Enfin libres.
Megumi retira le drap de leurs têtes, la respiration saccadée, Animus lui embrassant le cou alors qu'ils venaient juste de terminer une partie.
«–je suis enceinte!
–ça fortifiera le bébé.
–sauf si tu continues de m'épuiser!
–la marque que je t'ai faite te rend plus résistante. Dit-il en lui caressant la clavicule.
–quand même... Rougit la jeune femme. »
Avant qu'il n'aille plus loin, Megumi demanda :
«–comment feras-tu lorsque je ne serai plus?
–comment ça, lorsque tu ne seras plus?
–je vais finir par mourir un jour. De maladie ou de vieillesse. Et d'ailleurs... Tu ne me m'aimeras plus quand j'aurais des rides...
–arrête de raconter n'importe quoi. Rides ou pas, je t'aimerai toujours. Et pour ce qui concerne la vie, que tu le veuilles ou non, en acceptant que je te marque, ton âme s'est liée à la mienne et tu es immortelle à présent. Expliqua-t-il en se couchant à sa droite. »
Megumi le regarda "sévèrement".
«–pourquoi ne m'as-tu rien dit?
–je savais qu'un jour tu allais me poser la question. Souffla-t-il.
–ça ne répond pas à la mienne. »
Il la prit fermement dans ses bras.
«–tu allais me dire de ne pas le faire parce que tu verrais tes amis et ta famille s'en aller, impuissante, et que tu ne voudrais pas d'une vie éternelle. Je te connais par cœur, Azura. Dit-il faiblement. »
Megumi sentait la tristesse de son fiancé et une envie de verser des larmes, sûrement effrayé.
«–je sais que c'est égoïste de ma part, mais je suis comme ça quand il s'agit de toi.
–Animus... »
Elle leva la tête et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine en voyant le regard quelque peu larmoyant de son compagnon.
«–Animus, ne pleure pas, s'il te plaît. Tu sais très bien que je déteste te voir dans cet état. »
Elle s'assit, le forçant à le lâcher, et passa une main dans ses cheveux tandis qu'il posait sa tête sur ses cuisses.
«–tu m'en veux?
–bien sûr que non... On a le droit à un peu d'égoïsme parfois. Mais tu aurais dû me le dire.
–désolé. »
Elle lui embrassa la tempe.
«–et puis... Je pourrais toujours avoir un œil sur nos futurs enfants. »
Elle sourit, ce qui rassura un maximum le démon.
Il n'y a qu'avec elle que je peux me montrer aussi faible et émotif...
«–mais puisque nous sommes immortels maintenant... À quoi ça servirait que tu lègues le trône à ton premier enfant alors que tu seras encore là?
–c'est un peu compliqué mais... Je pourrais décider de quand faire un sommeil éternel.
–quoi?
–ne panique pas. Laisse moi t'expliquer. En fait, dans la famille royale, on ne peut mourir naturellement. On pourrait tout simplement décider de dormir pour toujours.
–un peu comme une hibernation?
–oui. »
Elle se coucha, forçant Animus à momentanément se lever, avant de se recoucher cette fois sur le ventre de la blanche.
«–et... Les enfants. Puisqu'ils sont d'un être humain devenu immortel et d'un démon, ils...
–ça dépend. D'ordinaire, les humains n'acceptent pas notre race. Les démons comme Agarès violent leurs victimes et lorsqu'elles tombent enceinte, soit elles ne vivent plus après l'accouchement et le bébé également, soit elles se donnent la mort avant ou leurs semblables les tuent.
–c'est horrible...
–c'est la triste réalité du monde. Que veux-tu?
–ça veut dire que je ne survivrai pas? Et notre enfant aussi?
–maintenant que je t'ai fait cette marque, tu peux être tranquille. »
Elle sourit en acquiesçant.
«–mais pour en revenir au sujet, tu es la seule humaine à être en relation avec un démon de plein gré.
–je vois...
–toutefois, il y a des chances que certains de nos enfants ne soient pas immortels. »
Ce qu'elle ne voulait pas entendre.
«–mais ils auront du sang de démon. Comment mourir avec ça?
–Azura... »
Les larmes de la jeune femme s'étaient mises à couler. Elle ne voulait pas voir ses enfants mourir alors qu'elle profiterait d'une vie sans fin. Animus se releva, suivi d'elle, et elle tenta de sécher ses larmes mais ceux-ci n'arrivaient pas à tarir.
«–p-pardon... »
Elle éclata en sanglot alors que son fiancé passa ses bras autour d'elle.
«–calme toi, ma Azura, s'il te plaît. Il y a un moyen de les garder.
–c-c'est vrai? »
Il lui embrassa les deux joues et la serra contre lui.
«–il y a des rituels pour ça. Mais ils perdront leur humanité et donc, leur part de toi.
–tant pis, je veux juste qu'ils restent en vie.
–ils donneront leur avis sur la chose. C'est à eux de choisir.
–tu ne m'as pas laissé le choix.
