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Je te promets

Je te promets

Bonjour tout le monde ! Après trois mois, voici la suite directe de Chocolat chaud et épée de Damoclès.

Résumé rapide : Angel craque devant Husk, qui le réconforte avec un chocolat chaud. Le démon araignée demande au barman s'il veut bien essayer d'aller au paradis avec lui, mais Husk est convaincu de ne pas pouvoir y accéder en raison de ses crimes passés.

Angel lui demande un baiser, Husk se remémore toutes les raisons pour lesquelles il ne doit pas accepter, mais il ne parvient pas à refuser et l'embrasse.

Ils se séparent juste avant que Charlie et Vaggie les surprennent, mais Vaggie a très bien compris la situation.

Husk promet sans convictions d'essayer d'aller au paradis avec Angel. 

TW : Mentions de viol, de harcèlement et d'agressions sexuelles, d'addictions, de relations toxiques, de cannibalisme, de pensées suicidaires et de violences conjugales

Husk avait glissé un petit mot sous la porte d'Angel, lui promettant de l'attendre ce soir avec un nouveau chocolat chaud.

Le démon araignée lui avait seulement répondu d'un discret signe de la main en partant au studio.

Il n'y avait aucune raison pour que la journée d'Angel se passe plus mal que d'habitude. Ce n'était pas marqué sur son visage qu'ils s'étaient embrassés et qu'ils comptaient bien recommencer.

Pourtant, le barman ne cessait de regarder la nouvelle horloge de l'hôtel et se vérifier son téléphone pour s'assurer qu'aucune catastrophe ne s'était passée.

Embrasser Angel, c'était monter sur l'échafaud. Sortir avec lui revenait à se glisser la corde autour du cou en priant – qui ? quoi ? –  Pour que personne n'actionne la trappe.

Husk réussit à prendre Vaggie à part après le repas de midi.

-       Ne dis rien aux autres pour Angel et moi. Si son patron l'apprend, on est foutu.

-       Avec votre discrétion, tout l'hôtel sera au courant avant demain midi, souffla l'ancienne exterminatrice. De quoi vous avez peur ? Que les résidents courent le dire à Valentino ? Lucifer, Charlie et Alastor vivent ici, il n'y a pas d'endroits plus sécurisés en enfer.

Mais Angel n'était pas toujours à l'hôtel. Et savoir que le démon de la radio était dans les parages n'aidait pas Husk à calmer ses angoisses.

-       Si ça peut te rassurer, je ne leur dirai rien, assura-t-elle. Va dormir un peu, surtout si tu comptes encore attendre qu'il rentre.

-       Alastor va me ramener par la peau du cou si je ne suis pas au bar, souligna le démon chat, parlant d'expérience.

-       Charlie ira lui dire qu'elle te donne ta journée, t'as une tête de déterré.

Et encore, sa fourrure masquait en grande partie ses cernes.

Husk, exténué par sa nuit blanche, ne se fit pas prier et partit se glisser sous ses couvertures. Il s'endormit vite, mais n'échappa pas aux cauchemars. Remuer son passé ne lui avait pas fait du bien.

L'inconscient du démon chat lui repassa d'abord son accident de voiture, l'impact des véhicules l'arrachant du sommeil. Lorsqu'il parvint à se rendormir, il revécut sa chute du casino, privé de ses ailes alors que le sol se rapprochait à toute vitesse. Ensuite, Husk se revit, devant une foule de démons ricanant, tirer une balle angélique dans la tempe de son amante malgré ses supplications. Tout se brouilla. Le cadavre fut changé en celui d'Angel. La voix d'Alastor grésilla près de son oreille alors que l'ancien Seigneur Suprême se précipitait pour tenter, en vain, de sauver le démon araignée :

-       Husker, j'ai une nouvelle mission pour toi. Trois fois rien, juste quelques petits démons à réduire au silence !

Mais Husk n'écoutait pas, il essayait d'arrêter les saignements. Sa respiration fut coupée alors que ses chaines se matérialisaient autour de sa gorge et que le démon de la radio le tirait en arrière. La main d'Alastor, qui avait pris sa forme gigantesque, s'approcha de lui à toute vitesse.

