La victime 3/3
Partie 3
Il était déjà fatigué. Et il reprenait aujourd'hui. Il avait cru pouvoir se détendre, se reposer, oublier un peu tout ce qui s'était passé depuis l'arrivée d'un certain bleuté. Mais loin de là. Nagisa était venu chez lui, histoire de maintenir son stress à son plus haut niveau. Opération rondement menée ! A chaque instant, à chaque fois que quelqu'un frappait à la porte, Karma avait cru qu'il revenait. Et point de vue soutien familial : zéro.
- Tu dois apprendre à gérer ton stress, lui avait simplement sorti son père tout en cherchant son trousseau de clé.
Résultat, durant ces trois dernières semaines, Karma n'avait eu qu'une seule appréhension : que Nagisa revienne et se mette ses parents dans la poche, contre lui. Bien qu'il avait déjà acquis sa mère à sa cause. Et du coup son père avait suivi, refusant une fois de plus de changer Karma d'école. Du coup, ce matin, il s'était levé à quatre heures et il était déjà épuisé.
- Bonjour, Karma-kun.
Il ferma les yeux. Ce n'était pas vrai. Il venait à peine d'arrivé et l'autre lui sautait déjà dessus ! Mais qu'est-ce qu'il lui avait fait pour qu'il s'en prenne à lui comme ça ? Il serra les dents. La voix douce de Nagisa l'horripilait au plus haut point. Il entendait aussi les commentaires des autres : à peine revenu qu'il s'en prenait déjà à ce pauvre Nagisa. Alors non, Karma ne dirait rien. Il ne répondrait pas. Nagisa n'existait plus. Il ne devait plus exister. Il sentit la main du bleuté frôler la manche de sa veste. Mais il s'avança, s'éloignant avant que Nagisa n'ait le temps de le prendre une nouvelle fois au piège.
- Karma-kun ! l'interpela Nagisa. Ce n'est pas par là, notre classe !
Karma tourna la tête pour le regarder. Cet air d'incompréhension sur ce doux visage. Une victoire. Mince mais une victoire quand même et il espérait, pas la dernière. Mais il déchanta au moment où il entra dans la salle. Les élèves de sa nouvelle classe le regardaient tous avec mépris. Karma soupira intérieurement, il s'était dit qu'il ne parlerait à personne de toute façon. Il repéra une place de disponible.
- Torimoko, intervint l'enseignant alors que l'élève en question se levait aussitôt, il y a une place devant, si tu veux changer.
Ce n'était pas une faveur que faisait l'enseignant. Il obligeait simplement Karma à s'installer au fond. Une place qui ne gênait pas plus que ça le rouge. Il avait déjà cette place avant. Mais ce qui ne passait pas, c'était ce changement, juste sous son nez, alors qu'il s'apprêtait à s'installer, et les petits sourires en coin des autres élèves. Mais Karma ne dit rien. Il s'installa en silence et sortit ses affaires. Il avait des cours à rattraper et des mauvaises notes aussi, et pour ça, il savait qu'il ne pourrait rien demander à personne.
Il aurait encore une mauvaise note. Il y avait eu un contrôle ce matin, sur une leçon donnée ces derniers jours. Une qu'il n'avait pas eue. Alors il s'était débrouillé comme il avait pu. Bien sûr, il n'était pas resté sans rien faire pendant son exclusion. Il avait travaillé pour tenter de ne pas prendre trop de retard. Mais ça n'avait pas servi à grand-chose au final.
Maintenant, il devait se trouver un endroit tranquille pour manger et s'isoler. Et peut-être même, dormir un peu.
Il se réveilla en sursaut, tremblant et en sueur. Nagisa !
- Ça va ! Ce n'est que moi.
Karma dévisagea un moment, les yeux hagards, le jeune homme penché au dessus de lui. Il mit un moment à le reconnaître.
- Asano-kun, souffla le rouge, inquiet.
La présence du fils n'était pas de meilleur augure que celle du père.
