Disputes.
Megumi se réveilla, un peu troublée. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à ce qu'il s'était passé la veille. Et cette nuit, il n'avait rien arrangé, n'ayant pas arrêté avec ses touchers plus que significatifs. Elle soupira et essaya de se relever. Sauf que le démon n'était pas de cet avis, se servant de ses liens pour la retenir, et en profita même pour la plaquer contre le lit. Il se leva de la chaise du bureau sur laquelle il était et alla se mettre au dessus d'elle.
«–il est 6h.
–mais je...
–c'est trop tôt, alors tu restes là.
–mais... »
Il lui empêcha de continuer en l'embrassant. Le cœur de Megumi lui joua des tours, celle-ci appréciant le baiser.
«–j'ai demandé à ce qu'on aille doucement.
–ce ne sont que des baisers, rien de plus. »
Elle comprit que c'était le maximum qu'il pouvait faire pour accéder à sa demande, et tourna la tête vers la gauche.
«–je pourrai au moins reprendre mes mouvements? »
Il n'eut d'autre choix que de la libérer. Elle se leva donc et alla pour regarder sur l'écran de son ordinateur.
«–qu'est-ce que c'est? »
En comprenant elle-même, ses yeux s'agrandirent.
«–je t'avais dit que tu serais surprise.
–depuis quand est-ce que tu es dans la vie active, toi?
–depuis quinze ans maintenant.
–et tu n'as pas jugé bon de me le dire?
–veuillez me pardonner, ma reine. »
Il la prit par les hanches et la colla à lui, ce qui, comme d'habitude, fit battre le cœur de la jeune femme.
«–il y a autre chose que tu dois me dire?
–en tant qu'humain, je suis connu comme une grande personnalité. Mais personne ne m'a jamais vu. J'ai un subordonné qui fait juste ce que je lui demande.
–et s'il te trahit?
–il mourra. Je suis son roi, il ne doit jamais le faire. »
Elle déglutit difficilement.
«–et... Tu es donc...?
–un PDG plénipotentiaire, si on veut. Et caché. »
Megumi resta interdite pendant plusieurs secondes.
«–tu pourrais me dire ce que tu as étudié à l'université? S'enquit Animus.
–cinématographie.
–impressionnant.
–merci. »
Elle sentit le doigt du démon toucher sa marque à travers le vêtements et, aussitôt, une sensation semblable à une décharge électrique la traversa. Elle mordit sa lèvre inférieure en se retenant un maximum à ne pas gémir, et put poser à Animus :
«–c-comment est-ce que j'ai eu cette marque?
–tu veux vraiment le savoir? »
Elle hocha timidement la tête.
«–lors d'un de nos ébats. Lui susurra-t-il à l'oreille. »
Il la mordit plus tard en la serrant davantage contre lui alors qu'elle ne savait plus quoi faire. Son cœur menaçait de la lâcher à n'importe quel moment et sa libido grimpait progressivement tandis que ses joues se teintèrent de rouge.
Comment fait-il pour me provoquer cet effet aussi rapidement? Même Mitsuru n'y arrivait pas.
Elle essaya de sortir des mains d'Animus, mais celui-ci l'en empêcha.
«–que ressens-tu quand je touche ta marque? »
Elle ne put répondre, sous peine de laisser un son sensuel sortir de sa bouche si elle l'ouvrait, et frémit délicieusement lorsqu'il toucha à nouveau sa marque.
«–Azura? »
Elle bloqua sa bouche à l'aide de sa main gauche, posa l'autre sur la main du démon en se laissant aller contre lui. Ils terminèrent sur le parquet de la chambre, la jeune femme était haletante et remplie de désir insatiable dont elle-même n'en connaissait pas la provenance, assise entre les jambes du démon derrière elle, qui avait sa bouche contre son cou. Il aimait la torturer ainsi. Et il savait ce qu'elle ressentait. Mais elle lui demanderait elle-même d'assouvir ses désirs. Cela lui prouverait qu'elle était prête.
Megumi sentit un liquide froid sur son sous-vêtement et, cette fois-là, ce fut son corps en entier qui prit une couleur coquelicot.
Gênée, elle se sépara très difficilement d'Animus et mit une bonne distance entre eux en rampant, n'ayant pas la force nécessaire pour se lever et marcher. Elle serra ses bras autour d'elle, essayant de calmer ses ardeurs. Animus fronça les sourcils et se leva dans l'intention de la rejoindre.
