OS - Minsung [1/2] The Little things give you away🍋
Bien bonjour à vous amis lecteurs !
Un petit OS dans le monde du travail :)
Il sera en deux parties mais la prochaine prendra le point de vue d'un autre ship. Comme toujours ils peuvent se lire séparément sans problème.
/!\ Mention de sexe non protégé !
A bientôt !
D.
THE LITTLE THINGS GIVE YOU AWAY
« Epouse moi »
Il y avait des phrases qui avaient le don de vous couper le sifflet. Peu importe votre belle répartie, votre éloquence jalousée ou le magnifique verbe légué par votre maman issue d'une très bonne famille. Même en temps qu'éditeur en chef d'un des magazines musicaux les plus renommé, plusieurs fois récompensé, craint, adulé, ayant moi-même fait plusieurs fois la une de la presse people, et deux fois du Times, s'il vous plaît ! En tant que personnalité asiatique la plus influente de l'année et le meilleur parti de moins quarante ans de toute la Corée du Sud. Même moi et ma belle gueule, je me retrouve comme un con, la bouche fermée, avec un morceau de steak que je n'ai toujours pas avalé.
« Epou...
- Ça va j'avais entendu la première fois », je cingle.
Je grimace en déglutissant. Ça passe mal. La viande et cette discussion. Je m'essuie le coin de la bouche avec ma serviette essayant de gagner du temps, je n'arrive même pas le regarder dans les yeux parce que je risque de faire une connerie. Et les conneries en public ce n'est jamais trop conseiller. J'aime faire la une des magazines, pas vraiment de la presse à scandale et si on me voit insulter le chanteur d'un « petit » groupe à la mode auquel on consacre notre prochain tirage, ça risque de me donner plus de soucis que de publicité.
Je fais donc tous les efforts du monde pour me calmer, les mains crispées au-dessus de la table du restaurant presque vide. C'est un peu le cas de tous les restaurants guindés, les tables sont toujours à des kilomètres les unes des autres pour préserver l'intimité des personnalités de marques, ça aura au moins l'avantage d'empêcher toute autre personne de s'étouffer avec son repas en ayant entendu la débilité qu'il vient de me sortir.
« Minho...
- La ferme. Je veux pas t'entendre. »
Il obéit. Pas démoraliser pour autant et je devrais avoir l'habitude avec lui.
Rien ne le déprime, rien ne le touche. C'est un aspect de sa personnalité si particulier qui m'a attiré irrémédiablement vers lui, je dois bien l'avouer. Avec sa petite bouille d'écureuil, je croyais que c'était un excité, une pile électrique comme il aime le montrer sur scène, en interview ou tout simplement devant les caméras. Le genre de personne qui peut facilement me fatiguer. Mais dès qu'il n'y a plus personne pour le regarder, il est d'un calme olympien. Il se pose dans un coin, il compose, marmonne comme un adolescent alors qu'il a déjà vingt-cinq piges. Il joue des journées entières à des jeux vidéo, mate des séries en continue sans bouger du canapé dans un sweat qu'il me pique à chaque fois qu'il débarque dans mon appartement. C'est un ermite, il n'aime pas sortir, il n'aime pas les gens en dehors de ses amis, c'est-à-dire les membre de son groupe et quelques autres personnalités qu'il a rencontré sur le chemin de la gloire.
J'ai moi-même du mal à comprendre ce qui me plait autant chez lui. C'est vrai que j'aime la sérénité de nos entretiens, parce que j'aime le silence, je déteste les gens qui parlent pour ne rien dire et je déteste ceux qui se mêlent toujours de ce qui ne les regarde pas. Ce n'est pas le cas de Han. Il ne me pose jamais de question inutile, n'essaie pas de s'intéresser à mon travail qu'il ne pourrait de toute façon pas comprendre, ni n'essaie de me donner des conseils quand je me bats avec un imprimeur qui a deux semaines de retard à cause d'une grève salariale dont je n'ai strictement rien à carrer et qui en plus de ça, me loupe un encadrer publicitaire d'un de nos plus gros sponsors pour le tirage de l'été.
Bref. Han Jisung est facile à vivre. Facile à gérer dans ma vie déjà bien compliquée.
Je suis rarement chez moi, je passe mes journées au boulot, je suis ce qu'on appelle un acharné du travail et contrairement à tous ceux qui ont défilé dans ma vie sentimentale, il ne m'emmerde pas avec le manque d'attention et le besoin constant que je le rassure ou je ne sais pas quelle autre foutaise ils ont pu lire dans la rubrique cœur du dernier BAZAAR.
Six mois que je le laisse squatter mon appartement quand l'envie lui prend. Six mois qu'on trouve tous les deux notre compte dans cette histoire et voilà qu'il vient de tout gâcher avec sa question à la con. Ça me donne envie de retourner cette foutue table, mais elle est en chêne massif et la vaisselle m'a l'air assez cher, je suis riche mais je suis radin.
Je retiens un soupire d'exaspération et me contente de poser ma serviette sur la table avant de regarder ma montre.
« Je dois partir à un rendez-vous. Fini ton repas tranquillement. » Je conclus avant de me lever.
Je réajuste ma veste de costume presque par réflexe. Je sors directement mon téléphone et je me dirige vers la sortie de la salle sans un regard de plus. Je n'ai pas envie de continuer cette discussion, je n'ai même pas envie de répondre tellement c'est ridicule. J'espère au moins qu'il va vite s'enlever cette stupidité de l'esprit, à moins que ça soit une plaisanterie mais Han Jisung n'est pas vraiment du genre à plaisanter, pas avec ce regard en tout cas.
***
Mais qui lui a foutu cette idée dans le crâne bordel de merde ? Il est entrain de foutre ma petite routine bien réglée en l'air ! Je m'amusais bien, je prenais mon pied et maintenant je ressasse ce problème alors même qu'il n'y a pas de débat, pas de question. Qu'est-ce qui lui est passé par la tête pour oser sortir ce genre de phrase ? Il sait comment je suis, il sait ce que je suis et Nom de Dieu ! Ce n'est pas comme si on était deux hommes en Corée du Sud, de quel foutu mariage il me parle ?!
Mon énième soupire attire l'attention de mon secrétaire qui dépose un nouveau café sur mon bureau. Il reste debout, à m'observer, un petit sourire sur les lèvres, attendant patiemment que je me mette à table. Je geins à nouveau à m'en arracher les cheveux, le genre de comportement que je ne pourrai avoir devant personne d'autre mais Felix n'est pas n'importe qui. Il me suit partout depuis toujours, ami, frère de cœur, une moitié dont je ne pourrai jamais me séparer. C'est le seul être que j'autorise à s'immiscer dans ma vie comme nulle autre. Sans doute parce qu'il connait tout de moi. Si je devais me souvenir de la première personne qui est entré dans ma vie, ça serait surement lui. Lui et son sourire solaire, ses petites mèches claires et ses tâches de rousseurs adorables. Un vrai chaton qu'on m'a collé dans les pattes alors que j'avais à peine six ans et que mes parents avaient décrété que je devais bien m'entendre avec le fils d'un associé de mon père. Leur seule bonne idée.
