Intelligence.
A Londres nous pouvons compter des hommes et des femmes d'une intelligence remarquable, nous pouvons même en citer quelques-uns : Mycroft Holmes, un grand politicien aussi surnommé le gouvernement britannique, son petit frère le célèbre détective Sherlock Holmes, la dominatrice aussi sexy que redoutable Irène Adler mais plus connu sous le nom de La Femme, la défunte Mary Watson qui par son passé a su faire preuve d'une grande intelligence et enfin Jim Moriarty, un criminel charmeur, un génie hors-pair, fantasmé par de nombreuses femmes et quelques hommes.
Mais ce n'est pas tout, depuis quelques mois, le monde de la criminalité s'est ouvert afin d'accueillir un nouveau membre, l'ex-colonel Sebastian Moran, avec ses activités se faisant dans la plus grande discrétion et son génie qui pourrait facilement rivaliser avec celui de Moriarty, il pourrait être le prochain a refaire trembler l'Angleterre.
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La tête blonde de Sebastian quitta son oreiller blanc dès qu'il perçu la sonnerie de son téléphone posé sur la table de chevet, à côté de son lit. Sa grande main aux veines apparentes attrapa le cellulaire avant de couper le son : 5 am. Il se releva et s'assit sur son lit, étirant ses muscles. Il fit craquer sa nuque avant de se lever et de s'avancer jusqu'à son armoire où il sortit quelques vêtements afin de recouvrir son corps nu.
Une fois lavé, habillé, parfumé, rassasié il quitta son appartement : 6 am. Dans la froid de l'hiver, il s'alluma une cigarette qu'il fuma le long de son trajet à pied jusqu'au métro londonien. Il inspirait puis expirait pendant que ses beaux yeux bleus entourés de longs cils dévisageaient chaque passants et passantes durant quelques secondes.
A première vue, il faisait peur. Sa mâchoire carrée, la cicatrice qui barrait la moitié de son visage, ses traits marqués, ses épais sourcils toujours froncés, et sa barbe rouquine effrayaient les femmes et les enfants et rendaient les hommes jaloux.
Si je vous disais que Sebastian était un gentil, vous ne me croiriez pas. Mais dans le fond, il n'était pas aussi méchant que son physique et ses activités laissaient penser. Il savait adapter son caractère et son comportement à toutes sortes de situations. Il se montrait souriant envers les enfants, il se devait d'être un gentleman envers les femmes comme lui avait enseigné son paternel, et il devait se montrer sanguin envers les hommes qui voulaient une bagarre avec lui. Il n'avait pas de caractère fixe, mais plutôt un caractère modulable.
Le métro n'était pas trop bondé ce matin, ce qui lui a permis de s'asseoir. En face de lui se trouvait un homme, petit, fin, pâle. Son parfait contraire. Sebastian laissa alors gambader ses yeux sur cet inconnu et remarqua qu'il était armé. Un 9mm dans la poche intérieure de son costume et un deuxième dans la poche de sa veste. Il sourit, et l'autre lui rendit son sourire.
L'homme aux cheveux noirs et imbibés de gel descendit une station avant lui. Au fond de lui, il espérait le revoir ce soir, aux alentours de vingt heures ou demain matin à la même heure.
L'air froid faisait trembler les cheveux blonds de Sebastian qui marchait d'un pas hâtif vers son entreprise. Entreprise bien particulière puisqu'on n'y vendait pas des produits ménagers ou on n'y faisait pas de cidre mais on y organisait des meurtres. Sebastian était le cerveau de toute une équipe de tueurs à gage, hackers, voleurs, kidnappeurs, tireurs d'élite qui travaillaient pour lui depuis quelques mois. Il donnait des ordres clairs, nets et précis et à eux de les exécuter.
Quand il arriva au QG, un ancien restaurant abandonné depuis des années, quelques employés l'attendaient déjà devant. Sebastian sortit les clés de sa poche et ouvrit la porte. "Excusez-moi de mon léger retard mais vous connaissez les transports en commun." dit-il avant de refermer la porte. Il appuya sur les différents interrupteurs qui éclaboussèrent la pièce. Pour ne pas que les gens remarquent une présence ici, l'état du restaurant n'a pas beaucoup changé. Il a juste fallu enlever la poussière mais la crasse sur les vitres empêchant de bien voir l'intérieur n'a pas été nettoyée. Les tables ont été changé de place, la cuisine a été retiré afin que Sebastian s'aménage un bureau, la chambre froide a juste été vidé de ses aliments périmés et une pièce au fond du restaurant servait de vestiaires aux employés.
