OS - Sois sage
Salut toi,
Et oui maintenant j'écris des lettres, enfin uniquement pour toi. Deux semaines, cela fait à peine deux semaines que tu n'es plus à mes côtés mais j'ai tellement de mal à supporter ton absence que mes parents m'ont emmené chez un psy, tu le crois ça ? Un psy.
Enfin le plus important c'est que ce gars m'a conseillé de tenir une sorte de journal intime qui pourrait te remplacer. Il est complètement cinglé, tu es unique et irremplaçable. Tu vois je n'écris pas au passé car je sais que tu n'es pas morte, tu m'attends dans ta chambre ton téléphone entre les mains entrain de prendre des tonnes de photo que tu garderas pour toi les trouvant absolument hideuses alors qu'elles sont magnifiques. Enfin tu es magnifique. Je sais que je suis en pleine phase de déni, je ne veux pas accepter que tu m'as laissé tomber enfin tu ne l'as pas fais exprès, tu ne fais rien exprès, tu sais quelles seront les conséquences de tes actes mais pourtant tu le fais. Ce qui me laisse penser que tu voulais te faire percuter par cette voiture.
Tu étais si malheureuse que ça ? J'étais là j'aurais pu t'aider, j'aurais été là pour toi et je le suis toujours d'ailleurs. Je ne comprends pas comment j'ai pu ne rien voir, tu avais l'air si heureuse, pleine de vie pourtant ça fait deux semaines que j'appelle sans relâche ton téléphone dans le vide. Je culpabilise de savoir que j'aurais pu empêcher ça enfin en théorie mais tu aurais trouvé un autre moyen, obstinée comme tu es.
Bref revenons à cette histoire de journal. Comme tu le sais je ne suis pas branché sentiment donc j'ai décliné l'offre puis il y a une demi-heure j'ai trouvé ton vieux set de calligraphie. Tu sais celui pour lequel tu avais harcelé ta mère pendant des mois avant qu'elle ne te l'achète et j'ai trouvé du papier à lettre aussi du coup je me suis dis que je pourrais t'en écrire une. J'ai toujours admiré ton sens abstrait et sans limite. Dès que tu as une idée tu fait tout pour la réaliser c'est cette détermination qui me plait chez toi. Tu sais, la demi-heure qui s'est écoulée depuis que j'ai trouvé ce papier je l'ai passé à chercher quoi te dire. La plupart des gens trouverait ça glauque mais pas moi je ne peux pas accepter de te laisser partir. C'est impensable.
Je ne suis pas retourné en cours depuis qu'on me l'a annoncé. D'ailleurs il faut que je te raconte comment ça s'est passé. C'était pendant mon entrainement de rugby, j'ai vu Leila débarqué sur le terrain en pleurant comme une dingue puis tu me connais je n'ai pas tourné autour du pot, elle m'a dit que t'avais eu un accident mais j'étais sur que ce n'en était pas un. Lorsqu'elle m'a dit ça j'ai ris, j'ai ris comme jamais je ne l'avais fait en publique. C'était plus nerveux qu'autre chose. Elle voulait me conduire à l'hôpital mais je ne la croyais pas. Sans m'en rendre compte j'me suis effondré par terre, comme une merde. C'était drôle t'aurais du voir ça. Je ne tenais même plus sur mes jambes. Leila m'a dit que t'avais pas beaucoup de chance de t'en sortir et je ferais mieux de venir pour te voir avant que...'fin tu m'as comprise. Gaëtan m'a accompagné, je pouvais pas y aller seul. Devant ta porte j'ai vu tes parents, ta mère pleurait et ton père la consolait. Dès qu'ils m'ont vu les pleures de ta mère ont redoublé, j'ai foncé tête baissé dans ta chambre. Chose que je n'aurais surement pas dû faire. T'étais branchée de partout, avec un truc sur le nez pour respirer dont j'ai oublier le nom. Même dans cet état tu restais magnifique et je t'interdis de me contredire. Je t'ai pris la main avant de pleurer, comme un gamin. Tu sais que je déteste ça pourtant j'arrivais pas à m'arrêter et encore aujourd'hui je me demande comment cela se fait que je ne sois pas mort de déshydratation. Sur l'espèce d'ordinateur à côté de toi je voyais tes pulsations et je savais que tu m'entendais, je t'ai dis tout ce que j'avais sur le coeur. Comme le jour où j'ai balancé ta nouvelle poupée dans les chiottes avant de tirer la chasse parce que tu lui portais plus d'attention qu'à moi. D'ailleurs je te le répète je suis vraiment désolé. Ensuite j'me suis endormis ta main dans la mienne sur la chaise à tes côtés. C'est quand j'ai entendu un bruit monstre dans la salle que j'me suis réveillé en sursaut. On m'a fait sortir et c'est là que j'ai compris. Là encore j'me retiens de chialer. J'avais ta main dans la mienne putain. Je te tenais puis plus rien. J'avais qu'une envie, enfin plutôt deux, tuer la personne qui était à l'origine de ton "accident" et chialer jusqu'à en crever.