- Qu'est-ce que j'ai encore fait ? demanda Karma en se levant pour s'éloigner.
- Je t'avais bien conseillé de ne plus t'approcher de Shiota.
« Conseillé ». Parce que c'était un conseil lorsqu'Asano lui avait dit de laisser le bleuté tranquille. Karma ne l'avait pas compris comme ça !
- Je voudrais, continua le président des élèves, que tu me parles de ce qui s'est passé avec Shiota.
Karma s'immobilisa, le cœur affolé. Ce qui se passait avec Nagisa. « C'est vrai que je l'ai un peu taquiné quand il est arrivé. Mais pas plus que les autres. Seulement, il déforme tout ce que je dis. Il chiale tout le temps, pour un oui ou pour un non. J'ai cru qu'il était super sensible mais non, c'est sa façon de faire, sa façon de piéger les gens. Tout comme de toujours regarder vers le bas. Il se met systématiquement en position d'infériorité. Mais c'est faux ! Je n'arrive pas à mettre de la distance entre lui et moi. J'ai toujours l'impression qu'il est derrière moi, à me surveiller, à attendre le bon moment pour me sauter à la gorge ».
- Tu connais, l'histoire, finit par répondre Karma sans se retourner vers le roux. J'ai rien à ajouter.
« J'ai eu ma dose de problème ».
Karma s'éloigna pour rejoindre sa classe. Mais Gakushû n'en avait pas terminé avec lui. Il voulait savoir. La version de Nagisa, il la connaissait. Ce qu'il voulait entendre, c'était celle de Karma. Il lui attrapa le bras pour l'arrêter, à quelques mètres de sa classe. Le rouge ne réfléchit pas. Il se retourna brutalement et il frappa le roux au visage, avec toute la violence qu'il avait emmagasinée depuis plusieurs semaines.
Gakushû fut projeté au sol. Il ne s'était pas attendu à une telle réaction de la part du rouge. Encore surpris, il détailla Karma sans se relever. Son regard ambre ne reflétait plus rien. Son visage n'exprimait plus aucune émotion. Comme si le jeune homme s'était vidé de toute vie. Mais derrière lui, sortant de la salle de classe...
- Non ! Attends !
Le roux se précipita pour se relever mais son père s'était déjà avancé vers Karma.
- Retournez dans vos classes, lança le principal d'un ton autoritaire à l'attention des élèves présents dans le couloir. Il n'y a rien à voir.
Aussitôt, les élèves s'exécutèrent, satisfaits pour la plupart. Karma venait de frapper le fils du principal juste sous le nez de ce dernier. Ça allait barder pour lui.
- Ne vous fatiguez pas, lâcha Karma d'un ton morne. Je vais me virer tout seul, comme un grand.
- Et ne remets plus les pieds ici, gronda le principal alors que Karma passa près de lui.
- J'y comptais pas.
- Qu'est-ce que tu fais !? lança Gakushû à l'attention de son père alors que le rouge entrait dans la classe pour récupérer ses affaires.
- Je l'ai vu te frapper. Tu vas prendre sa défense en ignorant ce fait ?
- Tu ne vois que les dossiers ! Moi, je vis au milieu des élèves !
- Je ne veux pas reprendre cette discussion avec toi. Retourne en classe, Gakushû !
Karma se sentait particulièrement agacé. Pas d'avoir quitté l'école. Cette fois, ses parents n'auraient pas d'autre choix que de l'inscrire ailleurs et tant pis pour le prestige qu'offrait l'école. Mais il était bien content. Il ne verrait plus Nagisa. Sauf lorsque celui-ci déciderait de venir le pourrir jusque chez lui. Rien que d'y penser, il se sentait oppressé. Non, il était agacé parce que, en rentrant chez lui, outre le fait qu'il se soit fait engueuler parce qu'il avait quitté l'école, sa mère l'avait envoyé chercher son traitement. Des médicaments que lui avait prescrit le médecin lorsque le rouge avait fait sa « crise » après la visite surprise et indésirée d'un certain bleuté. Il ne se sentait pas dépressif mais les somnifères... Il aurait peut-être pu passer de meilleures nuits et peut-être même sans rêve. Parce que jusque-là aussi, le bleuté venait l'étouffer. Le médecin lui avait même fait un certificat d'absence pour l'école... Pf, pas sûr que Karma l'aurait donné en guise d'excuse. Le principal aurait certainement trouvé quelque chose à redire. Nagisa l'avait complètement acquis à sa cause. Et lui, il était plutôt dans le collimateur d'Asano. Des deux Asano.
