Bon, à priori, j'ai quand même changé depuis l'année dernière.

   Nan, car avant,  ça partait en délire pro-suicide, mais là, "ça va". En fait, j'ai pas envie de vivre , mais j'ai pas non plus envie de mourir.

   Parce que mourir, c'est sans doute pas drôle en fait. (Sally Demonnom, 2018, vous pouvez me citer, c'est trop poétique pour que ça reste là.) Alors certes, j'aurais plus un stress constant quant à mon avenir et un passé que je ne suis pas sûre de connaître, ni une boule dans la gorge constante, surtout quand j'irai en cours, et j'aurais plus à supporter mes géniteurs,  j'irai peut être avec Dieu, si du moins il existe,  et sans doute Constance, et tous les gens qui sont morts autour de moi, et qui m'ont d'ailleurs "poussée" à dire des conneries à Kid (un jour de rechute, justement).

   Mais mourir, ça voudrait dire ne pas respecter ma promesse, le faire ne pas respecter la sienne, ne jamais se voir, ne plus se parler, ne plus rire quand il m'enverra des messages qui sont seulement banals, ne plus me rouler en boule de gêne quand il me fera des compliments, ne plus faire des débats nuls ("Non.

_Si

_Non.

_Si

_Non.

_Si

_Non.

_Si

_..."), ne plus pleurer et rire en alternance en pensant à lui, ne plus déprimer en relisant notre année de conversation  (et c'est long), ne plus être rassurée en regardant sa photo, ou juste en pensant à lui, ne plus nous imaginer quand on se rencontrera, quelle sera sa réaction,  comment il vit, comment il est dans "la vraie vie", ne plus avoir peur de le décevoir, ne plus me regarder dans le miroir en pensant à ce qu'il disait de mon visage, et quand je le contredisais à ce sujet, ce qui donnait lieu à d'autres débats nuls, ne plus traduire les chansons des groupes qu'il me conseillent,  ne plus espérer qu'il m'enverra un message, ne plus penser à lui en écoutant telle ou telle chanson.

   Mourir, ça voudrait dire le regarder tristement de là où je serais en étant incapable d'interagir avec lui.

   Non, en fait, j'ai juste envie de savoir où je me suis trompée , pour revenir là et corriger mes erreurs. Comme lorsqu'on a fait un calcul faux, et qu'on cherche où est ce qu'on s'est égaré, et reprendre où on en était, avant qu'on aie lu un chiffre à la place d'un autre.