Se réveillant en sursaut, le barman constata que son cou était de nouveau libre et que la fourrure blanche de ses doigts n'était plus couverte de sang. Il n'avait dormi que deux heures.

Angel lui avait envoyé un message impersonnel, lui demandant de dire à Cherri de nourrir Fat Nuggets et qu'il rentrerait vers minuit. Craignait-il que quelqu'un espionne son téléphone ?

À l'idée de rester seul avec ses angoisses durant encore une dizaine d'heures, Husk craqua.

Il partit dans une salle miteuse pour jouer au poker, ne prenant avec lui qu'une petite somme d'argent, histoire de ne pas finir ruiner ce soir.

Il y croisa une vieille connaissance dont il ne se rappelait même plus le nom. Ce dernier semblait penser que c'était une bonne idée de discuter en plein milieu de la partie :

-       Alors, Husk, t'es toujours le toutou du démon de la radio ? C'est vrai qu'il travaille à l'hôtel débile de la princesse ?

Avant que le démon chat puisse répondre, les deux autres joueurs rebondirent sur les propos du premier.

-       Celui où crèche Angel Dust ? Veinard ! Il paye la fille de Lucifer en nature ?

-       N'importe quoi, il est gay.

-       Il ferait n'importe quoi à n'importe qui pour du fric.

-       Eh, une fois, en économisant assez, j'ai pu me le taper !

-       Sérieux, raconte ! Il crie aussi fort que dans ses films ?

Ne supportant plus les rires gras et les remarques de plus en plus crasses, Husk finit par craquer :

-       Vos gueules ! Hurla-t-il.

Tous se turent, sauf un imprudent ressemblant à un phoque, particulièrement bourré, qui demanda :

-       Qu'est-ce qu'il y a, le minet ? T'es jaloux ? T'aimerais garder cette petite salope pour toi tout seul ? Sérieux, mec, redescend ! Ça ferait de toi le plus grand cocu de l'enfer !

Un deux de cœur faillit partir droit dans la gorge du démon phoque, mais Husk connaissait une méthode encore plus efficace pour qu'ils ne manquent plus jamais de respect, ni à la princesse, ni à Angel.

Il se leva, le dos bien droit pour paraitre plus grand, fit un sourire jusqu'aux oreilles et s'approcha du type, lui posant une main sur l'épaule. Il lui déclara d'une voix mielleuse :

-       Tu sais, mon cher, comme ton ami l'a si bien rappelé, je suis proche du démon de la radio. Il aime aussi beaucoup Angel Dust et Charlie Morningstar. Il ne serait pas très content s'il savait qu'un pauvre imbécile les insultait, tu ne crois pas ?

-       Je...

-       La ferme. Coupa Husk, qui n'en avait pas fini. Est-ce que vous savez ce qu'Alastor fait aux personnes qui lui déplaisent ?

Le démon chat décrivit avec le plus de détails possible la traque, la torture et la dégustation des victimes. Il enjoliva ou inventa certaines choses, pour le simple plaisir de les voir blêmir ou verdir un peu plus, serrant l'épaule de l'imprudent assez fort pour être sûr de lui laisser des marques sous sa chemise. Après quelques minutes, il ouvrit brusquement les ailes pour les faire sursauter.

-       À l'avenir, je vous conseille d'être très polis en parlant des proches du démon de la radio. Conclut-il en sortant de la pièce.

La méthode Alastor ne décevait jamais.

Mais une fois dehors, ce ne fut pas la satisfaction qui l'envahit, mais l'amertume.

Sa mauvaise habitude d'intimider les autres dès qu'il avait un statut un peu avantageux ne l'avait pas quitté.

Le démon chat avait bien plus de points communs avec le démon de la radio qu'il ne voulait l'admettre et l'ancien Husk n'était jamais loin.

Il avait fallu qu'Alastor vienne lui arracher tout ce qu'il avait pour qu'Husk se remette en question et que la culpabilité commence à tant le submerger qu'il doive encore plus la noyer dans l'alcool. En tant que Seigneur Suprême, il avait levé plusieurs fois la main sur les âmes qu'il possédait et tué sa précédente compagne.

Husk s'était juré de ne plus jamais faire de mal aux personnes qu'il aimait, ça avait commencé par ne plus aimer personne. Radical. Mais maintenant qu'il tenait aux habitants de l'hôtel, surtout à Angel, ce n'était plus viable.

Husk laissa ses yeux dérivés sur les publicités collées au mur.

Des photos d'Angel nu ou dans des vêtements si révélateurs que c'était tout comme étaient affichées à chaque coin de rue.

Savoir qu'il n'avait pas eu le choix de faire ces clichés lui donnait envie de déchiqueter chaque image une à une.

Son seul réconfort fut de se dire qu'au moins, quatre sales types n'oseraient plus insulter le Angel et Charlie de sitôt.  

Être vu comme le plus grand cocu de l'enfer n'était pas un problème si ça lui permettait de passer un morceau de sa deuxième vie avec celui qu'il aimait.

......

Angel traversait Pentagram City à pied et en pleine nuit, rasant les murs en priant – qui ? quoi ? –  Pour que personne ne le reconnaisse. Il avait dû s'enfuir de son taxi à cause d'un chauffeur... trop insistant.

Son cerveau bouillonnait, repassant ses baisers avec Husk en boucle alors qu'il marchait et regardait autour de lui comme un lapin à la saison de la chasse.

Angel ressentait plus qu'un gros béguin ou une forte attirance, comme il se l'était répété toute la journée, espérant se convaincre sans succès. Le démon araignée était amoureux d'Husk.

Ce n'était pas une bonne nouvelle. La dernière fois qu'il avait vraiment aimé quelqu'un, il avait tout perdu, son âme et sa liberté avec.

Le démon araignée voulait lui faire confiance. Il sentait qu'il le pouvait, qu'Husk ne lui ferait pas de mal.

Mais il ne s'était pas méfié de Valentino, certain que c'était quelqu'un de bien jusqu'à ce que la réalité le rattrape, lui prouvant que son radar à bonne personne était sacrément merdique.

Un bruit derrière lui le fit se retourner d'un bond. Mais ce n'était qu'un démon qui rentrait chez lui sans faire attention à Angel.

Devait-il faire confiance à Husk ? Ou s'en mordrait-il les doigts plus tard ? Dans un monde idéal, Angel se serait posé la question avant de proposer au démon chat de l'embrasser. Hier, il n'avait pensé qu'à eux deux. Une journée au studio près de Val avait suffi à le faire tomber de son petit nuage et à ébranler toutes ses certitudes. À lui rappeler toutes ces années sous l'emprise de son patron. Près de quarante ans à entendre qu'il ne valait rien et que Valentino était le seul à pouvoir l'aimer ne s'effaçaient pas si facilement.

Angel pouvait toujours échapper à la soirée en prétendant être fatigué, ce qui était vrai. Ou qu'il n'en avait pas envie, ce qui était faux. Le démon araignée voulait vraiment passer sa soirée avec le barman.

Était-ce stupide d'avoir peur ? Il avait déjà exposé la plupart de ses failles à Husk. Qu'avait-il encore à perdre ? Sa vie ?

La seule chose qui lui avait permis de tenir ces derniers mois, était la perspective de pouvoir tenir sa sœur dans ses bras. Être libre, au paradis, avec elle.

Val avait presque réussi à le briser en prétendant que c'était impossible. Angel s'était imaginé passer encore des dizaines d'années, piégé entre ses griffes. Plutôt mourir.

Husk avait été là, le ramassant à la petite cuillère et lui promettant qu'il avait une chance d'atteindre le ciel.

Peut-être que si Valentino lui avait dit que c'était impossible, c'était par peur qu'Angel lui échappe. Qu'il rejoigne Molly et Pentious. Le démon - l'ange ? – araignée amènerait Cherri, qui pourrait retrouver son serpent charmant, Fat Nuggets, Niffty, si elle le voulait et Husk. Charlie et Vaggie viendraient leur rendre visite toutes les semaines, ils vivraient tous heureux et auraient beaucoup de plumes.

S'accrochant à sa fin de conte de fée comme à une bouée de sauvetage après un naufrage, Angel se promit que depuis de paradis, il ferait tous les soirs un doigt d'honneur en direction de l'enfer, à destination de Val.

Il s'arrêta devant la porte de l'hôtel, soulagé d'y être arrivé en un seul morceau, mais incertain.

Que devait-il faire ? Husk était-il un nouveau poison camouflé en joli chocolat chaud ?

Sa tête, consciente des risques, se disputait avec son cœur amoureux. Son âme, n'étant plus en sa possession, elle n'avait pas sa voix au chapitre.

Dans les contes de fée, les héros suivaient toujours leur cœur, non ?

Il poussa la porte, tendu. Angel rejoint Husk, en train de lire dans le canapé, qui lui demanda en le voyant :

-       Ça a été ta journée ?

-       La merde habituelle, résuma le démon araignée avec un grand sourire et un baiser, refusant de s'y attarder.

Husk partit réchauffer le chocolat et revint avec une assiette de gâteaux et deux tasses, l'une, rose vif et la sienne, orange, décorée d'un "Fuck Mondays". Angel demanda, en pointant les biscuits, si c'était Husk qui les avait faits.

-       Non, ma cuisine pourrait tuer définitivement un pécheur. Alastor m'a interdit de préparer autre chose que des boissons. Question de sécurité.

-       Il n'a pas cherché à s'en servir pour assassiner ses opposants ? Plaisanta Angel en sirotant son chocolat chaud, plus sucré que celui de la veille.

-       Il ne pourrait pas les manger ensuite, rit Husk. Et Niffty m'en voudrait, l'odeur ferait fuir tous les nuisibles. Et les démons.

-       Je t'avais raconté la fois où Val avait cassé la clé de ses menottes et était resté coincé pendant une heure en hurlant sur tout le monde ?

Ils partagèrent les anecdotes les plus humiliantes sur leurs patrons, un petit acte de résistance qui leur fit le plus grand bien, permettant à Ange d'oublier en partie ses craintes.

-       ... Et c'est comme ça que Suzanne a humilié Alastor devant tout le Faubourg Cannibale, conclut Husk.

-       Et elle est encore en vie ? Rit Angel, la tête posée sur l'épaule de son compagnon. Ils avaient posé leurs tasses et presque fini les gâteaux industriels.

-       Il aurait adoré se débarrasser d'elle, mais Rosie lui interdit de faire du mal à ses habitants. C'est l'une de ses rares amies, il tient trop à elle. Mais, Suzanne a retrouvé du fumier dans ses armoires. Ça puait tellement qu'elle a dû changer toute sa garde-robe.

-       Rappelle-moi de jamais énerver Al, j'tiens à mes vêtements !

-       Je tiens assez à toi pour te le rappeler tous les jours, Angel. Fait attention à lui, s'il te plait. Alastor est dangereux. Rappela Husk, reprenant son air sérieux.

Angel, secoué par la lueur d'inquiétude dans les yeux d'Husk, bafouilla une réponse :

-       Je... Je sais... Je sais qu'il est dangereux, quand il en a eu marre de mes avances, il m'a menacé de me servir aux autres pour le dîner si je continuais. Je crois qu'il était sérieux.

-       Il l'était. Tu te serais régénéré plus tard, mais c'est une de ses punitions préférées. 

Angel n'écoutait plus. Son cœur battait trop fort d'angoisse et d'émotion.

Il se redressa pour s'éloigner du barman, prenant un biscuit pour justifier son geste.

Sa tête reprit le contrôle. Valentino l'avait attiré dans son piège en prétendant se soucier du démon araignée, en lui promettant d'être toujours là pour lui.

-       Angel, ça va ? Demanda le barman devant son silence.

Le démon araignée raccrocha le sourire qu'il prenait au studio.

-       Oui, tout va bien !

Mais Husk ne semblait pas être convaincu.

-       Je suis...

-       Joueur de poker, tu sais repérer les menteurs, je sais. Souffla Angel, laissant son sourire s'évanouir. Il opta pour une demi-vérité : je suis... juste inquiet que Val sache... pour nous.

Quoique représente ce nous. 

-       J'ai réfléchi. À l'hôtel, on est tranquille, il suffit de rester discret, commença Husk. En dehors, on fait profil bas.

-       Fait attention avec les messages. Val lit parfois mes textos. Continua le démon araignée, sans le regarder en face.

-       D'accord, mais s'il te plaît, préviens-moi si tu as des problèmes.

-       Pourquoi ? Ça nous mettrait tous les deux en danger et tu ne pourrais rien faire. Il vaut mieux que tu ne le saches pas, non ? Opposa Angel en fronçant les sourcils.

Husk resta interdit un instant, avant de reprendre :

-       Angel, je m'inquiète pour toi, tu le sais, non ?

Il s'inquiétait pour lui ? Pourtant, Angel ne parlait que peu de ce qui se passait vraiment au studio et en dehors. Sa fourrure masquait très bien les cicatrices, les traces de dents et les bleus. Il n'avait pas dit comment il avait pu... convaincre Val de le laisser partir plus tôt. Il avait aussi gardé pour lui le fait qu'il était rentré à pied. Peut-être n'en faisait-il pas assez pour faire semblant que tout allait bien, mais tous les efforts qu'Angel déployait étaient exténuants et n'avaient jamais marché sur Husk.

-       Je sais que je ne servirai à rien, Angel, souffla Husk. Je veux juste t'aider... Avoir vendu son âme à un salaud, je connais, mais je ne peux pas comprendre tout ce que tu vis au studio...

-       T'es là, ça suffit. Je ne te demande pas de me sauver, se braqua le démon araignée. Inconfortable, il changea de sujet : Tu veux bien participer aux exercices de groupe avec nous ?

-       Tu crois que Pentious s'est racheté en chantant et tapant dans ses mains avec Charlie ? Protesta Husk.

-       On ne fait pas que ça, contra Angel. C'était plus la même personne après son aménagement à l'hôtel. Et, lui et moi, on a commencé à s'apprécier qu'après que Vaggie nous balance du toit, désarmés, au milieu de la guerre de territoire.

-       Excellente idée, ironisa Husk, tomber d'un endroit en hauteur m'a vachement réussi la dernière fois.

-       C'était juste un exemple. Tu m'avais dit que tu essayerais... lui rappela Angel.

-       Tu crois qu'Alastor me laisserait quitter le bar pour faire des activités qui pourraient me libérer ? Mais avant ça, le paradis ne m'accueillerait pas, même si j'étais leur dernière option.

Le démon araignée se tut, ne sachant pas quoi répondre.

Angel voulait juste qu'ils puissent être tous les deux au paradis, libres et loin des problèmes. Il ne voyait pas d'autres possibilités d'être heureux un jour.

Husk ne pensait peut-être pas pouvoir y accéder. Hier, quand il avait raconté son passé, il avait l'air écrasé par la culpabilité et les regrets. Incapable de se pardonner ses erreurs.

C'était un sujet sensible pour les deux. Leurs murs protecteurs étaient hauts et il fallait du temps pour construire des échelles.

Ils restèrent une bonne minute en silence. Angel cherchait une formulation pour dire au démon chat qu'il comprenait ses réticences, mais que c'était leur meilleure option, le tout sans le brusquer. Rien ne lui venait.

Sans prévenir, Husk leva le bras en l'air, faisant sursauter le démon araignée qui ferma les yeux et se protégea le visage par reflexe autant que par habitude.

C'était sa faute, il n'aurait pas dû mettre le barman en colère.

-       Angel ?

Entrouvrant les paupières, il vit qu'Husk avait juste retiré son chapeau. Il paraissait inquiet et demanda :

-       Je te fais peur ?

Au lieu d'un nouveau demi-mensonge, Angel choisit de se taire sans baisser son bras. Husk et Valentino n'étaient pas la même personne, mais lui, si. Il restait terrifié à l'idée de retomber dans une autre spirale empoisonnée de menaces, de coups, de promesses jamais tenues et de douceur qui s'enchainaient sans répit.

Cherri l'en avait partiellement sorti, lui répétant qu'il ne méritait aucun des coups de Valentino et qu'il n'était pas responsable des violences qu'il subissait. Maintenant, Angel ne croyait plus aux promesses de soleil, il se contentait d'attendre le prochain orage.

Le démon araignée replia ses jambes contre sa poitrine, tournant la tête pour ne plus voir le barman.

-       Parle-moi, s'il te plait, lui demanda le démon chat d'une voix douce.

Ce n'était pas une bonne idée de donner à Husk des armes supplémentaires pour le blesser. Alors pourquoi Angel commença-t-il à murmurer ?

-       Val et moi, on était... Je ne sais pas. Amant ? Il disait qu'on n'avait pas besoin de mots. Au début, c'était parfait, il était attentionné, gentil, il me disait qu'il m'aimait. Il m'a fait signer un contrat pour travailler avec lui. Je ne l'ai même pas lu en entier, je lui faisais confiance. Après, il a commencé à changer. Ou alors, j'ai juste commencé à remarquer qui il était vraiment, j'en sais rien... Angel serra un peu plus ses genoux contre sa poitrine. Il est toujours là, quand je veux t'embrasser, quand tu me dis que tu tiens à moi et quand j'ai peur que tout recommence.

Il n'arriva pas à en raconter plus, secoué de longs sanglots.

-       Angel, si le problème, c'est le couple, je serai là pour toi, je t'écouterai et je te ferai des chocolats chauds, en étant ton ami, lui promit Husk.

-       Je ne veux pas qu'il me prenne ça. Je veux être avec la personne que j'aime. Mais il casse tout. Moi, ma vie, nous...

-       Et si je peux te promettre de ne pas te faire de mal ?

Apercevant du coin de l'œil une douce lumière orange, Angel tourna la tête. La main d'Husk était tendue vers lui et brillait du même genre de lueur que quand Alastor passait un pacte avec quelqu'un. Le démon chat le regardait, décidé.

-       C'est le seul pouvoir de Seigneur Suprême qu'il me reste. Je m'en servais pour obliger les gens à tenir leurs paris. Mais aujourd'hui, je peux faire un deal avec toi pour que tu sois sûr que je ne lèverai jamais la main sur toi et que je respecterai toujours tes limites.

Rien ne pouvait briser un pacte. Ne pas le respecter entrainait toujours des conséquences dramatiques. Ce n'était pas quelque chose qu'on proposait à la légère. Accepter de le conclure serait une garantie d'être en sécurité. En quelques phrases, Husk venait de se montrer plus digne de confiance que Valentino ne l'avait jamais été. 

Angel se jeta au cou de celui qu'il aimait, qui lui rendit son étreinte comme il pouvait avec sa main occupée.

Le démon araignée voulait juste être dans les bras de quelqu'un qui n'attendait pas plus.

Angel sentit ses muscles se détendre et ses épaules retomber. Il n'avait pas pris conscience qu'il était aussi tendu. Ni d'être si exténué ou d'avoir mal partout.

Il passait son temps à occulter ses ressentis et ses limites, c'était compréhensible quand ils étaient piétinés en continu. Mais Angel les avait tant perdus de vue qu'il les avait presque oubliés.

Husk arrêta le pacte en fermant le poing et attrapa un plaid blanc, orné de petits canards jaunes soleil, assez grand pour envelopper trois personnes, sûrement oublié là par Lucifer et le déplia sur eux.

Angel murmura un merci contre son épaule. Il demanda la permission pour caresser le pelage et les ailes d'Husk. Après l'avoir obtenue, il retira ses gants et glissa ses doigts dans la douce fourrure et sur les plumes, faisant ronronner et papillonner des paupières le démon chat. Husk se détendit et finit par s'endormir contre la poitrine d'Angel.

Pour qu'il soit plus confortable, Angel le fit glisser sur ses genoux, sans cesser ses caresses. Il le regarda, attendrit, se mettre en boule, les ailes repliées sur son dos.

En sentant son cœur s'emballer une nouvelle fois, Angel sut à quel point il était foutu. Il aimait cette stupide boule de poil.

Quand il aimait, c'était toujours corps et âme. Il n'en avait plus à vendre à Husk, mais il espérait qu'il prendrait plus soin du cœur qu'il lui offrait que Valentino.
En rejoignant son compagnon dans le sommeil, Angel songea à quel point les gens avaient raison de parler des bienfaits de la ronronthérapie.

Ce fut le bruit d'un polaroid qui les tira du sommeil.

-       Désolé, Angie, toutes tes photos ont cramé, nan ? T'en aura une nouvelle pour décorer ta chambre !

Angel grogna :

-       Quelle heure... ? 

Cherri agita la photo pour qu'elle apparaisse plus vite, les regardant avec un petit sourire en coin.

La tête toujours posée sur ses genoux, Husk, éblouit par la lumière, cacha son visage dans ses mains.

-       Cherri, je t'avais demandé de les laisser dormir ! Intervint Charlie en rejoignant la cyclope. Il est presque dix heures, répondit-elle.

-       Je t'avais dit que tout l'hôtel serait au courant avant midi, Husk, rit Vaggie. J'ai fait passer le mot, tout le monde tiendra sa langue.

Elle serra sa lance pour appuyer sa promesse.

-       J'ai tué tous les cafards qui voulaient vous réveiller ! Déclara Niffty en montant sur l'accoudoir du canapé.

-       Husk, Alastor t'a donné la matinée, mais il veut que tu reprennes le travail après le déjeuner. Je n'ai pas pu demander plus, s'excusa Charlie.

-       Merci, ça relève déjà du miracle, remercia le démon chat en se redressant contre le dossier.

-       C'est super, mais... vous comptez rester là à nous regarder longtemps ? demanda Angel, agacé. Si vous voulez vraiment me voir au lit avec un gars, j'ai fait plein de films. Moins sur un canapé, mais vous en trouvez si vous cherchez...

-       Ok, message reçu, coupa Vaggie en roulant des yeux.

Elle partit vaqué à ses occupations avec Charlie et Niffty partit nettoyé à l'étage. Seul Cherri resta plus longtemps pour leur parler. 

Elle créa une bombe qu'elle agita juste sous le nez d'Husk, en menaçant :

-       Si tu fais du mal à Angie, je t'exploserai le museau jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se régénérer. Je suis sûr qu'il y a une limite, mais je n'ai réussi à l'atteindre.

-       Cherri ! Protesta le démon araignée en se levant pour éloigner l'explosif.

-       Deal, approuva Husk, déterminé. 

Satisfaite par la réponse du barman, la cyclope fit disparaitre sa bombe et tendit la photo qu'elle avait faite quelques minutes auparavant à Angel.

Husk allongé sur les genoux du démon araignée, avait un filet de bave bien visible sur le cliché. La couverture avec les canards rendait le tableau encore plus adorable.

-       Je t'en supplie, jette ce truc... soupira Husk.

-       Je vais l'encadrer ! S'exclama Angel.

Une fois Cherri partie, ils choisirent de profiter de leur matinée libre dans la chambre d'Angel, qui fit quelques blagues pour la forme :

-       Est-ce que j'ai enfin réussi à te convaincre de me rejoindre dans ma chambre ?

Husk tenta de cacher son rire pour ne pas l'encourager, sans succès.

Fat Nuggets se précipita vers eux, réclamant les câlins dont il avait été privé cette nuit.

Husk s'assit sur le bord du lit alors qu'Angel, son cochon dans les bras, fixait le polaroid contre le mur. Il n'y avait qu'une autre photo, un cliché de tous les résidents de l'hôtel travaillant ensemble pour rebâtir leur chez-eux. Le démon araignée eut un pincement au cœur en se souvenant que toutes les photos de Pentious avaient brulées dans le chaos de l'extermination.

Angel s'allongea sur le ventre, à côté d'Husk, Fat Nuggets blottit contre lui. Il fallait qu'Husk et lui parlent d'hier soir, ou plutôt, vu l'heure où ils s'étaient endormis, de tout à l'heure.

Il commença par le plus facile :

-       Ça t'a aidé de dormir avec moi ?

-       Oui, admis Husk, j'ai dormi d'une traite et je n'ai pas fait de cauchemars. Ça ne m'était pas arrivé depuis... son regard se perdit dans le vide un instant. Depuis que je suis devenu Overlord je crois. Mais c'est pire depuis que j'ai perdu mon âme. Surtout que maintenant je vois Alastor presque tous les jours.

-       S'il ne t'obligeait pas à travailler ici, tu resterais ? Questionna Angel.

-       Pour toi, oui, répondit Husk sans réfléchir. Et, déjà que personne ne vient à l'hôtel, s'il n'y avait pas de bar, ce serait désert.

-       Qu'est-ce qu'on ferait sans notre super barman-réceptionniste-râleur-psychologue préféré ? Rit le démon araignée.

-       Vous boirez de l'alcool de merde et vous n'aurez personne à qui vous plaindre.

-       Tu devrais facturer tes séances, tu serais vite riche, suggéra Angel en grattant le ventre de Fat Nuggets.

-       Je préfère que les gens n'attendent pas de résultats. Et un psy qui saoule ses patients, c'est pas très professionnel.

-       Bonjour monsieur, commença Angel, qui avait trouvé un moyen d'aborder le sujet d'hier, je suis tombé amoureux d'un type super, j'aimerais vraiment arriver à lui faire confiance et sortir avec lui, mais la dernière fois que j'ai eu une sorte de relation, ça s'est très mal terminé, qu'est-ce que je dois faire ? Et est-ce que je peux payer ma séance en whisky ?

-       Angel, l'idée du pacte tient toujours, assura le démon chat, sérieux. 

Il tendit sa main luisante de magie, paume vers le ciel, au démon araignée. Ce dernier s'assit à côté de lui et continua sur sa lancée, s'adressant toujours au psychologue plutôt qu'à Husk et fixant ses genoux. C'était plus facile ainsi. 

-       Il est génial. Il est toujours là pour moi. Il me rattrape quand je tombe. Il me fait des chocolats chauds quand ça va pas et il attend toute la nuit que je rentre du boulot. Il est même prêt à faire un pacte avec moi pour me rassurer, Angel fit une pause avant de reprendre, déterminé : Mais je n'en veux plus. J'ai décidé de le croire. Ses promesses me suffisent.

-       Qui croit aux promesses en enfer ? C'est juste des paroles en l'air, tu n'as aucune garantie qu'elles soient tenues ! Protesta le barman.

Mais Angel, décidé, releva la tête et prit l'autre main d'Husk, celle qui ne brillait pas d'une lueur orange.

-       Tu m'as prouvé que je pouvais te faire confiance. Je te promets d'essayer de te parler quand ça ne va pas. Et aussi de respecter tes limites.

Husk soupira, enlaçant ses doigts avec ceux du démon araignée.

-       Je te promets de ne jamais te faire de mal, de respecter tes limites et d'essayer d'aller au paradis avec toi. Le barman semblait nerveux, serrant un peu plus fort la main d'Angel. S'il te plaît, ne t'interpose pas entre Alastor et moi, peu importe ce qu'il me fait. Tu empirerais juste tout.

C'était douloureux de voir et de savoir Husk être violenté sous le même toit, mais si quelqu'un pouvait comprendre la demande, c'était Angel. 

-       Bien sûr. Pareil pour Val. Ne t'approche pas de lui. Est-ce que ça t'aiderait pour tes cauchemars qu'on dorme ensemble ?

-       Tu n'as pas besoin de me le demander comme ça, je suis d'accord pour dormir avec toi de toute façon. Il hésita un instant avant d'ajouter : Est-ce que tu pourrais me prévenir si je commençais à agir comme Alastor ou à trop lui ressembler ?

-       Toi ? Lui ressembler ? Demanda Angel, surprit.

Husk, ne lui répondit pas.

Comprenant qu'il ne pouvait pas se contenter de se reposer sur le barman, que lui aussi avait besoin de soutien, le démon araignée le serra contre lui et murmura :

-       Je te le promets.

Peut-être pourraient-ils troquer l'épée de Damoclès contre des auréoles.

Peut-être pourraient-ils voler ensemble ailleurs que dans le ciel rouge sang de l'enfer.

Peut-être qu'y croire assez fort suffirait.

Merci pour la lecture, un nouveau OS centré sur Alastor arrivera la semaine prochaine.

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