Il s'arrêta au bord de la route, juste en face du passage pour piéton. Il avait déjà appuyé sur le bouton d'appel et il attendait que le feu tricolore stoppe les véhicules. Il surveillait les petits bonhommes tranquillement lorsque son cœur donna un violent coup dans sa poitrine. De l'autre côté... ce n'était pas possible... ce n'était quand même pas... Si, c'était Nagisa qui attendait lui-aussi pour traverser. Il regardait Karma droit dans les yeux, un sourire sur les lèvres. Karma se sentit mal d'un seul coup, sa respiration s'était faite plus superficielle, plus rapide. Il avait l'impression que ses muscles étaient en train de le lâcher. Il rêvait. C'était ça, il rêvait. Il en était arrivé à voir ce maudit bleuté à couettes partout. Et Asano qui ne voulait plus que le rouge soit sur le chemin de Nagisa. Mais il n'attendait que ça, Karma, de ne plus le voir ! Mais non, il était toujours sur son chemin. C'était lui qui était toujours sur le chemin de Karma ! Pas l'inverse ! Il regarda le bleuté tourner la tête pour répondre à l'homme qui venait de le bousculer puis, il regarda de nouveau Karma avec un sourire totalement différent, plus glaçant, comme pour dire que le rouge ne pouvait pas lui échapper. Il était bien réel. Karma n'était pas en train de rêver.
« Il est bien là, devant moi. Encore. Il ne va donc jamais me laisser tranquille. Mais qu'est-ce que je lui aie fait ? Pourquoi il ne me lâche pas ? Définitivement même. Il n'a toujours pas compris que je ne voulais plus le voir. Tu m'as déjà fait virer de l'école. Mais qu'est-ce que tu veux de plus ? J'étouffe, tu comprends. Tu m'étouffes. Non, jamais tu ne me laisseras tranquille. Je le vois dans ton regard. Je me suis pris dans ton piège et tu me tiens bien. Je ne peux pas t'échapper, n'est-ce pas. Tu seras toujours là, avec ton maudit sourire. Finalement, tu as bien joué ton coup... Non, j'ai un moyen de m'en sortir. Alors je souris. Ah, tu cesses de sourire là ! Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne comprends pas pourquoi je souris ? »
Nagisa dévisageait Karma, chacun d'un côté de la rue. Il ne comprenait pas pourquoi le rouge souriait. Un joli sourire. C'était tout son visage qui souriait. Comme s'il était heureux. S'était-il résigné ? Enfin. Le bleuté écarquilla soudain les yeux.
« Mais qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas à nous de traverser ! NON !!! »
Nagisa plaqua ses deux mains sur sa bouche, horrifié. Karma venait de poser un pied sur la route. Le feu passait tout juste à l'orange mais vu la vitesse de cette voiture, Karma se doutait qu'elle ne s'arrêterait pas. Le conducteur eut beau écraser la pédale de frein. Trop tard. Un premier bruit sourd puis un second. L'adolescent roula sur le capot pour heurter violemment le pare-brise. La voiture s'arrêta brusquement propulsant le jeune homme jusqu'au sol sous les regards effarés des passants.
« Non, mais qu'est-ce tu as fait ? Pourquoi tu as fait ça ! Relève-toi ! Allez, relève-toi. Ce n'est pas drôle, Karma ! Arrête de jouer la comédie. Relève-toi, je te dis ! »
Aujourd'hui encore, Nagisa se rendait à l'hôpital. Mais jusque-là, il n'avait pas pu voir Karma. Il avait été transporté aux urgences. Le rouge s'en était sortir. Le bleuté l'avait vu bouger. Il en était sûr. En tout cas, il voulait y croire. Karma était du genre à avoir la tête dure. Il savait où était sa chambre mais seule la famille était autorisée à le voir. Pas lui.
Tiens, aujourd'hui la porte était ouverte !
Alors il entra dans la chambre, le cœur ratant un battement. Le lit était vide et dans le fauteuil près de celui-ci, Asano.
- O-où est Karma-kun ? demanda le bleuté, incrédule.
- Parti, répondit froidement Gakushû.
- C-comment ça... parti... reprit Nagisa les larmes aux yeux.
- Pas de ça avec moi, Shiota ! répliqua le roux en se levant pour lui faire face.
Il regarda en fronçant les sourcils le petit bleuté se recroqueviller sur lui-même. Mais ça ne prenait plus avec lui. Il savait que Nagisa n'avait rien d'une victime comme il l'avait fait croire depuis son arrivée. Il avait tout tourné à son avantage, manipulé tout le monde, lui y compris, afin de faire passer Karma pour un harceleur. Pourquoi ?
- Je vois, conclut Nagisa en essuyant ses larmes. Tu t'es montré plus perspicace que les autres, que ton père même. Mais tu te trompes. Je n'ai jamais cherché à m'attirer la compassion de tout le monde. Seulement celle de Karma. C'est mon ami.
- Ton ami !? Aucun ami digne de ce nom ne ferait ce que tu as fait ! Il a été viré et tout le monde le prend pour un monstre à cause de toi ! Tu crois vraiment qu'un ami ferait ça !
Nagisa eut un léger mouvement de recul. Asano semblait en colère. Pourquoi s'emportait-il de cette façon ? Le bleuté n'avait rien fait. Ah si...
- Je comprends, sourit Nagisa. En fait, tu es jaloux parce que Karma et moi sommes de très bons amis et tu le voudrais pour toi tout seul.
Gakushû écarquilla les yeux. Il avait bien entendu ! Nagisa pensait vraiment que Karma et lui étaient amis ?
- Et tu veux nous séparer.
Surpris, Gakushû n'eut pas le temps de réagir. Aussi vif qu'un serpent, Nagisa s'était jeté sur le roux, le poussant jusqu'au mur, le faisant tomber au sol. Installé à califourchon sur ses jambes, le plus petit immobilisait déjà le plus grand.
- Ça fait mal ? lui demanda Nagisa avec un sourire. Ne t'inquiète pas, tu ne sentiras bientôt plus rien, tu vas mourir.
Il retira d'un coup sec le couteau qu'il avait si aisément planté dans la gorge du roux. Gakushû porta aussitôt ses mains à son cou, pour tenter d'empêcher son cœur d'expulser son sang à chaque battement. Il n'avait ressentit aucune douleur jusque-là.
- Inutile d'appuyer, lui sourit Nagisa avec un calme glacial, en se relevant, le couteau ensanglanté toujours en main. J'ai planté dans la carotide.
« Mais quel con, ce mec ! » se répétait Karma, assis dans le canapé, tout en regardant l'attèle à son pied. Il s'en était sorti quasiment indemne avec seulement une grosse entorse à la cheville, deux points de sutures à la tête et quelques contusions. Rien de grave en somme. « Mais quel con, ce mec ! Pourquoi est-ce qu'il a freiné ? Il ne devait pas freiner ! Même pas moyen de mourir tranquillement ! »
Il sortit subitement de ses idées noires en entendant la sonnerie de la porte d'entrée. Qui pouvait bien venir ? Il attrapa ses béquilles et il se leva péniblement. Trop vite. Sa tête tournait. Il s'assit un instant sur l'accoudoir. Il était peut-être sorti trop tôt de l'hôpital. Il avait eu peur. Peur que Nagisa ne vienne là-bas alors il n'avait pas voulu y rester. C'était bon, le vertige était passé.
- C'est bon, j'arrive, grogna le rouge en se relevant.
S'appuyant sur ses béquilles, il avançait en faisant attention à chacun de ses mouvements. Il avait mal partout. Arrivé dans l'entrée, il se figea en entendant le bruit des clés dans la serrure. Sa mère ? Pourquoi avait-elle sonné si elle avait ses clés ? La porte s'ouvrit et Karma sentit son cœur rater un battement.
- Bonjour, Karma-kun ! lui sourit Nagisa. Je savais bien que tu ne pouvais pas être mort !
- J'aurai... préféré...
- Ne dis pas n'importe quoi !
Mais Karma était sérieux. C'était pour cela qu'il s'était placé devant la voiture. Pour mourir et s'échapper enfin. Il fit glisser son regard sur la main du bleuté, il tenait les clés de son père.
- Oh oui ! s'exclama Nagisa en agitant le trousseau. Je l'ai trouvé sur le meuble la dernière fois que je suis venu.
Trouvé ? Volé plutôt ! Karma ne savait même plus si son cœur battait ou non. Par contre, son esprit était vide. Définitivement, il ne pouvait pas lui échapper.
- Oh, mais ne reste pas debout !
Le bleuté posa le trousseau sur le meuble. Délicatement, il posa sa main sur le bras de Karma, l'invitant en silence à entrer dans la cuisine toute proche. Le rouge se laissa faire, il se sentait vide, pris au piège.
- Dis, tu n'as pas mangé ? Tu es tout pâle. Je vais te préparer quelque chose.
Le bleuté n'avait plus rien du petit animal craintif du début. Il était souriant et enjoué.
Il se saisit un d'un couteau.
- Tu sais, Asano est jaloux que l'on soit de si bons amis, toi et moi.
Il frappa. Une première fois.
- Honnêtement, je ne pensais pas que vous viendriez, Asano-san ! Comment va votre fils ?
Le principal fixa le policier, le regard vide. Il sentit son cœur se comprimer. Comment allait son fils ? Il ne saurait le dire. Les médecins disaient que Gakushû pourrait s'en sortir, même s'ils étaient intervenu in extremis. L'adolescent avait eu beaucoup de chance. C'était un miracle, selon eux, que le roux ait eu la force de se trainer pour aller appuyer sur le bouton d'appel d'urgence réservé aux patients. Une chance aussi que Gakuhô soit arrivé et qu'il soit du même groupe sanguin que son fils pour une transfusion. Une chance peut-être. En tout cas, Gakuhô savait que ce ne serait plus jamais pareil entre le père et le fils. Le premier étant resté sourd aux inquiétudes du second. Nagisa Shiota. Il avait changé de collège parce qu'il avait été harcelé et le principal avait garanti à ses parents que cela n'arrivait pas dans son établissement, sans se douter que la victime n'était pas celle qu'il croyait et Gakushû l'avait bien compris. Karma Akabane était l'un des meilleurs élèves du collège, le seul à pouvoir rivaliser avec son fils. Ses notes avaient subitement chuté, il s'était isolé, par contrainte puisque les élèves comme les enseignants l'accablaient, croyant eux-aussi le jeune Shiota. Pourtant, il avait vu Karma mais il n'avait pas entendu son appel au secours lorsque l'adolescent avait demandé à changer de classe. Il n'avait même pas cru son propre fils lorsqu'il disait que le problème n'était pas Karma mais Nagisa. Et aujourd'hui, Gakushû était dans un état critique, un adolescent était mort et un autre était muré dans son silence, assis dans une salle d'interrogatoire.
Asano s'installa sur la chaise en face de lui, sans le quitter du regard, sans un mot. Et il resta ainsi pendant de longues minutes avant de se décider à poser la question qui lui torturait l'esprit.
- Pourquoi ? Akabane.
L'adolescent releva lentement la tête en l'inclinant légèrement sur le côté. Son visage, son regard étaient dénués d'expression.
- Mais pour qu'il soit enfin vraiment la victime et moi, le coupable.
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