Maladie du Sang - 1 -
Nous allons conter l'histoire d'un être surnaturel qui fut autrefois un être tout ce qu'il y avait de plus humain.
Le monde est complexe. Quelle différence entre fiction et réalité ? Le bien et le mal existent-ils vraiment ? Du moins, comment en faire la différence ?
Le monde de nos jours n'est pas si différent de celui d'autrefois. Jadis, les êtres surnaturels étaient pourchassés, capturés, brûlés, éventrés, torturés, terrassés. La cohabitation avec les humains était difficile en effet. Pourtant, tous n'étaient pas dangereux. Certains, bienveillants et humbles, ne demandaient qu'asile auprès des humains. Mais, certains craignaient aussi ceux de leur espèce, bien moins respectueux.
Si l'on remontait plus loin dans le temps, il y avait les "sorcières". De simples humaines dotées de connaissances extraordinaires, en guérison notamment. Cependant, peut-être que des humains dotés de vrais pouvoirs ont vraiment existés. Mais ce ne sont que des légendes.
Soit !
Eh bien, malgré l'humanité dominant sur le monde, ces êtres surnaturels se trouvaient bien présents parmi les humains. Eh oui, ils ont toujours existé, depuis la nuit des temps.
Nous parlons des vampires bien entendu. Et des loups-garous. Et peut-être encore d'autres créatures et monstres.
Aujourd'hui nous abordons l'histoire de l'un d'eux...
🩸🩸🩸
Au cours du XVIIIème siècle, un étrange phénomène envahit l'Europe. Le vampirisme faisait parler de lui, accablant les populations à travers chaque pays. Personne ne savait qu'en penser. Certains disaient des croyants qu'ils étaient fous et rejoindraient bientôt ces monstres dans les flammes de l'enfer. D'autres se plaisaient à taire leurs pensées pour ne s'attirer les foudres de personne. Le Tout Puissant pouvait-il leur accorder sa protection s'ils venaient à ignorer pleinement ces sornettes ?
Au milieu de tout ce tumulte, un homme travaillait très dur pour gagner son pain. D'âge mûr toutefois proche de la jeunesse, il travaillait à l'aide de sa charrette et ses chevaux. L'astre solaire avait disparut depuis longtemps, faisant place à la tombée de la nuit.
Les études lui avaient réussis, mais n'étant pas d'assez bonne famille, du moins de richesse, il dut s'en remettre à des activités autres qu'intelectuelles. Cela dit, très agile de ses mains, l'homme savait réparer tout et rien comme appareil.
Il ne se doutait que trop peu de l'agitation qui secouait la ville, le pays tout entier, toute l'Europe même. Seul pouvoir se nourrir convenablement lui importait ; vivre sainement, sans problème.
Ce jour là, le destin ou le hasard, seul Dieu en sera témoin, quelque chose se passa.
L'homme, qui se faisait appeler Anthony, stoppa les chevaux et descendit de la charrette. Il livra sa cargaison au client du jour, récupéra son dû et laissa ses bêtes à l'écurie le plus proche pour qu'on en prenne soin. Après avoir ramené son bien dans l'immense grange mise à disposition des voyageurs, il rejoignit l'auberge la plus proche.
Anthony avait besoin d'un bon repas et d'une bonne nuit de sommeil. Il lui restait juste assez de sous pour manger et dormir une nuit. Il n'allait tout de même pas dépenser tout son argent, en l'occurrence celui qu'il venait de gagner. Après avoir commandé le repas du jour, qu'importe ce qu'il mangerait tellement la faim le dévorait de l'intérieur. Il s'installa et commença à s'emplir la pense de ce succulent plat qu'on lui servit très vite.
Notre homme venait d'Amérique, ce pays immense où les langues gesticulent trop vite. Pourtant certaines langues européennes n'étaient guère mieux. Pourquoi s'empêtrer sur d'autres terres dirait-on ? Il était ici pour affaire, comme toujours, le gagne pain.
Soudain, la porte de l'auberge s'ouvrit violemment. Toutes les têtes se redressèrent vivement, les conversations animées se stoppèrent. Une ombre apparut à l'entrée. Le silence devint glacial.
Anthony continuait de manger très discrètement, tellement affamé qu'il n'avait pu se résigner à abandonner son précieux repas.
À cet instant, des pas plutôt remarqués retentirent dans l'auberge, faisant sursauter certains consommateurs, même la serveuse ne bougeait plus.
