Just a lazy day
Le soleil commençait à se frayer un chemin à travers la chambre du criminel Jim Moriarty, qu'il partageait avec l'homme qu'il désignait comme son bras droit, même si ce dernier était bien plus qu'un simple employé, Sebastian Moran. La lumière naturelle vint chatouiller les yeux de Sebastian qui ne tarda pas à les ouvrir. Il faisait déjà bien jour, qu'elle heure pouvait-il être ? Il essaya de se pencher pour attraper son téléphone portable mais quelque chose bloquait son bras. Ce quelque chose était Jim, recroquevillé sur lui-même contre le corps chaud de son amant. Ce dernier esquissa un sourire et se dit que l'heure pouvait bien attendre.
Il finit même pas se rendormir, mais il fut vite sortit de son sommeil par un éternuement. Il sursauta et se tourna vers Jim qui le regardait tout en se frottant les yeux et en reniflant. Sebastian se redressa sur ses coudes, ses yeux plongés dans ceux de Jim. Il était plus pâle que d'habitude et frissonnait.
''Quand je te dis que tu ferais mieux de porter un t-shirt pour dormir, tu ne m'écoutes jamais, rit Sebastian en se levant pour atteindre l'armoire où le sniper rangeait ses vêtements, ce dernier n'ayant pas le droit d'accéder au dressing de Jim.
- Qu'insinues-tu ?
- Que tu es tombé malade.
- Pfff, n'importe quoi, marmonna Jim avant de tousser."
Sebastian revint s'asseoir sur le lit et balança un gros sweat sur les genoux de Jim.
"C'est ridicule Sebastian, je ne suis pas malade.
- Mets-le je te dis. Puis va au salon, je vais te préparer quelque chose à manger.
- Depuis quand tu me donnes des ordres ?
- Oh, Jim, tu sais que tu peux retirer ce masque du criminel autoritaire avec moi ?"
Sebastian ébouriffa les cheveux noirs du plus jeune avant de quitter la chambre. Il s'arrêta à la salle de bain, enfila un jogging et mouilla un linge, puis il descendit les escaliers jusqu'à la cuisine.
Il sortit un plateau sur lequel il posa le linge humide, puis prépara un chocolat chaud pour Jim. Pendant que la tasse chauffait, il sortit quelques médicaments qu'il posa sur le plateau en bois. Il prit deux tranches de pain sur lesquelles il étala de la pâte à tartiner au chocolat avant de les déposer sur une assiette qu'il mis à côté de la tasse et des médicaments. Il attrapa un verre vide qu'il remplit de jus d'orange, puis le plaça sur le plateau.
Une fois le petit déjeuner de Jim préparé, il porta le plateau qu'il posa sur la table basse devant le grand canapé en cuir noir qui ornait leur salon. Sebastian détestait la décoration, il détestait que le papier peint soit rouge et le carrelage noir. Il trouvait vraiment cette maison triste, mais c'était celle de Jim. Elle était à son image. Et il ne voulait pas blesser le criminel en faisant des reproches à sa décoration.
Après avoir posé le plateau sur la table, il remonta chercher quelques couvertures pour que Jim n'attrape pas encore plus froid. Il passa par leur chambre où Jim était toujours nu sur le lit, les bras croisés.
"Mais ? Qu'est-ce que tu attends là ? Demanda Sebastian en entrant pour attraper une couverture.
- Tu ne m'as pas fait de bisous."
Sebastian essayait tant bien que mal de garder son air sérieux même si au fond de lui il explosait. Comment un homme de trente ans dirigeant une entreprise de criminels et commanditant des exécutions un peu partout autour du globe pouvait être aussi adorable ?
Même s'il ne lui avouerait probablement jamais, Sebastian adorait quand son amant retirait son masque d'insensibilité. Il adorait quand Jim était juste Jim.
"J'espère que ce n'est pas contagieux, fit Sebastian en s'approchant de Jim qui commençait à défroncer ses sourcils.
- 'M'en fiche, je veux mon bisous."
Sebastian sourit puis s'abaissa pour poser ses fines lèvres sur les lèvres pulpeuses de Jim. Il embrassa ensuite sa joue avant de déposer un petit baiser sur son front.
"Content ? Maintenant habille-toi, ton petit-déjeuner va refroidir."
Après quelques minutes, Jim descendit les marches pour rejoindre Sebastian qui l'attendait au salon. Entre temps, le sniper avait réchauffé le lait chocolaté qui était devenu froid, ouvert un petit peu les volets et avait posé une boîte de mouchoir sur la table en verre. Jim s'approcha de lui jusqu'à s'asseoir contre le torse brûlant de son amant qui enveloppa le petit corps de Jim dans une douce couverture.
"J'aime bien quand tu me prêtes tes pulls, ils sont gigantesques et ils sentent bon, murmura Jim, à moitié endormi."
Sebastian sourit avant d'attraper le plateau qu'il posa sur ses genoux.
"Je t'ai préparé des tartines, un chocolat chaud avec un sucre et un verre de jus d'orange. Et tiens, quelques médicaments."
Jim attrapa le verre et avala les cachets. Il haïssait être malade. Il haïssait se sentir faible. Mais il aimait bien que Sebastian s'occupe autant de lui.
Même s'il n'avait pas vraiment faim, il se força à manger les tartines puis prit la tasse chaude entre ses mains. Sebastian reposa le plateau tout en passant son bras derrière la nuque de Jim pour rapprocher leurs deux corps. Le criminel posa sa tête sur l'épaule de son amant et buvait quelques gorgées de son chocolat chaud de temps à autre.
Soudain, Moran se mit à fredonner un air. Jim tendit l'oreille, il connaissait cette mélodie.
"C'est la musique que tu avais mis dans ta voiture la première fois que nous avons fait un trajet ensemble. Tu adorais tellement cette musique qu'on l'a écoutée en boucle pendant une heure, tu t'en souviens ? Dit Sebastian d'une voix enjouée.
- Mais oui ! Tu m'as même dit que tu l'as eu dans la tête durant toute la soirée."
Ils rirent un peu, même si le rire de Jim était tout le temps coupé par quelques éternuements et qu'il toussait régulièrement.
Une fois que Jim eut finit son lait chocolaté, il s'allongea sur les cuisses de Sebastian qui déposa le linge humide sur son front brûlant. Il passa ensuite sa main dans ses cheveux et entortilla ses doigts avec les mèches obscures de son amant.
"Nous savons tous les deux que je ne suis pas sentimental et que je déteste parler sentiment autant que je déteste quand tu me donnes des ordres, mais comme je suis fiévreux, je ne suis pas comme d'habitude, donc je veux juste te dire que je suis très content qu'on se soit rencontrés. Mais maintenant que tu es entré dans ma vie, surtout que je n'avais pas prévu que notre relation prendrait cette tournure, tu n'as pas le droit de m'abandonner ! Et sache que si tu décides de m'abandonner, je te retrouverai et te tuerai de mes propres mains.
- Moi aussi je t'aime."
Jim sourit, son regard plongé dans celui de Sebastian.
"Tu te souviens la première fois que nous sommes partis en vacances ? Interrogea Jim en souriant.
- Bien sûr ! C'était la première fois que je partais en vacances sans avoir ma famille sur le dos.
- Oui, mais bon, tu avais ton insupportable et instable petit ami sur le dos.
- Je préfère largement gérer tes crises de « je veux des câlins » en plein milieu de la nuit que de devoir rester assis sur une chaise pendant des heures à bosser dans une maison de campagne.
- Tu n'as pas dû avoir une enfance très facile.
- Effectivement, être le fils d'un Lord est très compliqué. Surtout quand ce dernier te force à suivre des études qui ne t'intéressent pas. Il a toujours voulu que je lui succède, n'essaie même pas de t'imaginer sa réaction quand il a appris que je m'engageais dans l'armée."
Sebastian rit en se souvenant de son odieux père qui a voulu lui jeter dessus sa coupe de champagne quand Sebastian a débarqué en treillis aux motifs camouflages dans le salon. Depuis ses dix-huit ans, il n'a plus eu de ses nouvelles. Parfois il entend parler de lui aux informations mais il n'a jamais eu de visites improvisées, d'appels, d'email ou de messages depuis quatorze ans. Parfois il se demande si la vision des choses de son paternel a changé, mais il en doute. Son père a toujours été ancré dans ses idées et ce n'était pas demain la veille que cela allait changer.
"Tu ne me parles presque jamais de ton enfance, remarqua Sebastian, ce qui fit déglutir Jim.
- Oh tu sais, vivre dans une famille campagnarde pauvre où l'homme de la maison fait régner la terreur, ça laisse des séquelles dont je n'ai pas trop envie de parler.
- Je-
- Si tu veux tout savoir, mon père a tué ma mère et ma sœur. Mon petit frère et moi avons réussi à nous échapper. Il a été arrêté et doit encore croupir en prison à ce jour, ou alors il est mort. Mais ça m'importe peu. J'ai toujours détesté mon enfance et ma famille.
- Je ne pensais pas que tu avais vécu ça.
- C'est peut-être ce qui m'a poussé à vouloir tuer des gens, je n'en sais rien. On dit souvent que les parents sont les exemples des enfants. D'ailleurs, si un jour un vieil homme qui me ressemble beaucoup trop essaye de vouloir entrer chez nous, je te laisse le feu vert pour le tuer et brûler son corps, ce sera lui.
- Ok chef !"
Jim marqua une pause, avant de regarder Sebastian dans les yeux.
"On est vraiment pas comme tout le monde, chuchota-t-il, soudainement perdu dans ses pensées.
- Je ne te le fais pas dire.
- On est du côté des démons. Si l'Enfer existe, le Diable doit sûrement déjà me préparer un trône en or.
- C'est toi le Diable, tu le répètes assez souvent.
- Tu en penses quoi ?
- Et bien à vrai dire, je pense que tu es quelqu'un qui porte des masques.
- Développe, demanda Jim en fronçant les sourcils.
- Tu te caches de toi-même parce que tu as peur, tu t'effraies. Quand je t'ai rencontré tu portais ce masque de criminel insensible qui veut montrer sa supériorité et dominer tout le monde, mais plus nous avons avancé ensemble, plus j'ai réussi à te faire baisser ton masque, ton armure. Donc je pense que quand tu endosses ce rôle de Jim Moriarty, le grand criminel consultant, tu es le Diable en personne. Mais quand tu es Jim, celui que j'ai devant moi, tu es cet homme brisé qui essaye de cacher ses sentiments, en vain, parce que ces derniers sont trop forts, incontrôlables. Et je ne te le répéterai jamais assez, mais avec moi tu peux être qui tu es réellement. Tu peux lâcher tous les masques devant lesquels tu hésites en te regardant dans la glace le matin. Tu peux être toi. Et tu peux sûr que jamais je ne te jugerai, parce que je t'aime. Tu es vraiment tout ce qu'il y a de plus précieux à mes yeux. Alors, Diable ou pas Diable, je t'aime de tout mon cœur."
Quand Sebastian rouvrit les yeux, il fut surpris de voir des larmes glisser sur les joues de Jim, alors il lui adressa un regard attendri tout en souriant, puis il prit le linge humide pour essuyer les yeux sombres de son amant avant de le reposer sur son front.
"Bon parlons de choses plus joyeuses ! S'exclama Sebastian en souriant.
- Quand tu m'as invité au restaurant pour la première fois et qu'une dame a renversé du vin sur ta chemise blanche ?
- Tu as vraiment trouvé ça drôle ?
- J'ai cru que j'allais mourir de rire ! Elle était tellement désolée et toi si énervé !
- J'avoue que j'ai été dur avec elle, la pauvre.
- Tu te souviens quand nous sommes allés à la piscine l'été dernier et que tu as perdu ton short après avoir sauté d'un plongeoir ?
- Je me souviens surtout que j'étais mort de honte et que ça a été un gamin de huit ans qui a été chercher mon short.
- C'était rigolo !
- Ok, alors tu veux jouer à ce petit jeu, tu te souviens quand tu as dit à une boulangère qu'elle pouvait garder la monnaie alors qu'il manquait de l'argent ?
- Oh c'est bon ça arrive à tout le monde.
- Quand tu t'es endormi au bureau avec ta tête sur le clavier de ton ordinateur et que tu t'es réveillé avec la trace des lettres sur ta joue ?
- Pfff, t'es même pas drôle. J'aime bien quand on se remémore nos souvenirs mais j'aime pas quand on parle de ceux-là."
Sebastian pressa ses lèvres contre la joue toute chaude de Jim avant de caresser ses cheveux tout doucement.
"On restera ensemble pour toujours tu penses ? Demanda Sebastian, perdu dans ses pensées.
- Je t'ai dit que jamais tu ne pourras m'abandonner, donc oui. De toute façon je ne te laisserai pas filer de sitôt ! Souris Jim en plongeant son regard dans celui du blond.
- Je ne compte pas partir."
Les deux amants s'échangèrent un doux regard. Puis Jim ferma ses yeux, bien décidé à ne rien faire de la journée si ce n'est d'être câliné par son sniper pendant des heures. Pendant ce temps, Sebastian enroulait ses longs doigts dans les cheveux noirs de son patron tout en se disant que sa vie ne pouvait pas être meilleure.
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Hey !
Me revoici pour un nouvel OS
Comme promis celui-ci est plutôt joyeux ! (Enfin j'espère ???) j'espère que ca vous a plu ! Je devrais en écrire plus souvent, des OS joyeux où tout va bien dans la vie de nos deux amants criminels
Bref, j'espère que vous vous portez toustes pour le mieux ? On se retrouve la prochaine fois pour un nouvel OS !
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