«–ne m'approche pas. »
Il se sentit blessé à l'écoute de ces quatre simples mots, et se demandait ce qu'il avait bien pu faire de mal. La blanche savait que s'il l'approchait tant qu'elle n'était pas stable, il se passerait quelque chose.
Animus soupira de frustration en serrant les poings, puis sortit de la chambre. Azura, comme il l'appelait, se passa les mains sur le visage et dans ses cheveux. Elle relâcha la pression et souffla. Elle calma sa respiration, puis se leva du mieux qu'elle le pouvait avant de sortir de sa chambre et d'aller dans la salle de bains.
Elle se déshabilla rapidement, alla dans la cabine de douche et ouvrit le robinet avec le cercle bleu. L'eau froide coulait sur son corps telle un torrent, la calmant un minimum. Elle soupira d'aise et prit sa douche normalement. Une fois celle-ci terminée, elle sortit de la cabine et attacha une serviette autour de son corps et se brossa les dents.
Elle retourna dans sa chambre et s'habilla, personne pour la déranger : une jupe taille haute bleu ciel lui arrivant aux genoux, une chemise blanche entré dans la jupe et des bottines à talon noires. Elle attacha ses cheveux en une queue de cheval et enfila ses bottines, puis sortit de la chambre. Il fallait qu'elle parle à Animus.
Elle descendit les marches et arriva au salon. Personne n'y était. Pareil dans la cuisine. Elle commença à s'inquiéter, surtout qu'il avait l'air vexé lorsqu'elle lui avait demandé de ne pas l'approcher.
«–Animus? »
Rien du tout.
«–bonjour Megumi. »
La concernée se retourna pour voir son frère.
«–bonjour Izumi.
–qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi tu fais cette tête?
–oh rien, ne t'en fais pas. Je vais faire le petit déjeuner. »
Elle enfila un tablier, se lava les mains et se mit au travail alors que son frère lui demanda :
«–où est Animus? »
Megumi se crispa et il le remarqua immédiatement.
«–vous vous êtes disputés dès votre première journée?
–n-non, c'est pas ça.
–c'est quoi, alors?
–c'est... Un peu sensible...
–tu doutes de moi, maintenant?
–évidemment que non. »
Elle lâcha un long soupir.
«–c-ce matin... Il m'a... Il m'a... Tu comprends?
–oui, je crois. Et qu'est-ce qu'il s'est passé après?
–je me suis éloignée et lui ai dit de ne pas m'approcher.
–pourquoi t'as fait ça? Fut surpris Izumi.
–s'il l'avait fait, on serait allé plus loin. Il fallait que je reste éloignée. Il me fait me sentir toute bizarre seulement quand il est à côté de moi, alors tu imagines...
–ah ouais, quand même. Mais tu as eu une mauvaise réaction.
–je sais, mais pour ma défense, j'arrivais plus à réfléchir correctement.
–qu'est-ce que tu vas faire maintenant?
–le chercher et m'excuser. Il doit être sorti, je sens encore sa présence sur Terre.
–bonne initiative. Et dire que ça fait même pas 24h que vous êtes ensembles.
–on n'est pas un couple !
–si, et ce, depuis des millénaires. »
Megumi ne trouva rien à redire. Son grand frère avait raison. Techniquement, Animus et elle étaient ensembles.
Elle finit de préparer le petit déjeuner lorsque leurs parents descendirent les marches. Ils se saluèrent et, remarquant l'absence du démon, posèrent la même question qu'Izumi. Cette fois, elle dut inventer quelque chose et prétexter qu'il était sorti un moment.
À la fin du petit déjeuner, Megumi remonta dans sa chambre et prit son manteau noire, puis redescendit dans le salon.
«–j'y vais. Je ne sais pas quand je serai de retour par contre.
–sois prudente! Lui dit sa mère. »
La blanche lui sourit avant de sortir pendant que son frère et son père lui souhaitèrent une bonne journée.
Elle souffla et commença son chemin à la recherche de son démon. Beaucoup de personnes la reconnaissant la saluèrent, lui demandaient des autographes, et certains hommes l'apostrophèrent. Par courtoisie, elle dut parler un peu avec eux. Elle arriva au parc et après deux heures, elle soupira.
«–où est-ce que tu es? »
Elle leva ses yeux vers le ciel, un pincement au cœur. Elle s'en voulait de lui avoir dit de ne pas l'approcher, et d'une certaine manière, les larmes lui montèrent aux yeux.
«–Megumi? »
Elle se retourna, et vit Mitsuru juste derrière elle. Elle voulut se détourner et s'en aller, sauf que le blond l'en empêcha en la retenant par la taille et l'embrassa fougueusement. Elle fut tellement surprise qu'elle ne réagit pas à l'instant.
Son regard fut attiré par un mouvement à sa droite : Animus les regardait avec haine. Beaucoup de haine. Il se détourna et partit alors que Megumi se débattait pour que son ex la lâche, ce qui ne fut pas le cas. Elle laissa ses larmes rouler sur ses joues rosées.
Mitsuru la lâcha finalement.
«–Megu... »
Il ne put finir sa phrase car la concernée porta violemment sa main à sa joue.
«–je te déteste, tu m'entends?! Ne t'approche plus jamais de moi! À cause de toi, je risque de le perdre! »
Le blond ne put rien faire, ses paroles résonnant dans sa tête.
La blanche s'éloigna en courant. Il fallait qu'elle retrouve Animus pour lui expliquer, sinon il allait croire qu'elle le trompait.
Elle s'arrêta et sortit son téléphone. Elle composa le numéro de Rin et lança l'appel. Après plusieurs tonalités, son amie décrocha enfin.
«–Rin...
–Megumi? Pourquoi tu pleures? Qu'est-ce qu'il s'est passé?
–je veux pas le perdre.
–Animus? Il a quoi?
–il s'est passé qu'il a vu Mitsuru m'embrasser. Je ne voulais pas... Je te le jure.
–t'en fais pas, je sais que tu n'es pas comme ça. Retrouvons nous au Maidreamin Shibuya, d'accord? »
Elle acquiesça et raccrocha. Elle alla en direction du lieu de rendez-vous en essayant de se calmer, et prit place une table pour deux. Son amie arriva rapidement et la prit instantanément dans ses bras.
«–allez ma chérie, calme toi. Raconte moi ce qu'il s'est passé. »
Après que Rin se soit assise, Megumi lui raconta tout de A à Z.
«–ah ouais, tu as mal réagi quand même.
–je sais! Arrêtez de me le rappeler!
–tu voudrais que je lui parle? On ne se connaît peut-être pas, mais je te connais très bien et je sais que tu ne pourrais jamais faire ça de ton propre chef.
–ça ne sert à rien. Il n'est plus ici, sa présence a disparu. Dit la jeune femme. J'ai peur qu'il ne revienne pas. Éclata-t-elle en sanglot. Je ne veux pas le faire souffrir à nouveau, je m'en veux tellement...
–tu l'aimes hein? »
Cette question prit Megumi de court et fit violemment battre son cœur. Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait à l'égard de ce beau démon qui avait su la conquérir dans sa vie antérieure : peut-être était-ce toujours le cas? Ou commençait-elle à vraiment l'apprécier? À l'aimer?
«–je... Je ne sais pas.
–réfléchis-y, d'accord? Il a besoin de ressentir ton amour. »
Elle ne pipa mot. Les heures passèrent, le soleil se couchait et les deux jeunes femmes étaient toujours sur la terrasse du café. Ce n'était qu'à 22h qu'elles décidèrent de rentrer chez elles. Elles se firent la bise et se séparèrent.
Megumi marchait dans une rue déjà déserte, mais elle ne s'en préoccupait pas. Seul lui occupait ses pensées.
«–Animus... »
Son cœur se serra et les larmes menaçaient à nouveau de couler, certaines perlant déjà aux coins de ses yeux. Soudainement, elle sentit une main se poser sur sa bouche et un bras la saisir par la taille, puis ses pieds quitter le sol : on l'enlevait.
Elle se débattit autant qu'elle le put, mais il ne la lâcha pas et la conduisit dans un lieu sombre dans lequel il la plaqua impétueusement contre le mur en plaçant une de ses jambes entre celles de la blanche, la libérant, sachant que personne ne pouvait l'entendre d'ici, pour plutôt tenir fermement ses poignets de chaque côté de sa tête.
«–lâchez-moi! »
La lubricité dans le bleu des yeux de son agresseur cagoulé la figea sur place. Et à cet instant, un seul nom traversa sa pensée.
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