Where were you ?
NDA — Le titre du OS m'est inspiré de la musique "You found me" de The Fray. Et la musique que Thomas écoute est "Forest Fires" de Axel Flovent. Vous pouvez aussi l'écouter tout le long que vous lisez le OS, les paroles n'ont rien à voir mais le rythme et l'air se marient bien avec la fiction. Et puis j'ai écrit ce OS en écoutant ça, donc je suppose que ça doit avoir un rapport.
En espérant que ça vous plaise,
— Une Newtmas Shippeuse.
Ce que Newt ne comprenait pas, c'est que Thomas l'aimait. Il l'aimait à s'en tailler les veines, à s'en arracher les cheveux, à en pleurer. Et c'est ce qu'il faisait. Tous les jours, depuis son absence.
Newt était parti depuis maintenant trois mois. Un simple "Je reviendrai bientôt" avait quitté ses lèvres juste avant qu'il ne claque la porte, laissant Thomas seul et frustré. Il ne s'attendait pas à ça. Ca n'avait été qu'une petite dispute, stupide et sans importance, mais Newt l'avait très mal pris. Thomas savait que ce dernier était très susceptible, mais il ne se doutait pas que cette simple allusion à sa jambe droite le mettrait dans cet état. Newt avait d'abord serré les poings, puis la mâchoire. Enfin, une larme avait roulé le long de sa joue et il avait quitté la pièce, bousculant Thomas au passage. Le brun ne s'était pas excusé, il en avait marre de voir son copain s'énerver au quart de tour, et l'avait laissé seul dans la chambre. Parfois, son cœur se brisait en l'entendant sangloter de l'autre côté du mur, mais il ne réagissait pas. Le blond l'avait mérité.
Cependant, il le regretta amèrement lorsqu'il alla se coucher. Newt était debout au milieu de la pièce, un gros sac noir à ses pieds.
- Je pars. avait-il dit.
Thomas ne l'avait d'abord pas cru, haussant les sourcils d'un air exaspéré.
- Arrête de dire n'importe quoi. Viens te coucher.
Newt avait balancé le sac sur son épaule droite et jeté un regard noir à son petit ami.
- Je reviendrai bientôt.
Puis il avait claqué la porte.
Thomas n'avait pas réagit. Et il s'en voulait encore aujourd'hui. Il aurait pu le rattraper, l'implorer de rester, s'excuser. Mais il n'avait pas bougé d'un pouce, trop choqué par la réaction démesurée de son (ex ?) petit ami. Ce n'avait été que le lendemain, après avoir passé la nuit seul, qu'il avait réagi. Il lui avait d'abord envoyé un message, puis plusieurs. Il s'était excusé mille fois, l'avait supplié de revenir, avait tout fait pour le faire changer d'avis, pour qu'il soit de nouveau à ses côtés, comme ces trois dernières années. Mais rien. Il n'avait jamais eu de réponse.
Alors, il avait commencé à se faire du mal, comme si sa disparition ne suffisait pas. Il avait refusé d'appeler la police pour qu'elle se lance à sa recherche, sachant que Newt lui en voudrait encore plus. Et puis, au début, il pensait qu'il reviendrait vite, lassé. Mais il n'en était rien.
Tous les jours, il ajoutait une cicatrice à ses bras, jambes et ventre. Tous les jours, il ajoutait une nouvelle musique déprimante à sa playlist. Il était comme ces adolescentes de onze ans qui ont subit un chagrin d'amour. Mais le sien faisait bien plus mal. Il aimait Newt depuis qu'il le connaissait, c'est-à-dire depuis ses seize ans. Et il en avait vingt-et-un.
A dix-sept ans, il avait appris que son sentiment était réciproque et avait par la suite commencé à sortir avec lui. Mais leur homosexualité étant trop dure à assumer en public, ils avaient décidé de se séparer. Il y avait eu plusieurs autres essais, tous aussi foireux les uns que les autres, jusqu'à ce que Thomas atteigne sa majorité (déjà acquise par Newt, qui était plus vieux) et qu'ils se décident à vivre ensemble et donc officialiser leur relation. Depuis, Newt et Thomas était ce genre de couple que tout le monde envie pour leur liaison très confidentielle, due au fait qu'ils se connaissaient depuis longtemps.
Mais, maintenant, c'était fini, et Thomas n'avait plus eu de nouvelle de son âme-sœur depuis douze semaines. Il se repassait leur dispute tous les jours, essayant de comprendre Newt, ou de voir ce qu'il aurait pu lui dire à la place pour éviter ce qui était arrivé. Si seulement le brun pouvait faire marche-arrière...
