
7) Amour sucré
Je me suis rendue compte récemment que je connaissais Danielle avant de connaître Louis. Et j'ai beaucoup aimé le téléfilm starstruck, où elle joue le rôle principal, celui d'une fille amoureuse d'une star.
Je l'ai re regardé il n'y a pas longtemps, c'était plutôt ironique.
Mes résultats ne valent pas le temps de travail que j'investis dans mes études, c'est rageant.
Et merci à toutes les personnes qui me lisent, vous êtes de plus en plus nombreuses et ça me fait chaud au cœur.
Sur ce,
Bonne lecture
Louis n'a jamais voulu qu'on s'affiche en tant que couple en public.
Au début ça ne me gênait pas, il y a de sacrés cons au lycée. Je ne tenais pas spécialement à me faire insulter par des trous du cul homophobes.
Pourtant je ne lui demandais pas la lune.
J'avais pris l'habitude de toujours éviter d'évoquer une quelconque rencontre avec ses parents.
Ses sœurs sont persuadées que nous sommes meilleurs amis.
Seule la plus grande, Charlotte, est au courant. Elle l'a deviné et m'a demandé confirmation. Louis ne le sait pas.
La situation n'a cessé d'empirer.
Une fois, alors qu'on faisait du shopping, j'ai affectueusement passé mon bras par dessus ses épaules. En une rotation, il a violemment repoussé mon geste d'amour.
Il m'a alors toisé méchamment pour me lancer d'une voix glaciale.
"Tu fais quoi là?!"
Je lui ai répondu, calmement:
"Je câlinais mon copain. C'est interdit?"
Il m'a murmuré, entre ses dents:
"Pas ici"
J'ai essayé de le comprendre, vraiment, j'ai même fait pas mal de concessions.
Mais ce soir je lui pose un ultimatum: soit je peux lui tenir la main dans la rue, soit c'est fini entre nous.
Être gay n'est ni honte ni une anormalité. C'est juste une belle différence. J'aimerais qu'il le comprenne.
On est pas dans la même classe cette année, il n'a donc pas eu à faire attention à se mettre à l'exact opposé de moi dans la salle, comme il le faisait l'année passée.
Je l'attends, assis sur son lit.
Ses parents ne sont pas là cette semaine.
J'entends la porte d'entrée s'ouvrir.
Il rigole à gorge déployée. Il doit être au téléphone.
Ma poitrine se serre à l'entente de ses éclats de rire.
J'aimerais tellement pouvoir le faire rire de cette manière.
Il fronce les yeux quand il m'aperçoit, visiblement peu ravi de me voir là.
Il termine sa conversation rapidement:
"Je te rappelle. Louis est là..."
C'est Gemma à l'autre bout du fil, mon unique sœur. Il n'y a qu'à elle qu'il l'a dit, pour nous. Ils étaient meilleurs amis bien avant que je sorte avec Louis.
Elle doit lui répondre quelque chose qui lui déplaît car il lève les yeux au ciel pour lui rétorquer:
"Change de disque. J'ai pas besoin de toi pour me faire la morale"
Il raccroche, visiblement moins enjoué qu'à son arrivée.
"Hey. Comment tu vas?"
Je lui demande gentiment en caressant son épaule du bout des doigts.
Son mouvement instinctif de recul me fait mal. Mais je ne laisse rien paraître.
"Bien. Tu veux quelque chose?"
Il y a quelques temps je lui aurais répondu "toi" avec un sourire lubrique. Mais ce temps là est révolu. Ma voix flanche quand je lui réponds:
"Je voulais juste... Te parler"
J'aurais aimé rajouter:
"il me faut une autorisation?" Mais je préfère ne pas envenimer la situation. Je poursuis sur ma lancée:
"Je me suis dit que ce serait sympa d'aller au ciné tout les deux ce soir. Qu'en penses tu?"
Je m'abstiens de rajouter "comme avant".
Son froncement de sourcils ne présage rien de bon.
"Écoute j'ai vraiment pleins de trucs à faire en ce moment"
Mon sang se met à bouillir.
"Tu pourrais me dire la vérité non? Je mérite au moins ça!"
Il ne réagit pas, peu habitué à mes éclats de fureur. Je poursuis donc, en élevant le ton:
"Sois honnête. Dis le moi. Vas y. Porte tes couilles un peu"
Louis semble embêté:
"Écoute, Harry tu devrais te calmer. On peut regarder un film ici si t'y tiens tant"
C'est la phrase de trop. J'explose en hurlant:
"Tu le fais exprès ou quoi?! J'en peux plus que t'en ai honte de moi. Je n'ai pas la peste. Mais merde à la fin. Je pensais que tu m'aimais assez pour nous assumer. Et qu'on affronterait les moqueries ensemble."
Ma voix se brise:
"Je me suis trompé"
Louis a l'air ennuyé:
"Arrête ton caprice un peu. C'est compliqué pour moi aussi"
Ma main lui administre alors une énorme claque.
Il n'en revient pas et moi non plus. Je me reprends:
"T'es qu'un connard. Je te déteste. Je le savais en plus, t'es qu'un gros égoïste qui ne pense qu'à son cul. N'essaie même pas de me contacter"
Je dévale les escaliers à la même vitesse que les larmes sur mes joues. Je savais que ça se passerait mal, mais pas à ce point.
Je me sens sale et trahi.
Louis a écouté ma dernière exigence, je n'ai aucune nouvelle de lui depuis une semaine. Ses sept derniers jours furent insupportables, surtout de savoir qu'il me fuyait. J'ai espéré qu'il veuille me parler, au moins pour mettre les choses au clair. Silence radio.
D'autant plus que j'ai mon spectacle de théâtre dans deux jours. Je comptais sur lui pour venir m'encourager, ou au moins être là. Je joue le rôle principal, Roméo dans la très illustre tragédie de Shakespeare.
La représentation débute dans un quart d'heure. Toujours aucune nouvelle de Louis. Je suis pas du tout prêt à entrer sur scène. La coiffeuse tente de dompter ma tignasse.
Elle interprète mal mon anxiété:
"C'est normal d'avoir le trac. Tu vas y arriver. Une fois sur scène, n'oublie pas de t'amuser"
Je respire à fond devant le grand miroir. Louis ne viendra pas, c'est pas grave, je vais y arriver.
Mon téléphone vibre dans ma poche.
C'est un message de Louis:
Stresse pas. Tu vas être magnifique, comme toujours. T'as cru que je raterais une occasion de te voir en collant?! ;)
J'ai hoqueté de surprise.
Ça c'est mon Louis, insolent et mignon à la fois.
Je monte sur les planches, rempli d'une énergie nouvelle.
Les applaudissements fusent. On a été excellent. Moi et les autres comédiens sommes en ligne et saluons.
Un bouquet de fleurs est apporté à Juliette par son copain qui lui vole un baiser. Mon cœur se serre à cette image mais je les applaudis quand même.
Une immense gerbe de roses blanches, mes fleurs préférées, s'approchent de moi. Louis me fourre le présent dans les mains avant de marmonner, en référence au baiser que j'ai échangé avec Juliette durant la pièce:
"Y a que moi qui ait le droit de t'embrasser"
Et, joignant le geste à la parole, il me donne un vrai baiser de cinéma devant le lycée qui applaudit à tout rompre.
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