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On va y arriver

J'entends vaguement un bruit strident. J'ai l'impression qu'une fille braille dans mes oreilles, elle crie à rythme régulier. Les yeux fermés, je lui coupe l'envie d'hurler une fois de plus.

Merde !

Il faut vraiment que j'arrête de faire ce truc-là. Pas besoin de réveiller qui que ce soit, je suis seule dans mon lit. Mon geste stupide me fait ouvrir les yeux brusquement. Mon attitude débile me dégoute.

Pathétique... Tu voulais réveiller ton petit coussin ?

Roh, ça va !

Je me lève, m'étire un peu, avant de filer frapper à la porte d'Eva. Il faut qu'elle se lève aussi, elle a cours. Ma mère est déjà partie puisqu'elle commence tôt le matin. Pour ma part, j'ai du mal à une heure pareille depuis que j'ai quitté les bancs de l'école.

Je tape mes habituels trois coups et me rejoins la cuisine. En préparant le café, je repense à depuis quand ce rituel s'est instauré avec ma sœur et qui dure encore, même après être revenue vivre ici à vingt-deux ans.

Quelques minutes plus tard, Eva débarque. Elle s'assoit en face de moi et le silence s'installe. On déteste toutes les deux avoir quelqu'un d'hyper énergique dès le matin. On préfère le strict minimum : café, pain, confiture. Ça nous suffit, comme si nous avions prononcé une phrase complète avec remerciements à l'appui.

Le petit déjeuner terminé, je fonce dans ma chambre pour savoir quoi me mettre. J'ai réfléchi toute la semaine à cette tenue pour ma première journée de boulot. Les Douze ont failli déclencher une guerre civile. Elles n'arrêtaient pas de se prendre la tête. Surtout Sexy et Colère qui ne se supportaient plus. Il faut dire que les propositions de Sexy n'ont pas aidé à calmer les tensions déjà existantes entre les deux. Soit, c'était trop court ou trop fin, trop transparent. Trop de tout et pas assez de bien.

Finalement, j'ai réussi à les mettre d'accord en choisissant un jean avec un petit chemisier blanc. J'ouvre mon armoire et attrape mon ensemble.

Hé ! Attend !

Et si on mettait...

Non...

Non !

NEIN !

Je souffle un bon coup et ignore la robe que je n'avais pas remarquée auparavant. Les collants sont à proscrire aujourd'hui. Je veux avoir toute les chances de mon côté, pas besoin de titiller davantage mon stress en ayant une jambe effilée. Une fois habillée, je regarde ma montre.

Mouais, on a encore un peu de temps...

Je m'installe sur mon lit et reste stoïque. Les Douze ne vont pas tarder à me chahuter l'esprit de questions stupides et je sens que ça va rameuter une certaine Madame.

Je me lève de peur de la voir venir. Et puis, je ne supporte pas d'être enfermé quand je suis surexcitée comme ça. J'attrape en vitesse mon sac et décide de prendre la route. Je salue Eva dans le couloir qui se bat avec ses cheveux et descends les marches de mon immeuble en grandes enjambées.

Dans ma Panda, je n'allume même pas la radio. J'ai besoin de silence et de rester concentrée. Le chemin ne me laisse pourtant pas le temps de cogiter. Je me maudis une fois de plus quand j'arrive en avance sur le parking de la société.

Est-ce que je dois y aller ?

Je n'ai pas envie que quelqu'un me voit patienter dans ma voiture.

Pathétique...

Arrête !

Elle a raison, ça fait très petite-fille-coincée-qui-stresse-tant-qu'elle-vient-avec-trente-minutes-d'avance. Je décide de me garer à l'abri des regards de mes potentiels futurs collègues.

C'est vrai que je suis un peu nerveuse.

Oui, juste un peu...

OK !

Je suis terrorisée. Peureuse est au bord de la crise de nerf. J'ai fait de mon mieux pour la contenir, mais la panique me submerge.

Et si je faisais une énorme bêtise le premier jour !

Pas le temps de connaitre tout le monde que je prendrais la porte le soir même.

Ou s'il n'y a que des femmes ignobles !

