Horror Movie.
Kid!Mormor et Teen!Mormor
A Londres, on pouvait compter beaucoup de grandes familles, des nobles aisément riches, qui ne se souciaient guère des autres et qui adoraient savoir quelle famille était la plus riche. Parmi elles, on pouvait nommer les Moran. Une famille renommée et connue de tous composée du Lord Augustus, de sa femme dont personne ne retenait le nom et de leur fils unique, Sebastian, âgé de huit ans.
Les Moran ont toujours été riches, sur des générations se succédaient des Lords portant ce nom de famille, et Augustus espérait de tout cœur que son fils encore jeune reprenne sa place à la chambre des Lords.
On pouvait donc compter beaucoup de grandes familles mais aussi des familles pauvres, oubliées du Gouvernement, mal vues par les nobles. L'une d'entre elles portait le nom "Moriarty" : un père violent, une mère battue, et un fils de huit ans trop intelligent pour ce monde, Jim.
OoOoOoOo
"Jim ! Je dois travailler chez les Moran ce soir, ils sont de sortie, et me confient leur fils. J'aimerai que tu viennes avec moi, ton père est encore saoul et je ne veux pas qu'il te refasse du mal..."
Le garçon aux yeux semblables à de belles billes noires hocha la tête avant de nouer ses lacets. Il détestait parler, et encore plus parler pour ne dire que l'évidence. Sa mère lui sourit faiblement avant de descendre mettre ses chaussures. Jim la rejoignit et alors qu'elle ouvrait la porte, le père Moriarty les interpella :
"Tu vas faire le trottoir avec ton fils cette fois ? Cria-t-il en débarquant dans la petite entrée.
- Je suis nour-
- Je suppose que tu as encore utilisé l'argent durement gagné par maman pour t'acheter ton alcool ? C'est horrible ce que tu fais ! Tu la frappe devant moi et en plus tu lui voles de l'argent, tu n'as pas honte ?
- Ferme-la sale gosse !" Hurla l'alcoolique en levant la bouteille sur Jim.
Carol Moriarty pris son fils par la main et ils sortirent rapidement. Elle referma la porte à clés à toute vitesse avant de les jeter dans son sac à main, la respiration forte, les yeux larmoyants.
"J'ai toujours su que tu n'étais pas un petit garçon comme les autres...
- Je sais. Maintenant allons-y."
OoOoOoOo
La sonnette retentit dans la maison des Moran. Une belle femme vêtue d'une magnifique robe vint ouvrir à la nourrice et son fils.
"Madame Moran, excusez-moi du retard...
- Vous êtes pile à l'heure, lança monsieur Moran en arrivant derrière son épouse.
- Prenez bien soin de Sebastian. Il termine ses devoirs, veillez à ce qu'il ne se couche pas trop tard, il ne doit pas manger beaucoup de chocolat, il n'a pas le droit de boire de soda après vingt heures, et sa console de jeu doit être éteinte pour vingt heures et demies.
- Je tâcherai de respecter tout cela. Passez une bonne soirée."
Les Moran les saluèrent avant de quitter la demeure. Jim retira ses souliers qu'ils posa dans l'immense hall puis grimpa à l'étage, sous les râles de sa mère.
"Oh, vous voilà ! S'écria un petit garçon qui sortit du salon.
- Bonsoir Sebast-"
Alors que madame Moriarty et Sebastian discutaient, Jim ne put s'empêcher de détailler le garçon.
Il était un peu plus grand que lui, avait de beaux cheveux roux bouclés, de grands yeux bleus qui lui rappelaient la mer, et un pansement sur le nez. Carol avait déjà évoqué le fait que Sebastian soit un petit casse-cou qui court et saute partout.
"Jim, viens on va jouer dans ma chambre ! S'exclama le rouquin en attrapant la main froide de Jim qui se laissa faire.
- Sebastian, n'oublie pas de me descendre ta console à vingt heures et demies, lui rappela madame Moriarty.
- Elle est déjà sur la table de la cuisine !"
Les deux garçons montèrent dans la grande chambre du téméraire qui se jeta sur son grand lit en bois.
Sa chambre était vraiment immense et bien décorée. Il y avait plein de petites voitures, une grande armoire, et un poste de télévision.
"La chance, tu as le droit d'avoir ta propre télé. Nous on en a qu'une, elle est toute petite et doit rester dans le salon.
- Ma maman m'a dit que tu es pauvre, c'est vrai ?"
Jim serra les dents. À l'école, les gens se moquaient de lui parce qu'il était trop intelligent et en dehors de l'école, les gens se moquaient de lui parce qu'il était pauvre.
"Mon père a été viré et ma mère fait un job qui ne rapporte pas beaucoup, ça te va comme réponse ou tu veux que je t'apporte leur fiches de payes ?
- T'utiles des mots savants, t'es trop bizarre !
- C'est ça, paie-toi ma tête maintenant.
- T'es rigolo, et en plus t'es tout petit.
- Et toi tu es un idiot."
Sebastian éclata de rire avant de jeter une peluche sur le visage de Jim qui grimaça.
"Je ne suis pas un enfant, je ne joue pas.
- Pffff t'es pas marrant ! Tu as soixante-dix ans ou quoi ? On dirait mon grand-père."
Jim souffla avant de s'assoir sur le rebord du lit de Sebastian qui s'approcha de lui.
"Pourquoi tu croises les jambes ? Demanda le garçon aux yeux couleur océan.
- Parce que j'aime bien me tenir comme ça, ça te pose un problème ?
- Non, pas du tout. Dis, ça te dit de regarder un film d'horreur avec moi ?"
Jim se tourna vers l'autre garçon qui lui souriait de toutes ses dents – bon, il lui en manquait deux ou trois.
"Je ne pense pas que tes parents te laissent regarder des films d'horreur en temps normal.
- Pffff dis tout de suite que t'as peur !
- J-J'ai pas peur.
- Super ! Alors, j'ai : l'exorciste, le film avec le clown bizarre, scream, le silence des agneaux...
- J'en sais rien moi, choisi.
- Hum... Celui avec le clown a l'air trop bien !"
Jim tortillait ses doigts, il détestait les films d'horreurs et encore plus les clowns. Il n'avait jamais su pourquoi mais les clowns l'effrayaient, ils étaient tellement souriants qu'ils en devenaient inquiétants. Mais il n'osait rien dire. Le rouquin allait se moquer de lui sinon. De toute façon, Sebastian avait déjà inséré le DVD dans le lecteur et le film avait commencé. Jim s'assit dans le grand lit, à côté de Sebastian qui avait l'air captivé par l'écran.
A l'étage d'en dessous, madame Moriarty ne se doutait de rien puisque celle-ci, complétement épuisée, s'est assoupie sur le moelleux canapé du salon et a fini par s'endormir.
"Trop stupide ! Il a même pas vu que le clown était derrière lui, s'exclama Sebastian avant de rire, pfff ils vont tous mourir s'ils continuent à être aussi bêtes."
Jim n'osait pas regarder l'écran, ce clown l'effrayait.
"Jim, ça va ? T'es tout pâle on dirait que tu as vu un fantôme ! Lança le rouquin en tournant la tête vers le brun qui ne dit rien, les yeux larmoyants.
- J-Je peux me cacher dans tes bras ?
- Je ne pensais pas que tu avais peur, désolé.
- J'ai pas peur ! C'est juste que je... Je suis fatigué.
- Hum... OK ! Dors bien."
Jim sourit faiblement et posa sa tête sur les cuisses de l'autre garçon qui était complétement happé par le film. Les yeux sombres de Moriarty commençait à faiblirent, jusqu'à se fermer.
OoOoOoOo
8 ans plus tard.
"Hé Jim ! Ça te dit de venir passer la soirée à la maison ce soir ? Mes parents sont de sortie, demanda Sebastian à son camarade qui rangeait son classeur de maths.
- Tu as de la chance que je ne fasse rien ce soir.
- Tu ne fais jamais rien, le taquina Sebastian avant de lui ébouriffer les cheveux.
- Imbécile"
Jim et Sebastian fréquentaient le même lycée, et étaient dans la même classe depuis la seconde. Tous les deux n'avaient pas trop changé, Jim restait un adolescent timide au dessus de tout le monde du fait de son intelligence hors du commun et Sebastian était bien entendu le garçon le plus populaire du lycée, adulé par toutes les filles en vue de son physique digne d'une statue grecque, de son mètre quatre-vingt-trois, de ses beaux yeux bleus et de sa mâchoire carrée.
Les deux adolescents qui venaient de finir leur journée quittèrent le lycée et firent le chemin ensemble jusqu'à la demeure de Sebastian.
"J'en parle à ma mère, je serai sûrement là pour dix-neuf heures, indiqua Jim en jetant un coup d'œil à sa montre.
- Super, à plus tard Jim."
Sebastian caressa les cheveux du brun en souriant avant de fermer la porte. Jim rougit puis continua sa route jusqu'à sa minuscule maison. Il ouvrit la porte, son père et sa mère se disputaient encore.
"Je sors ce soir, je serai chez les Moran" Cria-t-il avant de monter dans sa chambre.
Sa chambre n'était pas comme celle de Sebastian, elle était toute petite et il n'y avait qu'un lit une place, un bureau et une commode. Le garçon souffla puis posa son sac ouvert sur le matelas. Il y mis quelques vêtements et sa brosse à dent, puis dévala les escaliers, salua sa mère et quitta la maison. Cela faisait déjà deux ans qu'ils se disputaient sans arrêt pour des choses futiles ou l'avenir de Jim.
Son père voulait qu'il devienne banquier, qu'il gagne beaucoup d'argent et qu'il rencontre une femme qui s'occupera de lui et qui lui fera des enfants. Contrairement à sa mère qui disait qu'il fera ce qu'il voudra.
Jim n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait faire après le lycée et cela l'importait peu. Il vivait le moment présent et se réjouissait de passer la soirée chez Sebastian.
OoOoOoOo
Arrivé devant l'immense maison des Moran, Jim se recoiffa un peu, toussa puis appuya sur la sonnette. Il patienta un peu puis Sebastian vint lui ouvrir. Ce dernier sortait de la douche puisqu'il était torse nu, des gouttelettes d'eau parsemant ses abdominaux visibles et il portait une serviette autour de sa taille. Les joues de Jim s'empourprèrent.
"Je ne pensais pas que tu serais là aussi tôt, fit simplement le rouquin en laissant pénétrer son invité dans le hall.
- Je ne pensais pas venir aussi rapidement, mais mes parents se prennent encore la tête...
- Désolé pour toi mec.
- "Mec" ?
- C'est comme ça qu'on parle au lycée, mais t'es pas comme ça toi.
- Non effectivement, sourit Jim.
- Laisse-moi juste cinq minutes le temps que je m'habille. Tu peux aller dans ma chambre si tu veux. Tu te souviens du chemin ?
- Évidement."
Les deux adolescents s'échangèrent un regard complice puis Jim grimpa les escaliers jusqu'à l'étage. Il poussa la porte de la chambre de Sebastian.
Il avait l'impression de retomber en enfance, même si la chambre était différente de celle qu'il avait connue à l'époque. Il n'y avait plus de petites voitures qui jonchaient sur le sol mais des vêtements. Les murs étaient remplis de photos, de posters d'artistes que Jim ne connaissait pas, d'affiches de films que Jim n'avait jamais vu. Le lit en bois était toujours le même mais les draps n'étaient plus ceux avec des imprimés de dessins-animés mais des draps gris. Sur le bureau traînaient des devoirs non faits, des 4 sur 20, des paquets de cigarettes, des bouteilles de soda.
"Excuse-moi, c'est un peu le bazar, lança le rouquin en arrivant derrière Jim qui sursauta.
- Ça a changé...
- Oui, j'ai donné mes petites voitures à mon petit cousin. Mais regarde, j'ai toujours la même télé qu'à l'époque."
Ils se sourirent.
"Tu veux qu'on regarde le film d'horreur avec le clown ? Tu n'as pas vu la fin.
- S-si tu veux.
- Cool ! Tu veux qu'on commande des pizzas ? Mes parents m'ont laissé de l'argent.
- Je n'ai pas d'argent sur moi.
- Mais je vais te les payer andouille."
Sebastian attrapa son téléphone.
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Une fois les pizzas arrivées et film projeté sur la télévision, les deux garçons s'installèrent sur le grand lit de Sebastian.
Le rouquin était toujours aussi imperturbable même s'il le connaissait par cœur et Jim était toujours aussi effrayé par les clowns.
"Tu peux venir dans mes bras si tu as trop peur" Indiqua Sebastian, les yeux rivés sur l'écran.
Il n'en fallut pas plus à Jim pour qu'il se glisse dans les bras du rouquin.
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Le film toucha à sa fin, Jim n'avait pas bougé des bras de Sebastian, ses joues étaient humides et ses lèvres tremblantes.
"Plus jamais je ne regarde de film d'horreur, tu peux avoir ma parole là-dessus.
- Tu aurais du me dire que tu avais trop peur.
- Hum... Espèce d'imbécile.
- J'ai peut-être une idée pour te rassurer, lança Sebastian avant de sourire.
- Laquelle ?"
Sebastian jeta les cartons de pizzas vides sur le sol puis regarda le brun dans les yeux. Il passa ses pouces sur ses joues avant de poser ses lèvres sur celles de Jim qui sentit ses joues chauffer. Au fond de lui, il était heureux. Heureux d'enfin échanger un baiser avec lui.
La première fois qu'il l'a vu lui a fait comme un électrochoc. Mais il était trop jeune pour se rendre compte de quoi il s'agissait. Alors il a laissé passer ce sentiment étrange et nouveau jusqu'à ce qu'il se retrouve dans sa classe en seconde.
Le revoir, des années après, le visage plus poilu et mûr, la voix plus grave, encore plus grand qu'avant, lui a refait cet électrochoc. Et désormais, il comprenait de quoi il 'agissait. Il était simplement tombé amoureux de Sebastian Moran.
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J'ai dessiné Jim et Sebastian aux âges correspondant à mon histoire ;)
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