Sebastian Moran 2/2
Point de vue de Jim :
"Je te dis qu'elle existe espèce d'abruti !... C'est que tu n'as pas assez bien cherché !... Jonathan écoute-moi, si elle n'est pas dans mon bureau avant dix-neuf heures, je te tue de mes propres mains !"
Je raccrochai et jetai violemment mon téléphone sur mon bureau en verre. Il fallait que je retrouve cette fille qui était avec moi au lycée. Si tout s'est bien passé, elle s'est engagée dans l'armée donc elle serait un gros point positif pour mon entreprise de criminels.
Oui parce qu'au final, j'ai arrêté les études après avoir commis mon premier meurtre. Un mec de première qui passait son temps à se moquer de moi lorsque je suis arrivé en seconde.
Ce monde si étrange de la criminalité m'a plu. Donc je me suis fondu dans la masse et j'ai créé mon réseau à travers Londres et le monde entier.
Alors que je divaguais dans mon palais mental, mon téléphone sonna. Je pris l'appel et collai le cellulaire contre mon oreille.
"Sebastian Moran ?... Non je ne le connais pas.... Il aurait fait l'armée ? Intéressant. Contacte-le, c'est lui que je veux dans mon bureau ce soir."
———
Je consultai ma montre. Dix-neuf heures cinquante. Il devrait déjà être là. Jonathan ne m'a pas rappelé de la journée donc cela veut dire qu'il n'a pas eu de mal à le contacter.
On frappa à la porte. Une silhouette entra. Cheveux courts roux, yeux bleus avec de longs cils, quelques cicatrices sur son visage carré et barbu, musclé.
Je me levai et m'avançai vers cet homme.
"Sebastian Moran ?
- Lui-même."
Sa voix était grave, suave. J'en rougissais presque.
"Je vous en pris, installez-vous."
Il prit place sur l'un des fauteuils devant mon bureau, quant à moi je m'assis en face de lui, l'air perplexe. Son visage me rappelait celui d'Emily mais en plus âgé et masculin.
"J'espère que mon employé ne vous a pas forcé la main pour venir, fis-je en souriant.
- À vrai dire, il n'a pas eu besoin de marchander, j'ai tout de suite accepté, Jim Moriarty.
- N'auriez-vous pas une soeur ?"
Normalement, j'étais assez maître de mes actions et de mes paroles mais cette question venait de sortir toute seule de ma bouche tellement elle me brûlait la langue.
"Non, mais j'ai un frère.
- Oh, hum, alors connaîtriez-vous une Emily Moran ?"
Ma question sembla le troubler.
"Ma transition est donc si réussie que ça.
- Votre ?
- Je vois que tu ne te souviens pas de moi, Jim.
- Qui vous a permis de me tutoyer ?
- Tu te souviens quand tu m'as dit que tu m'as pris pour un garçon, lors de notre première rencontre, à l'arrêt de bus, et bien la vérité c'est que j'ai toujours été un garçon. Je n'ai juste jamais osé de le dire, j'avais peur de ta réaction, que tu m'abandonnes.
- Mais, de quoi parlez vous ?
- Jim, Emily Moran et Sebastian Moran ne sont qu'une et même personne, et cette personne, c'est moi."
Je me figeai. Maintenant qu'il le disait, tout cela était logique.
Je me souvins de notre rencontre, ce matin-là sous un ciel se réveillant. Quand je lui ai serré la main, en l'appelant par ce prénom qui ne lui correspondait pas juste parce que des imbéciles – le défunt Carl Powers et sa bande – l'ont crié en se moquant.
Une idée naquit dans mon esprit. Je souris. Puis lui tendis ma main. Il me regarda d'un air interrogateur.
"Je ne me suis même pas présenté, je m'appelle Jim et toi ?"
Son visage s'illumina.
"Moi c'est Sebastian.
- Et bien, enchanté Sebastian !"
Nous mains se rencontrèrent. Nous échangeâmes un regard. Déstabilisant. Mes yeux ne voulaient plus quitter les siens.
Mon regard toujours plongé dans le sien, ma main toujours dans la sienne, je lui demandai :
"L'armée t'a plu ?
- Ex-colonel, tireur d'élite hors pair.
- Ex ?
- Viré pour comportement violent.
- Interessant. Travaille à mes côtés.
- Tes études ne t'ont pas plu ?
- J'ai tué quelqu'un.
- Moi aussi.
- Travaille pour moi.
- Pour toujours.
- Pour toujours."
Nos regards se séparèrent. Je rougis.
"Mon travail consistera en quoi exactement ?
- Oui je ne t'ai même pas expliqué ! Tu seras mon garde du corps personnel, et tu appuieras sur la gâchette quand je te l'ordonnerai.
- Parfait.
- Jonathan t'a-t-il éclairé sur mon entreprise ?
- Absolument pas. Mais j'ai une confiance aveugle en toi.
- J'avais remarqué. Mais laisse-moi t'expliquer.."
Les heures passèrent. Je me rendis compte qu'il était super tard et que je devrais peut-être rentrer chez moi alors que nous traînions dans la rue, presque main dans la main, rigolant pour un rien, embrumés par l'alcool.
"Tu sais... J'ai toujours eu des sentiments pour toi, m'avoua-t-il, en me souriant.
- J'ai toujours pensé que tu me considérais juste comme l'intello de la classe qui pouvait facilement te passer les exercices.
- Au début, je te voyais ainsi. Puis je me suis rendu compte que tu étais quelqu'un de spécial. J'ai voulu me débarrasser de toi, mais c'était trop compliqué, je n'arrivais pas à être loin de toi. Quand tu m'as dit adieu, avant les vacances d'été il y dix ans passés, je n'ai pas réussi à dormir de la nuit parce que je ne faisais que de me répéter que je ne te verrai plus jamais.
- Je me suis lamentablement trompé. On est peut-être fait l'un pour l'autre, après tout.
- Tu n'aurais pas dû boire autant, t'es trop romantique maintenant !
- Tu m'as forcé à entrer dans un bar alors maintenant tu assumes les conséquences !"
Nous mains se rencontrèrent d'un coup, alors nous nous arrêtâmes en plein milieu du trottoir, heureusement à trois heures du matin, il n'y a pas grand monde dans les rues.
Nos regards ne voulurent plus se quitter, soudainement, il me plaqua contre la vitrine d'un magasin et posa ses douces lèvres sur les miennes. Mon cerveau cessa toute activité, il ne voulait plus réfléchir et analyser la situation. Je répondis à son baiser, passant mes bras autour de son cou, ses mains se glissèrent sous ma chemise blanche qu'il avait sorti de mon pantalon, je gémis quand ses mains froides touchèrent ma peau bouillante.
"Tu sais qu'on est en pleine rue là, et que devant les boutiques, y'a des caméras ? Glissai-je à son oreille que je mordillai juste après.
- Ne t'inquiète pas pour ça."
Il me fit un clin d'oeil avant de sortir son pistolet et de tirer sur la caméra. Je me mis à rire puis le suivis.
"J'ai toujours aimé ton rire ! Me cria-t-il alors que nous courrions.
- Je t'ai toujours aimé ! Lui criai-je en retour."
Il s'arrêta et me pris dans ses bras. Il était si musclé. Je me sentais bien dans ses bras, j'étais comme caché, c'était rassurant.
"Depuis le premier jour... mais je viens seulement de m'en rendre compte, soufflai-je contre son torse.
- Ça te dit de rattraper le temps perdu ?
- Évidemment, idiot."
J'attrapai sa main qu'il me tendis puis nous grimpâmes dans le premier taxi venu qui nous conduisit jusqu'à chez lui.
Évidemment, il vivait dans un quartier réputé pour sa violence et ses nombreuses attaques au couteau.
"Je te préviens, demain tu déménages chez moi.
- Ça ne va pas un peu vite ?
- Hum, non !"
Il me sourit puis ouvrit la porte de son appartement. Ça m'avait l'air petit, mais c'était bien décoré et propre.
Alors que je comptais visiter, il me plaqua contre la porte d'entrée et retira ma veste. Il m'embrassa longuement avant de dévorer mon cou. Je ne pouvais m'empêcher de rougir.
Une fois que nos corps furent satisfaits par ce contact charnel dont ils rêvaient depuis des années, nous nous couchâmes l'un à côté de l'autre dans ses draps blancs. Il ne tarda pas à s'endormir.
Quant à moi – et mes problèmes d'insomnie – je laissais gambader mes doigts sur son torse. Ce torse plat dont je suppose qu'il a rêvé durant de longues années. Mes doigts s'attardèrent sur les différentes cicatrices.
"Ma plus grande fierté, me dit-il d'une voix endormie."
Je tournai la tête vers lui avant de poser avec délicatesse mes lèvres sur les siennes.
"Je n'ai jamais été aussi heureux quand j'ai retiré les bandages. Voir ce torse, enfin plat après des années de souffrance."
Je lui souris avant de me cacher dans ses bras, collé contre son torse. Il referma son étreinte sur moi avant d'embrasser mon front.
"Je t'aime, Jim Moriarty.
- Moi aussi, Sebastian Moran."
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