« Alors ? Insiste mon secrétaire.
- Alors alors...Alors il y a qu'il est devenu fou ! Ou alors c'est moi qui suis fou et j'ai franchement de la merde dans les oreilles vu l'énormité qu'il a osé me sortir !
- Il a enfin osé t'avouer qu'il était amoureux et qu'il voulait que tu lui fasses des bébé chats ? »
Felix est piquant, amusant. Il a un petit sourire espiègle et il se fait toujours un malin plaisir à se payer ma tête mais c'est de bonne guerre, j'aime bien le taquiner aussi.
Tout en venant s'appuyer sur le bord de mon bureau, les bras croisés, dans son costume gris qui le met divinement en valeur, je me dis encore une fois qu'il a de quoi faire chavirer les cœurs. Pas étonnant qu'il soit devenu la coqueluche de la boîte. Le secrétaire de l'éditeur en chef et sa gentillesse légendaire. Poli, respectable et d'une élégance sans pareil. Le gendre idéal ou le fantasme d'une idylle au bureau. Si seulement ils savaient les gros délires au pieu qui le font bander, il aurait...Non je suis prêt à parier qu'il aurait plus de prétendants.
Enfin, ce n'est pas le problème ici. La dépravation de Felix ne va surement pas régler mes histoires avec Jisung.
« J'arrive même pas le dire, je souffle en frottant les yeux.
- Quoi ? Il t'a demandé en mariage ou quoi ? »
Bingo.
Rien qu'à mes yeux, Felix se rend compte qu'il a visé juste sans faire exprès. Il cligne plusieurs fois des yeux puis lentement ses lèvres forment un « o » parfait avant de les pincer pour éviter d'éclater de rire. Mais ça ne tient pas, il se lâche brusquement et sa voix grave résonne au milieu de ma honte évidente, dans l'immense espace qui me sert de bureau, salle de sieste et parfois de cuisine quand je me fais livrer. Manque plus qu'une salle de bain et j'ai plus besoin de bouger.
« Merde alors. Mais attend, c'est louche, il est pas idiot Sungie, il sait bien que c'est pas possible. T'es sûr que t'as pas mal entendu ?
- Il a voulu le répéter, je marmonne en me souvenant de la deuxième fois.
- Ok. »
Felix est pensif. Il essaie de comprendre mais lui aussi semble perdu. Il se dégage de mon bureau, se tenant le menton avant de déclarer comme une illumination.
« Peut-être que c'était une façon te demander de sortir avec lui officiellement ?
- Officiellement ? C'est quoi encore ça. C'est une star de Kpop et moi j'ai pas encore prévu de faire un coming-out au niveau international tu vois.
- Et c'est tout ce qui te bloque ? Vos positions ?
- Ma position je la connais et lui aussi.
- Ça j'en doute pas...
- Felix !
- Quoi ? Sans rire Minho, vous vous fréquentez depuis six mois, vous êtes plus des gamins, je peux comprendre qu'il ait envie de se poser, surtout que vous êtes du genre exclusif, où est le problème ? Toi-même tu me l'as dit. Tu te sens bien avec lui, c'est presque naturel, il comprend tes besoins et tu anticipes les siens. Comme si vous étiez toujours sur la même longueur d'onde. Parfois il débarque alors tu pensais justement à lui, comme une transmission de pensées. Vous ne vous prenez jamais la tête et même quand ça arrive, ça passe aussi vite que c'est venu. Vous vous complétez bien. »
Felix a encore ce regard paternaliste, ça m'agace mais c'est seulement quand je sais qu'il a raison et même si je suis trop fier pour le dire, il le sait aussi bien que moi. Il fait une petite moue avant d'ajouter avec son éternel sourire : « Vous êtes déjà un couple, mon chat. »
Un couple. Je n'aime pas ce mot et je ne vais pas jouer le gars qui se cache derrière une phrase de pur déni. Je sais bien d'où ça vient. Toutes mes histoires se sont mal terminées. Non pas que j'en ai eu des tas, mais à chaque fois que je me risquais à officialiser les choses avec ma copine du moment, ça partait en couille si vite que j'avais l'impression de passer dans un monde parallèle. Comme si le fait d'être un couple devait obligatoirement m'imposer de devenir le petit-ami modèle avec toutes les responsabilités et obligations écrites en petit caractère sur le contrat que j'avais signé sans m'en rendre compte. Tout ce qu'on avait dit avant, tout ce que j'avais réussi à faire accepter, était bon pour la poubelle. Je devais me transformer et c'était nécessairement la déception pour moi comme pour elle, parce qu'il était évident que je n'allais absolument rien changer. Alors c'étaient des cris, des disputes et puis la rupture. Et en tant que personnalité suivie, cette rupture trainait en longueur car elle faisait parler.
Être en couple c'est chiant. Comment ça pouvait autant faire rêver Jisung ? Il devait pourtant me comprendre, de ce que j'avais compris, il était gay et il n'avait eu que deux petits amis avant de devenir célèbre. Il s'était séparé du dernier justement parce qu'il ne voulait ni avoir à rendre des comptes alors qu'il mettait sa carrière en priorité, ni le faire souffrir. Le couple c'était la mort de la passion. La mort des séances endiablées de sexe imprévus, au détour d'un shooting à la boîte, alors qu'il portait encore sa tenue outrageusement sexy. C'était des règles, des prises de têtes, des justifications, des mots d'amour qui n'avaient d'amour que le terme mais qui étaient nécessairement forcés avec le temps passant, parce qu'on n'est pas amoureux toutes les minutes de sa vie, qu'on ne partage pas les mêmes émotions au même moment.
Être en couple, c'était la fin et je n'ai pas envie que ça soit la fin. J'aime bien Jisung. Je l'aime plus que bien. Je me sens moi-même avec lui et de savoir qu'il puisse un jour m'en vouloir parce que j'ai oublié un dîner, parce que j'ai trop de boulot et que lui a fait exprès de me faire une surprise pour nos deux ans d'anniversaires de rencontre dont j'ai complètement oublié la date, ça me brise les noix. Non, pire que ça. Ça me rend malade.
Je sais que je devrais lui en parler. De toute façon, je le connais, il va revenir à la charge c'est évident. Jisung n'est pas du genre à laisser tomber facilement. J'en veux pour preuve notre relation actuelle. C'est lui qui m'a couru après des semaines avant que je finisse par craquer.
A l'origine il était venu pour une interview avec les deux autres membres du 3Racha. J'avais assisté mon chroniqueur parce que je connaissais bien Bang Chan, le plus âgé des membres. Au détour de différentes rencontres avec des directeurs artistiques, son patron de l'époque m'avait présenté son futur poulain et voulait déjà que j'en parle un peu autour de moi, histoire qu'on s'intéresse rapidement au nouveau groupe qui était en train d'émerger. Bang Chan était quelqu'un de doué, passionné dans son domaine et il inspirait immédiatement la sympathie et la confiance. Quelque part, j'étais impressionné et en même surpris de ne pas avoir entendu parler de lui avant. Parfois la chance n'est pas au rendez-vous et peut-être que notre rencontre était justement le coup de pouce dont il avait besoin. Je n'ai eu qu'à parler un peu, le directeur a fait le reste et le talent du groupe les a propulsés là où ils en sont aujourd'hui.
