OS - Binchan [Partie 4 - fin] IDOL 🍋
« Mais je te dis que je peux marcher toute seule ! »
Je portais Sujin sur mon dos, elle marmonnait, riant des ces inepties, tout en continuant de chanter je ne savais quelle chanson.
« T'es sûr que t'es garé par là San ? J'ai l'impression qu'on est perdu, dit Wooyoung sur le dos de son petit ami.
Tout aussi ivre que ma sœur.
- On est pas perdu, on est à Séoul.
- Ah c'est vrai ce que tu dis, dit il d'un air tout à fait sérieux.
- Mais t'es toujours pas redescendu ma parole, je lui dis alors et Wooyoung minaudait, frottant son nez dans le cou de San.
- D'ailleurs t'avais bien chargé toi aussi, t'as décuvé super vite.
- J'ai trouvé une technique imparable. »
Consistant en regardant de loin l'homme dont je suis tombé amoureux et me sentir aussi insignifiant qu'un insecte.
« Hum...Binnie Oppa..., marmonnait Sujin. Je sais que tu veux pas m'le dire mais je te jugerai pas...Si tu l'aimes, tu dois lui dire. Je veux pas que tu sois malheureux et faut pas que t'aies de regret...Binnie Oppa. »
Elle se rendormait contre mon épaule et je regardais San du coin de l'œil qui avait le même genre de boulet sur le dos, totalement assommé. Je me pinçais les lèvres, regardant mes pieds.
« On est arrivé, il me dit alors en voyant la voiture garée. Je commençais à avoir le dos en vrac.
- Oui, moi aussi », je répondis alors d'une petite voix.
Je ne savais pas s'il avait entendu les marmonnements Sujin mais il était assez délicat pour éviter d'en parler. J'avais confiance en lui et je savais qu'il n'allait pas en toucher mot à Wooyoung. Si je ne voulais pas en parler, c'était mon choix et il le respectait. Ca ne serait pas forcément le cas de Wooyoung qui essayerait à tout prix de mettre son grain de sel et de m'aider.
Installé à l'arrière, Sujin endormie sur l'épaule, j'essayais de faire le vide. A vrai dire, je ne ressentais plus grand-chose. Je me sentais las. Epuisé surement mais pas seulement par l'alcool et la soirée, je l'étais de manière générale. Je ne savais si je suivais le bon chemin, celui qui me rendrait heureux. Je savais que l'autre était bien compliqué, impossible même et il l'avait dit lui-même.
Il ne pouvait pas me donner ce que je voulais, il ne pouvait pas me rendre heureux.
Alors pourquoi j'avais toujours envie de le retrouver ? Pourquoi je voulais à ce point tout balancer ? Faire confiance à rien du tout, me prendre le mur et les déceptions qui vont avec, puis continuer de cravacher, de pleurer, de l'attendre jusqu'à finir par le détester.
Ce n'était pas une vie. Ce n'était pas enviable. Comment toutes ces gamines qui rêvaient de l'impossible pouvait s'imaginer une seconde que ça pouvait être faisable ? Comment elles pouvaient se leurrer au point de croire qu'ils se transformeraient en princes charmants ? Qu'elles vivraient une vie magique ?
Moi j'avais vu son vrai visage et je l'aimais quand même. Je pouvais essayer de faire semblant mais je l'aimais vraiment. Et je savais que ce n'était pas qu'un coup de cœur, qu'un petit crush sur une célébrité que j'avais eu la chance d'approcher.
Pire que tout, je ne lui avais pas dit. Ça n'aurait surement rien changer, il ne se serait pas jeté à mes pieds pour me supplier de lui donner une chance, qu'il se battrait pour nous et qu'il ferait tout son possible pour nous préserver, sans abandonner avant même d'avoir commencé. Mais je me serai au moins sentit plus honnête, avec moi-même. Je me serai livré sans regret.
Bientôt, je partirai pour Busan, et j'avais le sentiment que c'était le pas de trop, qui m'éloignait définitivement de lui.
« Merci de nous avoir ramené San, je lui dis alors qu'il s'arrêtait devant l'immeuble.
- De rien. N'oublie pas de t'hydrater », il me fit un clin d'œil et je repartais avec mon boulet sur le dos.
Je déposai Sujin dans son lit, tout habillée et je la recouvrai seulement de sa couette. En revenant vers ma chambre, je m'arrêtai sur le pas de ma porte, puis finalement, je décidai de sortir à nouveau, récupérant juste mon casque. Mes pas me dirigeaient automatiquement vers le parc. Je mis une de mes propres compositions, une instrumental sans parole qui se mariait bien avec cette nuit sans Lune.
Comme toujours, je m'assieds sur la balançoire. Lentement, d'avant en arrière, je me laissais porter par le piano et alors que je sortais mon portable, j'hésitai à appuyer sur les touches. Même juste à ouvrir la conversation que je n'avais pas regarder depuis des semaines.
Puis, comme si l'appel du destin avait été plus fort, je sentis mon portable vibrer. C'était un appel. Son appel. Et le simple nom écrit sur le centre de l'écran me faisait déjà perdre mes moyens. Mes mains tremblaient et je sentais une vive émotion remonter dans ma gorge.
« Pourquoi tu décroches pas ? »
Je fis littéralement un bon, entendant sa voix non pas au travers du combiné mais juste devant moi. Il remettait son téléphone dans sa poche et franchissait les derniers pas pour se retrouver sous le lampadaire, retirant son masque mais gardant sa casquette.
« Pourquoi tu m'appelles ? Je demandais alors.
- Parce que je voulais entendre ta voix.
Je hochais doucement la tête et commençais à reculer mais il s'approchait à nouveau.
