Rupture
Ses journées étaient longues et stressantes mais Karma adorait ça. Il le gérait très bien. Mais il aimait aussi rentrer chez lui. Généralement Nagisa était là. Ce dernier avait eu du mal avec sa classe, le premier jour. En même temps, ses supérieurs ne l'avaient pas gâté pour une première fois, ils lui avaient collé une classe de furyo et ils ont tous une tête de plus que lui au minimum. Mais il s'en était plutôt bien sorti. Et puis, lorsqu'il est trop stressé, Karma savait comment le détendre ! Dommage d'ailleurs que ce n'était pas tous les jours ! Le rouge adorait sentir son amant se détendre sous ses mains. Il allait le titiller un peu ce soir, histoire de le détendre après.
- Nagisa ! l'appela-t-il en retirant ses chaussures.
Aucune réponse.
Le bleuté était peut-être plongé dans ses cours. Et il osait dire à Karma qu'il travaillait trop ! Au moins, il n'en ramenait pas à la maison ! Contrairement à certains de ses collègues. Bien, puisque c'était comme ça, il allait l'observer jusqu'à ce que ça agace son petit bleuté. Ses lèvres s'étiraient déjà en un sourire diabolique rien que d'y penser. Mais il s'effaça très vite. Nagisa était devant lui. Il le fixait sans un sourire.
- Que se passe-t-il ? s'inquiéta Karma en s'approchant de son amant.
Il posa sa main sur le bras du bleuté. Il n'aimait pas le voir comme ça. Nagisa restait immobile, sans le regarder. Karma se pencha pour le voir son visage.
- Nagisa ?
- Je m'en vais.
Karma se figea. La voix du bleuté était étrangement neutre.
- Tu... plaisantes.
Non, Nagisa était sérieux. Il n'avait rien à lui reproché, c'était juste qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre et il partait vivre avec lui. Et non, Karma ne le connaissait pas. Il avait déjà déménagé ses affaires toute à l'heure. S'il était encore là, c'était parce qu'il avait préféré lui dire en face plutôt que de le quitter en lui envoyant un message.
Karma assimila en silence les paroles du bleuté. Il avait cru qu'il passerait sa vie avec lui. Mais non, Nagisa s'en allait.
- Très bien, puisque que tu as tout prévu, conclut Karma d'une voix toute aussi neutre en s'avançant de quelques pas, laissant son amant nouvellement ex derrière lui, je ne te retiens pas.
Les deux jeunes hommes restèrent encore un moment silencieux et immobiles, dos à dos. C'était fini, il n'y avait plus rien à dire. Nagisa se décida, il enfila son manteau, ses chaussures mais lorsqu'il posa la main sur la poignée de la porte...
- Tu n'as plus besoin des clés de l'appart.
Bien sûr, c'était logique. Après tout, le bleuté n'avait plus rien à prendre. Il glissa sa main dans la poche de son manteau pour en retirer son trousseau et le posa sur le meuble.
- Et ton anneau. Tu n'en as plus besoin non plus.
Nagisa écarquilla les yeux. Pas ça...
Il regarda sa main, l'anneau qui cerclait son annulaire. Ces anneaux, ils se les étaient offerts, un peu comme s'ils étaient mariés et pour montrer au monde qu'ils n'étaient plus libres. Nagisa posa ses doigts sur la bague mais il hésita de longues minutes. Il ne pouvait pas...
- Tu me quittes, lança Karma d'un ton neutre. Alors ne me dis pas que cette bague veut encore dire quelque chose pour toi.
Nagisa sentit les larmes monter à ses yeux alors qu'il retirait difficilement son anneau pour le poser près de ses clés. Il laissa sa main posé dessus encore un instant avant de se décider à sortir de l'appartement. La porte se referma. Karma resta immobile encore un long moment, la tête vide et le cœur lourd. Il attendait. Il attendait que Nagisa passe ses bras autour de sa taille et se colle contre lui en lui disant « ne t'inquiète pas, je n'étais pas sérieux. Je ne partirai jamais ». Mais rien ne vint. Il finit par tourner la tête. L'entrée était vide. Il était seul. Nagisa était bel et bien parti. Il sentit une boule lui comprimer la gorge, la poitrine. Quelqu'un était parvenu à lui prendre son amour et il sentait une envie de meurtre monter.
Les jours qui suivirent se ressemblaient. Tous. Karma rentraient dans son appartement vide. Au début, il avait appelé Nagisa, comme il le faisait toujours mais seul le silence lui avait répondu. Aujourd'hui, il avait compris, Nagisa était parti. Alors il passait ses soirées assis sur le canapé, la tête posée sur le dossier, à regarder le plafond. Il pensait à ce qui s'était passé le jour où Nagisa était parti. Il se repassait tous les événements. Il s'était passé quelque chose. Ce n'était pas possible autrement. Mais Karma avait beau tout retourner dans tous les sens, il ne voyait pas. Il avait bien perçu un léger changement... il y a deux semaines, Nagisa était rentré un peu ailleurs. Karma aurait dû pousser un peu plus son interrogatoire au lieu de croire bêtement ce que Nagisa lui avait dit, que sa classe avait été particulièrement pénible. Résultat, Nagisa le quittait trois jours après. Il n'avait pas mis longtemps pour prendre sa décision. Il devait vraiment en valoir le coup, ce mec !
Il était tard et c'était pour ça que Karma était venu dans son ancienne classe à ce moment-là. À une heure aussi tardive, il ne verrait personne. Bien sûr, il devrait rester dehors puisque c'était Isogai qui avait les clés du bâtiment. Mais ce n'était pas grave. Il ne faisait pas froid, ce soir. De toute façon, ça lui était égal. Il aimait cet endroit mais ça lui faisait mal aussi parce c'était ici que Nagisa et lui s'était déclaré leur amour. Oh pas lorsqu'ils avaient été en classe avec Koro-sensei, la plus belle année de toute sa scolarité, mais plus tard, après le lycée, après qu'ils aient acheté la montagne. C'était là qu'ils s'étaient rendu compte des sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre. Mais Nagisa ne devait pas l'aimer aussi fort que le pensait Karma puisqu'il avait porté son cœur ailleurs.
- C'est pas un peu tard pour venir ? Il n'y a plus personne.
C'était un peu le but mais bon. Et puis, il pourrait dire la même chose pour elle, Rio Nakamura.
- J'aime bien venir à cette heure-là, lui répondit-elle en s'installant sur les escaliers, à côté de Karma. C'est plus calme. Tiens ? Nagisa n'est pas là ?
Le jeune homme ressentit un violent pincement au cœur en entendant le nom de son petit... ex petit ami. Il aurait voulu répondre quelque chose, dire que le bleuté n'avait pas voulu venir. Mentir en somme. Mais il n'y parvint pas, sa gorge nouée ne laissa sortir aucun son.
- Ne me dis pas... conclut Rio, saisie. Non, c'est pas possible.
Les silences. Ils étaient parfois bien plus bavards que les mots.
- Mais pourquoi ? Que s'est-il...
- C'est fini, lança sèchement Karma en se levant. Il a trouvé quelqu'un d'autre. De mieux visiblement. Il n'y a rien à en dire et si je suis venu si tard, c'est justement pour voir personne.
Rio n'était pas d'accord. Si Karma n'avait pas l'intention d'avoir davantage d'explication, ce qui était surprenant venant de sa part, elle, elle n'en resterait pas là. Elle voulait avoir le fin mot de l'histoire.
Non seulement Karma ne voulait pas parler de sa séparation avec Nagisa mais il ne voulait pas y penser non plus. Et pour s'empêcher d'échafauder toutes sortes de raisons pour expliquer pourquoi Nagisa était parti, il s'était plonger dans le travail. Pourtant, il avait parfois l'impression de sentir la présence de Nagisa, de l'apercevoir, souvent le soir dans leur... son appartement. Il se disait alors que peut-être le bleuté pensait un peu à lui. Et peut-être même qu'il regrettait d'être parti. Mais ça ne le réconfortait pas beaucoup.
- Akabane ! Dans mon bureau !
Karma se leva d'un bond, abandonnant ce qu'il était en train de faire. Il savait que les autres le regardaient sans pour autant relever la tête. Surtout ne pas se faire remarquer. C'était rarement bon de se faire convoquer surtout que leur chef était en stress depuis ce matin. Ils étaient donc bien contents que ce soit tombé sur Karma, le petit (même s'il était plus grand qu'eux !) prétentieux parfait du service. Le rouge jeta rapidement un coup d'œil à son portable. Ah, c'était Nakamura qui lui avait envoyé un message : « viens en classe ». Il soupira intérieurement en rangeant son téléphone dans la poche intérieure de sa veste. Il n'avait pas vraiment envie d'y aller, elle allait vouloir mettre son nez dans ses histoires de cœur sous prétexte que, parce qu'ils faisaient un beau couple Nagisa et lui, ils ne pouvaient pas se séparer comme ça. Mais c'était des choses qui arrivaient malheureusement. Et là, c'était tombé sur son couple. Pas de chance.