C'était il y a trois ans de ça maintenant. Han Jisung était encore plus introvertie qu'il ne l'est aujourd'hui mais lorsqu'il avait un micro, qu'il chantait, c'était un autre homme. Son assurance avait de quoi subjugué mais rien que je ne connaissais déjà. C'était l'ensemble de sa personnalité qui m'avait définitivement intrigué.
Les mois passant, il devenait le chanteur célèbre qu'il était aujourd'hui. Il habitait totalement son personnage public, son métier lui plaisait et c'était logique puisqu'il aimait la musique plus que tout. La notoriété allait de pair et ne le dérangeait pas. Parfois même il en jouait. Il savait jouer les clowns pour amuser la galerie, difficile de croire qu'il était si calme quand il se retrouvait loin des projecteurs. Ou bien c'était avec moi, qu'il jouait un rôle ? Pour me plaire ?
Quoi qu'il en soit, je l'avais revu de temps en temps, à l'occasion de quelques évènements professionnels, des cérémonies de récompenses, au détour du couloir d'une radio ou d'une émission télé. Deux fois nous avions consacré des articles au groupe, des interviews et deux shootings. Une fois sur deux, je mangeais avec eux et je sentais toujours ses yeux braqués sur moi. Je ne m'en formalisais pas, j'étais habitué. Et puis je peux bien le reconnaître, c'était flatteur.
Je n'imaginais pas forcément qu'il serait aussi direct par la suite.
Il avait débarqué à mon bureau un beau jour et n'ayant pas compris une seconde qu'il s'agissait d'un plan drague, j'ai cru tomber de ma chaise quand il m'a juste avoué que je lui plaisais et qu'il voulait m'inviter à boire un verre. C'était déconcertant. De toutes les tactiques qu'on avait essayées sur moi, c'était de loin la plus troublante. Pas dérangeante cela dit mais étonnante.
Jusque-là, il n'avait fait que m'observer, c'était à peine s'il m'adressait la parole et tout à coup, il s'était lancé.
Vraiment intriguant.
« C'est gentil Jisung, je suis vraiment flatté mais ce n'est pas une bonne idée. J'ai trop de boulot pour penser à avoir un copain en ce moment. Et je n'ai pas envie de te donner de faux espoir, alors restons amis, ok ?
- Je comprends.
Il n'était pas spécialement déçu, en tout cas il ne l'avait pas montré mais il n'en était pas pour autant heureux. Il semblait chercher un moyen de tirer avantage de mon refus. Sous ses airs parfois candide, Jisung sait se montrer plutôt malin.
- Si on est ami, il commença avec un petit sourire fier. Alors je peux avoir ton numéro ?
Bien joué. Je ne pouvais que répondre avec le même sourire. Je secouais la tête en levant les mains en signe de reddition.
- Bien sûr ! Je pensais que tu l'avais déjà. »
Il était parti du bureau avec un petit sourire satisfait et j'étais quelque part content. Je n'aimais pas l'idée qu'il puisse être triste, je ne voulais pas lui faire du mal mais il était encore au début de son petit béguin. Lui faire du mal était peut-être un peu exagéré.
Et pas plus tard que le lendemain il m'envoya un message et une nouvelle invitation. Déclinée à nouveau. Je lui rappelais gentiment ce que j'avais déjà dit et il s'excusa d'insister, expliquant que ça ne coutait rien d'essayer. Je devais bien avouer, il était persévérant et plutôt que me sentir agacé, je trouvais ça amusant.
Une semaine après et quelques messages banals auxquels je répondais sans m'épancher, il m'invita à nouveau. A son appartement cette fois, pour manger une pizza et je déclinais toujours.
Mais les messages se multipliaient et nos discussions se faisaient plus longues. Parfois il m'appelait et lorsque cela arrivait je me sentais un peu plus euphorique. Sans m'en rendre compte, je commençais à apprécier son intérêt, notre amitié naissante et puis sans que je ne sache à partir de quand, je me disais que s'il osait encore, alors j'accepterai son invitation.
Sauf que ce n'était pas arrivé. Presque un mois après le début de nos échanges, il ne m'avait plus demandé d'aller boire un verre, de manger avec lui. Il ne me disait plus que je lui plaisais et je détestais ça. Et je me détestais encore plus de l'attendre.
Alors il y a six de mois de ça, quand il est revenu au bureau pour faire des photos pour une édition spécial, je pense que j'ai vécu une sorte de dissociation entre mon esprit rationnel et mon égo bafoué de mâle alpha.
Je le savais présent et je n'ai pas pu m'empêcher d'aller jeter un petit coup d'œil. En tant que professionnel. En tout cas c'était l'excuse que j'avais préparé si on me posait la question. Question qui ne sera jamais posée, puisque j'étais le patron et que je faisais encore ce que je voulais.
Il était là avec ses deux amis et co-membres du 3Racha, ils faisaient des photos au milieu d'une salle aménagée pour le shooting, le photographe les dirigeaient, demandait tel ou tel position et je ne pouvais détacher mes yeux de Jisung dans sa tenue en cuir noir, qui dévoilait son ventre et le haut des clavicules, penchant sa tête en arrière sur un grand canapé rouge et se mordant la lèvre. C'était provocant, hypnotique, et allez savoir, la frustration, l'envie refoulée et sans doute aussi une vie sexuelle un peu ralentie depuis quelques temps, les raisons ne manquaient pas, mais j'ai senti littéralement une vague de chaleur remonter depuis mon bas ventre jusqu'au sommet de mon crâne. Je suffoquais sous mon costume haute-couture alors que je ne pouvais plus cligner des yeux, que ma gorge s'asséchait et que je l'observais sur ce canapé, m'imaginant une fraction de seconde lui arracher ses vêtements. Son regard dévia finalement vers moi et m'électrisa de la tête aux pieds.
J'avais eu bien du mal à m'en détourner mais il fallait bien que je m'esquive, sinon tout le monde allait se rendre que j'étais rouge pivoine par le manque d'oxygène et passablement excité comme un lycéen devant son premier porno. C'était humiliant, jamais encore je ne m'étais senti aussi peu maître de mes émotions. Et m'enfermant dans mon bureau, je me sentais d'autant plus gêné que je sentais une pulsation douloureuse dans mon entrejambe.
Han Jisung m'avait donné une gaule d'enfer, juste avec un regard.
J'avais décidé de rester cacher tout le reste de la journée, me surchargeant de travail pour éviter de trop penser, me refaire la scène inlassablement. Je n'avais répondu à aucun appel ni aucun message de quiconque en espérant oublier la séance photo et ma libido négligée.
« Tu es parti comme un voleur sans même me dire bonjour. »
Sa voix m'avait presque fait faire une crise cardiaque, j'avais la tête plongée dans différents articles, lunettes sur la tête j'avais même failli les faire tomber. Je les retirai alors qu'il entrait dans mon bureau d'un pas lent, hésitant. Il ne portait plus sa tenue du shooting mais ce n'étaient pas non plus ses gros pulls habituels. Il était élégant. Une chemise oversize rentrée dans un pantalon serré autour de cette fichue taille guêpe que je n'arrivais pas à quitter des yeux, comme si c'était la première fois que je le voyais pour la première fois. Un vrai maniaque en manque.
Je me rendais compte qu'il faisait nuit, la pièce était éclairée uniquement par des appliques murales. La plupart des employées devaient être parti, le voir encore dans les locaux était surprenant surtout à...Vingt deux heures ?
« Qu'est-ce que tu fais encore là ? Je demandais en me frottant les yeux après avoir regardé ma montre.
- Je suis revenu chercher un truc que j'avais oublié et j'ai vu la lumière de ton bureau depuis dehors. »
Je clignais plusieurs fois des yeux, puis essayait de remettre un peu d'ordre dans ma tenue. J'étais bien loin de mon impeccable prestance habituelle, j'avais déjà retiré ma cravate et mes cheveux ne devaient plus ressembler à rien puisque je connaissais ma sale habitude de les tirer en arrière jusqu'à les mettre totalement en vrac, dès que je réfléchissais trop.
J'étais vulnérable, c'était la première fois que ça m'arrivait depuis qu'on avait commencé à discuter, la première fois que je sentais que je ne maîtrisais plus rien. Je n'avais pas le dessus. Je ne sais pas si Jisung s'en était rendu à ce moment-là, mais il aurait pu absolument faire ce qu'il voulait de moi. Je me serai jeté à ses pieds sans discuter.
C'était tellement agaçant d'être assez point à sa merci.
« Tu bosses toujours aussi tard, comment tu fais ?
- Comment je fais quoi ?
- Pour supporter cette pression, cette masse de boulot sans péter les plombs ? C'est quoi ton truc ?
- Comment ça ?
- Je sais pas. Tu ne veux jamais boire un verre avec moi quand je te demande, tu dis toujours que tu es débordé ou bien que tu n'as pas le temps de t'amuser. Alors tu fais quoi ? Pour te détendre ? »
A chaque mot, il s'était rapproché, jusqu'à se retrouver juste à côté de moi, appuyé sur le bureau et m'obligeant pratiquement à tourner ma chaise dans sa direction. Il savait exactement ce qu'il faisait. Peut-être avait-il senti le changement dans mon comportement ? Ce n'était pas bien difficile à observer, j'avais une tête affreuse et je ne cessais de ravaler ma salive. J'étais nerveux et j'essayais de tout faire pour ne pas le montrer mais ma poitrine devait se soulever un peu trop rapidement car il observait maintenant le haut de ma chemise légèrement défaite.
« Jisung..., je soufflai en sentant ma résistance partir avec le reste de ma dignité, à savoir au fond de mon futal. Tu ne devrais pas jouer avec moi. Pas aujourd'hui.
- Je n'ai jamais joué.
- D'accord. Tu ne joues pas. Tu devrais rentrer chez toi alors.
Surprise, mon cerveau avait encore un peu d'emprise, pourtant je sentais mes mains s'agripper à mes accoudoirs comme si je craignais de voir mon corps me contredire et lui sauter dessus.
- De quoi t'as peur Minho ? D'apprécier ?
Encore une fois je me contenais, je passais ma langue sur mes lèvres par réflexe.
- Ce n'est pas la question.
- Je crois au contraire que c'est la seule question. Tu me plais. Vraiment. Et je sais que c'est réciproque. Alors pourquoi tu me repousses encore ?
- Je... »
Je n'en savais rien. Je n'avais pas de réponse et j'avais cette tête d'ahuri, bouche ouverte et incapable de le quitter des yeux. Lui et ce visage impassible mais un regard fiévreux, déterminé. Ces foutues lèvres pincées, légèrement rosée. Il était beau, magnifique. A cet instant, je ne voyais aucune raison à lui donner pour ne pas succomber.
« Minho, je sais que je te laisse pas indifférent. J'en suis même sûr. Tu me crois assez stupide pour ne pas voir tes regards sur moi ? Je sais pas ce que tu imagines, si tu penses que je suis un petit chanteur de Kpop qui n'a rien connu, qui n'a aucune expérience. Si tu crois que je suis peut-être juste curieux...
- J'ai jamais dit ça, je l'interrompis me sentant toujours plus en danger. Je suis pas disponible sentimentalement et même pour ce qui est d'un plan cul, je me suis toujours refusé à coucher avec mes amis, alors je ne peux simplement pas te donner ce que tu cherches.
- Tu sais que tu es la personne la plus bornée que je connaisse.
- Venant de toi, je prends ça pour un compliment. »
Jisung souriait devant ma réplique mais je voyais bien son irritation. Il secoua la tête avant de se redresser. A l'intérieur de ma tête, c'était le combat éternel entre ma raison qui avait jusque là très bien tenue les rênes et ma libido en pleine explosion, me revoyant toutes les options que j'avais manqué dans mes réponses, toutes celles qui auraient pu conduire à la meilleure baise de ma vie sur ce bureau. Ces images étaient littéralement entrain de me rendre fou et l'objet de ces fantasmes qui s'éloignait de moi était entrain de me tordre le ventre. Jisung me tournait le dos, se dirigeant vers la sortie et au moment où il arriva à la porte, je sentais déjà ma tête retombée en avant pour me frapper le front contre le bois de ce bureau qui aurait pu sentir une tout autre caresse, si je n'étais pas aussi fièrement stupide.
Sauf que je n'entendis pas la porte s'ouvrir, au lieu de ça, c'était le verrou qu'on avait tourné qui me fit ouvrir les yeux. Jisung était toujours là et restant toujours dos à moi, je cru l'entendre prendre une inspiration avant de tirer sur sa chemise et la passer au-dessus de sa tête.
Crac. Le bruit de mes mains sur les accoudoirs ou bien celui de mon érection qui pétait mes coutures ou encore les dernières chaînes de contrôle de moi-même.
Son dos était fin et bien sculpté. Une magnifique ligne creusait le long de sa colonne jusqu'à sa taille serrée par une ceinture en cuir. Le haut de ses épaules délicatement arrondi par une belle musculature. Sa peau était laiteuse. Je ne sais pas pourquoi cela m'avait surpris sur le coup, alors que ce n'était pas la première fois que je la voyais. Avec les shootings et les photos sur internet que j'étais allé mater honteusement, bien caché dans l'historique de mon téléphone, j'avais déjà vu sa peau mais cette fois c'était différent. Il la dévoilait dans un cadre privé et uniquement pour moi. Il n'avait pas d'artifice, pas de maquillage pour éviter de la faire briller, c'était sa peau à nue. Celle qu'il voyait tous les matins, qu'il douchait dans son intimité, qu'il caressait dans un moment solitaire.
