Chocolat chaud et épée de Damoclès
TW : mentions de viol et d'agressions sexuel, pensées suicidaires, addictions, mention de cannibalisme
Il était plus de quatre heures du matin.
Comme souvent, Husk se couchait très tard, restant éveillé au bar de l'hôtel à ranger et nettoyer les verres.
Et à boire aussi.
En fait, il voulait tout faire sauf aller dormir et affronter ses pensées et ses cauchemars. Il n'irait se coucher que quand il sera certain de s'endormir dès qu'il posera la tête sur l'oreiller.
Le bruit de la porte qui claque le fit sursauter. C'était Angel qui rentrait de l'une de ses interminables journées.
Il avait travaillé toute la semaine, partant dans la matinée et revenant en pleine nuit.
Chaque jour, il revenait avec un sourire un peu plus forcé, qui trompait peut-être certains mais pas Husk.
Son ami s'approcha du bar.
- Bonsoir Husky, tu m'attendais ? Roucoula Angel Dust.
- Non. Tu veux quelque chose ?
- Oui, je veux bien mon minou... Il tendit le bras pour attraper la joue du barman, qui le repoussa sans ménagement.
- Bordel, Angel ! Arrête ! J'avais dit quoi sur mes limites ?!
- Je... le démon araignée recula et croisa ses quatre bras sur son torse. Excuse-moi. Je vais me coucher.
Il partit vers l'escalier pour rejoindre sa chambre, Husk fut pris d'un affreux doute, si Angel régressait en reprenant ses mauvaises habitudes de drague compulsive, que faisait-il quand personne ne le voyait ?
Inquiet, il choisit la méthode forte et lui demanda :
- Tu as recommencé à te droguer ?
- Non !
Mais sa réponse était trop brusque, sur la défensive.
- Je suis joueur de poker, je sais repérer les menteurs.
Angel baissa les armes et souffla :
- Ne le dis pas à Charlie s'il te plait.
- Elle ne se fâcherait pas, elle veut juste t'aider.
- Mais elle est toujours à côté de la plaque ! Explosa Angel. Elle pense que de l'amour, de la positivité et des chansons, ça règle tous les problèmes du monde ! Tu te drogues ? Je vais t'expliquer pourquoi c'est pas bien comme si t'avait six piges ! T'as un putain de patron abusif et un boulot atroce ? On va chanter une jolie chanson ! Tu penses à te foutre en l'air ? Pense positif, la vie est belle ! Elle ne comprend jamais rien...
Husk ne put qu'assister impuissant au craquage du démon araignée.
Il savait qu'Angel avait besoin d'un suivi psychologique, de personnes réellement qualifiées pour l'aider avec ses addictions, d'un garde du corps pour éloigner la trop longue liste de personnes qui voulait lui faire du mal, de récupérer son âme et du cadavre de Valentino dans une boite.
Ne pouvant rien lui offrir de tout ça, il lui proposa un chocolat chaud.
C'était tellement inattendu qu'Angel accepta de le suivre dans la cuisine sans résistance.
Il s'effondra sur une chaise près des plaques de cuisons et s'avachit sur la table, la tête dans les bras.
Husk lui laissa quelques instants de calme en farfouillant dans les placards à la recherche de cacao en poudre.
Mais la boite semblait s'être volatilisé, ce n'est qu'après de longues minutes de recherches et de nombreux jurons qu'il se souvint qu'elle avait été terminée le matin même et qu'il était censé en racheter dans la journée.
Husk attrapa donc du lait, du sucre et du chocolat noir.
Il avait promis un chocolat chaud à Angel, alors il lui en ferait un.
Il cassa la tablette dans une casserole en demandant :
- J'entends que Charlie n'est pas vraiment... la bonne personne avec qui parler. Et Cherri ?
Angel mit du temps à répondre, Husk crut presque qu'il s'était endormi sur la table, mais il finit par souffler :
- Elle a été là quand... Quand je vivais au studio. Elle s'y connait en relations merdiques. Mais elle pense que le seul moyen d'évacuer la pression, c'est le sien.
- Se droguer et tout cramer ?
- Oui.
Il mit la casserole sur le feu en remuant le chocolat et fit chauffer le lait et le sucre à côté. Il n'avait aucune idée des proportions.
- Qu'est-ce qui peut t'aider ?
- J'en sais rien ! Si je savais, je le demanderais ! Explosa de nouveau Angel.