J'me demande comment j'arrive encore à respirer sans toi, t'étais mon oxygène, le sang dans mes veines. A chaque fois que j'inspire j'ai l'impression de me consumer de l'intérieur. C'est fou comme t'es importante dans ma vie. Tu te souviens de notre rencontre ? C'était dans un centre commerciale. Pas banal tu m'diras et t'as bien raison. Ma mère m'avait proposé une glace et c'est là que j'ai vu cette gamine blonde aux yeux gris en pleure. J'en avais totalement oublié ma mère, je l'avais laissé prendre ses glaces et j'étais venu te voir, t'avais perdu tes parents. J'avais décidé de t'aider sans même informer ma mère, on est partit dans le centre sans aucun repère. Au final nos parents étaient furieux contre nous mais depuis on ne s'est plus quitté.
Je ne sais même pas dans quel but je t'écris ça, je sais pas ce que je vais en faire mais je continue d'écrire. Parfois j'aurais aimé te dire certaine chose de vive voix mais bon c'est pas comme si j'avais pu. De toute façon tu ne pourras jamais la lire. Je sais que je suis illogique car même si je ne veux pas l'accepter j'ai conscience que tu ne sera plus jamais à mes côtés et ça me fait peur.
Voilà je l'ai dis, j'ai peur. Peur de ne pas savoir comment vivre sans toi. Je sais pas si tu te rends compte du merdier dans lequel je suis. Je ne sais même pas si tu peux comprendre ce que je ressens mais c'est atroce. J'ai l'impression que quelqu'un resserre son emprise sur mon coeur pour le réduire en poussière. Parfois je me demande ce que j'attends pour te rejoindre mais à peine je serais en enfer avec toi -parce que oui faut pas rêver t'es peut être mon ange mais tu sera jamais un ange- que tu m'assassineras pour t'avoir suivi. Tu sais que j'en suis capable alors pourquoi t'as fais ça ? Tu voulais me tester ? T'adore me tester et je déteste ça. C'est dingue comme c'est dure d'écrire ce qu'on ressens sur une feuille, j'ai toujours l'impression qu'en dehors des impôts tu est la seule personne à encore écrire des lettres au 21ème siècle. J'ai jamais compris pourquoi et je comprends toujours pas pourquoi tu te complique la vie, sur le téléphone t'as même le correcteur automatique.
Je ne pense pas te l'avoir dit mais ils vont enterrer ton corps demain et j'ai vraiment la trouille d'y aller. En tout cas sache qu'ils enterreront juste ton corps, ton esprit il est dans mon coeur petite chipie et en attendant de te retrouver je vais faire ce qu'on aurait dû faire ensemble mais mon corps le ferais pour nos deux esprits.
Je t'aime. Sois sage.
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Hey, je ne sais pas pourquoi mais j'avais envie d'écrire ça donc je l'ai fais XD. J'attends vos avis avec impatience. On se voit bientôt.
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