Des princesses qui jacassent... L'horreur. Pas certaine de tenir une semaine complète sans me planter un couteau dans le cœur. Je vois déjà la rubrique « fait-divers » avec mon nom. « Elle met fin à ses jours la première semaine de travail ». Un groupe de hippies me prendrait déjà comme son égérie en scandant la fin du stress au travail.

Et si... rien ne sort de ma bouche quand on s'adresse à moi ?

Et si... Peureuse se fait vraiment pipi dessus ?

Arrête, tu divagues !

Il faut que je trouve un moyen de stopper ces scénarios apocalyptiques. Je me secoue. J'espère avoir au moins mon propre bureau.

Ouais, bon, là tu divagues un peu trop...

Qui donne un bureau a une petite nouvelle ?

A mon avis, ce sera un truc minuscule, comme un Open-Space. Je soupire, je n'ai même pas encore mis un pied dans cette entreprise que je me fais déjà tout un tas de films. Justice et Colère me fixent même un peu exaspérées.

Emma... tu as fait des études pour apprendre ce métier. Tu y es. Tu sais faire et tu adores ça. Alors montre leur de quoi tu es capable !

Le torse bombé je me ressaisis. Je fais partie de ces gens qui ont décidé de faire de leur passion, leur travail au quotidien. Je l'ai su le jour où j'ai dessiné mon premier logo. Depuis, le monde m'apparait en page de magazine. Un paquet d'association de couleurs, de photos, et de textes. Autant dire qu'au restaurant, c'est le papier que je tiens et son contenu graphique et non le menu qui m'interpelle en premier. Je suis un peu une grande psychopathe du détail. Justice écrase tout sur son passage et analyse en quelques secondes, au point que je ne peux jamais éviter de critiquer le choix graphique ou de mettre le doigt sur des fautes typographiques. Il faut savoir qu'il y a toute une série de règles dans ces deux domaines. Je connais chacune d'elles sur le bout des doigts, dont la première qui est la plus importante : ne jamais écrire avec la police Comics sans MS. C'est la Voldemort des typographies.

Celle-dont-on-ne-doit-jamais-utiliser.

Alors quand je l'aperçois quelque part, je ressemble plus au célèbre cri de Munch ou à une schizophrène riant toute seule qu'à une femme civilisée. Et va expliquer à Monsieur Tout-le-monde que cette aberration ne se fait pas. On me prend vite pour la cinglée de service.

Euh...

Non ! Je-ne-suis-pas-folle !

Je grimace et toise Cynique dans mon rétroviseur et puis en baissant les yeux sur le tableau de bord, j'en perds mon souffle.

8h50 !

Je sors de ma voiture en un claquement de doigts et me précipite vers le bâtiment. J'ai une autre règle d'or et même si je la déteste parfois, je n'arrive pas à m'en défaire : toujours dix minutes d'avance. Je marche aussi vite que possible en inspirant profondément pour éviter la crise d'angoisse.

Lorsque j'entre, une jeune femme blonde me sourit derrière l'accueil. Ça me détend un peu. Amour la remercie intérieurement. Elle a de grands yeux bleus, les joues rouges et un beau sourire.

— Bonjour, tu dois être Emma, c'est ça ?

— Bonjour, oui...

— Ok, je vais prévenir le responsable de ton arrivée.

Elle prend le téléphone et j'en profite pour l'observer. Elle doit avoir la trentaine et porte un chemisier blanc, ce qui me conforte dans le choix de ma tenue. Sa voix est douce, elle s'exprime calmement et avec une sympathie incroyable.

Elle a l'air gentil.

Même si je dois admettre qu'elle a un timbre de princesse, je ne crois pas qu'elle se place dans cette catégorie-là. Elle apparaît simple comme femme. Peut-être pourrions-nous devenir amies ? Elle raccroche et j'arrête de la dévisager.

— Il arrive tout de suite.

J'acquiesce, ne sachant pas quoi faire de plus.

— Au fait, je suis Fanny, bienvenue. Tu veux un café peut être ?

J'en ai cruellement envie, mais je ne veux pas passer tout de suite pour la droguée de service.

— Merci. Et non merci, c'est gentil de le proposer.