De toute façon, Sebastian avait au moins quatre plans d'avance si quelqu'un les découvrirait.
Après avoir distribué les missions du jour à ses employés et confié le reste aux secrétaires, Sebastian s'enferma dans son bureau. Il posa sa besace sur son bureau et accrocha sa veste en cuir sur son portemanteau. Il s'assit sur son siège et posa ses pieds sur son bureau, les mains derrière sa nuque. Son esprit était occupé par l'homme qu'il avait détaillé dans le métro, il n'y a même pas deux heures. Son visage blanc et creusé ne voulait pas quitter son esprit, ses yeux d'un noir absorbant ne sortait pas de sa tête, il voulait le revoir, l'observer encore et encore. Scruter chacun de ses traits sur son visage fatigué, aspecter ses cheveux parfaits aussi foncés que ses yeux, se perdre dans son regard, s'y noyer, y sombrer et ne jamais les quitter, ne jamais remonter à la surface, ne jamais revoir la lumière.
Il fut contraint de sortir de ses pensées par la vibration de son téléphone qui se trouvait dans la poche intérieur de sa veste de costume. Il l'attrapa et vu un petit 1 à côté de l'icône désignant les messages. Il arqua un sourcil, jamais personne ne lui envoyait de message d'habitude.
''J'espère que je ne me suis pas trompé et que vous êtes bien Sebastian Moran. Ça vous dit d'aller boire un verre avec moi demain soir vers 21h au Coral Room ?
PS : Je suis le type que vous avez reluqué dans le métro ce matin.
JM''
Dans la tête de Sebastian, un train de questions s'achemina jusqu'à son cerveau. Mais il ne lui poserait pas, puisqu'il connaissait les réponses.
''21h, parfait. Prenez ma carte avec vous, s'il vous plait, ce serait dommage que je doive payer plus de trajets que ceux que je dois déjà payer.
SM''
En effet, Sebastian avait fait tomber sa carte dans le métro ce matin, alors qu'il s'asseyait. L'inconnu a sans doute du la prendre avec lui.
''Vous vérifierez la poche sur le côté de votre manche droite :)
A demain, Sebastian !
JM''
Toujours un sourcil haussé, l'ex colonel s'approcha du portemanteau où pendait sa veste, il plongea deux doigts dans la poche et remonta sa carte. Il sourit. Sûrement l'inconnu a-t-il du la remettre dans sa poche en sortant, une station avant lui. Satisfait qu'il n'ait pas à devoir payer des voyages en plus et réjoui d'avoir ce rendez-vous, il se rassit à son bureau après avoir sorti son ordinateur et se mit à travailler.
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Sebastian nouait sa cravate autour de son large cou, le sourire aux lèvres. Il ne savait pas pourquoi mais quand il songeait à cet inconnu, il était heureux. Cela faisait de longues heures qu'il pensait à lui, c'était étrange et nouveau comme sensation. Jamais son cerveau n'a été aussi occupé par une personne en dehors de lui-même. Il laissa pendre le bout de tissu noir accroché autour de son cou puis enfila une paire de chaussure cirées, mit sa veste et ferma la porte de son appartement à clés.
Le métro était presque vide, vers vingt heures cinquante personne n'aimait traîner dehors. Sebastian s'était rassis à la même place qu'hier matin, comme il l'avait fait hier soir et ce matin, mais l'inconnu n'était pas là. Le métro s'arrêta, Sebastian sortit du wagon, traversa les galeries souterraines remplies de gens auxquelles il signerait un arrêt de mort un jour, peut-être, puis sortit.
Londres la nuit, c'était beau. Toutes ces petites lumières jaunâtres sur ce fond bleu foncé, voire noir, comme les yeux de l'inconnu. J'aurai aimé vous décrire la ville, mais Sebastian n'avait pas le temps de s'arrêter là et là, son rendez-vous l'attendait et le temps filait. Il traversait les rues dans le froid, esquivant les gens encore dehors, le sourire aux lèvres.
Il poussa la porte du Coral Room, ses yeux balayèrent la grande pièce : des couples, des amis, des touristes, l'inconnu. Il se dirigea vers lui, seul au bar sirotant un menthe à l'eau, les yeux noyés dans son verre. Il était élégant dans son costume bleu marine qui lui allait à la perfection. Fait sur mesure, pensa Sebastian en prenant place à ses côtés.
L'inconnu tourna la tête et son visage s'illumina.
"Franchement, je ne pensais pas que vous viendriez ! Dit-il d'un sourire charmeur.
- Je ne suis pas du genre à poser un lapin, surtout à vous, monsieur Moriarty.
- Oh mais c'est qu'il est cultivé, j'adore.
- Vous êtes le responsable de nombreux attentats et assassinats à travers le monde, comment ne pas vous connaître ?
- Vous êtes du métier, je suppose.
- Effectivement, j'ai essayé d'être le plus discret possible durant de longs mois mais on dirait que vous m'avez battu.
- Je vous aime bien, vous êtes marrant."
Sebastian sourit, ne savant pas trop dans quel sens prendre cette phrase, alors il se tut. Quand j'ai dit que Moran se montrait sanguin avec les hommes afin de se battre ce n'était pas tout le temps vrai, par exemple en compagnie de Jim Moriarty il se montrait charmeur et séducteur. Moriarty était une icône montante dans le monde du crime, et il était conscient de la chance qu'il avait de pouvoir boire un cocktail en sa compagnie. Et puis, il était franchement ravissant.
"Vous n'êtes plus avec moi là, remarqua Jim en finissant sa menthe à l'eau.
- Hum effectivement, je m'étais perdu dans mes pensées.
- Oh, tu as aussi un palais mental ? Tu es donc beaucoup plus intelligent que je ne le pensais si c'est le cas.
- On passe au tutoiement ?
- Il le fallait bien, mais réponds à ma question.
- Oui, j'ai comme qui dirait un palais mental. Quand je me perd dans mes pensées je suis comme dans un grand terrain boueux et troué, et chaque chose ou personne auxquelles je pense apparaissent devant moi. J'y fais des déductions, j'estime les chances de sortir mes employés d'un mauvais coup, ce genre de chose.
- La guerre, donc.
- Le terrain me rappelle cette période de ma vie, je m'y suis engagé à mes dix-huit ans. Plus parce que je voulais emmerder mon père.
- Oh, un garçon rebelle, intéressant.
- Mon père, Augustus Moran, comme tu le sais je suppose travaille à la chambre des Lords, depuis que je suis petit je dois apprendre à comment me tenir à table, comment porter à la perfection des costumes trois pièces, comment saluer une lady, comment se comporter en présence d'invités de haute classe. Et j'en ai eu ma claque, alors j'ai voulu partir. Je me suis engagé dans l'armée parce qu'il ne voulait pas que son fils unique décède sur le champ de bataille. Quelle idée. Alors, comme forme de rébellion, j'ai foncé tête baissée dans l'armée.
- Je n'imagine même pas sa réaction.
- Je n'en sais rien, je ne lui ai plus parlé depuis vingt ans.
- Tu te confis toujours à des inconnus comme ça ?
- Ça dépend si tous les inconnus sont aussi envoûtants que toi."
Sebastian pourrait parier l'avoir vu rougir et associerait cela au fait qu'il se commande une autre menthe à l'eau, tout en évitant le regard pesant de Moran sur ses joues. Mais il ne dit rien, s'il le mettait mal à l'aise, ce que Moriarty pourrait lui faire pour se venger dépasserait son imagination.
"Sebastian, je m'ennuie. Je ne sais pas quoi faire en ce moment, tous les jours se ressemblent, je me lève, je m'habille, je prends le métro, je bosse toute la journée, vers vingt heures je quitte mon travail, je prends le métro, je prends une douche, je mange quand j'y pense, je travaille jusqu'à trois voire quatre heures du matin, j'essaie de dormir, mon réveil sonne et c'est exactement la même journée qui recommence, encore et encore.
- Viens chez moi, cela pourra casser ta routine.
- Si tu as l'intention de coucher avec moi, sache que je ne fais jamais rien le premier soir.
- Tu sais que demain une bombe pourrait s'écraser sur ton QG, et qu'il n'y aura plus de deuxième soir ?
- Je rigole, imbécile. Tu es trop sérieux pour comprendre l'humour, c'est décevant."
Moran tilta. Il l'avait déçu. Il devait se rattraper.
"Je ne suis pas assez alcoolisé, c'est pour ça.
- Garçon, remettez lui le même cocktail mais avec un peu plus de rhum, dit-il en s'adressant au serveur qui acquiesça."
Sebastian goûta au cocktail fraîchement posé devant lui. Il avait réussi à se rattraper et heureusement pour lui : il tenait très bien l'alcool.
"Si je continue à te faire boire tu vas chanter sur le comptoir, rit Moriarty en sirotant une troisième menthe à l'eau.
- Tu ne prends pas d'alcool ?
- Je pars du principe que je ne couche pas avec quelqu'un en étant alcoolisé. Comme ça je me souviens s'il était bon ou mauvais. S'il était bon, il peut espérer recommencer, mais s'il était mauvais ça peut mal se passer pour lui. Espérons que tu sois un bon coup, non ?
- Je vais me dépêcher de finir se cocktail et on va vérifier cela, qu'en dis-tu ?
- Je suis partant ! Je t'invite donc tu me laisse payer ou je t'explose la tête sur le comptoir."
Sebastian sourit, et Jim posa l'argent sur le bar sans même connaître l'addition. Puis les deux hommes quittèrent le pub et marchèrent à travers les rues de Londres. Il n'y avait presque plus de monde.
Après quelques trajets en métro, assis l'un à côté de l'autre, la tête de Jim sur l'épaule de Sebastian et une semi bagarre entre le blond et trois gamins d'une vingtaine d'années qui les avaient traité de ''pédés'' les voilà devant l'appartement de Moran. Ce dernier ouvrit la porte, les yeux de Moriarty essayèrent de se poser partout mais son hôte n'avait pas l'intention de le laisser visiter puisqu'il le plaqua au mur, tout en l'embrassant.
Moriarty fit glisser ses mains froides sous la chemise de Moran, caressant ses muscles chauds. Ce dernière déposa de nombreux baisers dans le cou pâle et maigre de l'irlandais avant d'y faire quelques suçons, et de mordre sa peau par moments. Puis après s'être rendu dans la chambre du blond, les draps les accueillir avec plaisir. La pièce fut rapidement remplie par des gémissements, des sons rauques, des bruits de corps l'un contre l'autre. Et bientôt de respirations saccadées.
Après cette partie de jambes en l'air, Moran s'endormit rapidement, avec le petit corps tout frêle de Moriarty dans ses bras, qui peinait à trouver le sommeil, comme d'habitude. Alors il laissa gambader ses doigts sur ce corps chaud et musclé qui le serrait contre lui, il faisait passer ses mains sur les différentes cicatrices, brûlures, griffures, morsures qui ornaient cette peau bronzée. Puis tout doucement, il finit par s'endormir.
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Comme tous les matins, le réveil de Moran sonna. Quand il ouvrit les yeux, il fut heureux de constater que Moriarty était encore là et qu'il dormait comme un bébé, confortablement installé dans ses bras. Il posa un baiser sur son front, et caressa ses cheveux en bataille, jusqu'à ce que l'homme se réveille lentement.
"B'jour, fit Moriarty en se frottant les yeux.
- Bien dormi ? Demanda Moran avant de se lever, suivi par l'irlandais.
- Plutôt bien.
- Je meurs de faim, tu veux quelque chose ?
- Je ne mange pas le matin d'habitude.
- Tu ne m'as pas l'air de manger beaucoup.
- C'est vrai. Mais je me laisserais bien tenter par un bol de céréales."
Moran sourit avant de lui désigner une chaise, sur laquelle il s'assit. Ses yeux regardèrent partout, l'appartement lui semblait très grand, rien que le salon était immense. Une cheminée en pierre grise se trouvait dans un coin de la pièce, à côté il y avait un grand canapé noir en cuir, et une télévision gigantesque accrochée au mur. Il y avait aussi des plantes vertes, une bibliothèque, et un petit bureau.
"Hum, Sebastian, je me demandais, tu ne voudrais pas t'associer à moi ?
- On reparlera de ça dans mon bureau si tu le veux bien.
- Parfait."
Les deux hommes une fois habillés, parfumés, rassasiés quittèrent l'appartement, prirent le métro l'un en face de l'autre jusqu'à l'arrêt où descendait Sebastian d'habitude. Une fois tous les deux assis dans le bureau de Moran où il faisait chaud et où on pouvait humer un mélange de cigarette et de café, ils firent un accord et ne se quittèrent plus jamais.
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