- T'as vraiment aucun cœur, je lui reprochais alors, désabusé. Ou alors t'aime me torturer. Ca doit être un complexe de supériorité de starlette gavée à la notoriété. Tu dois croire que ça m'amuse et franchement, j'avoue que le pantalon en similicuir prête à confusion mais... »
Heureusement il me fit taire, franchissant définitivement l'espace entre nous pour m'embrasser. Un baiser désespéré, passionné et en public. Mais j'oubliais tout parce que je sentais à nouveau sa chaleur contre moi, ses pouces à nouveau caresser mes joues. Encore une manie que j'adorais et qui m'avait manqué. Encore une manie dont je ne pourrai jamais me passer. Jamais. Alors oui, j'allais prendre le peu, le reste. J'allais me battre, tout seul s'il le fallait, parce que j'étais malheureux comme les pierres sans lui. J'allais l'aimer, et l'attendre.
Jusqu'à le détester.
***
En ouvrant la porte de mon nouvel appartement, les bras chargés de cartons de documentation pour ma prochaine présentation en cours, j'entendais de l'autre côté de la pièce, mon téléphone sonné sans relâche. Je jetai pratiquement le carton sur la table de la petite cuisine avant de décrocher par automatisme, sans même regarder l'interlocuteur.
« T'en as mis du temps, je commençais à croire que t'allais m'éviter... »
Il avait la voix plus rauque que d'habitude, les restes d'un coup de froid qu'il avait attrapé il y a un peu plus d'une semaine. Le seul être humain que je connaissais qui tombait malade alors que la chaleur commençait à revenir.
« Je suis sensible à la clim des avions, on se moque pas. »
Je disposais les documents de mon carton sur la table, un petit sourire sur les lèvres alors j'étais heureux de l'entendre enfin.
Depuis qu'on s'était embrassé dans le parc, on avait décidé de tenter le coup. Le vrai.
On était donc en couple. En secret bien sûr, je ne voulais pas mettre à mal sa carrière, d'aucune façon et ça n'avait jamais été mon attention. Je lui avais simplement fait promettre d'essayer et que dès que ça relevait de sa volonté, il ferait tout pour me revenir.
Et même si ça avait été difficile, car il était toujours plus dur de réparer les dégâts d'une promesse trahie, il avait accepté. Il m'avait embrassé les mains et m'avait promis de tout faire, dès que le choix lui appartenait, de me revenir.
Un mois s'était écoulé depuis, le printemps était bien entamé et j'avais emménagé dans mon nouvel appartement à Busan.
« Tu savais que Jeongin venait de Busan ? Il a un oncle qui a un restaurant, ça serait sympa qu'on y aille ensemble. Il nous réserverait la salle et on pourrait être tranquille. T'en dis quoi ?
- Ca serait bien », je répondais alors heureux.
Je sentais qu'il faisait des efforts et qu'il le voulait réellement. Je savais aussi que je n'étais pas le seul à être frustré de la distance, de son agenda compliqué. Et puis, on était toujours au stade bisou et s'il embrassait divinement bien, je sentais bien que nos discussions par message avaient tendance à vite déraper, parfois un simple mot, sans qu'il ne résulte d'aucun sous-entendu, pouvait avoir une réelle connotation sexuelle dans ma tête.
« Ça s'est juste le manque. Où est ce que t'as vu que ananas avait une connotation sexuelle ? M'avait alors lancé Jiuk, un futur collègue à la faculté et qui habitait le même immeuble.
- Mec, tu fais exprès ?
- C'est toi qui est pas net, la forme, l'aspect, il grimaçait. Il y a rien de sexuel sur un ananas !
- C'est le goût qui compte. Pas la gueule.
- Le goût ? Je comprends rien.
Je posais mes baguettes, machant ma bouchée en faisant de grands yeux, bien sûr, il ne voyait pas le sous-entendu.
- Parait que ça va jusqu'à donner du goût au reste, si tu vois ce que je veux dire.
- Quel reste ?
- Rah mais t'es un cas ! On t'a jamais dit que ça avait le goût de ce que tu mangeais ?
- Mais arrête de parler comme si tu envoyais un code secret pendant la guerre, accouche !
- Le sperme bougre d'âne ! Le sperme prend le goût de ce que tu manges ! Et si tu manges de l'ananas, parait que ça a le goût d'ananas.
Jiuk restait bouche bée. Faut dire que j'avais parlé assez fort et que les rares client du restaurant s'étaient tous tut pour me regarder comme si j'étais devenu fou.
- Oh.
- Comme tu dis.
- Et t'as déjà essayé ? Il me demandait, intrigué, se moquant parfaitement des regards qu'on nous jetait.
- Non. En fait j'ai jamais...
- Non pitié, pas encore d'énigme.
- J'ai jamais fait de fellation, je terminais en restant discret.
- Ah bon ? Mais t'es pas gay ?
- Je suis bi. J'ai eu quelques mecs mais c'était souvent l'inverse je dois dire.
- Sale égoïste.
- Nan mais c'est pas que ça me rebute ! J'ai juste pas eu l'occasion. Et puis même si j'avais l'occasion, je suis pas sûr que j'aurai envie d'avaler tu vois.
Jiuk suçait une nouille avant d'hocher la tête et je me rendais alors compte que ce n'était peut-être pas la discussion la plus approprié en mangeant.
- Et donc ton keum te parle qu'il adore l'ananas et toi tu t'imagines lui pépon le gland et boire du jus d'ananas ? Mais après, t'as pas envie d'avaler ?
- Tu me répugnes gars, si tu savais.
- Quoi ? C'est toi qui parles d'avaler.
- La ferme, finis ton assiette. »
Après notre repas, je m'étirais dehors et Jiuk sifflait en voyant mon t-shirt remonté et dévoiler mon ventre. J'avais un petit peu freiné la musculation et mon ventre était devenu un peu plus rond, ça me complexait légèrement.
« T'as pas à rougir, je suis sûr qu'il a hâte de venir le tripoter ton bidou.
- J'ai le don pour m'entourer d'imbéciles, je devrais écrire un livre là dessus, je dis alors en songeant à tous mes autres amis avec qui Jiuk s'entendrait à merveille.
- Je m'en fiche de tes potes, présente moi ta sœur.
- Si tu touches à ma sœur, je te coupe les burnes.
- On fera de beaux bébé, je te jure. »
Grâce à Jiuk je me sentais un peu moins seul dans cette nouvelle ville et j'étais un peu impatient que Sujin vienne me rendre visite. Elle avait prévu de passer le week-end, ça m'évitera d'attendre impatiemment l'appel de Chan.
Depuis que je savais qu'il allait revenir au pays la semaine prochaine, j'étais un peu plus exigeant que d'habitude. Il m'avait répété qu'il ferait tout pour venir me voir mais j'avais le pressentiment que ça allait foirer. Un rendez-vous de dernière minute, un retard dans le planning ou un avion qui voulait pas décoller. Je sais pas, je le sentais pas. Alors traîner avec Jiuk m'évitait de trop réfléchir et avec l'arrivé de Sujin, je savais que je pouvais aussi combler les silences de ses blabla incessants.
« Sérieux, elle est mignonne, je la traiterai comme une princesse, pourquoi tu me présentes pas ?
- Parce que t'es une raclure de chiotes, Jiuk.
- Pff ingrat. »
Je regardais l'heure et nous nous quittâmes sur le bord de mer. Chan allait m'appeler dans quelques minutes et je voulais être seul. Il était presque vingt trois heures là où il était, c'était le seul créneau qu'on avait dans la journée pour s'appeler. Je marchai sur le sable, au milieu des familles et je m'asseyais en face de l'eau.
L'air marin me faisait du bien. L'ambiance changeait de la métropole Séoulite et on s'habituait vite au soleil. Cela rendait les choses un peu plus faciles à gérer.
Je savais dans quoi je m'engageais, il l'avait dit. Le voir heureux, alors que j'étais parfois dans le mal, le manque dû à l'absence continuelle, allait finir par me rendre aigri. Ce n'était pas encore le cas, mais je sentais parfois qu'une partie de moi, aimerait le voir perturbé. Troublé autant que je pouvais l'être par la distance. Je m'en voulais aussi tôt de le penser. C'était humain mais je me sentais coupable et quand je l'avais ensuite au téléphone, je n'osais pas lui dire. Je n'avais pas envie de lui faire de la peine et c'était assez paradoxale quand on y pense. J'avais envie qu'il en souffre un peu mais en même temps, je faisais tout pour donner le change et tenir le cap, au moins devant lui.
C'était la contradiction de mon amour tordu pour un type célèbre.
Heureusement, dès que j'entendais sa voix, dès que je voyais son nom apparaître sur l'écran, je me sentais bien et je me perdais dans les premiers mots qui franchissaient ses lèvres.
« Salut toi...
- Salut.
- Tu me manques.
- Toi aussi. Beaucoup.
- Hum...C'est une torture d'attendre encore une semaine ! Il s'exclamait. J'ai l'impression que le temps passe plus lentement ! C'est insupportable.
- Je sais.
Je souris en regardant l'eau salée, le téléphone sur l'oreille.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je suis à la plage. Je regarde la mer et j'imagine que tu es de l'autre côté, tout au bout de l'océan.
Un léger silence s'en suivit. J'entendais sa respiration et ça m'apaisait.
- Je le suis. Il me dit. Et je regarde par ma fenêtre, il fait nuit alors je peux pas voir l'eau mais je sais que tu es là, sur un des points de l'horizon. »
Je fermais les yeux, sentant mes joues rougir. Même d'aussi loin, il arrivait à me déstabiliser. J'en riais et je voyais d'ici son sourire, fier de lui. Je savais ce qu'il pensait : sa victoire c'était d'égayer ma journée, au moins quelques minutes. Et moi, ça me faisait tout oublier.
« Plus qu'une semaine, il soufflait encore une fois.
- Plus qu'une semaine. »
***
« Tu veux toujours pas me dire qui c'est ? »
Je levai les yeux aux ciels, alors que Sujin et moi étions en route pour aller boire un verre, après un repas bien copieux sur le port.
J'avais fini par lui avouer que j'étais effectivement en couple, elle était tellement insistante que je savais que l'erreur serait vite commise, alors comme je faisais toujours, j'avouais des demi-vérité en espérant noyer le poisson.
« Je t'ai déjà dit qui c'était. Il s'appelle Chris. C'est un musicos. Tu veux savoir quoi d'autre ?
- Mais c'est genre quoi ? Un punk à chien qui chante devant une supérette pour s'acheter une bière à 14° qui le mettra sur le toit ?
- T'as de l'imagination.
- J'ai même pas vu une photo ! Il y a juste celle toute pourrie que tu mets en fonds d'écran où je vois que la moitié de son visage. »
Et j'essayais un maximum de ne pas lui montrer trop longtemps parce que j'étais certain qu'elle finirait par savoir. Impossible de ne pas se souvenir du sourire le plus charmant de toute l'industrie de la kpop.
« Il aime pas les photos.
- Ouais, ça aussi tu me l'as déjà dit, mais tu veux savoir mon avis ? C'est louche. Ca se trouve il mène une double vie.
Elle n'était pas si loin de la vérité. Il avait bien une autre facette de lui mais c'était loin d'être ce qu'elle imaginait.
- Oh merde ! Elle s'exclamait alors brusquement. Me dit pas qu'il est marié et que tu es son amant ?
- Faut vraiment que t'arrête tes dramas, ça te bousille le cerveau, c'est affolant.
- C'est toi qui m'affole ! Je veux le rencontrer !
Voilà qu'elle jouait les gamines capricieuses, je soupirai, voyant au loin l'enseigne du bar.
- Il est à l'étranger, ça sera pas possible.
- Toujours une bonne excuse. Je commence à croire qu'il existe pas !
- Je t'assure il existe, même si je dois t'avouer que moi-même je pourrai avoir des doutes.
Vu le peu de fois qu'on s'est réellement vue. Sujin était loin d'être satisfaite et tandis que je lui ouvrais la porte du bar, elle regardait du coin de l'œil dubitative. J'esquivais évidemment toutes ses questions avec beaucoup de souplesse et ça l'énervait. Néanmoins, elle finit par laisser tomber et changea de sujet, pour mon plus grand plaisir.
« Des malades je te dis, il a reçu des menaces de mort ! Les gens sont tarés. »
Enfin, presque changer.
« J'ai peu du mal à comprendre comment on peut à ce point devenir obsessionnel, je dis alors en buvant un peu du cocktail qu'on avait commandé.
- Il y a des malades partout. Et il faut dire que leur système n'aide pas. C'est des produits marketing, ils vendent un idéal mais aussi une proximité parfois dangereuse. Les idols flirtent littéralement avec leurs fans.
- Oui enfin, c'est un peu un argumentaire de violeur. Je veux dire, c'est pas parce que tu te balades en mini-jupe que ça autorise à un mec à te toucher le cul.
Sujin était surprise.
- Attend, tu défends les agences ? Toi qui étais le premier à dire que c'était une machine à faire du pognon et qu'ils se fichaient complètement des groupes, de leurs membres ou de leur santé.
- Je ne les défends pas, je dis juste que c'est pas les armes qui tuent les gens, ce sont les hommes qui les utilisent. Là c'est pareil, elles étaient déjà ravagées avant de jeter leur dévolu sur ce pauvre Felix. »
Sujin buvait son cocktail, m'observait avec une étrange lueur dans le regard.
« Changbin, sois honnête avec moi, ton mec, il travaille dans une agence ? »
Aussi tôt j'avalai de travers le liquide et toussait jusqu'à en devenir rouge. J'essayais de détourner le regard mais elle était parfaitement sérieuse, attendant patiemment que je me calme sans me lâcher des yeux.
« Tu sous-entends quoi ? Qu'il est trainee ?
- Je sous-entends que ton mec est membre d'un groupe célèbre. Et pas n'importe lequel d'ailleurs. »
Encore une fois, elle était parfaitement calme et sérieuse. Je ne savais pas quoi lui répondre, j'étais pantois de voir qu'elle m'avait si vite percé à jour alors que je croyais jusqu'ici qu'elle en avait réellement aucune idée. Au mieux, elle pouvait l'avoir envisagé une fraction de seconde, avant de complètement oublier cette éventualité invraisemblable. Au lieu de ça, elle essayait juste de s'en assurer, et maintenant je comprenais pourquoi elle voulait à ce point savoir. Ce n'était pas juste de la curiosité pour ma vie amoureuse, même si elle s'y intéressait un minimum avant ça, ce n'était pas si insistant. Et au lieu d'en être simplement choquée, outrée, offusquée, elle était inquiète.
Je ne pouvais plus lui mentir.
Je baissais alors la tête et buvant une nouvelle gorgée, j'acquiesçai.
« Je pouvais pas te le dire Sujin. J'en avais pas le droit.
- Ils t'ont fait signer un accord de confidentialité ?
- Non. Je suis pas sûr que l'agence soit au courant d'ailleurs, c'est très récent en fait.
- Tu te fiches de moi ? Elle fronça les sourcils.
Je fermais les yeux, sentant déjà sa colère.
- Ca fait des mois qu'on se connait oui, mais on est ensemble que depuis un mois, je t'ai pas menti là-dessus. Et je pense pas qu'il ait envie d'en parler avec eux. »
Elle accusait le coup. Elle restait fermer et j'avais du mal à savoir ce qu'elle pouvait penser, imaginer. Si elle m'en voulait. Surement un peu, j'étais son frère, elle aurait voulu que je lui fasse un peu plus confiance. Je le sais parce que je me serai dit la même chose, si ça avait été elle.
« Je comprends, elle dit alors. Mais je t'en veux quand même. J'aurai pu t'aider, quand ça allait pas...
- Non Sujin, tu pouvais rien faire.
Elle leva soudainement les yeux, blessée.
« Ecoute, personne pouvait rien faire. C'était mon problème, ma vision du monde, du couple, qui m'empêchait de l'accepter. J'avais pas assez confiance en mes sentiments et surtout aux siens. Aujourd'hui encore, je suis pas certain d'avoir fait le bon choix. Quand il est pas là, je me pose plein de questions, et dès qu'il revient ou que je lui parle, tout s'efface. » Je hausse les épaules, un peu dépité mais pas vraiment triste. « Alors je sais pas, je tente le coup mais je ne sais pas où ça va nous mener. Combien de temps ça va durer. Tout ce que je sais c'est que pour l'instant, il y a qu'avec lui que je suis vraiment heureux. »
Elle ne disait plus rien. Acceptant surement qu'elle était impuissante, même si ce n'était pas facile. Dans une fratrie, c'était compliqué de prendre conscience qu'on ne pouvait pas toujours protéger l'autre de tout, ça l'était davantage chez des jumeaux.
« Sujin, j'ai jamais voulu te mettre à l'écart. J'arrivais déjà pas à croire ce qui m'arrivait alors si je t'en avais parlé.
- Ca va, je te crois. Je sais pas comment j'aurai réagi à ta place mais j'aurai surement paniqué. Au fond, je crois que je suis un peu jalouse. »
Elle souriait. Bien sûr qu'elle m'avait pardonné et maintenant elle voulait du détail, du croustillait, elle se penchait en avant avec ce petit air espiègle familial qui nous caractérisait bien, quand on avait envie d'embêter l'autre.
« T'imagines un peu le nombre de personne qui rêverait d'être à ta place.
- Hum. Ouais je sais.
- Hé fait pas cette tête. On dirait que c'est une mauvaise chose.
- Je sais que j'ai de la chance.
Elle fit une petite moue, voyant que je n'étais pas tout aussi excité comme elle l'espérait.
- Il t'aime Changbin. J'en suis sûr.
- Comment tu pourrais le savoir, tu l'as jamais vu, je ris.
- Parce qu'il sort avec toi. Il prend le risque alors qu'il est au sommet de sa carrière. Ne le prends pas mal, mais déjà que c'est difficile pour eux de sortir avec des filles, alors tu imagines avec des hommes ? J'ai jamais entendu parler d'une star de la kpop de leur niveau de notoriété qui a fait un coming out, tu vois.
- Hum. Je suis super chanceux alors.
- Tu veux pas que je te plaigne non plus ! D'ailleurs, si tu veux que je te pardonne complètement, il va falloir m'acheter.
Je levai les sourcils.
- Laisse moi deviner, tu veux les rencontrer ?
- Oh, je suis pas aussi gourmande. Le numéro de Seungmin me suffira. »
La reste de la soirée reprenait un ton plus léger et cette fois on changeait vraiment de sujet. Ni le groupe ni Chan n'était revenu sur le tapis, de tout le week-end. Je lui avais quand même envoyé quelques messages, à défaut de pouvoir l'avoir au téléphone et une fois Sujin repartit, je me comptais à nouveau les jours.
Le boulot à l'université me prenait au moins assez de temps pour m'occuper l'esprit, en revanche, je n'avais pas eu de nouvelles pendant plusieurs jours, à tel point qu'arrivé au jeudi, la vieille de son arrivée, je me rongeais littéralement les ongles. J'étais persuadé que j'allais recevoir un message à tout moment, m'annonçant qu'il ne pourrait pas être là, qu'il avait un empêchement. J'en avais pas dormi et j'avais été totalement ailleurs tout le reste de la journée.
Je devais néanmoins faire peine à voir parce que Jiuk ne se moqua pas une seule fois. Me regardait presque pitié alors que je me brûlais pour la troisième fois en me servant une tasse de café.
« Tu vas finir par te blesser si tu continues », il me dit alors qu'il venait avec une pommade.
Il me fit m'asseoir sur ma chaise et je soupirai, las d'être aussi bête. Aussi influençable par un simple état d'esprit. Je n'avais aucune raison de stresser et pourtant je ne pouvais pas m'en empêcher.
« Il t'a déjà posé un faux plan ?
- Non.
- Alors pourquoi il le ferait maintenant ?
- Je ne dis pas qu'il le ferait exprès. Au contraire.
- Ok. Va falloir que tu fasses un travail sur toi-même tu sais. Les imprévus ça arrive et ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime pas ou que ça va forcément se reproduire à chaque fois.
- Je sais tout ça. Mais c'est plus fort que moi. »
Il terminait de mettre la pommade, compatissant puis d'un coup, me frappait le haut du crâne.
« Aie !
- Arrête de flipper. C'est du temps de perdu et le temps, il se rattrape pas. Rentre plutôt chez toi et prépare-toi à boire du jus d'ananas.
- Putain Jiuk ! »
Je quittai l'université une heure plus tard, la boule au ventre mais un peu plus détendu à mesure que je voyais le temps filé et que je n'avais aucune mauvaise nouvelle. Il m'avait simplement averti de son décollage, je n'avais rien d'autre. Je savais qu'il allait directement atterrir à Busan, contrairement aux autres. Il connaissait mon adresse. J'aurai aimé pouvoir l'accueillir directement à l'aéroport mais ça serait prendre trop de risque, je devais l'attendre bien sagement.
J'étais donc chez moi, à vérifier que tout était assez bien rangé, sans paraître trop maniaque. Je mettais la musique et je préparais le repas, en espérant que ça suffirait à faire passer le temps, plutôt que de regarder par la fenêtre toutes les deux minutes. J'étais pas le plus à l'aise aux fourneaux alors ça allait me prendre au moins des heures avant d'avoir quelque chose de comestible.
Je jetai néanmoins quelques coups d'œil de l'autre de la pièce, je regardais l'heure affichée sur le décodeur, comme s'il pouvait être différent de celle de mon téléphone. Ce dernier demeurait d'ailleurs silencieux et faisait monter ma nervosité. Lentement mais surement. Sauf qu'au lieu d'avoir peur, j'étais maintenant impatient.
La pièce se remplissait doucement de l'odeur épicé qui se dégageait de mes préparations, je n'avais pas trop pimenté parce que je savais qu'il n'en raffolait pas. Il avait le palais d'un chiot et ça m'allait bien, étant donné mon niveau. Je faisais simple, suivant la recette que ma mère m'avait envoyée. Je devrais d'ailleurs me sentir vexé car elle n'avait pas arrêté de me demander si j'étais sûr de vouloir tenter de cuisiner moi-même, me proposant même de me payer les services d'un traiteur. Ça faisait plaisir d'avoir autant de soutien de sa propre mère. J'étais ravi. Ma sœur m'en avait rajouté une couche en m'envoyant plein de GIF animé de catastrophe incendiaire.
Famille de merde.
Une fois le curry prêt, je gouttai une dernière fois et satisfait, j'éteignais le feu m'essuyant les mains et regardant encore une fois l'heure. Il devait être à l'aéroport, si tout allait bien. Il me fallait prendre rapidement une douche, je retirai mon tablier et je filai dans la salle de bains.
Mon cœur battait à vive allure, mes mains en tremblaient alors que je frottai ma tignasse sous l'eau brûlante.
Puis j'entendis la sonnerie de la porte d'entrée. Je n'étais pas certain que je n'avais pas halluciner alors encore moussant, je fermais le robinet et je prêtai l'oreille.
Des coups donnés me firent sursauter. Il était là. Il était arrivé ! Putain !
Je me rinçais comme je pouvais, sortait de la douche en manquant de glisser sur le carrelage trempé, m'enroulait dans un peignoir et gouttant à travers le salon, j'ouvrai la porte.
J'eux à peine le temps de voir son visage surpris, me regardant alors de la tête aux pieds. Oui, je n'étais pas des plus présentable et j'étais un peu essoufflé. Est-ce qu'il était clairement visible que je venais de sortir en trombe de ma douche ? La mousse sur mon nez en était témoin.
« Sal...»
Et ce fut tout, pas même réussi à sourire pour l'accueillir que sa bouche était déjà plaquée sur la mienne. Son bagage valdinguait dans un coin et ses lèvres emprisonnait tout signe de protestation, son ou quoi que ce soit de cohérent qui voulait en sortir. Sa casquette frottait le haut de mon front, se penchait alors et le gênait clairement dans son entreprise de vouloir me manger. Littéralement. Il s'en débarrassait d'un geste rapide, fermant la porte d'un coup de pieds bien placé et me fit encore une fois reculer alors que j'essayais de le retenir par pur réflexe en appuyant sur le haut de son torse. La simple sensation de sa chaleur contre ma paume aurait pu suffire à m'incendier et je comprenais alors tout ce qui l'avait fait exploser. Cette envie bestiale et irrépressible de me sentir contre lui, de me couvrir de caresse et de baisers fiévreux.
Il me rendait fou. Déraisonnable. Incandescent.
J'étais bousculé, jusqu'à heurter le coin de table et me faisait siffler entre les dents, je m'écartais une seconde mais il revenait déjà l'assaut. Je voulais lui dire de se calmer – je savais même pas pourquoi parce que je continuai de le tenir - et puis je sentis un sentiment exaltant, euphorisant me faire doucement rire. Je le voyais alors dans le même état que moi, aussi impatient qu'heureux et ça me faisait tellement de bien. Je riais contre sa bouche pulpeuse, pressée et si agréable sur ma langue.
Doucement, je le repoussai avec un peu plus de force, sans pour autant l'écarter mais simplement pour pouvoir enfin parler. Parce qu'on était des êtres doués de conscience quand même. J'étais quasiment allongé sur la table de la cuisine, le peignoir pratiquement ouvert. Le tissu éponge remontait sur le haut de ma cuisse, précisément au sa main prenait appuyer et je me rendais alors compte de sa proximité avec mon intimité qui me fait un peu bégayer.
« Tout doux, je lui dis alors un petit sourire en coin. Tu pourrais au moins enlever tes chaussures et me dire bonjour. »
Mon ton un peu plus taquin, même si perturbé, finit par le calmer. Il fit rouler ses lèvres entre elles, un geste que je trouvais tellement sexy puis je trouvais ses iris chocolat qui me faisait fondre. Je n'étais même plus sûr de vouloir le freiner. Il avait tellement d'impact sur moi.
« Bonjour, il lâcha.
- Tu m'as manqué, je soufflai.
- Toi aussi. Tu n'as pas idée à quel point.
- Je crois que si. »
Il m'embrassait encore, beaucoup plus lentement, profitant de l'accalmie de nos émotions pour se retrouver réellement et pouvoir exprimer le ravissement que procurait son étreinte, son amour qui me faisait tellement défaut, quand il était loin de moi.
« Chan...
- Bin...
- Tu as faim ?
- Je meurs de faim. »
Il déposa de nouveaux baisers, par petites touches, jusqu'à glisser sur ma mâchoire, mon cou. Je ne pouvais réprimer de petits bruits d'appréciation, c'était tellement bon, ça me donnait la chair de la poule.
« J'ai préparé un curry. J'ai acheté du vin aussi.
- Hum...
- Chan ?
- Ca sera parfait pour le dessert. Mais d'abord... »
Ses mains remontèrent sur mes épaules qu'il dévoilait lentement en tirant sur le peignoir. Je frissonnai en sentant le tissu glisser, sur mes bras, jusqu'à mes hanches, me retrouvant bientôt totalement nu sous ses yeux et il me dévorait littéralement du regard. Ecartant les doigts, il vint déposer sa main sur le flan du pectoral droit, pressant le muscle et déclenchant un spasme incontrôlable qui me faisait soupirer. Chaque endroit qu'il touchait surchauffait, propageant des impulsions jusqu'au creux de mon ventre.
Une vraie marionnette déjà passablement excitée, qu'il se plaisait à découvrir et sous son regard plein de désir, je me sentais le centre de son univers.
« Tu me fais visiter ?
- L'appartement ou moi ? Je demandai alors, amusé.
- On commence par la chambre », il sourit sur le même ton.
Il s'approcha un peu plus, m'embrassant à nouveau tout en glissant ses mains sur ma taille, descendant jusqu'à chatouiller le haut de mes fesses. Je descendais alors de la table et laissant le peignoir derrière moi, je le tirai par le poignet en sachant parfaitement qu'il me reluquerait sans aucune gêne. J'aurai pu faire exprès de rouler des hanches, mais je me contentais de redresser les épaules, imaginant parfaitement son regard sur les muscles de mon dos et la chute de mes reins. Le bruit de déglutition ne faisait que me le confirmer.
J'ouvrais la porte de la chambre, ne prenant même pas la peine d'allumer. En quelques petites gestes et de nouveau dans ses bras, je me sentais basculer sur le lit. Il s'étira sans jamais cesser de me lécher la nuque, cherchant l'interrupteur de la lampe de chevet. Une fois trouver, il se redressait sur ses genoux et commençait à se déshabiller à son tour sous mes yeux ébahis.
Je ne l'avais encore jamais vu nu, pas même légèrement déshabillé. Ses muscles sous cette lumière chaude, sa bouche pulpeuse, malmenée ressortait davantage. Son collier fin tombait entre ses clavicules. Creusées, nettes. Son torse large, sans l'être trop. Et la ligne de démarcation qui continuait sur son sternum, ses abdos jusqu'au nombril. Sa peau était dorée, comme un objet brillant, précieux et j'avais tellement envie de le toucher que mes mains le levaient d'elles-mêmes pour se poser sur son ventre. Il tressaillit sous la sensation, me laissant faire, curieux et désireux de voir ce que je voulais.
Je me redressai alors, le gardant sur mes cuisses et vint plaquer ma bouche sur sa peau de pèche. Aucun fruit n'avait cette saveur.
« Aah Changbin... »
Sa tête basculait doucement en arrière, ses mains glissèrent dans mes cheveux épais et je continuais le déguster. Je le voulais entièrement, passer sur chaque parcelle de sa peau. Le marquer et le faire mien. Ses suppliques emplissaient la pièce et alors que j'aspirais sa peau entre mes lippes, il tira doucement sur mes cheveux.
« Tu ne peux pas, il dit lui-même déçu. Pas de suçons, ça va se voir. Sur les photos... »
Les photos. Il avait encore assez de lucidité pour penser aux conséquences. J'aurai pu m'en sentir vexé, mais en réalité, je m'en fichais. J'avais d'autre façon de me sustenter.
Je commençai à déboutonner son pantalon alors que je mordillais doucement ses côtes, le faisant se tortiller et répéter qu'il ne fallait pas que ça se voit. Il n'était pas très convaincant mais je savais bien qu'il était sérieux alors je faisais attention.
« Ca chatouille, il dit avec un petit sourire timide.
- T'es sensible, je chuchotai contre sa chair remontant ma main sur le haut de son torse, caressant son buste et jouant de ses tétons ce qui le fit hoqueter.
- Parce que c'est toi...Il n'y a que toi pour me mettre dans cet état. »
Je me perdais dans ses orbes brillantes, il se laissa doucement retomber, passant ses bras autour de mon cou et nous nous embrassions à nouveau avec beaucoup de délicatesse, jouant d'une danse qu'on connaissait par cœur. Parce que c'était lui. Parce que c'était moi.
Il me fit allongé de nouveau, se redressant alors au bout du lit pour retirer ce qui lui restait de vêtement et doucement, il se glissait entre mes cuisses, les remontant sur sa taille. La sensation de nos peaux nues l'une contre l'autre me fit tressauter, me coupant la respiration une seconde. Puis relâchant mon souffle, j'attirais son regard qui s'adoucit, il m'embrassait la joue.
Je me sentais bien. Juste dans cette position, je n'avais aucune crainte, aucune préoccupation.
« Tu veux faire ça comment ?
- Je ne sais pas. J'ai déjà fait les deux.
- Moi aussi. »
Et cette information m'excita un max, allez savoir pourquoi. Peut-être parce que son sourire satisfait, si coquin aurait pu à lui seul me faire exploser. Il était tellement beau. L'avoir ici, dans mes bras, c'était une situation que je n'aurai jamais imaginée il y a encore quelques mois.
« Prends moi, je dis alors.
- T'es sûr ?
- Oui. J'en ai envie. Depuis que tu m'as embrassé dans ta chambre, je pense qu'à la sentir en moi...
- Changbin, il retint, frustré ou amusé, c'était un subtile mélange. Tu peux pas me dire un truc pareil.
- Pourquoi ? Je suis sûr que tu seras à la hauteur, je susurrai. »
J'emprisonnai soudainement sa taille entre mes jambes et il fut surpris. Agréablement surpris par une audace qu'il ne soupçonnait pas. Il se tenait à bout de bras, commençant à onduler très lentement contre mon bassin.
« Aah, oui..., je gémissais sous le plaisir qui remontait jusqu'à ma gorge tendue.
- T'es magnifique Changbin, si ça tenait qu'à moi, je te prendrais immédiatement. Tes fesses qui frappent mes cuisses dès que je bouge, ça me rend dingue.
- Le tiroir de la table de chevet », je dis entre deux soupirs.
Il soupira, encore une fois surpris mais il ne se fit pas prier, il s'étirait jusqu'à atteindre la fameuse table de chevet en en sortit des préservatifs et une bouteille de lubrifiant entamé. Il fit une petite moue en voyant que le gel était pailleté. Il pencha la tête et j'haussais simplement les épaules.
« On me l'a conseillé, me regarde pas comme ça.
- J'ai rien dit. »
Mais son sourire malicieux en disait bien assez. Pour couper court à ses petites moqueries, je passais ma main entre nos ventres serrés, venant jouer du bout des doigts sur son sexe durci. Il contracta l'estomac, sifflant alors qu'il retirait le bouchon de la bouteille.
« C'est traître ça.
- Tu n'aimes pas ?
- Si, bien sûr que si.
- Alors arrête de te plaindre. »
Il grogna tandis que je massais sa verge, pressais sur le bout pour étaler déjà les perles du liquide qui s'en échappait.
« Chang-bin...
- Prépare moi Chan. »
Il se mordait les lèvres, répandant du gel sur ses doigts, jusqu'à le faire déborder et couler sur mon ventre qui se creusait sous la sensation du liquide froid à la fraise. Chan s'écartait doucement, remontant mon bassin contre le sien et avec une lenteur calculée, il étalait le gel sur mon érection pulsante, la malaxant quelques secondes, prenant plaisir à me voir me tordre, gémir à chaque passage. La température montait d'un cran.
Il continuait son chemin jusqu'à mon intimité, appuyant du bout du majeur, en caressait le pourtour et faisant accélérer les battements de mon cœur. Je n'avais pas peur, j'étais juste impatient. Il sortit à nouveau le gel qu'il ouvrit pour laisser couler un long filet. Il en mettait partout, ses mains en étant pleines. Ma respiration devenait plus rapide, croisant alors son regard, je lui autorisai silencieusement et il passait la première phalange, s'enfonçant doucement alors que je me cambrai. Je serrai les dents mais je n'avais pas mal. Il faisait bien attention à ce que ça soit facile, sans douleur aucune.
« Ca va ? Il me demanda
- Oui, oui...Tu peux continuer. »
Il acquiesça, commençant quelques mouvements de vas et viens, prêtant attention à mes réactions. J'essayais de me détendre un maximum, suivant ses mouvements et accompagnant le passage jusqu'à en demander plus. Chan comprit le message et fit pénétrer son index. La sensation était déjà différente, toujours sans douleur mais je sentais déjà de la résistance et alors que je serrai les draps dans mes mains, il allait au plus profond, bougeant à l'intérieur, déclenchant de petits chocs électrique dans le creux de mon ventre.
« Oui ! Là ! »
Il était satisfait, réitérant le geste et je laissais alors ma voix s'élevée. C'était trop bon, il avait trouvé mon nerf sensible et cette fois je ne contrôlais même pas mes légers soubresauts du bassin. Comme si j'avais envie qu'il accélère et je le laissai faire. Je n'ai même pas senti le troisième doigt, tant j'étais déjà sur le fil, le voulant pleinement contre moi. A l'intérieur de moi. Essoufflé, je le regardai avec envie et il se retira alors, remontant pour m'embrasser avec férocité, suçant ma langue avant d'attraper le petit emballage du préservatif laissé sur l'oreiller.
Il l'apportait et ses dents et l'arracha rapidement. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point ce petit geste pouvait sembler diablement sexy. Ca suintait par tous les pores de sa peau, cette virilité sauvage. Putain, j'avais tellement envie qu'il me ravage.
« Bang Chan, je l'appelai d'une voix tremblante.
- Je suis là my love. »
Il déroulait rapidement le préservatif sur son sexe, récupérant à nouveau la bouteille et s'enduisait rapidement du gel, répartissant le liquide sur la longueur de quelques coups de poignets. Je le regardai faire, glissant sans m'en rendre compte main sur l'intérieur de ma cuisse. Je venais me masturber et il bloqua à son tour sur mon geste. Un sourire en coin éclaircit ses prunelles alors qu'il revenait s'allonger contre moi. Il remontait mes jambes autour de son hanches, se donnant plus d'amplitude.
« T'es prêt ? Je peux y aller.
- J'attends que ça. »
Il secouait la tête, amusé par ma répartie et tandis qu'il se dirigeait contre mon antre, je vins griffer doucement la racine de ses cheveux, sur sa nuque le faisant couiner. Il s'enfonçait lentement et j'expirai alors une longue respiration contenue.
« Aah ! Chan...Je- !
- J'y vais doucement.
- Ah ! »
Je me pliais en deux, la douleur mêlée au plaisir jusqu'à ne sentir que l'intense présence qui comblait tout mes désirs. Je me laissai retomber, alors qu'il expirait à son tour, totalement à l'intérieur. Et d'un commun accord, il entama un premier retrait pour mieux revenir, sans se précipiter, me laissant m'habituer. Je me détendais à mesure qu'il roulait contre moi, titillant mon érection entre nos ventres et je commençais à redemander un peu plus, sentant mes chairs l'accueillir avec plus de facilité. Je m'accrochais à ses épaules, redescendais sur ses biceps contracter et commençait à onduler à mon tour, ne pouvant plus retenir ma voix.
J'en voulais plus, toujours plus et il satisfaisait toutes mes demandes. Il s'enfonçait totalement, ne prenant plus la peine de faire attention, butant avec plus de force. Son front se plaquait contre le mien, son souffle, ses plaintes étouffées entre ses dents. Mon prénom susurré. Je l'obligeais à m'embrasser tandis qu'il redoublait d'effort.
Il n'y avait plus de précaution, plus de retenue. C'était tellement bon, tellement fort que je savais que je ne tiendrai pas longtemps. J'avais chaud, je voyais trouble et mes cris couvraient largement le bruit du cadre de lit qui frappait le mur.
« Oh putain Changbin ! C'est trop bon. »
Je sentais ma fin proche, mon corps était en effervescence et en voyant le plaisir peindre le visage parfait de Chan, j'eu une vision de pure extase. Il était un dieu au milieu de mon monde, dans l'ombre comme à la lumière. C'était ma voie, mon choix. J'étais sien, pour cette nuit et toutes les autres.
Qu'importe l'attente, je le garderai précieusement.
Entre nos cœurs.
***
Voilà c'était le petit Binchan qui fait du bien 😁
J'espère que vous avez aimé !
On se revoit bientôt pour de nouvelles aventures !
D.
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