L'inconnu avança jusqu'au bar, tapa du poing sur le bois et une coupe lui fut servit. Il lança quelques pièces à la serveuse qui déguerpit rapidement. Puis il se tourna, les bras étalés sur le bar, sa coupe dans une main. Il l'a bu d'une traite et la jeta en arrière. L'homme avisa l'assiette de notre Anthony et le poussa sans remord pour s'asseoir à sa place et finir ce qu'il avait commencé.
- Eh, c'est à moi ! Je l'ai payé avec...
Notre ami se tut en voyant l'individu relever des yeux aussi rouge que ceux du diable. Quand bien même on n'a pas vu le diable, la théorie se tient en voyant le teint pâle, les habits déchirés et sales et ce regard perçant pareille au mal incarné de cet être venu des enfers. Pourquoi avait-il les pupilles si pourpres ?
- Non, c'est bon, en fait, vous pouvez... reprit Anthony avant de se raviser. Laissez tomber, je m'en vais.
Sur cette phrase, il s'élança vers l'escalier, souhaita une bonne nuitée à son hôte et rejoignit avec bonheur sa chambre à coucher. Anthony se prépara à passer la nuit, il l'espérait, reposante.
Tout devint de nouveau calme au départ de cet étrange individu. La nuit passa lentement, les habitants de ce petit village d'Angleterre étaient plus inquiets car les monstres sortaient la nuit, vulnérables le jour. Il n'y avait alors pas âme qui vive au dehors. Mais qui dit âme ne dit pas forcément que humain.
La nuit avait bien avancé, notre marchand dormait profondément, tout était calme au dehors. Pourtant, quelque chose rôdait dans les ténèbres, comme toutes les nuits. Connaissant la menace vampirique constante, les villageois avaient décidé de laisser quelques sources de lumière dans les allées et entre les maisons. Certains avaient accrochés à leur porte des guirlandes d'ails, "paraît que cela les éloigne" disaient les livres.
Les heures passèrent, l'aube semblait s'attarder. Alors que la nuit ressemblait à une eclispe éternelle, un cri déchira le silence. Les flammes qui servaient d'éclairage dans leur socle s'éteignirent les unes après les autres.
Anthony s'éveilla en sursaut. Il regarda autour de lui, les yeux à demi fermés. Les ténèbres emplissaient sa chambre, il n'y voyait rien. Notre ami s'assit maladroitement et referma les yeux, son attention confuse par le sommeil.
Soudain il tomba de son lit et deux mains lui enserrèrent la gorge. Anthony ouvrit de grands yeux mais n'y voyant que les ténèbres, il se fia à ses autres sens. Ses mains tâtonnèrent autour de lui, seulement il ne trouva rien pour se défendre. L'air commença à lui manquer et il porta ses mains sur ce qui l'attaquait. Un hurlement déchira sa gorge, son assaillant venait de le mordre au poignet. Ce n'était pas une simple morsure, celle-ci lui traversait la chair bien plus profondément, il crut même entendre un craquement, comme si son os se fendait en deux.
Anthony essaya de reprendre ses esprits en se débattant de toutes ses forces. Mais déjà la tête lui tournait. Il sentit à peine la douleur enivrer tout son être quand une sensation étrange émana de sa nuque. Il donna un énième coup de coude à l'aveugle, un léger gémissement lui répondit ; deux mains l'immobilisèrent et la sensation douloureuse mêlée à de la chaleur reprit dans son cou. Il tenta encore de gesticuler mais son agresseur perdit patience. Celui-ci offrit de force son poignet à sa victime qui fut forcée d'avaler les quelques gouttes de sang.
Un craquement fendit l'air et la tête d'Anthony partit de côté. La proie ne bougeait plus, le cou ensanglanté ; l'inconnu se releva, fixa un instant le visage inerte de l'humain puis se pencha de nouveau sur lui. C'était son plaisir, tourner autour des humains, les manipuler, les torturer parfois, s'en nourrir puis les tuer. Les ramener à la vie dans un second temps pour montrer que son espèce ne leur est pas inférieure au contraire. Il aimait voir souffrir, c'était si exaltant.
Celui-là ne connaîtrait que souffrance et solitude, comme lui jadis. Il serait seul jusqu'à la fin des temps, immortel comme lui et ses semblables.
Le vampire laissa le corps inerte au sol et disparut dans les ténèbres par la fenêtre.
Le sang continuait de couler du cou d'Anthony. A quoi bon, il était mort.
Et pourtant, le corps fut secoué de légers soubresauts les secondes suivantes. Il ne bougea plus puis se redressa brutalement. Pendant ce temps, la blessure profonde à sa nuque se referma lentement, comme celle de son poignet. Anthony se mit debout avant de chanceler et retomber à plat ventre sur son lit.
Sa vision était floue, son corps tremblait et la température de son corps semblait alarmante. Il toucha sa peau glacée et la trouva très pâle. Sa bouche soudainement pâteuse lui rappela sa soif. Il se dirigea de ses jambes spasmodiantes jusqu'à la bassine d'eau et commença à boire. Tombant à genoux, il se regarda dans le miroir, sa soif toujours présente et se trouva une mine affreuse.
Le jeune vampire reprit de l'eau mais rien ne calma la soif. Fronçant les sourcils, il se releva pour se diriger jusqu'à son lit avant de se stopper. Quelque chose chez lui venait de se déclencher. Ses pensées se focalisaient sur une seule chose : boire. Son corps s'agitait sans raison, le manque montait crescendo. Le monde tourbillonnait, cette soif constante lui donnait des maux de tête et des douleurs au ventre insupportable.
Puis il s'évanouit. Trop de sensations, d'émotions, de pensées impossible à gérer pour son esprit et son corps qu'il n'avaient pu supporter.
La chaleur monta, les brûlures s'accentuaient et il se réveilla en hurlant. Son corps s'embrasait. Il jeta un regard au dehors et vit le soleil apparaître à travers la fenêtre. D'instinct il s'enfuit au fond de la chambre et chercha les ténèbres à tout prix. Anthony se recroquevilla dans un coin et ne bougea plus.
Combien de temps était passé ? se dit-il quand on frappa à la porte. L'hôte venait s'enquérir de ses nouvelles, ne l'ayant pas vu depuis le souper de la veille. Notre marchand n'osait même pas ouvrir la bouche. Qu'allait-il devenir ?
- Monsieur, voudriez-vous bien sortir, un client aura besoin sous peu de la chambre. Je dois donc la préparer. Puis vous devez avoir faim depuis la veille, vous n'aviez presque rien mangé.
- Madame... Je... voyez-vous... c'est que... je ne peux pas... je suis... gravement malade... et cela doit être très contagieux... mais oui... je... meurs de faim. Begaya Anthony en fixant avec horreur la porte.
- Oh, malheureux ! Comment vais-je faire ? Se lamenta-t-elle. Très bien ! On va vous apporter à manger et je vais vous ramener un médecin.
- Fort bien !
A son départ, le silence s'abattit sur lui. Étrange, il avait cru entendre tout près un son continu. Soudain, ses sens s'éveillèrent, sa soif doubla d'intensité et son corps s'agita de nouveau. Il crut entendre au loin des cris de lamentation. L'hôte semblait se disputer avec quelqu'un. Anthony sentait une odeur particulière comme s'il la connaissait depuis toujours.
L'instant d'après on frappa à la porte. Le jeune vampire s'en écarta le plus vite possible et s'enfuit dans un autre coin. Il remercia son hôte puis s'avança jusqu'à l'assiette. Ses forces s'amenuisaient de plus en plus vite. A la vue de la nourriture, sa faim fut plus forte que tout le reste. Alors il s'y attaqua mais le simple goût et la simple texture ne passèrent pas du tout.
Jamais il n'avait refusé de manger, pourtant son corps le rejetait. Puis ses yeux se posèrent sur une tache rouge dans un coin de l'assiette. Quelqu'un avait dû se blesser durant la cuisine, sûrement la personne qui criait.
Son corps s'embrasa de l'intérieur mais pas de la même manière, la faim combinée à la soif prenaient le dessus sur tout le reste. Sa respiration devint saccadée et il n'entendait même plus les battements de son cœur. Il approcha un doigt de cette tâche et la toucha. Anthony porta son doigt à ses lèvres et l'effleura. Aussitôt, tout son corps fut en émoi. Son esprit et son corps revivaient.
Il attrapa l'assiette avec force et lécha le sang restant. Il en voulait plus. La nourriture s'étalait à présent sur le bois mais il n'en avait cure. Le jeune vampire se leva en vitesse et se tourna vers la porte. Il sentait cette odeur de globule rouge, cela émanait de la cuisine. Mais il ne pouvait se résoudre à sortir. Voilà qu'il craignait la lumière du soleil, qu'il ne pouvait plus rien manger ni boire et l'odeur du sang l'extasiait au point d'en devenir fou. Comment ? Anthony ne se rappelait de rien.
Quelques heures plus tard, on frappa de nouveau à la porte. Un médecin se présenta de l'autre côté. Il ne pouvait rentrer sous peine d'être tuer et Anthony d'être mis à nu. C'était impossible.
Puis une idée lui vint, grotesque, absurde mais la seule solution. Discrètement et méthodiquement non sans rapidité, il ouvrit le plancher à mains nues avec une facilité déconcertante. Les planches s'accumulaient puis il se positionna sous le plancher dans le trou creusé préalablement et repositionna le tout en quelques secondes. Il avait fait bien attention à ne pas mettre de terre sur le plancher et par conséquent à creuser précautionneusement.
Il s'autorisa enfin à respirer mais avec délicatesse et silence. Soudain la porte s'ouvrit avec violence, l'hôte accompagnée de son mari et du médecin entrèrent sur le seuil. Anthony avait oublié un détail, il aurait pu simuler une évasion mais par manque de temps il avait prit la première option lui venant à l'esprit.
- Madame, permettez-moi de vous demander où se trouve..., demanda le médecin avant d'être coupé.
- Monsieur, je vous jure qu'il était encore là tout à l'heure. S'écria l'hôte.
- Ce qui est encore plus étrange est qu'il n'y a aucune trace d'évasion. Du moins les fenêtres sont fermées. Reprit le médecin. Il semblerait que la chambre soit libre, madame.
- For the Queen, je n'ai jamais vu ça ! Pria l'hôte accompagné du signe de croix.
- Calmez-vous, madame ! Tout est bien qui finit bien.
Puis ils sortirent de la pièce après avoir ouvert en grand les fenêtres pour aérer et sans doute assainir après le passage d'un malade.
Anthony décida de rester dans sa cachette. De toute manière, il faisait encore jour dehors. S'il sortait il serait brûlé en quelques secondes. Alors il attendit jusqu'au soir.
En effet, un nouvel arrivant entrait dans sa chambre et s'y installa. Durant le reste de la journée le jeune vampire avait eu le temps de dormir. Lorsque la nuit tomba et que l'autre se coucha, Anthony attendit que sa respiration se soit calmée. Il avait d'ailleurs comprit petit à petit ce qu'il pouvait entendre et sentir plus que quiconque. Là, il entendait très distinctement les battements du cœur de cet humain. Ceux-ci se calmaient petit à petit, il sentait les globules rouge circuler dans ses veines, son cœur qui pompait et renvoyait le sang.
Après encore quelques heures, Anthony sortit de sa cachette, remit bien en place le plancher et s'approcha doucement, sans sentir ses propres veines palpiter dans tout son corps à l'idée d'enfin se nourrir convenablement.
Sa proie semblait profondément endormie, un jeu d'enfant. Il enjamba doucement mais docilement le lit puis son buste et se pencha sur sa poitrine. On aurait dit qu'il avait fait ça toute sa vie. Aucune peur, ses besoins primaires parlaient pour lui, contrôlaient son esprit et ses actes.
Il aggripa les épaules de ses deux mains, ses deux jambes emprisonnant celles de l'humain entre les siennes et commença à planter doucement ses canines dans la chair. Un léger soubresaut secoua le corps sous son emprise mais il ne s'éveilla pas pour autant. Après quelques secondes il pressa ses lèvres contre la peau douce et aspira par petite quantité le sang de sa victime.
Les secondes puis les minutes passèrent avant que l'humain ne sorte des bras de Morphée. Quand ses yeux s'ouvrirent, il se débattit aussitôt mais Anthony porta une main à sa bouche pour le faire taire et monta sa jambe gauche pour bloquer son buste et l'empêcher de s'enfuir.
Il continua encore de prendre du sang jusqu'à ce que la vie le quitte. Le jeune vampire s'effondra sur le bois et ferma les yeux, le menton dégoulinant de sang.
Son esprit embrumé par la saveur et l'odeur de ce liquide carmin l'empêchaient de penser rationnellement. Cependant il revint à la raison en entendant des pas de l'autre côté de la chambre. Anthony se redressa et s'appuya contre le mur près de la fenêtre. On appela à travers la porte ; bien sûr, personne ne répondit.
Il était temps de s'enfuir. Par chance il faisait nuit, le jeune vampire ne mourrait pas ce soir. Ce dernier ouvrit délicatement la fenêtre et prit la fuite. Dehors l'obscurité était totale, les sources de lumière du village n'avaient pas encore été remplacées.
Il courut sans savoir où aller. Sa charrette, ses chevaux, il devait les abandonner et reprendre une nouvelle vie. Vivre la nuit et se terrer le jour, était-ce une avenir ? La mort n'était pas plus souhaitable.