Et soudain, je prenais conscience de son inspiration précédente, d'une possible marque de timidité mais aussi de courage dont il avait eu besoin pour tenter le tout pour le tout. Je pouvais presque entendre sa respiration saccadée, il n'osait pas encore se retourner mais alors que j'étais moi-même en apnée, il appuya sur l'interrupteur.
Brusquement plongé dans le noir, il n'y avait que les lumières de la ville qui filtraient par la grande fenêtre derrière moi et qui éclairait maintenant la pièce. Je mis quelques secondes à distinguer clairement ce qui m'entourait mais étant en plein centre de Séoul, je pouvais quand même facilement voir les meubles, j'en devinais les ombres et rapidement ce fut l'ombre de Jisung qui attira définitivement mes pupilles dilatées. Plus il s'approchait et plus il devenait visible. Son torse strié d'ombres, de cercles lumineux, parfois clignotant, de la Capitale et des buildings qui nous entouraient.
« Ne fais pas ça », je soufflai mais ce n'était qu'un murmure.
Je n'étais même pas sûr qu'il l'ait entendu. Je déglutissais avec difficultés, j'étais cloué à mon fauteuil et je suivais chacun de ses pas alors qu'il continuait de s'approcher inexorablement de mes défenses en carton.
Un coup de vent, un regard, n'importe quoi et tout allait s'effondrer. Il contourna à nouveau mon bureau, se mit au même endroit que plus tôt sauf que cette fois il avait réduit la distance d'un pas supplémentaire, puis un autre, jusqu'à se retrouver quasiment debout entre mes jambes.
J'avais la meilleure vue de Séoul et elle n'était pas de l'autre côté de la vitre.
Son torse fin, viril, parfait, délicatement bombé par un souffle qu'il tentait de contenir mais ses lèvres étaient ouvertes, trahissaient sa nervosité ou bien son excitation. Peut-être bien les deux. Et plus mon regard remontait sur les parties de son corps à nu, jusqu'à sa gorge, sa mâchoire et enfin son visage. Plus je le détaillai et plus j'acceptais ma défaite.
Ses joues, ses lèvres et son regard dans l'ombre de ses mèches sombres tombant sur son front. Il se voilait d'une étincelle et elle avait suffit à m'embraser. D'un mouvement rapide, le faisant presque sursauter, je m'étais levé du fauteuil pour lui attraper le visage et l'embrasser fougueusement. Mon cœur frappait dans ma cage thoracique comme un tambour fou, mes mains tremblaient et plongeant à cœur perdu dans ce baiser fiévreux, j'arrivais à peine à saisir la chaleur de ses lippes, de sa langue curieuse qui se retrouvait rapidement entrainer par la mienne, plus avide.
Je doutais que Jisung soit aussi expérimenté qu'il l'avait laissé supposer, ou bien avait il trop attendu ce moment, trop idéalisé qu'il s'en retrouvait quelque peu paralysé par les émotions qui l'envahissaient. Il ne savait pas où mettre ses mains, il arrivait à peine à respirer alors que je lui dévorais la bouche, que je la mordais, que je lui aspirais littéralement le souffle au point qu'il me supplia d'attendre.
« Attendre quoi ? Tu m'as provoqué Han Jisung, tu dois assumer tes actes.
- Mais si ça va trop vite...Je vais...Je vais pas tenir... »
Son regard s'était levé vers le mien et même dans la nuit, je pouvais voir la lueur d'une envie aussi dévorante qu'effrayante. Le pauvre garçon vivait sa première expérience du genre. J'en étais certain. Il n'était peut-être pas puceau mais c'était tout comme. Il était novice en la matière et de toute évidence, son désir l'avait emporté. J'avais envie de rire mais je savais qu'il le prendrait mal. Non pas que je voulais me moquer, loin de là, je le trouvais craquant. En tout point. Son hésitation en contradiction avec son impatience mais aussi sa détermination car il avait beau avoir peur, je sentais ses mains tirer sur la veste de mon costume comme s'il craignait que je recule.
« D'accord. Dis-moi ce que tu veux Sungie.
Le surnom le fit frissonner. J'aurai presque pu sentir son souffle se réchauffer.
- Je...veux te déshabiller. »
Je levai un sourcil mais je me détachai de lui simplement pour lui laisser la place.
Il prit une nouvelle inspiration, discrète mais visible. Impossible que je loupe le moindre mouvement de sa peau diaphane si proche de moi. Il osa ouvrit simplement ma veste, délicatement, comme s'il craignait que je l'arrête. Il la faisait passer sur mes bras avant de la laisser tomber. Puis s'occupa des boutons de mon gilet, les défaisait un à un. Il ne tremblait et prenait tout son temps. L'avait-il imaginé ? J'avais l'impression qu'il avait répété cette scène et qu'il attendait la suite parce qu'il la connaissait. J'arrivais à distinguer des rougeurs sur ses joues, il clignait à peine des yeux et se mordait les lèvres sous la concentration.
Je voulais l'embrasser à nouveau mais ça serait gâché son plaisir.
Une fois le gilet retirer, il posa ses mains à plat sur mon torse, épousant mes pectoraux avant de laisse filer un souffle tremblant. Je devais bien l'avouer, l'observer à l'œuvre dans son propre plaisir me donnait encore plus chaud. Je me retenais vraiment de le reverser sur le bureau, j'avais envie de le voir gémir, crier, je voulais qu'il me supplie.
« Minho...Tu vas pas te défiler, hein ? »
Me défiler ? Il était fou ? Et pourtant c'était bien une inquiétude, il me regardait maintenant, les mains toujours sur ma poitrine.
« Non. Je lui confirmais sans détourner le regard. Et toi ? »
Je me rapprochais et glissant mes mains autour de sa nuque pour l'attirer lentement jusqu'à pouvoir gagner un nouveau baiser, suave, bien plus tendre que le premier. Je voulais le sentir frémir, apprécier chaque caresse, je voulais lui faire du bien, c'était important, plus qu'avec n'importe qui avant lui. Je voulais égaler le fantasme qu'il avait de moi.
Je sentais ses mains bouger et commencer à déboutonner ma chemise, en même temps j'intensifiais le baiser, il demeurait sensuel, passionné. Je voulais attirer sa langue, la faire sortir tout en mêlant mon souffle, ma voix étouffée contre la sienne. Ces petits gémissements grondaient au fond de sa gorge, faisait vibrer ses cordes vocales et je ne sais pas s'il s'entendait, mais ce simple son me chatouillait le ventre en même temps que le passage de ses phalanges alors qu'il écartait les pans du tissu blanc. Me donnant envie de sourire contre ses lèvres.
La chemise glissa de mes épaules, je l'aidais à m'en débarrasser et lentement mais surement l'excitation montait crescendo. Le contact de la peau contre la peau attisait cette flamme timide, de plus en plus importante, de plus en plus incontrôlable. Nos lèvres restaient sceller, ses mains parcouraient mon torse, griffaient doucement mes abdos qui se contractaient sous la sensation.
