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Un bout de viande

Eva file en direction du bar et commande deux Margarita. Nous nous installons sur des tabourets dans un petit coin et j'en profite pour scanner la salle. Si ce soir je me lâche, je ne veux pas croiser un visage familier.

Une fois nos verres terminés, et l'analyse complète de la salle de Peureuse approuvée, Eva m'attire sur la piste de danse. Elle se met à faire n'importe quoi. Je ne suis pas très à l'aise, mais je finis par me laisser entrainer. Danser à en avoir mal aux pieds, c'est ce qu'il me faut. Les Douze ont sorti la vieille stéréo ; Cynique allume et éteint la lumière, l'œil agacé, pendant que les onze autres gesticulent dans tous les sens. Même Tristesse s'y met.

Enfin...

Bon, elle est plantée au milieu de ses congénères et secoue légèrement les épaules, mais c'est un bon début et ça me fait du bien. Eva me bouscule pour que je relâche la pression. Ça marche plutôt bien.

Quelques chansons plus tard et je m'amuse comme une folle. Je suis parfois seule sur la piste lorsque ma sœur se cherche à boire, mais peu m'importe. J'ai besoin de ne penser à rien d'autre qu'à la musique. Je me laisse emporter, avant que l'on me tire la manche.

— Tu ne veux pas t'assoir un peu ?

Je sors de ma transe devant la mine interrogative d'Eva. Je ne sens plus mes pieds avec mes talons, me poser un peu ne me ferait pas de mal. On retourne à nos places pour être un peu au calme. Eva se penche vers moi pour se faire entendre.

— Je vais aux toilettes !

Je hoche la tête. Une fois partie, j'en profite pour observer ce qui m'entoure.

Il fait chaud ici.

Toi, t'as chaud dans cette tenue ?

Arrête !

Je sursaute sur mon tabouret lorsque je sens un doigt me tapoter sur l'épaule gauche. Eva ne peut pas être revenue aussi vite. Je me retourne en priant intérieurement que ce ne soit pas une de mes connaissances. Peureuse et Honte se tiennent dans les bras l'une de l'autre, le regard angoissé. Ma séance de craquage total sur la piste de danse doit rester secrète de mon entourage. Je suis soulagée. C'est un jeune homme qui m'est inconnu, avec un beau sourire. Il est plutôt sexy et a le même style vestimentaire que Matt. Une chemise blanche sur un jean. Il a le teint crème, les cheveux bruns parfaitement coiffés. Pas une mèche de travers. Ses yeux sont sombres et séducteurs. Sexy se rince bien l'œil.

—Tu danses bien..., me glisse-t-il à l'oreille.

Pff...

Cynique a raison sur ce coup. Bien sûr qu'il ment. J'avais surtout l'air d'une folle dingue là-bas.

— Ah... Tu trouves... ?

— Oui, et puis t'es très jolie.

Ça m'excite un peu que quelqu'un s'intéresse à moi aussi vite, et puis, c'est vrai qu'il n'est pas mal. Les Douze sont passées en alerte maximale. Je les vois courir partout, se poussant à tour de rôle pour savoir laquelle va prendre la parole. Je n'ai pas le temps de jouer à Am Stram Gram qu'il se penche vers moi.

— Tu es célibataire... ?

Ça me gêne, j'ai encore du mal à m'y faire.

— Oui...

— Et tu es venue seule ?

En voilà une question !

Cynique se frotte les mains en fixant ce beau Don Juan. Je crois qu'elle a envie de s'amuser.

Ok... il est à toi.

Sexy rage, mais je laisse quand même Cynique répondre. Déjà qu'elle n'a pas passé une superbe soirée, elle peut bien s'éclater un peu. Elle ment donc et confirme que je suis seule pour voir ce qu'il va répondre. Le sourire du type s'élargit et ses yeux joueurs font délirer Sexy. La camisole de Bêtise sur son dos, l'empêchant de faire quoi que ce soit est à deux doigts de craquer. Il arrive que mes Douze décident d'enlever la muselière à une folle pour la mettre à une autre. Quitte à choisir, Bêtise est parfois plus sage que Sexy.

— Ah ! Et tu penses rentrer comment ?

— Par moi-même...

— Et tu penses y arriver !

Il arbore sourire moqueur en haussant les sourcils. Je grimace.

— Je suis là. Enfin, si tu veux.

Je fais semblant de ne pas avoir entendu sa réponse, il doit penser que je suis bourrée. Il poursuit :

— Je peux te raccompagner...

Non mais oh ! Et puis quoi encore !

Emma, il est très sexy...

On vient de dire non !

Sexy a raison, c'est vraiment un très bel homme et j'imagine qu'il ne doit pas avoir trop de mal à ramener une nana chez lui. Je scrute les Douze pour savoir laquelle va gagner la bataille et prendre la parole avec notre inconnu.

Ouais... mais non !

Bagarre finie, je stoppe tout. Sous son sourire charmeur, ses yeux enjôleurs et son allure de gentleman, je ne discerne qu'une chose, écrit en grand, gras, au marqueur indélébile sur son front :

Je ne suis qu'un putain de coureur !

Je suis stupide de faire confiance à tout le monde. Je ne peux pas m'imaginer que quelqu'un puisse vouloir profiter d'une autre personne, parce que moi, je ne suis pas comme ça. Ce n'est pas étonnant que Matt ait abusé de ma gentillesse et de ma naïveté pour ensuite me tromper. Mon air devient plus rare. Ma rage contre moi-même se déploie. J'ai décidé qu'aujourd'hui, c'était ma dernière humiliation et qu'on ne me prendrait plus pour la dernière des idiotes. Et même s'il me sourit avec chaleur ou me lance des regards équivoques, les hommes de ce genre je n'en veux plus. Ils sortent tous de la même usine de fabrication, tous très charmants et beaux parleurs comme Matt. Je ne veux plus ça alors c'est sans filtre que je me redresse en pétard contre lui. Je repense au premier jour où j'ai rencontré Matt. C'était également dans ce genre d'endroit. La naïve que je suis lui a trop fait confiance et c'est comme ça qu'on se retrouve à une heure du matin, sur le canapé, attendant que son petit copain rentre.

On ne doutait même pas de lui.

T'étais une petite fille stupide !

Je grogne contre moi-même avant de lui répondre :

— Pourquoi ? Tu penses peut-être que je ne peux pas rentrer seule parce que je suis bourrée ? Et tu imagines que tu as une chance de bien finir ta soirée ?

Il me dévisage, surpris et déstabilisé. J'ai mis le doigt dessus, mais j'ai le droit à un rictus arrogant en guise de réponse.

— Peut-être bien.

Colère a déjà enfilé ces gants de boxe lorsqu'il se redresse avec son air hautain. Il hausse les épaules et s'en va. Je ne dis rien, choquée. Tout ce que je perçois, c'est lui, traversant la salle, s'arrêter, scruter ce qui l'entoure pour s'assoir juste à côté de deux filles et les accoster en jouant la même comédie.

J'hallucine !

J'ai envie de couper la musique pour donner une description complète de ce con à toutes les femmes présentes. C'est un imposteur et il va faire beaucoup de mal à qui s'en approche.

Comme Matt.

Ouais...

Tous de vrais gentlemen en apparence, mais derrière le masque... Et moi, j'étais là, à croire bêtement à un amour inconditionnel.

Pff... Je suis vraiment naïve !

Je me déteste, ce n'est pas ça l'amour.

Oh oui !

— Tu le connais ?

Eva m'effraie en apparaissant sous mon nez.

— Non, ce n'est personne... Juste un con.

Elle hausse les épaules, me demande l'heure. Je cherche mon téléphone dans mon petit sac en bandoulière.

Quoi ! Trois heures du matin !

Je calcule les heures de sommeil que je dois rattraper pour ne pas être à l'ouest lundi.

Et les minimas ?

Eh merde !

Non ! On ne touche pas au minima !

Je me lève et montre le cadran de l'horloge sur mon téléphone à Eva en lui disant qu'on devrait y aller. Je crains de voir Colère péter un câble. Les minimas sont très importants pour elle.

Nous filons et en passant dans la salle bondée, je croise plusieurs regards d'hommes qui me reluquent ou me sourient avec insistance.

Quoi !

Je ne suis pas un foutu bout de viande !

En sortant de la discothèque, je tressaille : il fait froid, mais l'air frais est un bonheur pour mon nez. En même temps, ça fait un moment qu'on est dans un four avec une température atroce et une odeur de pieds pas frais. Eva titube un peu. Une fois dans la voiture, le manque de sommeil et l'alcool finissent par avoir raison d'elle. Je n'ai pas le temps de m'insérer sur l'autoroute qu'elle ronfle sur le siège passager. Je profite de ce répit, monte un peu le chauffage et remets sa tête dans une meilleure position. Je repense d'un coup à l'autre idiot et à sa façon de m'aborder. Il fallait quand même un sacré culot. Mais bon, il pensait que j'étais bourrée. Un autre mec ne m'aurait pas cru si j'avais dit que j'étais venu en discothèque seule et m'aurait sans doute traité de menteuse.

C'est vrai, ça ! Quelle fille va en boite seule !

J'ai beaucoup de mal à réveiller Eva et à la sortir de la voiture pour rentrer, une fois garée devant l'immeuble. Elle couine, me repousse, mais je finis quand même par y arriver. Et assister au spectacle de la voir grimper les quatre étages en tanguant valait au moins le coup de la secouer dix minutes.

Devant la porte d'entrée, je plaque ma main sur sa bouche. Il ne faut surtout pas faire de bruit, maman doit dormir. Nous entrons toutes les deux sur la pointe des pieds et je dois soutenir ma sœur en enlevant mes talons pour qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. Elle me parle en langage commando, me disant qu'on est deux et que l'accès au sommeil est dans cette direction. Je la rappelle à l'ordre d'une petite tape sur l'épaule, elle sait qu'on ne doit pas rire. La chambre de notre mère est à côté de l'entrée. Eva a les yeux qui pétillent et s'avance dans le couloir tant bien que mal jusqu'à sa chambre.

Mission accomplie.

J'entre dans la mienne, me déshabille, enfile une nuisette et me fourre sous la couette. Une minute plus tard, Eva débarque et vient me rejoindre dans le lit. Je ne dis rien, je sais qu'elle pense que je vais mieux dormir avec elle.

On a perdu l'habitude d'avoir un grand lit juste pour nous...

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