Il frappa à la porte et attendit.
- Entrez.
Karma resta immobile une seconde. Étrange, d'habitude son chef n'était pas aussi rapide pour leur dire d'entrer. Au contraire, il les laissait plutôt lanterner un bon moment, histoire qu'ils stressent bien. Enfin, les autres, parce que lui ne se sentait jamais concerné par les reproches de son chef. Et puis, de toute façon, son travail était toujours impeccable. Alors il entra dans le bureau et en referma la porte. Il repéra aussitôt cette femme assises dans le fauteuil. Plutôt grande avec des formes avantageuses comme les aimaient Okajima et une paires de seins volumineuses comme Koro-sensei les aimait. Il connaissait son visage, ça devait faire quelque chose comme un mois qu'elle était dans le service. Karma s'inclina devant son chef et son invitée. Bon sang ce qu'il pouvait détester ça !
- Que de cérémonie ! lança la jeune femme d'un ton assuré.
« Situation élevée » songea Karma en se redressant. « Vu l'attitude absente du chef ».
- Akabane, je te présente Sumiyo Nakamoto, lui dit l'homme derrière son bureau.
Karma porta enfin son regard sur la jeune femme. Elle bouffait littéralement le rouge des yeux. S'il n'avait pas été contrarié par le départ de Nagisa, il l'aurait certainement fait descendre de son nuage : il était en couple avec un homme. Enfin, jusqu'à il y a quinze jours.
Il s'installa dans le deuxième fauteuil sur l'invitation de son chef. Manifestement, le jeune homme n'était pas là pour servir de défouloir, sinon il serait rester débout. Et puis, pourquoi lui présenter cette femme.
- Je vais être direct avec toi.
« Alors ça, c'est nouveau ! »
- Nakamoto-san veut t'épouser.
Pour être direct, ça l'était mais l'annonce ne fit même pas tressaillir Karma. Cette femme devait avoir une situation suffisamment élevée pour se permettre ce genre de caprice. Elle ne devait certainement pas avoir l'habitude qu'on lui refuse quoique ce soit.
- Tu as de grandes ambitions, Karma. Je peux t'appeler Karma.
Il ne répondit pas. De toute façon, ce n'était pas une question.
- Mon père est influent, il pourra t'obtenir le poste que tu veux.
Karma restait immobile, pourtant il avait la tête qui bouillait. Ce que voulait son père, c'était surtout quelqu'un de suffisamment haut placé parmi les fonctionnaires d'état. Un avantage. Et le cerveau du jeune homme était en train d'élaborer un nouveau scénario auquel il n'avait pas songé jusque-là tellement ça lui semblait surréaliste.
- La place est prise, répondit simplement Karma en relevant sa main pour bien montrer l'anneau qu'il portait toujours à son doigt, il n'avait pas pu se résoudre à le retirer.
- Karma, mon cher, je sais très bien que Nagisa, c'est bien comme ça qu'elle s'appelle, est partie. De toute façon, tu es beaucoup trop bien pour elle. Tu es quelqu'un d'intelligent et tu fais parti de ceux qui sont destinés à faire de grandes choses alors que d'autres... et bien, ils restent à leurs petites places.
Karma se décida enfin à tourner la tête pour la regarder. Son petit discours, il l'avait écouté au début mais son esprit s'était arrêté sur un mot et il s'était mis à sourire. Il venait de comprendre.
- Je vois que nous somme d'accord.
- Je suis flatté, mentit Karma en se levant pour se diriger vers la porte du bureau. Mais ça ne m'intéresse pas.
Mais avant qu'il ne pose sa main sur la poignée...
- Je sais que tu n'es pas marié, Akabane et que ta copine (il montra une photo de Nagisa) est professeur-stagiaire dans un lycée, avec une classe de furyo... la pauvre petite...
- Seriez-vous en train de menacer Nagisa.
Surtout Nagisa ! D'eux tous, c'était celui qu'il ne fallait surtout pas menacer ! Sa classe en savait quelque chose maintenant.
- Il pourrait lui arriver n'importe quoi avec ce genre de garçons...
Karma sentait son cœur battre à toute allure. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti comme ça ! Il y avait un peu plus de trois semaines en fait, Nagisa et lui s'étaient fait un petit combat... qui s'était fini au lit... Mais là, c'était différent, la sécurité de Nagisa était directement menacé et il n'aimait pas que l'on s'en prenne à son bleuté... même si ce dernier l'avait quitté. Le sous-entendu était clair.
Ils ne virent rien venir. Ni l'homme derrière son bureau, ni la femme dans son fauteuil. Ils virent juste un éclair rouge.
Il n'avait fallu qu'une seconde au jeune homme pour monter sur le bureau et, accroupi devant son chef, poser sur la jugulaire de son supérieur la pointe du stylo qu'il venait de prendre.
- Ce n'est pas bien de menacer les gens, souffla Karma qu'un grand sourire étirait ses lèvres. S'il devait arriver quoique ce soit à Nagisa, enfin s'ils y arrivent, je vous tue.
Le rouge reposa la stylo pour se saisir de la photo puis, il se releva. Debout sur le bureau, il regarda son supérieur piquer une suée.
- Je prends la photo, lança Karma en descendant du bureau. Je ne l'ai pas celle-là.
- Impressionnant. Je n'aurai jamais cru que tu puisses être aussi rapide.
- Ah oui, c'est vrai, soupira presque Karma en se tournant Sumiyo. Il y a vous aussi. Je vais être clair, vous ne m'intéressez pas.
- Pf, tu l'as bien regardée, Karma, s'indigna-t-elle en se redressant. Elle n'a aucune forme. Elle n'est vraiment pas présentable.
- Les formes qui m'intéressent chez Nagisa, sourit Karma, il les a entre les jambes.
Il sourit davantage en voyant la femme se décomposer. Manifestement, elle avait vraiment pris Nagisa pour une fille. Et ça semblait amuser le rouge.
- Plus précisément, continua-t-il en se dirigeant vers la porte, je prends le reste de ma journée, payée forcément. Mais ne vous inquiétez pas, ce que je n'ai pas fait aujourd'hui sera fait demain.
- Tu... tu m'as menacé, Akabane, balbutia son supérieur en reprenant enfin ses esprits.
- Oui, répondit Karma en tournant la tête vers lui. Une belle menace faite comme il se doit. Claire et concise.
- Quoi va te valoir d'être mon esclave.
Karma écouta d'abord surpris l'enregistrement que venait de faire son supérieur et dont il lui repassa un morceau. Puis, il sourit.
- Il serait dommage qu'un homme tel que toi reste un petit fonctionnaire toute sa vie, l'informa Sumiyo. Nagisa l'a très bien compris. C'est pour ça qu'elle... qu'il est parti.
- Donc, continua Karma, si je ne vous épouse pas, vous diffusez l'enregistrement. Mais uniquement la partie où je profère ma menace.
- Je savais que tu étais un garçon intelligent, Akabane.
Le jeune homme sourit en glissant sa main dans la poche intérieure de sa veste.
- Vous pouvez diffuser la partie que vous voulez. Moi, je me ferai une joie de tout diffuser. Et oui, je ne viens jamais dans votre bureau sans lancer un enregistrement sur mon téléphone. Je me demande qui a le plus à perdre... Donc, je disais, je prends le reste de ma journée et je suis payé.
« Mais quel petit con » songea son chef en le fusillant du regard le jeune homme dont un air de diable venait de se dessiner sur son visage. Karma sortit de son bureau mais il réapparut rapidement.
- Oh, j'ai oublié de vous dire ! Ma carrière, je la ferai comme je l'entends. (Il regarda Sumiyo droit dans les yeux). Au mérite. Mais je n'hésiterai pas à écraser ce qui se mettent sur ma route, quelque soit leur niveau social.
Habituellement, Nagisa aimait bien venir dans son ancienne classe. Il y avait tellement de bons souvenirs dont son premier baiser avec Karma. Mais cette fois, il avait le cœur gros de s'y rendre. À cause de ces mêmes souvenirs. Pourtant, il avait dit à ses amis qu'il viendrait leur donner un coup de main. Alors... il s'arrêta un instant pour regarder le bâtiment de bois. La plus belle année de sa scolarité. Et elle s'était finie tragiquement. Comme ces derniers jours. Il soupira un bon coup et il se força à sourire. Difficilement. Ça finirait par se savoir, qu'il n'était plus avec Karma. Mais il ne voulait pas que ce soit tout de suite. Il rejoignit donc ses amis pour un nettoyage. C'était étrange. Ça lui faisait du bien d'être là mais en même temps, ça lui faisait mal.
"Ça va, je t'assure" répondit-il deux ou trois fois à Isogai qui visiblement s'inquiétait.
- Tu ne portes plus ton anneau ? lui demanda presqu'innocemment Nakamura.
Comme un réflexe, Nagisa cacha sa main et son regard, son visage se teintèrent de tristesse.
- Karma te l'a dit...
- Tu sais qu'il porte toujours le sien, se contenta de répondre Rio.
- Quoi ?! s'exclama Isogai. Tu n'es plus avec Karma !!!
Nagisa lâcha un faible « non » tout en regardant sa main, son doigt dépouillé d'un bien précieux. Cet anneau, ces anneaux, Karma et lui les avaient fait gravé de leurs prénoms et de la date de leur premier baiser, dans leur classe. C'était Karma qui l'avait embrassé et Nagisa s'était senti transporté. Mais aujourd'hui, tout était fini.
- Pourquoi il t'a quitté ?
- C'est plutôt toi qui l'a quitté, n'est-ce pas Nagisa, continua Rio d'une voix attristée alors que le bleuté hochait la tête, les larmes aux yeux. Pourquoi ?
- C'est mieux... pour lui...
- Comment ça, c'est...
Isogai ne termina pas sa phrase. Il tourna la tête vers cette silhouette familière qui s'approchait. À leurs tours, Rio et Nagisa se tournèrent et ce dernier écarquilla les yeux. Karma.
- Je lui ai envoyé un message pour lui demander de venir, se contenta de dire Rio. Allez, va lui parler et règle ça.
La jeune femme avait accompagné ses derniers mots en poussant son ami dans le dos. Surpris, le bleuté s'avança de quelques pas. Mais il s'arrêta, les yeux fixés sur Karma. Lui parler ? Il ne dirait pas que le rouge avait sa tête des mauvais jours mais... Karma avait ce même regard lorsqu'ils s'étaient battus tous les deux pour savoir s'il fallait ou non sauver Koro-sensei. Et en effet, Nagisa n'eut pas le temps de dire un mot. À la grande surprise de Rio et d'Isogai, Karma frappa violemment le bleuté au visage, le faisant tomber en arrière.
- KARMA !!!
Isogai n'eut pas le temps d'arrêter le rouge. Ce dernier s'était déjà s'installé à califourchon sur les jambes de son ex-amant. Il le saisit par le col pour le ramener brutalement vers lui.
- J'ai passé quinze jours à me torturer le cerveau pour trouver une explication à ton départ ! J'ai TOUT imaginé mais certainement pas que tu t'étais fait bourrer le mou par une connasse !
- C'est... c'est pas ça. C'est juste... qu'elle m'a fait réfléchir. Tu... tu ne pourras pas faire la carrière dont tu rêves si tu restes avec moi, Karma. Ce serait mieux...
- Rien du tout, continua Karma plus calmement. Ma carrière est passée en second au moment où je t'ai embrassé, au moment où tu as répondu à mon baiser. Si tu n'es pas avec moi, ça ne me sert à rien, une belle carrière.
- Karma...
- Tu aurais dû m'en parler au lieu de partir.
- Je pensais vraiment...
Karma ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase, il s'empara de ces lèvres qui lui avaient tellement manquées. Il rompit le baiser rapidement, laissant Nagisa sur sa faim. Le bleuté regarda Karma dégager une chaîne de dessous sa chemise. Le plus petit porta sa main à sa bouche, surpris, laissant couler les larmes sur ses joues en voyant son anneau apparaître.
- Tu le veux toujours, lui chuchota Karma à l'oreille.
- Oui, pleura presque Nagisa en calant sa tête dans le cou de son amour.
- Et bien, tu devras aller le chercher.
Nagisa s'éloigna brusquement, juste à temps pour voir Karma remettre la chaîne et l'anneau sous sa chemise. Il le vit porter son regard au loin, sur Rio et Isogai et leur sourire. Puis, il replongea la tête pour déposer un baiser juste sous l'oreille du bleuté.
- Tu vas prendre cher, lui chuchota Karma.
- Alors je devrais peut-être te quitter plus souvent, lui répondit Nagisa en passant ses bras autour du cou de Karma alors que celui-ci avait relevé la chemise du bleuté pour passer ses mains en dessous.
- Uniquement le matin, pour me revenir le soir.
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