« Tu es chatouilleux, sourit Jisung.
- Ça t'amuse ? »
Je le soulevai soudainement en l'attrapant sous les cuisses, le posant enfin sur le bureau et me plaçais entre ses jambes. Je dévorais maintenant son cou, lui mordillait la peau pour l'entendre gémir un peu plus fort. Ses cuisses se resserraient instinctivement autour des miennes. Voulu ou non, son bassin ondulait contre le mien, réveillant à chaque mouvement mon empressement. Il allait me faire perdre toute notion de mesure et de retenue. Me pressant un peu plus contre lui, il s'allongea définitivement sur le bureau, déplaçant l'ensemble des documents qui se trouvait sous son dos et qui tombaient au sol un par un. Il était essoufflé, bouillant et le regard brillant de lubricité. Ses cheveux dévoilaient son front et son bras remontait au-dessus de sa tête.
« Tu me cherches Jisung ? Je souris en regardant sa pose lascive.
Il souriait à son tour, essoufflé par son excitation.
- C'est toi qui dis ça. Tu imagines un peu ce que je vois moi ? Debout entre mes cuisses, avec la ville derrière, comme si tu sortais d'un fantasme pour exhiber ton corps d'Apollon et me regarder comme si tu allais me dévorer. »
Dit comme ça.
Je me plaçai un peu plus au-dessus de lui, pressant mon érection contre la sienne et me soutenant simplement par mes bras. Chaque mouvement lui arrachait un rictus et déformait son regard devenant plus langoureux mais aussi plus suppliant. Il m'incitait à continuer et je continuais la friction de ma jambe, écartant un peu plus sa cuisse. J'adore sentir sa bosse durcir contre mon quadriceps totalement comprimé dans mon pantalon à pince. Il fallait que je le sente mieux, que je constate de mes yeux son état d'impatience. Je retirai donc sur son pantalon, le faisant glisser sur ses jambes et sa respiration s'accélérait à nouveau. Je tirai sans attendre son boxer trempé, jusqu'au bout de chevilles que j'embrassais délicatement en faisant remonter ses jambes sur mon épaule. Je revenais au-dessus de lui, lui dérobant de léger baiser, pinçant simplement ses lèvres ou passant par moment la pointe de ma langue sur l'interstice entrouverte.
Ce n'est que lorsque mes mains aventureuses avaient atteint sa verge tendue qu'il se cambra soudainement. Je le masturbais doucement, répartissant le liquide pré-séminale sur toute la longueur avant de prendre un peu plus mon temps, de le serrer un peu plus et titiller la fente du bout de pouce.
« Minho ! Argh !»
Il tremblait, totalement secoué de petits spasmes et je sentais son érection devenir encore plus palpitante. Je souriais, le voir se tortiller, maltraiter ses lèvres à chaque fois qu'il retenait un gémissement trop fort, c'était délicieux comme vision et ça ne faisait que m'exciter davantage. Il n'y avait pas meilleur aphrodisiaque.
« Minho ! Att- Ah ! »
J'accélérai mes mouvements de poignée mais comprenant qu'il était à sa limite, je m'arrêtai et m'écartai pour me délecter de cette vue d'ensemble. Jisung couché sur mon bureau, totalement nu, totalement luisant et à deux doigts de jouir. Il n'en fallait pas plus pour que je décide d'ouvrir moi-même ma ceinture, je retirai le reste de mes vêtements et je vis la main du chanteur se lever et me faire signe de revenir.
Quel joueur. Il ne s'en rendait même pas compte. J'étouffais un rire incrédule mais j'obéissais. Je me suis rapproché, calmement, j'ai posé directement mes mains sur ses cuisses et sa main remonta sur mon plexus puis jusqu'à ma gorge avant de venir tracer les contours de ma bouche. Je déposai de léger baiser sur ses phalanges, puis je glissais ma langue entre son index et son majeur. Un nouveau frisson gagna le chanteur, ses cheveux bruns étaient maintenant collés à son front et sa respiration reprenait un rythme normal. Il était totalement subjugué par mes mouvements de langue sur ses doigts, je ne le quittai pas des yeux, je voulais le voir encore une fois céder à ses pulsions, je voulais qu'il me le dise, qu'il me murmure comme un aveu honteux.
« Minho..., il lâcha d'une voix presque inaudible. Prends-moi. »
Bon garçon. Je souriai, je léchai avec plus d'entrain ses doigts, laissant plus de salive et voyant son torse se soulever à nouveau d'excitation, son érection tressautée, je me massais en même temps, fermant les yeux une seconde sous mon propre plaisir qui gonflait ma poitrine.
Je mourrai d'envie de le prendre mais il devait encore faire une petite chose pour moi. Je retirai ses doigts de me bouche et je me reculai.
« Prépare-toi. Je veux te voir faire. »
Jisung déglutit mais il obéissait. Il se redressai et se mit dos à moi, puis il se pencha en avant pour coller son ventre sur le bureau, son intimité offerte ce qui me fit légèrement dérailler. Je me bloquai une seconde et cela dû faire plaisir à Jisung car j'entendis un râle de plaisir sortir de sa bouche et lui donner l'élan d'assurance dont il avait besoin. Il vint aussi tôt glisser les doigts que j'avais humidifié contre la cavité. Avec précaution, il glissa un premier, bloquant sa respiration et relâchant qu'une fois qu'il l'avait entré jusqu'au bout.
Ma masturbation n'avait pas repris tant j'étais subjugué. C'était de la pure obscénité. Je voulais rire, mais encore une fois je savais que ça risquait de le vexer de la même façon, ce n'était absolument pas pour me moquer. J'étais juste heureux. Je prenais mon pied.
Jisung glissa un deuxième doigt, gémissant un peu plus fort et je croyais même entendre mon nom. Je m'avançais donc à nouveau jusqu'à lui, sans pouvoir quitter des yeux les mouvements de plus en plus amples dans son antre, écartant la chair rougie, luisante.
« Minho...
- Je crois que t'es prêt Sungie.
- Mmh... »
Je retirais délicatement sa main et observait avec attention les chairs se rétracter et palpiter, comme un cœur qui se gonflait et se dégonflait. Quel spectacle, un peu plus et c'était moi qui n'allait pas pouvoir me retenir. Je caressais d'une main le haut de son postérieur et de l'autre je me massais à nouveau.
« Sungie, je n'ai pas de préservatif ici, est-ce que tu en as pris avec toi ?
- Non...Mais je suis clean. Je veux te sentir Minho.
- Hum. C'est pas très sérieux.
- Non ! Il s'exclama en se cambrant assez pour se retourner et m'attraper le poignet. Tu as dit que tu ne te défilerais pas.
- Oui mais je dois t'avouer que mes derniers tests ont plusieurs mois maintenant.
- Minho... »
Sa moue m'empêchait de prendre une décision raisonnable. De toute façon, tout ce qui s'était passé n'avait rien de raisonnable. Jisung n'était pas raisonnable, baiser sur mon bureau l'était encore moins et je savais à ce moment-là, j'étais certain de son attachement qui allait me conduire six mois plus tard à me retrouver comme un con à introspecter cette relation que je n'aurai jamais dû commencer.
Mais il fallait le voir. Jisung était la plus belle créature de Séoul cette nuit là, la plus belle à mes yeux et elle avait envie de moi. Qui suis-je pour dire non ?
« D'accord », j'avais capitulé.
Je m'étais penché pour l'embrasser et je remontai lentement l'une de ses jambes sur le bord du bureau, puis écartant en même temps sa fesse, je me glissais contre l'interstice, la parcourait du bout du gland ce qui fait tressauter Jisung qui se pencha à nouveau en avant, se tenant à bout de bras. Puis je m'enfonçai, par étape. Je l'entendais serrer les dents, expirer fortement et son souffle remplissait la pièce, cognait contre mes oreilles alors que moi-même je me retenais, allant petit à petit. C'était si étroit que nos peaux s'échauffaient automatiquement. Je ressortais très légèrement et je revenais.
« Aah ! Minho !
- Sung-ah ! T'es si...serré ! »
Je sentais déjà mon ventre se contracter, c'était un pur supplice mais c'était enivrant de plaisir. Ça explosait mes sens, ma peau semblait sensible et sa voix était tout ce que j'arrivais à entendre.
« Minho ! Pl..Plus ! »
Plus ? Moi qui pensais qu'il souffrait peut-être un peu. Je le voyais presque s'enfoncer lui-même. J'étais trop doux ? Ou était-il trop pressé ? Putain Jisung voulait ma peau. Il aura ma peau. D'un coup sec j'allais donc jusqu'au bout.
« AH ! »
Et d'un autre à-coup, j'extirpai de sa divine bouche un nouveau cri qu'il n'arrivait pas à retenir. Mes propres râles grondaient dans ma poitrine. Puis un autre, rapide mais unique. Je laissais du temps et sentant que je glissais mieux à chaque fois, je commençais à buter en augmentant la cadence. Ses gémissements se faisaient plus langoureux, plus profond et comme s'il atteignait enfin le plaisir escompté. Un plaisir qui l'enveloppait totalement, lui faisait perdre la tête. Je voyais en coin un petit sourire de bien être à chaque pénétration qui me donnait à mon tour envie de sourire.
« C'est trop bon..., il laissa filer entre deux souffles. C'est tellement bon... »
Je m'allongeai un peu plus contre son dos, sans cesser mes vas et viens, sentant ses chairs pratiquement m'aspirer à chaque fois que je tentais de ressortir. Un mouvement de succions purement extatique.
J'embrassai son omoplate, me tenant avec mes bras et regardant son postérieur se plier son mon poids, remonter en rythme.
« Je veux te voir jouir Sungie. » Je murmurai.
A peine prononcé, je passai déjà ses jambes et je le retournai sur le dos. Toujours allongé sur le bureau et toujours à l'intérieur de lui, j'avais tout le loisir de contempler maintenant son visage ravagé par l'extase. Rouge, transpirant, larmoyant. Je pressai mon pouce sur ses lèvres humide et regardait son érection collante sur son ventre. Aussi tôt, j'allais me saisir de son sexe pour le masturber tout en m'enfonçant avec plus de force. A nouveau il criait, s'agrippant à mon bras. Ses ongles se plantant dans ma peau mais je n'en ressentais rien, j'étais trop obnubilé par ses chairs qui se contractaient et me faisant grincer des dents.
J'entamai des buter plus puissantes, plus rapides et j'accompagnai mes coups de reins avec une masturbation tout aussi énergique. Jisung allait craquer. Son dos s'arquait et ses muscles se contractaient, je le sentais au plus profond de lui presque me retenir à l'intérieur et me serrer si divinement que je n'arrivais plus à retenir mes propres râles rauques.
« Sungie...Aah... »
Le surnom était surement un déclencheur, à chaque fois il tremblait et cette fois là, il le fit craquer. Des jets de liquide chaud jaillissait de son membre tendu, recouvrant ma main et tandis que l'orgasme se répercutait dans ton son corps, les spasmes autour de mon sexe eurent raison de ma propre jouissance. J'eus juste le temps de me retirer pour m'empêcher d'éjaculer à l'intérieur de lui.
Je subissais des vagues de plus en plus tenues qui m'obligeait à me laisser tomber sur mon fauteuil à quelques pas derrière moi. J'avais du mal à voir clair, à prendre même conscience de ce qu'il venait de se passer. C'était comme sortir d'un rêve brutal, qui faisait trembler mon corps mais je me sentais bien.
Je me sentais foutrement bien.
La meilleure partie de jambe en l'air de ma vie. Sans commune mesure. Et même après six mois, même après de nombreuses autres séances, toutes plus intenses les unes que les autres, cette-fois-là restait dans un coin de ma tête comme une sorte de fantasme que je pouvais me repasser en continue et qui à lui seul me donnait envie de le voir. Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, j'adore toujours autant coucher avec Jisung mais la première, cette fois dans le bureau, c'était une sorte de révélation.
C'est ce qui rend toute cette histoire si difficile. Je n'ai pas envie que ça s'arrête.
Je ne peux plus me morfondre, je dois faire quelque chose. Je quitte donc mon bureau pour rentrer chez moi. Je sais que Jisung sera là-bas, il avait normalement un tournage en ville et je sais déjà qu'il viendra à la maison ce soir.
Je regarde ma montre en entrant dans l'ascenseur et je penche la tête en arrière. La journée a été fatigante et cette soirée promet d'être tout aussi éreintante. Je n'ai pas envie de me battre et je n'ai pas envie de le blesser. Je ne sais pas quoi faire.
Et si...Si je disais oui ?
Non mais ça va pas ! Réveille-toi Minho ! Tu vas pas conforter Jisung dans ses délires qui n'ont aucun sens ! Le mariage ? Pff ! Le mariage ! Cette blague. Tu es un homme. Vous êtes deux hommes. Et quand bien même on supposerait que vous êtes en couple, ça ne fait que six mois. On ne se case pas pour toujours au bout de six mois.
Non. Il faut juste lui faire comprendre que c'était idiot. Il faut oublier cette histoire de mariage, de couple et toutes ces conneries qui vont juste empoisonner notre quotidien. On est bien tous les deux ? Non ?
Non ?
Est-ce que Jisung le vivait mal ? Est-ce que je me suis déjà posé la question ?
La porte de l'ascenseur s'ouvre sur mon air perplexe. Je bas des paupières puis me dirige automatiquement vers la sortie, quelques employés me saluent au passage et j'aperçois mon chauffeur qui m'attend. Je monte dans la voiture et une fois dans le silence de l'habitacle je continue de me demander si jusque-là, je n'avais juste pas occulté une situation que j'aurai dû voir venir.
Est-ce que Jisung était malheureux avec moi ?
En arrivant chez moi, toujours pris dans mes tourments, je retire ma veste et je déchausse sans même faire attention à ce qui m'entoure. L'endroit est encore silencieux de toute façon, je suppose que Jisung n'est toujours pas arrivé et comme j'ai l'habitude de faire lorsque je passe une journée éprouvante, je vais me servir un verre de vin avant de me faire couler un bain. Je remonte les manches de ma chemise et je déambule dans mon grand salon, j'ouvre les robinets puis déposant au passage le verre sur le bord de la table, j'ouvre la porte de la chambre.
La main sur la poignée, je reste stupéfait parce que je vois. Il y a un parfum assez prononcé de fleurs qui embaume la pièce et pour cause, la pièce est rempli de pétales. Mais littéralement partout, sur le lit, le sol, les tables de chevets et même la commode derrière moi. Je déglutis, sans savoir si je suis juste énervé ou trop surpris pour réussir à ouvrir la bouche. Au milieu des draps blanc (et maintenant rouge et rose à cause des pétales) une petite boîte. Et pas besoin d'être un génie pour comprendre de quoi il s'agit. Sa simple vision me donne un frisson d'horreur. Je claque la porte et ressort de la pièce, furieux.
Au même moment j'entends le bruit de la porte d'entrée.
« Bon...soir », sa voix se meurt en voyant mon visage courroucé.
Jisung enlève son bonnet et jette un coup d'œil à la porte d'où je viens de sortir. Il comprend et ferme les yeux, visiblement attendu à ma réaction mais très rapidement, il retrouve son indifférence habituelle. Cette expression sur son visage termine de me faire éclater.
« Bordel Jisung ! Qu'est-ce que c'est que ça ?! Que...Tu- Putain j'arrive même plus à parler ! Est-ce que c'est une plaisanterie douteuse que je ne saisis pas ? Une façon de me faire une blague ?
- Tu trouves que j'ai l'air de rire ? »
Sa voix est presque froide. Suffisamment pour me couper le souffle. C'est la première fois qu'il me semble lui-même en colère mais ça ne me refroidit pas. Au contraire, je me sens encore plus en colère.
« Je dois comprendre que t'es sérieux ?
- Comme une crise cardiaque. Pourquoi je me moquerai de toi Minho ? Ça serait quoi mon intérêt ?
- Je t'avoue que j'en sais rien. Tu te rends bien compte qu'on ne peut pas se marier en Corée ?
- C'est ton seul problème ?
Il se fiche de moi ce n'est pas possible ! Je dois avoir l'air atterré par sa réplique. Il retire son manteau et ses chaussures l'air de rien et moi je fulmine.
- Ça me semble assez gros comme obstacle oui !
- Alors si on pouvait se marier, tu accepterais ?
J'aurai dû la voir venir, je me trouve assez idiot à mon tour. Je baragouine des mots incompréhensibles et un rictus moqueur s'étire sur ses lèvres.
- Ne me provoque pas Jisung !
- Sinon quoi ? Tu vas faire quoi Minho ? Tu vas me dire de rentrer chez moi ? Tu vas me dire que tu ne veux plus me voir ?
Non. Je n'en suis pas capable et cette constatation me pétrifie. Et encore pire, savoir qu'il en a parfaitement conscience me fait mourir littéralement.
- Je sais qu'on ne peut pas se marier et je dois bien avouer que c'était assez drôle de voir ta tête quand j'ai demandé la première fois. » Il s'avance nonchalamment. « C'était une manière détourner de voir enfin, ça. » Dit il en pointant mon visage. « La vérité te péter la gueule. »
- T'as perdu la tête...
- Oui. Il y a six mois. J'ai perdu la tête pour toi. »
Son regard devient soudainement plus doux et il semble presque triste malgré son petit sourire. Lentement il baisse la tête et vient me saisir délicatement les mains, comme s'il avait peur que je les retire violemment mais il n'en ait rien. Je suis toujours choqué, partagé entre la peur et l'incompréhension irritante.
« Je veux que tu avoues enfin que tu m'aimes Minho, il lâche finalement la voix plus baisse, trahissant une vulnérabilité qu'il essaie de cacher. Je veux que tu avoues que tu ne pourras pas me quitter sur un coup de tête, contrairement à ce que tu as l'air de croire être capable. Je veux que tu assumes ! Tu assumes enfin nous deux. Je ne te demande pas de le révéler au monde entier, tu sais bien que je ne pourrai pas non plus, c'est pas la question mais entre nous, c'est différent. »
Il relève enfin les yeux sur moi et m'électrise, son regard déterminé me réduit au silence bien mieux que n'importe quelle belle répartie.
« A chaque fois que je viens, tu fais comme si t'en fichais, à chaque fois que je pars pourtant je sens bien que tu es plus irritable, que tu n'apprécies pas quand j'oublie de te prévenir que je suis bien arrivé à destination, après avoir pris l'avion. Tu te comportes comme mon petit-ami mais tu continues de dire que nous deux, c'est seulement une entente agréable. C'est blessant. C'est blessant parce que je sais parfaitement que c'est faux et je crois que je mérite que tu sois honnête. Avec toi-même et avec moi.
- Qu'est-ce que tu veux que je dise ? Que je suis amoureux de toi ?
- Oui. Je veux que tu l'avoues.
- Tu me forces la main, là, Jisung. Je déteste ça.
- Et moi je déteste ton sale caractère mais je fais avec. C'est ta dernière chance.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Je fronce les sourcils. C'est du chantage ?
- Parfaitement. »
Aucun scrupule, aucune chance de le voir changer d'avis. Han Jisung est un garçon borné, il est calme mais il cache en réalité une fierté parfois mal placée. Sur ce point nous nous ressemblons, ce qui rend nos disputes si difficiles à régler.
Han Jisung a le don de m'emmerder, au point de pourrir mes journées de travail, que ça soit parce qu'il joue avec mes nerfs quand il fait sa tête de nœuds ou tout simplement parce qu'il me manque et que je me retiens de lui envoyer un message. Parce que ça n'aurait qu'une seule signification. Qu'il a bien plus d'importance à mes yeux que je ne veux bien l'avouer.
Le silence pesant me fait courber l'échine. Je n'arrive pas à lui répondre, même pour le rejeter parce que j'ai l'impression que ça sera sans retour en arrière possible. Et comme pour me donner raison, Jisung détourne le regard et lâche doucement mes mains. Alors c'est ça ? Il m'abandonne parce qu'il n'a pas ce qu'il veut. Quel sale petit écureuil immature et manipulateur.
Mais je ne peux pas m'y résoudre, je le retiens aussi tôt. L'oblige à me regarder.
« D'accord.
- D'accord quoi ?
- Marions-nous, Sungie. »
Ses yeux s'écarquillent et pétillent d'une émotion vive qui me fait fondre. J'esquisse un sourire en coin et dépose un baiser sur le coin de ses lèvres.
« Tu vas le regretter tu sais. Je suis un petit-ami jaloux, exigeant et qui n'en fait qu'à sa tête.
- C'est vrai que jusque là, tu as été un ange, souris Jisung sarcastique.
- Tu vas me le payer. »
Je le tire soudainement par le pull et je le jette dans la chambre toujours pleine de pétales.
~~~
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro