36) Drama
Hello,
Deux OS en deux jours. J'étais inspiré par Noël car j'adore cette période de l'année (même si aucun des deux n'a de rapport avec)
Ce n'est pas la chose la plus joyeuse que j'ai écrite. Mais celui d'hier était incroyablement niais, alors je me rattrape, pour rééquilibrer !
Je sais pas si vous avez remarqué, mais il fait quasiment toujours le même temps et la même température dans mes écrits que dans la réalité. Voilà. C'était l'info nulle du jour.
Bonne lecture ♥️
Bam. Bam. Bam.
Il cesse de compter au bout de trois. Il veut ouvrir la porte mais n'en a pas la possibilité. Les coups résonnent toujours au même endroit mais il demeure complètement immobile.
Le temps s'égrene lentement.
Le sol est glacial.
Il se redresse, les membres agités de violents tremblements. Il ne peut contrôler la peur qui ne cesse de s'infiltrer dans tous les pores de sa peau. Sa gorge nouée et ses pieds frigorifiés le font terriblement souffrir. Il se redresse, puisant dans ses dernières forces pour lancer un regard assassin à la porte avant de s'effondrer sans un bruit sur son lit.
Mais il n'a pas le droit de se plaindre, il l'a mérité, il en est persuadé. S'il avait été obéissant, il aurait été heureux.
***
Le jour suivant, comme à chaque fois, il fait semblant. Il est passé maitre dans l'art de jouer la comédie. C'est si simple de berner ses collègues, ils lui prêtent si peu d'attention. Il suffit de leur présenter quelques sourires, les gens s'en moquent s'ils sont factices, et même s'ils se rendent compte que sa joie est forcée, ils ne disent rien. Ils considèrent, égoïstement, qu'ils ont assez de problèmes comme ça, ainsi ils n'ont pas à se soucier de ceux des autres. Donc ils détournent les yeux quand des larmes coulent sur ses joues et continuent leur vie comme si de rien n'était sans voir la souffrance pourtant criante d'Harry.
Aujourd'hui ne dérogera pas à la règle et il le sait.
Il respire profondément, et sort de chez lui, absolument pas prêt à affronter la cruelle indifférence du monde.
Le bouclé aime Londres et ses températures glaciales, il peut s'emmitoufler dans un immense manteau et se dissimuler à la vue de tous à l'aide d'une écharpe volumineuse où disparait son cou.
En rentrant dans le building de l'entreprise, il se concentre pour ne pas laisser son regard se perdre sur le jeune homme charmant de l'accueil. Il sait que le garçon lui offrira un sublime sourire et lui fera un tendre clin d'œil. Cet individu fait battre le cœur d'Harry un peu plus fort à chaque fois qu'il le contemple. Certains matins, il lui arrive même de lui répondre par un frêle sourire, aussi sincère qu'il puisse l'être. Et le soir venu, il s'imagine une belle vie à ses cotés. Une telle existence serait terriblement agréable, mais sa réalité est tout autre. Il s'autorise rarement à trop rêver. Et le moment où il réalise ce qui l'attend est toujours violent.
Il s'ébroue, sortant brusquement de ses pensées en voyant les portes de l'ascenseur s'ouvrir devant ses yeux. Il appuie distraitement sur le bouton de son étage, déjà concentré sur les nombreux dossiers qu'il devra traiter. Heureusement, malgré ses horaires hallucinants et la quantité de travail incroyable dont il doit venir à bout, Harry apprécie son travail.
Il lui empêche de penser.
***
Ce n'est qu'à 15h qu'il s'autorise une respiration. Il s'étire en baillant et décide d'aller prendre un café à la machine qui se trouve au bout du couloir. Même si ses jambes le font atrocement souffrir, ça lui fait du bien de faire quelques pas après avoir été si longuement assis.
Louis monte innocemment à l'étage comme chaque jour à la même heure. Priant pour avoir l'air naturel, il suit le bouclé et décide de se prendre un thé au distributeur pour se donner une contenance. Il sait qu'il doit engager la conversation, Harry ne fait jamais le premier pas.
- On a pas mal de boulot en ce moment, avec tous ces changements d'organisations.
- Hum.
Louis sait que c'est déjà exceptionnel qu'il lui réponde. Alors il n'essaye pas plus, sachant que le bouclé se referme sur lui-même dès qu'il se sent menacé. Il retourne, guilleret, à son travail.
Harry regarde, impuissant, partir son rayon de soleil qui a, une fois de plus éclairé sa journée par sa simple présence. Une fois de plus, il remercie le ciel d'avoir fait naître cet homme.
***
C'est le cœur serré par l'angoisse, comme chaque soir, qu'Harry retourne chez lui. La douleur sera similaire, il n'a aucune raison de s'inquiéter, se dit-il pour se rassurer.
Harassé par la fatigue et ayant l'agréable surprise de découvrir son appartement vide, Harry s'allonge sur son lit avant de sombrer dans un profond sommeil sans songe.
Il est réveillé par des hurlements.
Il est revenu. Harry sait que ça ne sert à rien qu'il se cache.
Il ne sera que plus énervé en le trouvant.
Alors comme chaque soir depuis deux ans, Harry se tait.
Harry se laisse faire.
Harry souffre.
Harry pleure.
Harry meurt un peu plus à chaque fois.
***
Harry ne sait pas comment il arrive à se lever après une telle nuit. Peut être que des yeux bleus ont été sa seule motivation, même s'il ne l'avouera jamais.
Il est parti si vite ce matin, pressé de quitter son bourreau, qu'il en a oublié son écharpe. Ce n'est qu'une fois dans la rue, alors qu'une femme le regarde de travers et qu'un homme lui jette un regard de pitié, qu'il se rend compte qu'il ne s'est pas muni de sa protection qui cache les dégâts. Son calvaire est exposé à la vue de tous, sans aucun filtre.
Harry pense à faire demi-tour. Il ne veut pas que Louis le voit ainsi, si faible et si vulnérable. Mais il n'a pas le temps. Alors il poursuit son chemin jusqu'au bureau les yeux rivés sur ses chaussures. Harry se sent encore plus insignifiant que d'habitude, si cela est possible.
Louis ne peut cacher son expression horrifiée à la vue des hématomes et des brulures présents sur la peau délicate de l'homme qu'il convoite en secret. Un sanglot lui échappe en imaginant ce qu'est le quotidien d'Harry.
Le bouclé passe extrêmement vite devant l'accueil, ne ralentissant pas comme il a l'habitude de le faire. Harry plonge dans le travail avec encore plus d'acharnement qu'à l'accoutumée.
Louis se ronge les ongles, hésite un instant puis, ne pouvant supporter la situation, se lève brusquement, prend les escaliers et court jusqu'au bureau d'Harry. Il rentre en furie, essoufflé, sans prendre la peine de toquer. La vision du bouclé, complètement terrifié par cette violente intrusion, encourage un peu plus Louis dans sa décision.
- Harry. Je ne te laisserai pas mourir à petit feu devant moi, c'est hors de question. Je t'ai regardé souffrir sans rien faire assez longtemps. Viens, on se barre, où tu veux, peu m'importe. J'ai ma voiture en bas et de la famille à Edimbourg, tirons nous d'ici. Ou autre part si tu veux, je peux réserver deux billets d'avion. Je t'en prie.
Une larme solitaire s'échappe de son œil et c'est qui fait réagir Harry.
Louis mérite une réponse. Harry se lève en silence, le tremblement de ses mains est le seul signe de la puissante émotion qui le traverse. Il se réfugie délicatement dans les bras du mécheux, signifiant ainsi son désir de s'enfuir loin d'ici avec lui.
Il est émerveillé par la beauté de Louis et espère qu'il le sera toujours.
- Harry, je te promets que personne ne lèvera jamais plus la main sur toi. Je le jure sur ma vie.
Et Louis tient sa promesse.
Votre avis sur ce genre d'OS compte beaucoup pour moi.
La fuite n'est jamais la meilleure solution. Dans ma tête, Larry reviennent à Londres quelques années plus tard, font un procès à l'ex petit ami d'Harry qui le battait et justice est faite. Puis ils ont 24 chameaux et 2 dromadaires, évidemment.
Belle semaine à vous
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