Anthony erra longtemps entre forêts, champs et villages. Puis à la lisière d'une énième forêt, il aperçut une bâtisse au loin. Elle semblait aussi terne que ses sombres pensées. Aussi grande qu'une maison de bonne famille, ayant vécu son temps à travers les âges. C'était son refuge à coup sûr. Quelques rayons du soleil commençaient à pointer dans le ciel, picotant le corps de notre vampire.
Il s'avança rapidement jusqu'à l'entrée du bâtiment noirci et pourri par le temps. Personne ne viendrait le déranger ici. Un seul facteur l'inquiéterait bien vite : aucune âme censée viendrait explorer un habitat délaissé, semblable à un Fort du moyen âge possédé par des esprits malsains. Peut-être que la jeunesse viendra se divertir aux alentours ? Poussée par la curiosité, elle le visitera ? A ce moment là, il pourra se nourrir.
Le jeune vampire prit possession des lieux, s'y installa à son aise et resta dans l'ombre des jours et même des années.
Il avait eu raison ; parfois des humains venaient visiter la bâtisse. Ils semblaient avoir oublié la menace vampirique, car si certains s'amusaient à se faire peur, d'autres cherchaient toute source d'argent ou d'objets à voler.
Ils entraient avec prudence puis baissaient leur garde et finissaient par chercher dans tout le manoir. Avant de tomber sur Anthony, qui, caché dans l'ombre, se jetait sur ses victimes. Il enterrait les corps la nuit ; lisait des livres poussiéreux de la bibliothèque ou jouait du piano en tout aussi mauvais état le jour.
Les décennies passèrent. Puis un siècle. Anthony n'avait pas vieillit. Il restait toujours cet homme pâle, maigre mais toujours aussi beau qu'à ses quarante ans. Et pourtant, il portait sur ses épaules sans doute deux cents années terrestres.
A la fin du IXème siècle, Anthony avait dû abandonner sa maison. Le monde changeait depuis déjà plusieurs décennies en ce nouveau siècle. La nature avait laissé place à des champs de cultures intensives jusqu'aux grands marchés de denrées alimentaires.
Après les deux guerres, l'industrialisation et la mondialisation faisaient place dans ce nouveau monde.
Où irait-il ? Il ne possédait rien à part ses connaissances scientifiques, technologiques et le savoir apprit dans les livres. Mais un savoir vieux comme le monde. Un savoir inutile en voyant l'évolution rapide de l'humanité.
Avant la fin du siècle, il décida de rentrer dans son pays d'origine, l'Amérique. Comment allait-il retrouver son pays après plus de deux cents ans ?
Anthony rejoignit bien vite le littoral anglais afin de prendre la première embarcation en direction de l'Amérique. Toutefois, la prudence restait de mise. Il se réfugiait le jour dans l'ombre et sortait la nuit en silence pour se nourrir. Puis un jour, il trouva le bon navire qui le ramènerait chez lui.
Ce jour là, il se drapa d'une longue cape noire pour dissimuler son visage et monter librement en pleine nuit.
La même nuit, le navire transportant de lourdes marchandises à destination de l'Amérique prit la mer. On crut apercevoir une ombre entre deux passages pour gagner les appartements des employés. Ce même être surnaturel se retenait malgré lui, pour permettre à l'équipage d'arriver à bon port et livrer leurs marchandises. Anthony n'avait pas oublié, même après deux centaines d'années, ses activités humaines en tant que marchand. On le laissa tranquille, les humains devaient le prendre pour un vagabond. Tant mieux, s'ils ne lui cherchaient pas des noises, il ne leur enverrait pas les flammes de l'enfer.
Ces deux cents années, et peut-être plus, étaient pour lui un passage avant de reprendre un nouveau départ. Il arrivait enfin à se contrôler. Ses pulsions, ses envies, ses besoins ; l'expérience sûrement et la vieillesse.
Anthony fixa l'horizon et attendit que les heures passent jusqu'à son arrivée en Amérique. Une nouvelle vie s'offrirait à lui.
🩸🩸🩸
Bonjour, bonsoir,
Après tant de temps voilà un nouvel ironstrange 🙂
Dites moi ce que vous en avez pensé ?
Évidemment ce n'est que le début de l'histoire. Je ne sais encore pas combien il y aura de parties mais à mon avis, plusieurs à coup sûr.
Hâte d'avoir vos avis et déjà d'écrire la suite, c'est vrai aussi 😅
Au plaisir et merci de venir lire mes histoires c'est cool à vous 👍😄
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro