Azura se calma après quelques minutes, toujours contre le démon qui refusait de la lâcher.

«–sire... Vous n'avez pas répondu à ma question de toute à l'heure...
–enfin calmée?
–oui... Je pense bien... »

     Il passa ses longs doigts dans la chevelure immaculée d'Azura en inspirant l'odeur délicate émanant d'elle.

«–suis moi. »

     Il lui prit la main et monta à l'étage avec elle, puis entra dans sa chambre avec la jeune femme. Il s'assit sur le lit et l'attira à lui, la forçant à prendre place entre ses jambes.

«–alors? Demanda Azura.
–ça s'appelle un baiser. Le fait de poser ses lèvres sur celles de quelqu'un d'autre, de l'embrasser.
–oh...
–mais je t'interdis formellement de le faire avec une personne autre que moi. On ne le fait qu'avec la personne qu'on aime.
–la... Personne... Qu'on aime?
–est-ce que tu connais l'amour?
–oui... Comme celui que je ressens pour mon frère, pas vrai?
–pas l'amour fraternel. L'amour à l'état pur et brute. »

     Il commença à jouer avec une mèche des cheveux de la blanche.

«–l'amour à l'état pur et... Brute?
–exactement. L'attraction entre deux personnes. Une envie irrésistible d'être avec quelqu'un. Un sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s'unir. Une affection particulière pour une personne. Par extension, on peut le définir comme un plaisir, un intérêt ou une obsession. Ça peut encore être une union charnelle, une communion des corps et des âmes.
–qu'est-ce qu'on ressent quand on aime quelqu'un?
–je ne sais pas trop moi-même. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'on aime être en compagnie de la personne pour qui on éprouve cela, qu'on a le cœur qui bat à un rythme effréné quand on est avec elle, et qu'on pense énormément à elle.
–d'accord... Et une union charnelle, qu'est-ce que c'est? On le fait uniquement avec la personne qu'on aime, pas vrai?
–pas toujours, mais oui, c'est même encore plus important. Mais, au lieu de te l'expliquer, laisse moi te le montrer. La pratique est toujours meilleure que la théorie, pas vrai? »

     Il embrassa fougueusement Azura qui serra la chemise du démon entre ses mains douces, mais qui se sépara de lui.

«–qu'est-ce qu'il y a?
–vous avez dit que s'embrasser se fait entre deux personnes qui s'aiment, n'est-ce pas?
–oui et?
–mais vous... Est-ce que vous ressentez cela pour moi? »

     Si tu savais à quel point, petite chose.

«–et toi?
–je... Je crois... Je me fie juste à ce que vous m'avez dit...
–si je te répondais oui, tu me croirais?
–je ne sais pas... Oui, peut-être. Me mentiriez-vous juste pour m'avoir?
–et prendre le risque de t'attrister? Jamais, ma Azura. »

     Le cœur battant, elle se laissa aller aux douces caresses du démon et à ses baisers passionnés.

     Les doigts de sa main gauche s'aventuraient en dessous de la robe d'Azura, toujours assise entre ses jambes, alors que la respiration de cette dernière devenait saccadée et incontrôlable. Animus la posa sur le lit, afin de la surplomber. Les doigts de sa main droite se baladèrent autour du jardin secret et encore innocent de la blanche et, le sentant, elle resserra inconsciemment ses cuisses, ce que n'accepta point Animus. Il introduisit son majeur et son index dans le sous-vêtement d'Azura et commença à titiller son clitoris. Surprise, elle lâcha un cri de plaisir avant de se mordre la lèvre inférieure et de se cacher les yeux, trop gênée pour regarder Animus.

«–ne sois pas gênée avec moi, ma petite Azura. Dit-il en retirant les bras de celle-ci de ses yeux.
–co... Comment ne pas? C'est la... Première fois que quelqu'un me touche de cette manière.
–et je serai le seul à pouvoir le faire, est-ce que c'est clair?
–ou-oui... »

     Elle détourna le regard et Animus se pencha en avant pour lui embrasser le cou. Elle laissa échapper un soupir d'aise, serrant ses draps avec force.

«–ne te retiens pas et laisse moi entendre cette voix que tu retiens.
–m-mais... On risquerait d'être... Entendus.
–allez... »

     Animus ne tarda pas à lui retirer ses vêtements et ses sous-vêtements pour qu'elle soit entièrement nue face à lui. Mais, contre toute attente, elle essaya de se cacher.

«–qu'est-ce que tu fais?
–je ne veux pas que vous me voyez comme ça... Je ne veux pas que... Que vous voyez mes cicatrices... Dit-elle en laissant certaines larmes couler.
–oublie les. Et laisse moi te regarder. Je ne me préoccupe pas de ça. Pour moi, avec ou sans, tu restes celle que j'aime. »

     Il se redressa entre les jambes de la jeune femme, et retira sa chemise pour offrir une vue magnifique d'abdominaux en béton et luisant déjà de sueur.

     Maintenant que j'y pense, il fait... Très chaud. Est-ce à cause de lui?

     Il défit la braguette de son pantalon. Il se pencha à nouveau au dessus d'elle et, la regardant dans les yeux, lui demanda :

«–tu ne le regretteras pas, rassure moi?
–n-non...
–et s'il arrivait que tu portes mon enfant plus tard?
–je... C'est comme ça qu'on fait avant de pouvoir en avoir un?
–évidemment. Alors?
–eh bien... Je ne suis pas sûre d'être prête mais... Ça ne... Ça ne me dérangerait pas de porter votre enfant.
–notre, chérie.
–eh bien... Notre enfant... Se corrigea-t-elle en rougissant.
–tu es vraiment quelque chose. Tu te rends bien compte que c'est de l'enfant d'un démon, qui plus est un roi, dont on parle, pas vrai?
–oui. Mais... Si ça peut me permettre de rester à vos côtés... Et que je l'ai de vous, ce n'est pas un problème. »

     Animus sourit. C'était elle qu'il voulait à ses côtés et comme reine des autres démons.

     Reste plus qu'à savoir s'ils l'accepteront. Après tout, elle est humaine.

     Il entrelaça ses doigts à ceux d'Azura et prévint celle-ci :

«–ça risque de te faire mal pendant un certain temps.
–qu... »

     Elle ne termina pas sa phrase car le démon l'embrassa en le pénétrant, ce qui la fit lâcher un cri étouffé par le baiser. Elle serra les doigts de son amant avec force alors que des larmes se frayèrent un chemin jusqu'à ses cheveux. Elle mordait fortement la lèvre inférieure d'Animus qui, ayant laissé sortir ses attributs démoniaques à cause de l'excitation, commença des va-et-vient délicieux qui calmèrent rapidement la douleur de son amante. À présent, elle gémissait contre les lèvres ensanglantées du démon et, après l'avoir remarqué, elle les sépara des siennes.

«–je... Pardon! Je ne m'en suis... »

     Il ne voulait rien entendre autre que ses gémissements et ses cris. Alors, il l'embrassa. Elle sentit les canines de son démon sur sa lèvre inférieure et décida de ne plus rien dire jusqu'à la fin de leur acte.

     Et ils s'aimèrent ainsi jusqu'au petit matin.

     Azura, enveloppée non seulement dans les bras mais aussi dans les ailes d'Animus, fut la première à être debout. Elle était sur le torse nu du démon, sa poitrine écrasée contre celui-ci, et elle sortit immédiatement des vapes dans lesquelles elle était en se souvenant de leur nuit agitée.

     Elle leva le regard vers le visage endormi de son amant et rougit. Elle essaya de se lever, mais Animus n'était pas de cet avis. Alors, il resserra sa prise sur elle.

«–sire Animus, il faut que je me lève. Je dois aller travailler aujourd'hui et il est déjà très tard...
–oublie un peu le travail pour aujourd'hui et reste ici.
–mais je... Il faut que je gagne deux pièces d'or si je veux revoir mon frère... »

     Animus ne trouvait plus quoi dire. Il aurait bien voulu la garder là, contre lui, et respirer son parfum pendant toute la journée, mais que pouvait-il faire lorsqu'il s'agissait de son frère? Et puis...

     Alors, à contre cœur, il la libéra. Timidement, et en faisant tout pour que la couverture ne la quitte pas, elle quitta les bras du démon et admira ses ailes et ses cornes pendant un moment.

«–p-pourquoi j'ai l'impression qu'elles sont plus grandes et plus belles que la dernière fois?
–disons que... J'ai trouvé une femme qui m'a accepté comme je suis, sans me demander de changer quoi que ce soit chez moi, qui n'a pas pris peur et fui... J'ai trouvé ma reine. Dit-il après s'être relevé et en offrant un baisemain à Azura. »

     Le cœur de cette dernière fondit pour la énième fois. Animus se pencha vers elle et lui dit dans le creux de l'oreille :

«–vas-y avant que je ne change d'avis. »

     Elle cligna deux fois des yeux alors qu'il l'embrassa, récupéra aisément son vêtement d'hier près du lit du démon et l'enfila pour se couvrir. Elle prit tout ce qui lui appartenait en rangeant le désordre causé hier, puis sortit de la chambre. Elle courut dans la sienne et prit de nouveaux vêtements et sous-vêtements avant d'aller dans la salle de bains.

     Une fois terminé de se préparer, elle alla dans la cuisine pour faire le petit-déjeuner. Celui-ci était presque prêt lorsque le roi des démons descendit dans le salon et prit place à la table à manger. Azura ne tarda pas à terminer et elle embrassa Animus à la joue en lui souhaitant une agréable journée, puis partit.

     Le soir tomba bien vite, et il était déjà minuit passé. Animus, inquiet de ne pas voir Azura revenir, se décida à aller la chercher. Alors, après avoir vérifié les alentours de la maison d'Azura, il déploya ses ailes et partit à sa recherche.

     Quelque part, alors que la jeune femme marchait aussi rapidement qu'elle le pouvait pour rentrer chez elle et retrouver Animus, elle se fit surprendre par un homme à moitié ivre qui avait dans sa main un mouchoir et qui était apparu en face d'elle.

     Il était gros et dégoutant, puant l'alcool à des kilomètres. Elle essaya de l'ignorer et de faire demi tour pour emprunter un autre chemin, mais c'était sans compter sur le deuxième homme derrière elle qui avait une corpulence plus normale, mais la même odeur.

«–allez, viens t'amuser avec nous.
–tu as l'air bonne, malgré cette petite taille. Mais ta poitrine me plaît bien.
–moi, je préfère voir son cul, je parie qu'il est joli. »

     Azura essaya de s'échapper, mais le premier homme lui attrapa le poignet et la ramena contre lui en lui mettant le mouchoir sur le nez. Elle retint sa respiration pendant un moment, mais, n'en pouvant plus, elle dut respirer ce produit à l'odeur de framboise.

     Qu'est-ce que c'est?

     Il la lâcha plus tard, et elle essaya de fuir à nouveau sauf qu'une sensation étrange remontait en elle. Elle la connaissait et, prise au dépourvu, elle serra les cuisses et mis ses bras autour d'elle.

     Qu'est-ce qui... Qu'est-ce qui m'arrive?

     Elle ne pensait qu'à une seule personne en ce moment.

     Le deuxième homme lui prit le poignet et la jeta au sol lorsqu'elle se mit à se débattre. Avec un sourire malsain et mauvais, il se plaça au dessus d'Azura alors que l'autre retenait celle-ci par les poignets. Elle se débattit en hurlant le nom de son démon avec les larmes aux yeux, puis sentit soudainement un liquide lui tomber sur la poitrine.

«–Azura, je t'ai enfin retrouvée... »

     Celui au dessus d'elle s'était figé en voyant le démon décapiter son ami. Animus le regarda, et dans son regard brillait une lueur dangereuse, froide, menaçante et sauvage.

«–personne n'a le droit de toucher à ma Azura. »

     Son cœur s'arrêta net de battre alors que le démon prenait sa dulcinée dans ses bras.

«–ça va? Demanda-t-il, inquiet.
–s-sire... Ani... Mus. »

     Elle se collait à lui, réclamant quelque chose de sa part. Il fronça les sourcils. Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir comme ça.

     Il repéra alors la légère odeur de framboise mêlée à quelque chose d'autre.

     De l'aphrodisiaque.

     La main de sa reine s'infiltra dans sa chemise et il sourit.

«–ne t'inquiète pas. Je n'avais pas prévu de te laisser tranquille cette nuit de toute façon. On va bien s'amuser, tous les deux. Mais si tu pouvais patienter jusqu'à notre retour à la maison, ça serait mieux. »

     Il s'envola avec une Azura qui n'attendait qu'une chose dans ses bras.