer.
- Bonjour et bienvenue à Harvard ! me dit d'un ton joyeux mais à la fois nonchalante de l'élève en face de moi. Je suis Nate, et toi tu es... ?
- Alyana Parks.
- Très bien, je devrais te trouver rapidement... dit-il en cherchant mon n om sur une longue feuille de noms interminables.
Après sa petite recherche, il me donne mon numéro de chambre et ma carte d'étudiante que j'avais fait faire au préalable. J'étais dans le dortoir D, étage 2 dans la chambre 228. Il me prévient que ma colocataire est arrivée la veille selon son papier. Je le remercie et me dirige en direction du dortoir D. Le campus est tellement immense qu'il est vraiment facile de se perdre, c'est pour cela que j'avais pris un plan, juste au cas où.
Entre les nouveaux étudiants perdus comme moi, ceux qui refusent de quitter leurs parents et ceux qui reviennent pour une nouvelle année de cours, le campus ne manquait pas de vie.
Finalement, j'arrive devant ma chambre en sueur, après un long périple avec mes deux valises dans les deux étages à monter. A ma grande surprise la porte de la chambre est déjà grande ouverte. J'hésite alors à entrer quand j'entends des grands rires à l'intérieur mais quelqu'un me vit, heureusement et m'invite à rentrer.
- Salut ! Tu dois être Alyana, c'est ça ? Je suis Quinn, ta coloc, me dit une grande blonde digne d'un rôle comme Serena Van Der Woodsen dans Gossip Girl.
Elle est magnifique, vraiment.
- Oui c'est bien moi, dis-je plutôt à l'aise tout en regardant autour de moi pour regarder la chambre déjà remplie de trois de ses amis.
- Enchantée alors ! Désolée, tu arrives au moment où la foule est là, plaisante-t-elle. Alors, je te présenté Dina, Alec et Spencer. Les amis, voici Aly.
Ils me font un salut de la main et Quinn me demande si c'est ok si elle m'appelait Aly, ce à quoi je lui répondis que bien sûr, tout le monde m'appelle comme ça.
Dina, Alec et Spencer sont tous les trois assis sur le lit de Quinn. Cette dernière était sur sa chaise de bureau.
Dina est une petite brune aux yeux verts, portant bien ses rondeurs quant à Spencer, c'était une rousse aux yeux bleus au corps très élancé. Alec est un très beau garçon qui a l'air plus âgé. Il est châtain clair, comme ses yeux noisettes. Lorsqu'il me sourit, je peux constater qu'il possède une petite fossette plutôt charmante.
- Ça te dérange s'ils restent encore un peu ? me demande poliment Quinn.
- Pas du tout, je ne connais personne sur le campus, ce sera l'occasion de faire des connaissances, répondis-je en leur souriant gentiment.
Je prends quand même le temps d'enlever ma veste et de poser mes valises dans un coin de la chambre, je m'en occuperai plus tard.
Je m'assois sur mon lit qui est juste en face de celui de ma colocataire.
- Alors Aly, d'où est-ce que tu viens ? me demande Alec avec un regard charmeur qui me met tout de suite mal à l'aise.
- Los Angeles, répondis-je rapidement.
- Oh, je vois, dit-il avec un sourire qui laissait sous-entendre beaucoup de choses.
- Alec, arrête, pas à ma coloc, le réprimande Quinn.
- Quoi ? J'ai le droit de tenter mes chances avec elle, non ? Ce n'est pas comme si elle était moche.
Je rigole doucement. J'avoue que je commence à voir que le petit jeu d'Alec doit faire partie de sa personnalité et puis c'est plutôt flatteur de se faire draguer par le premier garçon que je croise.
- J'ai un copain, t'en fais pas, dis-je sur un coup de tête.
Soudainement, je me bloquai et j'eu comme l'impression que le monde c'était arrêté autour de moi. Je joue nerveusement avec mes mains quand Quinn vient s'asseoir à côté de moi. Je n'avais pas fait attention mais les quatre personnes présentent dans la chambre me fixaient et plus aucun bruit ne se faisait entendre.
La grande blonde me prend les mains.
- Récente rupture, hein ? me demande-t-telle doucement.
- Ouais... à peu près.
- T'en fais pas, on n'est pas là pour te juger ma belle, me dit-elle en me souriant.
Elle s'arrête de parler lorsque quelqu'un entre dans la chambre, un autre garçon. Il me dit légèrement quelque chose.
- Nate ! dit Alec tout content. Alors, ta corvée ne t'a pas achevé ?
Mais bien sûr, c'était le mec des entrées.
- J'en pouvais plus, j'ai cédé ma place, dit-il en se posant à ma gauche.
Il prend une grande inspiration comme s'il avait couru un marathon et se rend enfin compte de ma présence.
- Hé, toi ! Je t'ai vu tout à l'heure non ? Elena c'est ça ?
- Alyana, mais oui, on s'est bien vus, dis-je en rigolant.
Décidément, ils avaient l'air tous au moins un an de plus que moi à l'exception de Quinn et Spencer.
- T'es vraiment un connard Nathaniel, dit soudainement Dina en croisant les bras sur sa poitrine.
Il se lève d'un coup pour aller l'embrasser et la prendre dans ses bras.
- Je suis désolé babe, je suis juste exténué là... dit-il en posant son menton sur le haut de la tête de Dina.
- Tu veux qu'on aille se poser dans ma chambre ? proposa-t-elle.
- Ouaip, avec plaisir.
Ils quittèrent la chambre main dans la main en nous saluant.
- Au fait Aly, je suis juste en face, chambre 230 !
- C'est noté Dina !
Malgré le fait que je viens à peine de rencontrer cette petite bande d'amis, je me sens déjà bien intégrée.
- Je vais y aller à mon tour, dit Spencer en se levant. Ce n'est pas tout mais je ne suis pas dans le même dortoir et je veux choisir mon côté de la chambre avant que ma coloc arrive.
- En espérant qu'elle soit mieux que celle de l'année dernière, rigola Quinn.
- Me porte pas la poisse, toi ta coloc est cool au moins.
Spencer avait l'air plutôt sérieuse mais malgré tout assez drôle. Mais je la comprends, je suis contente aussi d'être tombée sur Quinn.
Une fois Spencer de partie, il ne restait plus que Quinn, Alec et moi.
- Je pense qu'on est le nombre parfait maintenant pour rapprocher les lits les filles, qu'en dites-vous ? propose-t-il avec un regard charmeur.
- Dehors Alec, lui dit Quinn désespérée.
- Comme vous voudrez. J'espère au moins que vous viendrez à la soirée à la fraternité ce soir. Fête de bienvenue.
- On sait Alec, merci et oui Aly et moi viendront avec plaisir voir tous tes petits copains essayer de prendre l'avantage sur les nouvelles comme nous.
- Quelle sale réputation tu nous donnes ! dit-il d'un faux ton offusqué.
- Dehors Alec, je commence à manquer d'air avec toi dans la même pièce.
Ils étaient tous les deux à se lancer des pics, je sentais qu'ils avaient une histoire, c'était évident sinon ils ne se chercheraient pas comme ça. Il y avait comme une attirance entre eux, je pouvais le sentir. Le jeu de drague d'Alec n'était qu'une façade pour cacher ce qu'il ressentait pour Quinn et cette dernière m'avait l'air bien crédule.
Une fois Alec sortit de la chambre, je ne pus m'empêcher ce qu'il se passait entre eux deux.
- Alec et moi ? Tu es folle, vraiment, il n'y a rien du tout et il n'y aura jamais rien. Il couche avec toutes les filles qu'il croise, il ne veut pas d'une relation.
Elle avait l'air triste en disant ça, ce qui prouvait ma théorie.
- Les gens changent tu sais, dis-je avec douceur. Alec cherche juste peut-être à te faire réagir pour que tu fasses un pas vers lui, toi aussi.
- Ecoute Aly, les gens ne changent pas. C'est une légende ça. Tu es qui tu es et tu le resteras jusqu'au bout de ta vie. On grandit, certes, on murit mais on restera toujours les mêmes.
Ce qu'elle vient de me dire me va droit au cœur et j'ai comme une envie de pleurer. Ou de casser quelque chose. Peut-être les deux en même temps. Je venais à peine de rencontrer Quinn, elle n'avait pas la science infuse. Les gens peuvent changer, je le sais. Je peux changer.
- Désolée, dit-elle. J'ai lancé un froid. Tu me demandes pour Alec mais toi, qu'est-ce qu'il se passe avec ton ancien copain ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ? C'est mon ex, c'est tout.
- Arrête, quand tu en as parlé tout à l'heure tu t'es comme enfermée dans une bulle. Comme si plus rien n'existait autour de toi.
Je ne répondis pas. Elle ne savait pas de quoi elle parlait quand elle disait ça. Elle s'engageait sur un sombre terrain en mentionnant Dan. Dan... Putain, ça y est. Elle a réussi à me le mettre dans la tête.
- Alec a mentionné une fête à sa fraternité ? demandai-je soudainement.
- Euh... Oui, mais je ne comptais pas vraiment y aller, pourquoi ?
- Je vais y aller, ça ne te dérange pas ? J'ai besoin de me vider la tête.
Quinn me regarde tristement.
- Je suis désolée d'avoir parlé de ton ex. Je vais t'accompagner à la soirée. Si pour toi te vider la tête c'est te bourrer la gueule, tu auras besoin de quelqu'un pour te surveiller, n'est-ce pas ?
Je rigole doucement mais au fond je ne comprenais pas Quinn. Elle me connaissait à peine et j'avais l'impression qu'elle avait lue en moi comme dans un livre ouvert. Evidemment, elle ne sait pas tout. Personne ne connaît toute l'histoire.
Je voulais changer en partant à Harvard. Vivre une vie plus saine avec des amis plus sains et des activités moins dévastatrices. Une soirée de bienvenue ne devrait pas changer tout ça. Je ne vais pas devenir une petite sainte nitouche en seulement une journée.
Avant d'aller à la fête, Quinn m'a aidé à déballer mes affaires et à m'installer convenablement. La chambre est assez spacieuse et l'on partage la salle de bain qu'avec une seule chambre, ce qui est plutôt positif. J'avais qu'une envie désormais, c'était de changer d'air.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro