Love Story.
Teen!Lock, language ""familier""
Je rentrais de l'école, la musique battant dans mes oreilles grâce à mes écouteurs, il faisait doux pour un mois d'avril, c'était donc pourquoi je me retrouvais avec ma simple chemise et ma cravate, veste à la main, à déambuler dans les rues de Dublin, fredonnant l'air de "La Gazza Ladra" de Gioacchino Rossini. J'appréciais énormément ce morceau. Sa manière de mettre en avant chaque instruments et son rythme crescendo.
Mes yeux balayaient la rue. Les arbres étaient verts, le ciel bleu, et les oiseaux chantaient. J'aurai aimé rester dehors encore longtemps, pour pouvoir admirer ce paysage printanier qui s'offrait à moi au son de la musique traversant mes écouteurs, mais j'arrivais bientôt devant la maison où je résidais, avec mon père, ma belle-mère et mon demi-frère, Richard.
Étrangement, Richard et moi nous nous ressemblions beaucoup. Le fait que notre géniteur soit le même a dû beaucoup influencé notre physique presque similaire. Pourtant nous nous détestions puisque nous étions les deux parfaits contraires. Il était si joyeux, il souriait à la vie et à ce qu'elle pouvait lui offrir, alors que moi, je détestais ma vie.
Ma vie a l'air plutôt banale dite comme cela, mais elle ne l'est pas. J'ai des compétences intellectuelles que beaucoup ne possèdent pas, ce qui me rend effrayant pour les autres. Personne ne veut rester avec moi, personne ne désire apprendre à me connaître. Alors je reste seul. Seul dans la cour du lycée avec mes écouteurs, mon appareil photo et mon carnet de dessins.
J'ai deux passions dans la vie : la photographie et le dessin. J'ai hérité cela de ma chère mère, décédée d'un cancer du sein il y a maintenant quatre ans, puisque depuis que je suis petit, elle m'a bercé dans cet univers artistique.
Mais pour dessiner et photographier il me fallait des modèles, et étant donné que personne ne voulait poser pour moi, je me suis mis à dessiner des gens au hasard dans un couloir ou dans une salle de classe. C'était ennuyant. Ils avaient le même visage, des robots sans aucune émotion ne les traversant. Alors j'ai abandonné le dessin et la photo jusqu'à l'arrivée d'un anglais dans notre classe irlandaise, l'année de seconde.
Il était beau. Sa peau bronzée avait l'air si dure et rugueuse, au même titre que ses longues mains aux veines apparentes. Ses cheveux roux étaient noués d'un chignon fait maladroitement entre deux bus. Un début de barbe sur son visage à la mâchoire carrée me faisait rougir, contrairement à moi et mon visage de bambin imberbe. Ses yeux d'un bleu attirant nous a tous dévisagé d'un coup. Je me perdais dans son regard à chaque fois qu'il tournait le regard vers moi. J'étais obstiné par lui, et son visage d'ange. Son sourire était charmant d'ailleurs. Il fallait se sentir flatté quand un canon tel que lui nous souriait.
Depuis ce jour de l'année de seconde, je ne dessinais plus que lui. J'avais rempli au moins cinquante carnets avec juste sa tête, son corps, des parties de son visage bien spécifiques. Cela faisait maintenant trois ans que je le voyais tous les jours, il était dans ma classe de la seconde à la terminale, pas pour me déplaire. Nous étions beaucoup à l'admirer. Les filles de notre classe n'avait d'yeux que pour lui, délaissant les autres garçons qui ressentaient une haine folle envers ce beau jeune homme qui occupait mon regard depuis trois ans.
Quand j'arrivai à la maison, je posai ma veste dans l'entrée et entrai dans le salon pour saluer mon père et ma belle-mère. Ils m'adressèrent un simple regard avant de vaquer à leurs occupations. Je quittai la pièce d'un pas léger avant d'aller m'enfermer dans ma chambre, tournant la clé dans la serrure. Personne ne devait entrer ici : au mur étaient accrochés plus de cinq-cent photos de lui, il était aussi couvert de toiles, de dessins, faits par mes soins.
Je posai mon sac sur le sol, l'ouvrai pour sortir une grosse enveloppe avec de nombreuses photos que je suis allé faire imprimer en sortant des cours. Je souris puis me mis à les accrocher là où il restait de la place.
Après avoir tout installé, je me jetai sur mon lit. Il me restait tellement de choses à savoir sur lui.
Je savais juste qu'il s'appelait Sebastian Moran, et qu'il avait dix-sept ans.
Je me tournai sur moi-même avant d'attraper un coussin que je collai contre mon ventre, compressant ma poitrine contre le tissu rembourré. Je ne savais pas quel sentiment m'animait depuis la première fois où mon regard s'est posé sur lui. Je voulais apprendre à le connaître, l'entendre rire, le voir sourire en ma compagnie, goûter à ses lèvres, le voir nu, gémir son nom durant une partie de jambe en l'air passionnée. Heureusement que je n'avais personne à qui raconter cela. Les gens me prendraient encore plus pour un fou.
Je me rendis compte que je n'avais pas bougé depuis des heures lorsque la luminosité dans ma chambre baissa. Il faisait vraiment sombre, la nuit était tombée. Je soufflai péniblement avant de m'approcher de ma fenêtre pour fermer les volets quand quelque chose interpella mon regard fatigué. Je me penchai au dessus du rebord, quelqu'un marchait dans la rue mal éclairée, rien de plus banal, mais cette personne me rappelait étrangement quelqu'un.
Cette démarche déterminée, cette marche rapide, cette silhouette élancée. C'était lui. Mon coeur se mit à battre à tout rompre dans ma poitrine. Fallait-il que je l'appelle ou que je le laisse filer ?
"Sebastian ! Criai-je jusqu'à-ce-qu'il se retourne vers la provenance de la voix.
- Qui êtes-vous ?
- Jim, un de tes camarades de classe.
- Ah oui, le taré. Je dois rentrer chez moi, à demain !"
Puis il disparu dans la nuit froide et sombre. Je restai encore quelques instants, la tête à l'extérieur, des larmes ruisselants sur mes joues creusées et gelées. Lui aussi avait fini par opter pour ce surnom.
J'essuyai avec violence mes joues puis fermai mes volets. Je pensais qu'il était spécial ! Qu'il ne rentrait pas dans ce moule, qu'il ne m'appellerait jamais "le taré" mais je me suis trompé. Les relations et comportements humains ont toujours été un mystère pour moi.
J'allumai la lumière qui éclaboussa ma chambre qui reprit ses couleurs, révélant toutes les photos prises par mes soins. J'avais envie de toutes les arracher. C'était notre première conversation, elle aurait dû être mémorable et incroyable mais elle m'attristait.
OoOoOoOo
Huit heures. J'arrivai au lycée avec de jolies cernes bleues sous mes yeux noirs, en beau contraste avec ma peau blanche et presque translucide. Je n'avais pas réussi à dormir. Mon esprit s'est torturé toute la nuit à propos de lui. Il me devait des explications.
Il était très facile de le trouver au milieu de tous les étudiants, il était toujours bien entouré. A chaque fois que j'apercevais un gros groupe de personnes, je savais qu'il était là.
Je m'approchai donc du seul groupe présent dans la cour et me frayai un chemin. J'étais si petit comparé à tous les autres garçons qui entouraient Sebastian, lui-même très grand.
"Je vous jure les mecs, il m'a appelé alors que je traversais la rue pour aller chez Charlotte ! C'est un malade ce type, lança le rouquin aux cheveux longs devant ses copains hilares.
- Si tu savais le nombre de rumeurs à son sujet !
- Tu te souviens quand il a failli buter Joe ? Juste parce qu'il a pas voulu coucher avec lui !"
Je m'éloignai. Mes mains tremblaient. Mon corps entier frissonnait. J'allais m'effondrer sur le sol. De quel droit osaient-ils raconter autant de sottises ? Surtout à Sebastian... Ils n'avaient pas le droit d'autant mentir. Mes jambes fléchirent d'un coup, je me retrouvai assis parterre. Je voulais m'enterrer à six pieds sous terre. Qu'allait-il penser de moi maintenant ? Surtout que son opinion de départ n'était pas très positive.
La sonnerie retentit. Personne ne prêta attention à moi, comme d'habitude. Au fond de moi, je riais. Je les haïssais tous de toute façon, ils méritaient de mourir, dans d'atroces souffrances pour avoir ruiner mes chances avec Sebastian. Mais sur mon visage coulaient des larmes salées.
Vers les coups de huit heures et demies, quelqu'un s'approcha de moi. Je n'avais pas bougé, j'étais toujours assis sur le bitume, mes jambes contre mon torse, les yeux rouges et larmoyants.
"Le taré, la prof de maths veut que tu viennes en cours."
Sa voix parvint à mes oreilles comme une mélodie, un air de rossignol - même si le timbre de sa voix était extrêmement grave et rauque. Doucement, je relevai la tête pour plonger mon regard dans le sien.
"Cesse de m'appeler ainsi, s'il te plait, j'ai un prénom.
- Tu sais, tout le monde t'appelle comme ça.
- Oui, je sais. Mais ce n'est pas pour cela que tu dois faire comme eux. Tu vaux mieux que ces imbéciles.
- T'es vraiment bizarre.
- Dis-moi des choses que j'ignore la prochaine fois, ce sera plus simple pour une bonne conversation.
- Mais je ne veux pas parler avec toi. Je suis ici parce que j'y ai été forcé, ne crois pas que c'est par plaisir que je viens te voir.
- Connard.
- Dis-moi des choses que j'ignore la prochaine fois."
Je lui souris puis me relevai. Je manquai de tomber mais il me rattrapa de justesse. Je serai prêt à parier qu'il pouvait entendre mon cœur battre la chamade. Il me relâcha, se rendant compte de la situation.
"Hum, grouille-toi un peu, les autres croiront qu'on bai-
- Je pense plutôt qu'ils croiront que je t'ai découpé en petits morceaux puis mangé.
- Attends, t'as déjà fait ça ?
- Mais t'es cinglé ? Je ne suis pas Hannibal Lecteur non plus !
- Dis, c'est vrai que t'as déjà tué quelqu'un ?
- Si tu parles de Carl Powers, oui c'est moi qui l'ai tué.
- Qu-
- Je rigole. T'es super naïf, je suis déçu.
- Je ne suis pas si naïf que ça d'ordinaire, c'est juste qu'avec tout ce que les gens disent sur toi, je me méfie.
- N'aies pas peur de moi, s'il te plait. Je ne te ferai jamais de mal."
Je regrettai l'instant d'après avoir prononcé cette phrase. Mais elle s'était échappé de ma gorge, sans que je puisse l'arrêter.
"Ça te dit d'aller en ville demain après-midi ? Je suis photographe.
- Pourquoi faire ?
- Je ne sais pas, mais hier tu as dit avoir besoin de photos de toi.
- T'écoutes mes conversations ?
- J'ai une ouïe très fine, ce qui me permet d'entendre tout, même ce que je veux pas entendre."
D'accord je venais d'inventer ce mensonge, mais il avait l'air impressionné.
"Ça doit être super bien mais en même temps super handicapant.
- Ça l'est ! Parfois tu entends des choses que tu n'as pas forcément envie d'entendre.
- Mais du coup, si tu veux on peut sortir demain. De toute façon Charlotte est malade alors je suis libre.
- Charlotte ? De Terminale 4 ?
- Oui, c'est ma copine.
- Étant donné que j'ai une ouïe très fine, je l'ai entendu discuter avec Molly Hooper, et quitte-la : elle a des sentiments pour John Watson et compte te larguer pour lui dans les jours qui suivent."
J'ai su cela car Richard est ami avec Molly Hooper et elle lui raconte toute sa vie, qu'il répète le soir lors du diner.
"C'est une blague ?
- Absolument pas !
- J'espère que tu ne me mens pas, sinon ça va mal se passer pour toi et ton corps de fragile. Dommage, elle était bonne au lit."
Il sortit son téléphone alors que nous rentrions dans le bâtiment.
"Je suis de nouveau libre, cela veut dire que je peux recommencer à baiser avec toutes celles qui veulent de moi.
- Tu l'as déjà fait ?"
Je me détestais. Et détestais mes mots qui quittaient ma bouche sans mon autorisation.
"Bien sûr, tu m'as pris pour qui, mais je suppose que toi non ?
- Pour petit rappel, aucun mec ne veut de moi.
- T'as qu'à tenter avec une fille, je te jure, tu rates quelque chose, je peux te passer quelques noms si tu veux.
- Non, je n'en n'ai pas besoin. Les filles ne m'intéressent pas, et les garçons de ce lycée non plus d'ailleurs."
Je n'allais quand même pas lui dire que la seule personne avec qui je voulais perdre ma virginité était lui.
"D'accord, je respecte.
- Tu ne me déteste pas parce que je suis gay ?
- Euh, bah non, je devrais ?
- Non ! Surtout pas. Mais alors pourquoi tu me détestes ?
- Je ne te déteste pas. Tu m'effraies, c'est tout.
- Mais je ne suis pas effrayant, je ne veux pas que tu aies peur de moi...
- On peut reparler de ça demain si tu veux."
Je hochai la tête puis il toqua à la porte. La professeur nous ouvrit, Sebastian alla s'assoir à côté de Dan.
"Jim, je peux savoir où étais-tu quand le cours a commencé ? Me demanda la professeur alors que mes yeux me piquaient.
- Je- euh...
- D'après certains élèves tu étais dans la cour, être excellent en maths ne te dispense pas de ne pas aller en cours, d'accord ?
- O-Oui madame.."
Je tremblais. Je détestais être au centre de l'attention. Je ne voulais pas que trente-cinq paires d'yeux soient tournées vers moi et me regardent. Je ne voulais pas entendre les rires gras des garçons et les chuchotements des filles. Je voulais juste continuer de discuter avec Sebastian. Je m'assis à ma place, au fond de la classe, seul, puis posai ma tête sur la table, laissant mes larmes couler le long de mes joues.
OoOoOoOo
Cet après-midi je voyais Sebastian ! Nous allions être tous les deux, en dehors du lycée et je pourrais prendre plein de clichés de lui : voilà ce qui m'a motivé pour me réveiller ce matin.
Aujourd'hui, nous n'avions que quatre heures de cours, de huit heures à midi, ce qui nous laissaient toute la journée pour se voir et déambuler dans les rues ensoleillées de Dublin, parlant de nos vies respectives. J'avais si hâte que je quittai la salle d'anglais brusquement, dès que mes oreilles eurent entendu la sonnerie.
Une fois à la sortie, je le vis se diriger vers moi, après avoir salué son groupe d'amis.
"Charlotte m'a bloqué et ne veux plus de mes nouvelles, mais j'ai eu confirmation, elle veut effectivement sortir avec Watson.
- J'avais raison, souris-je alors qu'il s'allumait une cigarette.
- Tu veux manger où à midi ?
- C'est toi qui choisis !
- Suis-moi je connais un fast-food super près du lycée"
Je ne pouvais expliquer ce que je ressentais à ce moment précis, dans ma tête tout se bousculait, mon cerveau ne fonctionnait plus correctement, comment avais-je fait pour me retrouver aussi proche de lui en deux jours ? J'étais heureux, il me rendait si heureux.
Les passants dans les rues nous dévisageaient d'un mauvais œil mais nous n'y tenions pas compte. J'oubliais mon cœur qui me menaçait de sortir de ma poitrine, je faisais abstraction des odeurs des sandwichs que nous tenions en main qui me chatouillaient les narines, il n'y avait plus que lui et moi et cette scène de cinéma beaucoup trop clichée. Mais j'étais heureux.
"Pourquoi me trouves-tu effrayant ? Lui demandai-je, soudainement.
- A mon arrivée en seconde, je ne connaissais personne et je voulais faire partie d'un groupe. Alors j'ai tout fait pour me rapprocher des mecs les plus populaires de la classe. A chaque fois, nous parlions de toi. De tes compétences intellectuelles, de ton orientation sexuelle, des meurtres que tu aurais sois-disant commis, ils te surnommaient "le taré" alors je me suis mis à les imiter sans prendre la peine de te connaître, sans savoir qui tu es vraiment et je regrette. Je pense que si j'aurais été vers toi dès le début, on se serrait bien entendu, t'as l'air d'être quelqu'un d'incroyable."
Je rougis. C'était la première fois qu'on me complimentait. Jamais personne ne m'avait dit qu'il regrettait de ne pas me connaitre, d'ordinaire les gens étaient plutôt heureux de ne pas en savoir plus sur moi et préféraient se faire leur propre opinion à mon sujet du genre "un malade mental qui a tué plein de gens et qui aime se faire enculer."
"J'aimerai bien qu'on rattrape le temps perdu, lui dis-je d'une voix timide et étouffée.
- Tu n'as qu'à venir avec Dan et sa bande. Je pense qu'ils finiront par changer d'opinion.
- Tu penses mal. Il m'ont toujours détesté, depuis la primaire où ils me volaient mon goûter, en passant par le collège où ils me mettaient la tête dans les toilettes et où ils me jetaient l'intégralité de mon repas de midi dans les cheveux, jusqu'au lycée où ils s'amusent à lancer des rumeurs sur moi."
Il s'était arrêté de marcher pour me prendre dans ses bras, en plein milieu du trottoir. Ses larges bras me serraient, j'étais collé contre son torse et humai un étrange mélange de cigarette et de parfum. Je ne voulais plus bouger. Mon cerveau s'est mis en veille.
"Je suis là maintenant , je ne te laisserai plus seul, tu ne mérites pas ça.
- Dis-moi que tu ne me fais pas de faux espoirs, dis-moi que tu ne abandonneras pas... murmurai-je entre deux souffles.
- Je te le promet, Jim."
Il déposa un baiser sur mon front avant de me sourire.
"Viens, on va prendre des photos ici, ça à l'air super beau ! Me dit-il en attrapant ma main."
Nous courûmes jusqu'à un parc ensoleillé. Avec toutes révélations, j'ai oublié que nous étions ici pour prendre des photos. Il jeta sa longue veste sur le sol avant de monter sur une statue. Son visage attirait le soleil, il était beau.
Je sortis rapidement mon appareil photo, que j'ai eu pour mes treize ans, le dernier anniversaire que j'ai pu fêter en compagnie de ma mère.
Je le pris en photo. Beaucoup de fois. À différents endroits du parc. Il prenait de belles poses, le visage lumineux et souriant. Il détachait ses cheveux qui lui arrivaient jusqu'aux coudes, les rattachait en chignon. Il était si charmant.
À la fin de la séance, il s'assit à côté de moi, sur un banc et commença à regarder les photos que nous avions fait, et celles qui se trouvaient déjà sur mon appareil.
J'étais mort de honte. Je voulais me cacher. L'entièreté de ma pellicule le représentait lui.
"J'ai peut-être raison d'être effrayé, au final.
- Non ! Je t'en supplie... Je peux tout t'expliquer."
Je me mis à pleurer alors qu'il enfilait sa veste et attrapait son sac.
"Je crois qu'il n'y a rien à expliquer, espèce de taré."
Puis il commença à quitter le parc. Entre deux sanglot, j'essayais de hurler.
"SEBASTIAN !"
Il ne se retourna pas. Je jetais mon appareil photo et courrais derrière lui. Il marchait si vite... Je tremblais. Il était si loin... Je pleurais à chaudes larmes.
"SEBASTIAN ! NE PARS PAS !"
Arrivé suffisamment proche de lui, je pris mon élan et sautai. Il se retourna entre-temps et j'atterris sur son torse, son dos rencontrant le bitume.
"N-Ne pars pas... pa-pas cette fois... je t'en supplie... re-reste avec moi...
- Mais t'es complètement cinglé ! Tu as plus de deux milles photos de moi sur ton appareil photo ! C'est super malsain !
- Oui je suis complètement cinglé, je suis fou amoureux de toi !"
Nous nous regardâmes. Mes larmes avaient doublé de volumes et certaines atterrirent sur son doux visage. Je pris mon courage à deux mains et posa mes lèvres sur les siennes, nous échangeâmes un baiser salé. Puis je plongeai ma tête dans son cou, ses bras entourant mon corps si frêle.
"Tu m'aimes...? Chuchota-t-il contre mon oreille.
- Oui... Depuis trois ans...
- Jim, je suis désolé... Désolé pour tout ce que je t'ai dit.
- Ce n'est pas grave... Tu m'as dit des choses, tu m'as parlé, c'est déjà énorme pour moi... Tu penses qu'une histoire pourrait avoir sa chance entre nous ?
- On va essayer de la faire durer le plus longtemps possible, même si tu me fais peur. J'espère que tu es conscient que c'est malsain ce que tu as fait ?
- Je sais. Je suis désolé... Je peux toutes les effacer et jeter celles que j'ai chez moi.
- Est-ce que ton mur est tapissé de mes photos ?
- Tu vas me traiter de cinglé et me balancer sur la route si je réponds oui, mais dire non serait mentir.
- Tu es super flippant. Mais malgré tout, je n'arrives pas à t'en vouloir. Tu m'as l'air d'être désespéré.
- Oui... Mais dis-moi que ce n'est pas faux et que tu ne te paies pas ma tête....
- Je pense vraiment ce que je t'ai dit, je veux essayer d'être avec toi.
- Comment as-tu pu changer d'avis en deux jours ?
- Peut-être parce que la première fois que je t'ai vu mon coeur s'est remis à battre ?"
————
Hey ! Ça fait longtemps que je n'ai pas posté, mais avec toute l'actualité et les cours je n'ai pas eu trop de temps pour écrire.
Mais du coup me revoilà avec un énorme OS de 3500 mots !
J'espère qu'il vous a plu,
À la prochaine et prenez soin de vous face au Coronavirus (Covid-19)
Charly.
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