Elle retourne à ses occupations et je me retrouve plantée comme un piquet dans le couloir.

Attention, tu tangues sur la droite...

Fais chier !

Cynique ravale un gloussement ce qui a le don de m'irriter. Elle le sait, je ne supporte pas d'attendre comme ça. Je n'ai cependant pas le temps de l'insulter qu'un homme s'approche à la hâte. Il vient droit sur moi et me sourit.

Bon... il est là pour nous.

Je finis par le reconnaitre. Il était là à mon entretien d'embauche avec la même allure. Des cheveux longs, raides et coiffés en pagaille. Il a l'air habitué à courir dans tous les sens vu sa démarche. Il est encore à deux mètres de moi qu'il me tend la main. Je me pince les lèvres pour retenir un rire.

— Bonjour Emma, je suis Ethan, on s'est déjà rencontrés, je vais te montrer ton bureau et on ira ensuite à l'atelier. C'est par là, suis moi. Tu verras, ici, on n'est pas méchants et on peut se tutoyer. Tu ne vas peut-être pas faire grand-chose pour ton premier jour. Je vais réfléchir à ce que je peux te donner, mais je n'ai pas vraiment eu le temps cette semaine ! Tu partageras ton espace avec quelqu'un d'autre, mais ce n'est que provisoire ! Il faut qu'on t'aménage une pièce. Ah ! J'ai failli oublier, tu auras besoin d'un badge aussi... il faut que je le cherche. Enfin, je te le donnerai au plus vite.

Je le suis, amusée par cet homme qui débite en reprenant à peine son souffle entre deux mots. Je hoche timidement la tête. Cynique trouve cet énergumène fascinant. Elle a chronométré le temps qui s'écoule entre chaque respiration. A deux dixièmes près, c'était douze secondes. Les Douze ont même enclenché un « juste temps » et pour le moment, c'est Justice qui l'emporte. J'essaie de ne pas prêter attention à mes idées stupides pour me concentrer sur ce qu'il me raconte. Il m'explique le fonctionnement de l'entreprise avant de me faire une visite complète des lieux. Il est si pressé que j'ai du mal à le suivre. En quelques minutes, j'ai compris qu'il ne manquait pas d'oxygène. L'une des Douze le compare même au lapin d'Alice au pays des merveilles.

En retard, toujours en retard, je suis en retard !

Lorsque nous entrons dans l'atelier, il me présente à mes collègues qui me fixent avec lourdeur. Ce sont tous des hommes d'une vingtaine ou trentaine d'années. J'ai l'impression que la plupart sont ravis de me rencontrer. Quelques-uns me sourient bêtement en me serrant la main. Même si je ne suis pas trop à l'aise, je suis rassurée qu'il y ait une majorité d'hommes. Je n'apprécie pas beaucoup les femmes.

Quant à mon bureau, il est plutôt grand et ça me va. Du moment que ce n'est pas une boite en carton cernée par d'autres. Une fois que je suis installée, Ethan disparait un instant pour revenir avec une grosse pile de dossiers. Il me les montre tous et m'assiste dans la façon de les traiter pour les premiers. Dès que je comprends le fonctionnement, il finit par me laisser seule en me disant qu'il reviendra vérifier plus tard.

Enfin seule, je m'affaire de manière très pointilleuse. Je ne veux surtout pas faire de bêtise, ça ferait trop plaisir à Cynique.

La femme au bureau à côté de moi se présente brièvement J'apprends qu'elle est l'épouse de mon chef et qu'elle s'appelle Rosa. Rien de plus et ce n'est pas plus mal. Je n'ai pas envie de distraction, je souhaite juste rester focalisée sur mon travail.

Travail qui d'ailleurs a l'air très prenant...

Ouais... tu penses y arriver ?

Mouais, j'ai confiance...

Pff... Je n'y arriverai pas !

Quoi ! Pourquoi ça ?

Princesse paillette va craquer...

N'importe quoi ! Arrête ça !

Princesse...paillettes...princesse... paillettes...! prin... cesse...

Tu devrais arrêter ça...

Paille...

Arrête de délirer et concentre-toi !

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