- Quelqu'un qui t'écoute sans faire de commentaire ?
- Peut-être...
- On essaye ?
Angel se tut de nouveau, se recroquevillant un peu plus dans sa coquille.
Husk servit deux tasses de chocolat chaud et lui en tendit une.
- Santé.
- Ah, ah... Si tu deviens éthique et que tu refuses de servir de l'alcool aux gens, tu vas finir ruiner...
- Je ne suis éthique qu'avec les amis qui en ont besoins.
Angel but son chocolat du bout des lèvres, les yeux rivés sur la table.
Husk voulait aider celui pour qui, pour leur bien à tous les deux, il s'efforçait de réfréner ses sentiments.
Sa propre impuissance faisait partie des choses qui l'empêchait de dormir.
Des questions le tourmentaient, revenant plus fortes chaque fois :
Est-ce que, s'il n'avait pas joué et perdu les sources de son pouvoir, il aurait pu le sortir de ce bourbier ?
S'il possédait encore autant d'argent et d'influence, aurait-il pu racheter la liberté d'Angel ? Ou aurait-il pu jouer de ses relations et trouver un accord avec Valentino pour, au moins, améliorer sa situation ?
S'il était encore assez puissant, aurait-il pu le protéger ?
S'il n'avait pas perdu son âme contre Alastor, aurait-il pu l'échanger à Valentino contre celle d'Angel ?
Toutes ces questions lui donnaient envie de vider son propre bar et de retourner jouer pour tenter de retrouver l'incroyable et enivrante sensation de victoire.
Mais si Husk voulait aider Angel à garder la tête hors de l'eau, lui-même ne devait pas boire la tasse.
- J'ai merdé avec Val. Finit par avouer le démon araignée dans un long soupir. Il m'a demandé pour la centième fois ce que je cherchais à faire en, il imita la voix de son patron : jouant le petit jeu stupide de la princesse.
Je lui ai dit que je cherchais à me racheter pour aller au paradis. Il a éclaté de rire et m'a craché que... que je peux essayer autant que je veux, que mon âme restera coincée ici avec lui. Qu'elle lui appartient. Et après, il a décidé de me faire travailler plus toute la semaine. Je te passe les détails... Sa voix se brisa. S'il avait raison ? Ça ne sert à rien de chercher la rédemption tant qu'il aura mon âme. Je me suis rendu compte que tout ce que j'avais fait depuis sept mois était inutile. Alors, si je peux oublier l'idée de la retrouver au paradis... à quoi ça sert d'essayer d'arrêter la drogue ?
Husk comprit pourquoi Charlie cherchait toujours à réconforter Angel. C'était insupportable de le regarder fondre en larmes sans rien essayer.
- On va... On va essayer de trouver une solution... On peut peut-être demander à...
- Stop ! Personne ne peut m'aider et tu le sais ! Des solutions, il n'y en a que quatre : Soit, il me libère de son plein gré, ce qui est aussi probable que de voir Alastor niquer avec Lucifer. Soit, il crève, et dans ce cas, il m'a juré qu'il m'emporterait avec lui. Soit, mon boulot ou Val finissent par me tuer. Soit, j'abandonne et je me tire une balle angélique dans la tête.
Dans un accès de rage, il leva le poing et le frappa de toutes ses forces sur la table en bois, faisant trembler les tasses. Il le leva à nouveau et Husk bondit pour lui attraper le poignet et l'empêcher de se blesser.
Angel ne protesta pas, ne cherchant même pas à se dégager.
Husk sentait son pouls battre entre ses doigts et prit cruellement conscience d'à quel point il pourrait s'arrêter à tout moment.
- Angel, si tu fais ça, c'est lui qui gagne...
- Il a déjà gagné.
Il fallait le détourner, même quelques instants, de ses idées noires.
- Qui est-ce que tu essayes de retrouver au paradis ?
- Ma sœur, Molly.
- Alors, on va essayer. Pour elle.
Pour qu'il ne s'écrase pas au sol avant d'avoir pu obtenir des ailes.
Après de longs sanglots, Angel murmura si doucement qu'Husk crut avoir rêvé.
- Et toi ? Tu viendrais avec moi ?
- Où ça ?
- Au paradis.
C'est alors que le démon chat prit conscience qu'il tenait toujours son poignet.
Il n'avait pas le droit de laisser Angel croire que quelque chose était possible entre eux.
Il le lâcha et le regarda droit dans les yeux.
- Non, je n'irais jamais au paradis, même si je le voulais.
- Pourquoi ? On a bien vu que la rédemption était possible, Pentius y est arrivé.
- C'était un petit scientifique raté qui a tué des gens par accident avec une invention. Toi t'es né dans la mauvaise famille, tu peux te racheter. Moi, j'ai toujours eu le choix et j'ai pris la mauvaise route trop de fois.
- Qu'est-ce que tu as à perdre à essayer ? On pourrait être ensemble... Tous les deux.
Angel regardait Husk avec espoir, mais ce dernier lui répondit d'un ton dur :
- De mon vivant, j'étais une mauvaise personne et j'ai été quelqu'un d'atroce après ma mort. Mes parents tenaient un petit casino illégal à Las Vegas. Le genre très malfamé avec des machines truquées. J'étais la mascotte. Un gosse de dix ans qui bat tous les adultes au poker ça fait du bruit. J'ai appris à tricher avec mon oncle, c'était un magicien raté alcoolique. Je l'admirais, je voulais devenir comme lui. Il est mort dans un règlement de compte avec des dealers pour une histoire de faux billets. Quand j'ai eu seize ans, je suis parti jouer du saxophone dans des bars pour me faire de l'argent de poche.
- Tu m'en joueras ? Demanda Angel. Husk crut d'abord à une blague très déplacée, mais ce n'était qu'une innocente requête.
- On verra. Je me suis marié avec une femme formidable quelques années plus tard. Elle a toujours été là pour moi, même quand j'ai sombré dans l'alcool et les jeux parce que je n'arrivais pas à vivre de mes passions. Le casino de mes parents a fermé et j'ai dû enchainer les petits boulots. Un soir, vers quarante ans, j'ai conduit ivre. J'ai eu un accident avec un autre type bourré, ma femme est décédée. C'est l'autre gars qui a été condamné, je n'ai eu aucune sanction. Mais je sais que c'était ma faute.
- Husk...
- Laisse-moi finir. À soixante-deux ans, j'étais chez un ami et on jouait au poker. J'étais amoureux de lui, mais je ne me le serais jamais avoué. On s'est disputés pour quelques jetons, on s'est battu parce qu'on était bourré et je suis tombé par la fenêtre. Une vie minable et une mort ridicule pour le roi des mauvaises décisions.
- C'est pour ça les ailes ? Parce que tu es mort d'une chute ?
- Oui, je pense. Et un chat, parce que je détestais ça. J'avais réussi mon objectif, j'étais devenu un magicien raté alcoolique mort dans un règlement de compte, comme mon oncle. Quand je suis arrivé en enfer, j'ai pris conscience que j'étais puissant. Il frissonna en prononçant ce mot. J'ai tissé des liens avec les personnes qui m'étaient utiles, j'ai menti et manipulé les autres. Plus je grimpais les échelons, plus je me croyais invincible. J'avais l'impression d'être enfin important. D'enfin pouvoir écraser les autres comme je l'avais été de mon vivant. Quand j'ai accumulé assez de puissance et d'âmes, j'ai renversé la personne qui tenait le casino des enfers. Je l'ai humiliée devant tout le cercle de l'orgueil et je l'ai tuée pour prendre sa place. Pour devenir Seigneur Suprême. On était très proche. Elle me faisait totalement confiance.
- Husk... C'est l'enfer ici, tout le monde est horrible.
Il aurait voulu effacer toute la compassion qu'il voyait sur le visage d'Angel. Il ne la méritait pas. Il feula presque :
- C'était mon amante ! Je l'ai tué par pure cupidité ! J'ai détruit tous ceux que j'ai aimés. J'ai abusé de mes pouvoirs, j'ai fait du mal à toutes les personnes inférieures qui était à ma portée. Mais, même ici, tu ne restes jamais impuni. Dix ans après, un démon rouge avec un grand sourire m'a proposé de jouer au poker.
- Alastor. Intervint Angel. Ce n'était pas une question, il connaissait cette partie de l'histoire d'Husk.
- Oui. C'était lui. J'ai accepté, il perdrait toutes les parties. Il misait de plus en plus d'âmes. Je me voyais déjà devenir le pécheur le plus puissant de l'enfer. Je me voyais écraser encore plus de monde. Mais ensuite, il gagnait de plus en plus. Alastor savait exactement ce qu'il faisait. Il jouait de mon addiction. Je remportais une manche de temps en temps, juste ce qu'il fallait pour que je ne puisse plus m'arrêter. J'ai parié toutes mes âmes, ma fortune et mon casino. Quand je n'ai plus rien eu à mettre sur la table, il m'a proposé de jouer ma propre âme. Je n'ai même pas hésité. Bien sûr, j'ai perdu. Husk posa sa main sur sa nuque en se souvenant de son effroi au moment où ses chaines étaient apparues pour la première fois. Il n'a pas attendu pour se servir de son nouveau... Animal de compagnie, cracha Husk. Il m'a emmené chez un puissant Seigneur Suprême. Celui qui gérait la presse, un type qui critiquait le démon de la radio dans son journal. J'ai dû me battre contre lui avec Alastor. Et quand on a gagné...
- Il a diffusé ses cris à la radio. Et personne ne l'a plus jamais revu, c'est ça ?
- Alastor l'a dévoré. Vivant. C'est ça, les hurlements qu'il diffuse. Mais vous avez de la chance, vous, vous n'aviez pas l'image qui allait avec.
Enfin, le visage d'Angel exprima autre chose que de la pitié et de la compassion. Il frissonna d'horreur et de dégoût.
- Le type qui dort tranquille à l'étage, il mange des gens vivants ?
- J'aimerais bien te dire qu'il ne nous fera rien, mais il est complètement imprévisible. En fait, je ne sais même pas pourquoi il aide l'hôtel. Mais si un jour, je disparais sans laisser de trace, c'est que je lui aurais dit un mot de travers ou qu'il se sera lassé de son animal de compagnie, grogna Husk d'un ton amer.
La dernière fois, quand il avait fait référence au fait qu'Alastor était, lui aussi, en laisse, il avait cru qu'il allait y passer.
- T'es devenu quelqu'un de meilleur Husky. T'as changé. Assura Angel.
- J'ai changé parce que c'est à mon tour de ramper devant quelqu'un de plus puissant. Mais si tu donnes du pouvoir à qui que ce soit ici, il se transformera en monstre. Je n'étais pas Valentino, mais j'ai aussi maltraité mes employés.
Angel se leva d'un bond. C'était normal. Qui resterait en sachant qui il était ?
Mais le démon araignée ne partit pas. Il s'approcha de lui et s'adossa contre la table, à la droite d'Husk. Il le regardera droit dans les yeux.
- Moi, je vois un démon qui reste juste à l'aube pour aider son ami qui veut se foutre en l'air. Qui reste à l'écouter pleurer et qui lui prépare un chocolat chaud maison. T'as peut-être été atroce, mais t'es toujours là pour moi. On est dans un hôtel où tout le monde peut changer, non ?
Il tendit le bras et laissa sa main à quelques centimètres de la joue du barman. Il se pencha vers lui et demanda timidement :
- Je... Je peux ?
Husk voulait dire oui, mais il devait dire non.
S'il acceptait, il ne pourrait plus nier ce qu'il ressentait.
Il lisait dans les yeux d'Angel le même sentiment qui l'empêchait de rompre le contact visuel.
Mais s'il l'embrassait, ils ne pourraient plus reculer.
Il avait fait du mal à toutes les personnes dont il était tombé amoureux.
Le démon araignée était dans une situation précaire, où, si son patron apprenait qu'il avait une relation avec quelqu'un, il se déchainerait sur son employé, son amant ou les deux.
Angel avait besoin de stabilité, pas de quelqu'un qu'Alastor risquait de faire disparaitre ou d'envoyer faire une mission à l'autre bout du Cercle de l'Orgueil à chaque instant.
S'ils entamaient quoi que ce soit, le fait qu'Husk n'avait aucune chance d'accès au paradis pourrait le détourner de son projet de rédemption.
Ce serait dangereux et irresponsable d'accepter, peu importe à quel point ils en avaient envie.
Mais Husk était le roi des mauvaises décisions.
Il se leva pour combler la distance entre eux et posa ses lèvres sur celles d'Angel. Tandis que le démon araignée le serrait dans ses bras, il l'entoura de ses ailes, comme pour le protéger du monde.
Malgré tout, il savait que s'il voulait vraiment le mettre en sécurité, il aurait dû rompre leur baiser au goût de chocolat chaud et d'épée de Damoclès.
C'était trop tard, il en était déjà incapable.
Ce furent des bruits de pas dans l'escalier qui les obligèrent à se séparer d'un bond. Ils ne s'étaient pas rendu compte qu'il était déjà six heures et demie.
Charlie et Vaggie, qui se levaient toujours tôt, entrèrent dans la cuisine.
Ils s'étaient rassis face à face. Angel et Husk avaient la fourrure en bataille et le souffle court. Ce dernier avait également les plumes un peu ébouriffées et peinait à réprimer ses ronronnements.
Sans leurs poils, les deux filles auraient sûrement remarqué leurs joues écarlates.
- Bonjour ! Vous êtes matinaux ! Salua Charlie avec son enthousiasme habituel.
- Vous avez des chambres, sérieux... souffla sa petite amie, moins naïve, en les regardant de travers.
- Je vais... ranger mon bar. Grogna Husk pour s'extirper de cette situation.
- Je viens t'aider ! En profita Angel.
Une fois à l'écart, Husk lui demanda s'il devait encore travailler demain... ou plutôt tout à l'heure.
- Oui, à dix heures. Je vais essayer de dormir un peu...
Une vague de culpabilité vint bruler les entrailles du démon chat. Il avait complètement coupé son cerveau, cessé de penser aux conséquences.
- Ne me regarde pas comme ça. Ça ira, je gère.
- Je suis joueur de poker, je sais repérer les menteurs. Rappela Husk.
- Admettre que ce sera atroce ne le rendra pas plus supportable. Tu voudrais venir dormir avec moi ?
- Tu dormirais si j'étais là ?
- Non. Sourit Angel. Il déposa un bisou sur la truffe d'Husk qui se remit à ronronner avant de lui poser une autre question dont il connaissait déjà la réponse :
- Si on commence à s'embrasser en public, il n'y a pas un risque que Valentino l'apprenne ?
- Si... Mais Vaggie nous a déjà cramés.
Husk essaya de le rassurer comme il le pouvait :
- Je vais lui parler. Elle ne dira rien. Mais, si on veut être... ensemble, il va falloir se cacher, non ?
Angel tenta de garder un air serin, mais il se tordait nerveusement les doigts.
- Désolé, j'aurais pas dû t'embrasser. Toute la soirée, j'ai pas arrêté de me dire que ça ne ferait que t'apporter des problèmes. Je ne veux pas qu'il se venge sur toi.
- J'ai pas arrêté de me dire la même chose, rit doucement Husk. Que j'allais empirer ta situation. Que c'était dangereux.
Angel baissa la tête, n'osant plus le regarder en face. Le démon chat reprit d'une voix la plus assurée possible :
- Tu ne m'as pas embrassé, on s'est embrassés. Si tu veux que je devienne ton petit ami ou ce que tu voudras, je serai là pour te faire un chocolat chaud tous les soirs où tu rentres tard. Je serai là pour que tu puisses me parler de ce qui te pèse avant que ça ne moisisse.
- C'est une déclaration ? Demanda Angel en fixant de nouveau ses yeux dans les siens.
- C'en sera une quand tu seras prêt à la recevoir. En attendant, on va faire profil bas sans prendre de risque.
- Tu crois qu'on va s'en sortir ?
- Je ne sais pas. Souffla le barman. Mais si le fait que Valentino possède ton âme n'est pas un problème, tu as une porte de sortie.
- Husk, s'il te plaît, essaye de venir au paradis avec moi. Supplia Angel en lui prenant la main.
- Je ne peux pas. Rappela-t-il.
- Essaye, s'il te plait...
Comment ne pas craquer devant ses yeux remplis de larmes ?
- Je fais faire de mon mieux. Céda-t-il sans y croire. Mais ne m'attends pas. Tu y arriveras. Tu t'appelles littéralement ange. Tu as toutes tes chances.
- Je m'appelle angel dust. Je porte un nom de drogue. C'est pas un bon point du tout.
- Pour moi, tu es juste Angel. Il lui souleva la main et déposa un baiser au creux de son poignet. Tu dois essayer de dormir ou, au moins, de te reposer. On continuera à parler ce soir si tu veux.
Husk savait qu'il ne pouvait pas offrir à Angel une réelle aide pour ses problèmes, ni une protection fiable, ni sa liberté, ni le cadavre de Valentino.
Il lui proposait seulement son cœur et sa présence à ses côtés.
Il savait bien que l'épée de Damoclès finirait par s'abattre, mais au moins, ils seraient ensemble pour y faire face.
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