Heureusement, il y avait Minho. Il l'avait rencontré en même temps que Newt, et depuis il était son meilleur ami. L'asiatique était toujours là pour lui, sauf pour une chose : lui dire où se trouvait Newt. Parce que c'était aussi le meilleur ami du blond, Minho lui avait promis de ne rien dire à Thomas, même si ça lui faisait mal au cœur.
- Comment tu peux me faire ça ? s'était exclamé le brun le jour où il était allé voir Minho pour avoir plus d'informations.
- Je suis désolé, vieux... Tout ce que je peux te dire c'est que Newt est venu chez moi après être parti de chez toi, il est resté une nuit puis il a filé.
- Il a filé où ?
- Je peux pas te dire, avait-il murmuré en se dandinant sur place, honteux de cacher ça à son meilleur ami.
- Comment il était quand il est venu chez toi ? Il pleurait ? Il t'a dit quoi ?
- Il pleurait et m'a expliqué que vous vous étiez disputé et qu'il ne voulait plus te voir.
Cela avait eu l'effet d'une bombe dans le cœur de Thomas. Newt n'avait-il pas compris à quel point Thomas l'aimait ? Il s'était effondré, en larmes, dans les bras de Minho. Ce dernier s'en était beaucoup voulu car il était la cause de ces larmes, mais il savait qu'il devait faire ça pour Newt. Au moins pour lui laisser le temps de réfléchir.
Quand Thomas se réveilla ce matin-là, sans même regarder sur son calendrier, il savait que ça faisait trois mois. Trois mois sans cette chevelure blonde qui apparaissait au détour d'un couloir, se jetant soudainement dans les bras de son amant et l'embrassant avec amour. Trois mois sans le doux son de sa voix claire l'appelant par son surnom, Tommy, un sourire au coin des lèvres. Trois mois sans ce regard brun attendrissant qui l'observait au réveil, notant chaque détail de son visage.
Thomas senti les larmes lui monter aux yeux. Peut-être ne le reverrait-il jamais ? Que faisait-il à ce moment-là ? Où était-il ? Peut-être l'avait-il oublié, était-il passé à autre chose, passé à quelqu'un d'autre ? Thomas secoua la tête. Il ne pouvait pas penser à ça. Ça lui faisait trop mal.
Comme tous les matins, il prit un petit déjeuner rapide, ne se nourrissant plus beaucoup depuis le départ de son bien-aimé, et s'habilla pour retrouver Minho devant l'arrêt de bus.
- Mec, faudra que tu penses à te nourrir, un jour, s'exclama Minho en voyant le brun arriver, flottant presque dans son pull noir.
Ce dernier émis un grognement avant de s'engager dans l'autocar pour s'asseoir près de la fenêtre. Minho le suivi en enfonçant ses mains dans ses poches, honteux. Il savait pertinemment que Thomas lui en voulait. Un peu, beaucoup... ça dépendait des jours. Il avait juste à laisser échapper un lieu de sa bouche pour faire le bonheur de son meilleur ami. Mais il était certain que ça n'arrangerait rien. Newt lui en voudrait énormément, à lui et à Thomas. Plus que ce qu'il ne lui en voulait déjà. Il ne comprenait pas pourquoi, d'ailleurs. Souvent, Newt appelait pour prendre des nouvelles de l'asiatique (en prenant soin de ne pas évoquer le sujet "Tommy") et Minho essayait à chaque fois de lui tirer les vers du nez. Tout ce qu'il avait réussi à savoir, c'était que Newt ne supportait plus leurs disputes incessantes, sans queues ni têtes, et qu'il était temps qu'il passe à autre chose. Mais Minho savait bien que Newt n'avait jamais cessé d'aimer Thomas, et il ne comprenait pas pourquoi celui-ci l'avait fuit. Car il ne l'avait pas quitté. Non, Newt reviendrait, Minho en était sûr. Quand ? C'était bien la question.
Le bus freina devant l'université à laquelle Thomas et Minho allait tous les jours, sauf le dimanche. Les cours y était ennuyeux, et Thomas passait son temps à s'imaginer aux côtés de Newt, comme ils avaient l'habitude de se placer. Dès qu'une tête blonde émergeait de la foule, Thomas ne pouvait s'empêcher de presser le par "juste pour vérifier", se disait-il. Il savait qu'un jour il faudrait qu'il oublie, passe à autre chose, mais il ne pouvait pas. Il s'en sentait incapable. Il avait l'impression que Newt avait toujours été là, toute sa vie. Les années avant ses seize ans n'étaient qu'un très lointain souvenir, noirci par le temps, mouillé par la pluie, oublié de tous comme les affaires qui pourrissent au grenier. Newt avait illuminé sa vie, l'avait rendue tellement belle et agréable à vivre. Sans lui, c'était Thomas qui pourrissait.
Newt était assis sur son canapé, se rongeant les ongles inconsciemment. Il avait commencé à se les manger quand il avait arrêté de voir Thomas. Tout dans ce qui l'entourait le ramenait à lui : ses ongles, son jean - qu'il avait acheté en sa compagnie - la ville dans laquelle il se trouvait... Il n'était pas parti loin, ça non. Il sortait peu, de peur de le croiser, car il ne savait pas ce qu'il ferait en le voyant. Lui sauter dans les bras ? Courir à toutes jambes ? Faire comme si de rien était ? Il allait rarement voir Minho, aussi, ne voulant pas prendre le risque que Thomas ne débarque à l'improviste. Il avait arrêté d'étudier dans l'université à laquelle ils allaient, les cours ne l'intéressaient plus, de toute façon. Il savait qu'il fallait que tout cela cesse. Il avait essayé. En vain. Il voulait l'oublier, il croyait qu'il ne l'aimait plus, que toutes ces disputes qui ne les menaient à rien était la preuve de leur amour fané. Mais il s'était trompé. Et maintenant il avait besoin de lui, auquel cas il retomberait dans une profonde dépression, celle qui était la cause de sa façon de marcher. Mais comment faire ? Il ne pouvait pas revenir comme si rien ne s'était passé, et lui sauter dans les bras comme s'il était juste parti en vacances. Il ne savait même pas comment Thomas le vivait, lui. Il ne voulait pas poser la question à Minho, à moins d'éveiller des soupçons. Il ne pouvait rien faire. Seulement se ronger les ongles en rêvant à un monde dans lequel ces trois derniers mois ne sont qu'un misérable cauchemar, et qu'il se réveillerait aux côtés de son Tommy.
N'y tenant plus, il se leva et pris son téléphone. Il l'avait changé juste après être parti, et n'avait donc plus le numéro de Thomas. Mais il s'en fichait, il ne souhaitait pas que ce foutu appareil électronique répare ce qu'il avait détruit. Il appuya sur le contact au nom de Minho, puis sur le petit téléphone vert.
- Allo ?
- Salut Minho.
- Eh mon vieux, ça fait un bail que t'as pas téléphoné !
- Ouais, désolé. J'étais... occupé.
- Qu'est-ce que tu veux ? Dépêche-toi, je pourrai pas semer Thomas très longtemps.
- Oh. Co... comment va-t-il, d'ailleurs ?
A l'autre bout du fil, le visage de Minho se fendit d'un petit sourire malicieux. Il était certain qu'il ne l'avait pas oublié, pas comme ça.
- Bah tu sais, il le vit très mal. Il ne mange pas beaucoup, et ne parle presque jamais. Il a bien changé.
Il n'y eut pas de réponse et l'asiatique se félicita mentalement. En le faisant culpabiliser, peut-être pourrait-il revoir ses deux meilleurs amis s'embrasser ?
- Eh, mec ? Ca te réjouit ou tu t'en veux ?
- Je... je m'en fous. Je crois... Il avait murmuré ces deux derniers mots, avant de reprendre d'un ton plus assuré : J'en ai plus rien à foutre de lui. Je suis passé à autre chose.
"C'est ce qu'on va voir" pensa Minho. Newt semblait plutôt vouloir se convaincre lui-même que vouloir convaincre son ami.
- Ca fait longtemps qu'on s'est pas vu, déclara le brun. Tu veux pas qu'on se retrouve à l'arrêt de bus qui est juste devant Chez Fry ? Demain, vers... 18h. Bon, je dois vraiment te laisser, Thomas arrive.
Newt entendit une voix faible demander :
- A qui tu parlais ?
Il frissonna. Tommy. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas entendu sa voix, vu ses yeux bruns ou senti son odeur. Comment avait-il pu seulement penser qu'il ne l'aimait plus ? Il secoua la tête et écrivis sur un bout de papier la date et le lieu de son rendez-vous avec Minho, de peur d'oublier.
Après avoir raccroché, Minho se tourna vers Thomas.
- C'était ma mère. Elle prenait de mes nouvelles.
Thomas le regarda d'un air sceptique. Minho soupira et pris son ami contre lui. Ils étaient arrivés devant l'arrêt de bus, et lorsque ce dernier freina à leur hauteur, l'asiatique se détacha de Thomas pour monter à bord.
- Demain matin on s'attend à l'arrêt, comme d'habitude ? demanda le plus maigre des deux.
- Mais oui ne t'inquiète pas mon petit Tommy, je te laisserai pas tomber, s'exclama Minho en passant son bras autour du brun avant de se rendre compte de son erreur. Seul Newt avait le droit de l'appeler "Tommy".
Thomas baissa les yeux en se mordant la joue. Il ne pouvait pas lui en vouloir, Minho n'avait que de bonnes intentions. Il posa sa tête sur l'épaule de son ami et ferma ses paupières.
- Demain après-midi, comme on n'a pas cours, je comptais réviser un peu. Mais après on pourra sortir. Si tu veux, on peut se re-retrouver devant l'arrêt, aux alentours de 18h.
Thomas hocha la tête, à moitié perdu dans les limbes du sommeil.
Le lendemain, Newt se leva de bonne heure pour prendre une douche bien froide. Il avait besoin de ça pour se vider la tête, et faire disparaître ces idées noires qui lui rongeaient le cerveau depuis plus de trois mois. Il resta sous l'eau pendant presque une demie-heure, avant de sortir pour se sécher et enfiler un slim noir et un t-shirt beige. Il avait abandonné l'idée de se coiffer depuis un petit moment déjà, et il s'allongea dans son canapé pour lire un roman policier.
Il vivait dans un loft, qu'il louait pour très peu à un vieil ami de ses parents. Comme il avait arrêté l'université, il avait dû se trouver un petit boulot chez un dessinateur. Il avait toujours voulu en faire son métier, même si pour l'instant ça se résumait à apporter le café à tous les employés de l'entreprise. Il ne s'en plaignait pas, profitant de son temps libre pour explorer le bâtiment, à la recherche de dessins abandonnés pouvant peut-être le mettre sur de bonnes voies. Seulement, le samedi, il ne travaillait pas. Il passait donc la plus grande partie de sa journée à lire. Cela lui permettait d'oublier, de se plonger dans une autre histoire, une autre vie, souvent pire, parfois meilleure que la sienne. Tout ce qu'il souhaitait c'était l'oublier, lui. Celui qu'il avait fui lâchement prenant pour excuse cette ridicule dispute. Ce n'était pas le sujet de la dispute qui lui avait fait mal. C'était de voir leur couple se détruire. Jour après jour, dispute après dispute, il avait compris - ou pensait avoir compris - que tout cela ne rimait à rien. Ils se jetaient sur la gueule sans en connaître la raison, et Newt ne pouvait plus le supporter. Alors il était parti. Il avait cru qu'il finirait par l'oublier, et que lui aussi oublierait les ruines de cet amour disparu. Mais il n'avait pas comprit. Et maintenant, Newt réalisait. Il réalisait que ce n'était pas les cendres de leur amour qu'il avait voulu fuir, mais sa renaissance. Comme le phénix, l'amour renaît de ses cendres, et c'est peut-être ça qui rendait ce sentiment si spécial. Mais c'était trop tard pour faire demi-tour, et ça, le blond ne se le pardonnerait jamais.
Quand 17h30 s'afficha sur sa montre digitale, Newt se leva péniblement et enfila une paire de Doc avant de descendre les trois étages qui le séparaient de la rue Isaac Newton. Il mit ses mains dans ses poches et se dirigea tranquillement vers l'arrêt de bus. Il n'aimait pas arriver en retard, alors il partait toujours très en avance. Cela lui permettait de profiter du trajet.
Minho était là depuis une demie-heure, pour être sûr de ne rien rater. Assis à une table de Chez Fry ayant vue sur l'arrêt de bus, il se cachait derrière un journal sur lequel il avait découpé deux ronds à la hauteur de ses yeux. "Voir sans être vu" était une de ses devises préférées. Il aperçu Newt s'asseoir sur un banc, regardant autour de lui, le cherchant des yeux.
- Je suis juste en face de toi, tocard, murmura Minho pour lui-même alors qu'il jouissait d'avance face à son plan machiavélique. Au fond, il avait tout de même peur que ça ne marche pas, auquel cas il perdrait ses deux meilleurs amis. Mais il devait tenter le tout pour le tout, au point ou il en était. Son téléphone vibra dans sa poche alors qu'il voyait Newt penché sur le sien.
De Newt :
Je suis là.
Minho leva les yeux au ciel. Newt ne connaissait pas l'existence des smileys ou du langage SMS. Il devait toujours mettre une majuscule et un point, sans aucune faute. Ce qui faisait bien rire l'asiatique. Alors qu'il allait reposer son portable, il vibra à nouveau.
De Thomas :
J'arrive ds 2min !
Minho frissonna. Son ventre se serra à l'idée que tout ne tombe à l'eau, mais il se reprit bien vite en apercevant une chevelure brune au bout de la rue.
« I'll be there in the summer
'Cause your heart isn't safe
You won't go, you're not a runner
So you won't run away »
Thomas écoutait sa musique préférée, triste, comme toutes les autres. Il regardait ses pieds, ne voulant pas montrer ses yeux rouges aux passants. Il avait pleuré. Comme d'habitude. Il avait pris une lame de rasoir et s'était fait cinq cicatrices. Comme d'habitude. Une sur chaque bras, une sur chaque jambe et une sur le ventre. Comme d'habitude. Un jour, peut-être devrait-il mettre fin à tout ça, une bonne fois pour toute.
Mais quand il se retrouva devant l'arrêt de bus et qu'il leva les yeux, quand il vit à la place de Minho un jeune homme aux cheveux blonds, aux chaussures noires et aux yeux bruns, il sut que tout cela avait déjà pris fin. A l'instant même où il posa ses yeux sur Newt, toute la souffrance qui le bouffait depuis longtemps déjà avait disparu. Il retira lentement ses écouteurs, les mains tremblantes, et les rangea dans sa poche. Newt ne l'avait pas encore remarqué, trop concentré qu'il était sur l'écran de son téléphone. Puis il se redressa pour s'étirer mais stoppa soudainement tout mouvement en reconnaissant celui qui se trouvait juste devant lui. Il en laissa tomber son portable, mais n'y fit aucunement attention. Il regardait Thomas avec surprise, amour, colère et incompréhension en même temps. Le brun, lui, ne décela que la colère dans ses yeux, tant il avait peur. Il ne savait pas de quoi d'ailleurs. Il avait toujours cru que Newt le détestait depuis ces trois derniers mois, et il ne voulait pas subir une nouvelle dispute qui le conduirait sans aucun doute au suicide. Il se retourna et parti en courant dans la direction opposée, tout en se demandant ce qu'il foutait. Une partie de lui voulait rentrer chez elle et se cacher dans un coin pour le restant de ses jours, tandis que l'autre lui disait de sauter dans les bras de son bien-aimé.
- Tommy, attend !
A l'entente de son surnom, Thomas s'arrêta net. Il se retourna lentement, et Newt le rejoignit en boitillant. Lorsqu'il arriva en face de lui, il porta un doigt à ses lèvres pour se ronger l'ongle. Sa respiration semblait difficile, et son visage était ravagé par les tics.
- Je... je suis tellement désolé, Tommy. J'aurai dû revenir beaucoup plus tôt, mais... Je pensais pouvoir parvenir à t'oublier, mais j'ai été trop con. Je... je t'aime, Tommy. Je n'ai jamais cessé de t'aimer ! C'est juste que je n'ai pas compris, je croyais qu'à force de se disputer on finirait p...
Thomas le fit taire en posant violemment ses lèvres sur les siennes, prenant sa tête entre ses mains. Newt manqua de tomber en arrière mais se retint à la taille de Thomas, répondant à son baiser. Le brun força le passage de sa langue dans la bouche de son petit ami ; il était violent mais passionné, il devait rattraper ces trois mois de perdus, ces trois mois dans le noir, sans rien pour s'accrocher.
Il plaqua le blond contre un immeuble et posa ses mains de part et d'autre de sa tête, tout en continuant à l'embrasser, lui mordant parfois la lèvre et dansant avec sa langue. Lorsqu'il n'eut plus d'air, il se détacha de quelques centimètres, permettant aussi à Newt de respirer.
- C'est sûr que tu aurais pu revenir plus tôt, dit-il dans un murmure rauque qui fit frémir le blond.
Pendant ce temps, Minho se réjouissait de son plan devant un grand verre de bière, en face de son ami Frypan, le patron du restaurant.
- Qu'est-ce qui te rend si heureux, Min' ? avait demandé le cuisto en lui apportant sa boisson.
- Newt et Thomas sont de nouveau ensemble ! Grâce à moi.
- Comment ça ?
- J'ai échafaudé un plan dans lequel ces deux tocards pensaient me rejoindre à l'arrêt de bus. Seulement, à ma place, il y avait Newt. Crois-moi, si tu avais vu la tête de Thomas, tu te servirais une bière !
- Et là, ils font quoi ?
- Des trucs cochons, probablement. J'ai vu Thomas plaquer Newt contre un mur puis après ils sont parti. Tu te rends compte que ça faisait trois putains de mois qu'ils ne s'étaient même pas vu ?!
- Sérieux ?! Je savais qu'ils s'étaient disputés mais de là à ce qu'ils ne se voient même plus... Même pas à l'université ?
- Non, Newt l'a quittée pour travailler chez un dessinateur, je crois.
- Bon, je te laisse, y a du client. Tu me donnera de leurs nouvelles, hein ?
- T'inquiète Fry' !
Sur le trajet, personne ne dit mot. Thomas avait glissé sa main dans celle de Newt, qui ne cessait de lui jeter des coups d'œil pervers. Lorsqu'ils arrivèrent à l'appartement de Thomas - dans lequel vivait aussi Newt, avant qu'il ne parte - ils retirèrent leurs chaussures avant de se jeter sur le canapé. Allongé au-dessus de son Tommy, le blond l'embrassa amoureusement puis passa une main dans ses cheveux bruns. Le plus jeune paraissait drogué, tant il était heureux.
- Qu... Qu'est-ce que tu as fait quand j'étais... parti ?
- Rien. Je t'ai attendu. Une partie de moi espérait, elle était sûre que tu reviendrais.
- Et l'autre ?
- Hum... elle désespérait, on va dire.
Newt sourit doucement puis embrassa son cadet sur le front. Ce dernier plongea ses doigts fins dans la chevelure blonde de son petit ami puis posa ses lèvres sur les siennes, penchant la tête sur le côté pour approfondir le baiser. Newt glissa ses mains sous le pull de Thomas mais celui-ci se redressa d'un coup, poussant sur les poignets du blond pour l'empêcher d'aller plus loin.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Ri... rien.
- Tommy ! Qu'est-ce qui va pas ?
- Rien, je t'ai dit !
Mais son visage disait tout le contraire, il avait les joues rouges et semblait tout effrayé.
- Tommy... murmura Newt en fronçant les sourcils. Attend... qu'est-ce que tu fais en pull, d'abord ? Il fait trente degrés !
- Mais... Rien je te dis !
- Enlève ce pull.
Face à l'expression sévère de son copain, Thomas ne put se résoudre à lui désobéir. Il tira à regret sur le bas du vêtement pour l'amener vers le haut, puis il passa le trou autour de sa tête et dégagea les manches de ses bras. Il ne portait pas de t-shirt, il faisait assez chaud comme ça. Mais à présent, la plus grande partie de ses cicatrices était à découvert.
- Oh mon Dieu... Qu'est-ce que tu as fait, Tommy ? s'exclama Newt, une expression horrifiée peinte sur le visage.
- Tu me manquais... expliqua le brun avec un sourire timide.
La gifle parti toute seule. Elle fut si puissante que Thomas senti les larmes monter malgré lui.
- Je t'interdis de te faire ça à cause de moi ! hurla Newt.
Il s'était levé et passait frénétiquement ses mains dans ses cheveux, le visage remué de tics. Thomas était encore choqué par la baffe qu'il venait de prendre, mais reprit vite ses esprits.
- Calme-toi, Newt. Ce n'est rien, tu es là maintenant.
- Justement ! Je ne suis là QUE maintenant ! Quel con, bordel, quel con ! Si j'avais su que tu le prenais comme ça, que tu en souffrais autant... Je serais revenu plus vite ! Putain quel con ! Je suis désolé, Tommy, tellement, tellement désolé...
Il tomba à genoux sur le carrelage froid et pris son visage entre ses mains, retenant ses larmes. Thomas se leva et posa une main sur l'épaule du blond avant de murmurer :
- Newt... Ça ne fait rien. Tu es là, maintenant, et c'est ce qui compte. On s'en fiche d'avant, de se qui a pu se passer. Maintenant on va tout reprendre, et on va bien le reprendre. Tu as fait des erreurs, mais moi aussi. Je t'ai laissé filé. Et toi tu m'as abandonné. Mais on s'en fiche, hein ? Parce que maintenant on est là.
Il releva la figure mouillée de celui qui l'avait tant fait souffrir, puis posa un petit baiser timide sur ses lèvres.
- Je t'aime.
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