–je sais. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Dit le démon en détournant le regard avec un sourire nerveux. »
Megumi rigola à sa tête avant de se caler un peu plus contre lui.
«–tu as raison, mais j'ai envie d'être égoïste, pour une fois.
–j'espère t'avoir éclairée sur ce sujet.
–oui, merci beaucoup mon roi démoniaque. »
Le téléphone de Megumi sonna et, ne voulant pas qu'elle se sépare de lui, il utilisa un de ses liens pour le lui donner.
«–merci. À part me toucher, ils sont pratiques.
–évidemment. Sourit-il, fier. »
Elle décrocha après avoir vu «maman» sur son écran.
«–bonjour maman.
–bonsoir ma chérie!
–bonsoir?
–il est 15h. »
Elle fut surprise. Très surprise.
«–mais non...
–si, regarde à l'extérieur.
–c'est bon, je te crois.
–vous arrivez quand? Tous tes amis sont déjà là.
–je... Euh... Dans deux heures, le temps de se préparer...
–vous étiez encore en train de faire des cochonneries, pas vrai?
–maman! »
Animus rigola à la tête de sa fiancée.
«–allez, dépêchez-vous, on a presque terminé les préparatifs.
–désolée de pas avoir pu aider.
–même si tu avais proposer, je t'aurais forcée à ne rien faire. Tu es enceinte, jeune fille.
–mais Animus, lui...
–c'est pour la fortification du bébé.
–pas toi aussi...
–que veux-tu? C'est la science. »
Elle soupira.
«–j'ai compris. On arrive dans deux heures.
–prenez votre temps. À bientôt!
–à bientôt maman. »
Elle raccrocha.
«–tu vois bien que même ta mère est de mon avis.
–allons nous préparer, tu veux? Rit-elle en se levant. »
Ils allèrent tous les deux dans la salle de bains et prirent une douche non sans quelques galipettes engagées par le démon.
Megumi termina la première et alla dans le dressing, puis opta pour une robe longues manches col roulé en laine blanche moulante pour la tenir au chaud, d'un collant noir, et de bottines à talon noires avec de la fourrure douce autour des chevilles. Elle se boucla les cheveux, puis prit un manteau noir très élégant, un bonnet noir et un petit sac noir avant de quitter le dressing.
Elle descendit dans le salon, posa ses affaires sur le canapé et mit ses boucles d'oreilles en diamant noir, son bracelet en or et son pendentif, le tout offert par son fiancé. Elle appliqua légèrement du gloss et mit son téléphone et son tube de gloss dans son sac.
Quelques minutes plus tard, Animus la rejoignit au salon en pantalon noir qui slimait son magnifique derrière, chemise blanche laissant deviner l'imposante musculature qu'il y avait en dessous et dont le premier bouton n'était pas fermé, et veste noire ouverte. Le tout complété par une paire de oxford noires en cuir.
Il avança vers Megumi et la prit par la taille, celle-ci rosissant.
«–tu es très beau. Le complimenta-t-elle, ne cessant de le fixer.
–tu es resplendissante. On devrait y aller, sinon je ne garantis pas qu'on sortira de cette maison. Dit l'entité en l'embrassant. »
Ils sortirent après avoir enfilés leurs manteaux et leurs bonnets. Animus alla chercher une de ses voitures, Megumi patientant devant la porte. Une fois qu'elle entendit le klaxon, elle le rejoignit et s'installa à ses côtés.
Après plusieurs minutes de trajet et de bavardage incessant accompagné de rires, ils arrivèrent chez les beaux-parents d'Animus. Ils sortirent du véhicule et Megumi se chargea de sonner. Même pas cinq secondes plus tard, Nami leur ouvrit.
«–enfin! Vous êtes très beaux, dites moi. Dit-elle en leur faisant un câlin à chacun.
–merci madame.
–merci maman. »
Ils entrèrent et, aussitôt, Rin sauta sur Megumi.
«–mais c'est qu'elle est toute belle, ma petite blanche!
–toi aussi tu es magnifique, ma petite brune. »
Elles se sourirent.
«–toi aussi tu resplendis, Éric. »
Megumi avait demandé à tout le monde de l'appeler ainsi.
«–il en va de même pour toi. Comme pour vous tous. »
Megumi se chargea de récupérer son manteau et alla le déposer dans sa chambre avec le sien et leurs bonnets, avant de redescendre.
«–je peux aider?
–qu'est-ce que j'ai dit?
–mais maman, je suis en pleine forme, je t'assure. S'il te plaît! »
Elle fit ses yeux doux à sa mère, son père ajoutant :
«–tu peux bien la laisser s'occuper de la pâtisserie, au moins. Mais pas s'approcher des fourneaux et des objets tranchants. »
Megumi hocha la tête et sa mère céda.
«–suis moi. »
Avec Rin, elles se tapèrent dans les mains en rigolant et en allant en cuisine.
«–tu veilles bien sur elle, j'espère? S'enquit Izumi.
–bien évidemment. Comment pourrais-je ne pas? Demanda Animus, la réponse pourtant évidente.
–félicitations pour le gosse que vous attendez. Dit Tetsuya. Je n'ai pas eu l'occasion de te les souhaiter.
–merci, ça me va droit au cœur.
–vous avez déjà un prénom pour lui? Posa Hiro.
–dans le cas où c'est une fille, elle s'appellera Airi. Si c'est un garçon, ça sera Chiaki.
–plutôt jolis. Lâcha Daiki. Elle stresse souvent?
–non, pour mon plus grand soulagement.
–et tu peux m'expliquer cette histoire de fortification du bébé?
–c'est très personnel. »
Izumi, Tetsuya et Hiro ne purent s'empêcher de rire à la tête dépitée du père de leur amie.
Au fur et à mesure, certains membres de la famille arrivèrent et firent enfin la connaissance du fiancé de la fille des Shimizu, Megumi se chargeant de les accueillir comme il se devait.
«–ma cousine va être maman! Hurla Akihiro en la prenant dans ses bras, ému.
–Aki! Je voulais le leur annoncer moi-même.
–désolé, mais je suis trop content. Je vais être tonton! »
Tout le monde, l'agréable surprise passée, félicita le couple alors que la soirée commençait.
«–bon bah, au moins, je peux annoncer une chose : je vous invite tous à mon mariage qui aura lieu dans deux mois! Cria-t-elle. Mes parents vous donneront les détails plus tard. Termina-t-elle plus calmement, en leur faisant un clin d'œil. Joyeux Noël! »
Akihiro ne cessait de la marteler de questions au sujet du bébé, et Megumi faisait de son mieux pour lui répondre jusqu'à ce que sa tante ne la sauve.
«–il est toujours comme ça? Demanda Animus en rigolant.
–oui. Soupira-t-elle en souriant. Il faut le voir quand il est ivre, c'est ridiculement drôle. Rit-elle en imaginant la scène. »
Son téléphone sonna et elle le prit. Elle regarda qui c'était et constata que c'était une de ses cousines. Elle sortit donc et alla dans la cour arrière, puis décrocha.
«–Megumi! Je suis désolée! Pleura sa cousine.
–quoi? Mais non, ne le sois pas. Je comprends que tu puisses être retenue.
–c'est injuste de travailler le jour de Noël. Mais c'était une urgence, alors...
–ne t'en fais pas. On se reverra pour le nouvel an et le jour de mon mariage.
–oui! Et félicitations! Cet imbécile d'Aki m'a appelée pour me dire.
–merci, Rika.
–N'oublie pas, je veux être la damoiselle d'honneur.
–d'accord. C'est promis, tu le seras.
–cool! Allez je file, sinon je vais me faire sermonner. Au revoir, et joyeux Noël!
–merci, joyeux Noël! »
Elle raccrocha et se retourna, s'apprêtant à rentrer à l'intérieur, quand quelqu'un lui sauta à la gorge.
«–Mi... Tsuru...
–je te déteste Megumi. Tu m'entends? Je te déteste!
–a-arrête.
–je t'ai donné tout l'amour possible, mais tu n'as jamais voulu te donner à moi! Et pourtant à un sale démon, oui! Pourquoi?! »
Mon bébé...
Elle commençait à paniquer, quand l'air s'engouffra soudainement dans ses poumons.
Animus.
Après avoir frappé le blond, il aida Megumi à se relever et la tint fermement contre lui.
«–tu vas bien?
–ou-oui, merci.
–espèce de sale démon! Tu l'as envoûtée, avoue! Megumi... Megumi, reviens vers moi, s'il te plaît. »
Cette dernière, horrifiée, se serra à son démon, faisant rager davantage le blond.
«–Mitsuru Miyazaki, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de Masumi Sano, enlèvement, persécution, tentative de meurtre et de viol à l'encontre de Megumi Shimizu. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz sera retenu contre vous. Vous avez droit à un avocat et si vous n'en avez pas les moyens, L'État vous en fournira un. Récita un policier appelé par Izumi en passant les menottes au concerné qui se débattait.
–ce n'est pas moi qu'il faut arrêter mais lui! C'est un démon, vous m'entendez? Megumi, dis leur! Je n'ai jamais voulu te faire de mal...
–tu es fou... Lâcha-t-elle. Je te déteste, ne reviens plus jamais dans ma vie. »
Ces mots achevèrent Mitsuru.
«–non... Murmura-t-il en se faisant amener. Megumi! Megumi, tu me le paieras! »
Celle-ci relâcha la pression. Izumi, Animus et elle étaient les seuls au courant de cet incident, ainsi que la police qui avait bien fait de ne pas arriver avec les gyrophares en marche.
«–on pourrait garder ça pour nous, s'il vous plaît? Demanda-t-elle.
–si tu le veux, alors oui. Accepta Izumi.
–merci.
–j'ai bien fait de venir.
–oui. Merci Animus. Merci à toi aussi, grand frère. »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro