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Je te déteste !

« Mes yeux me brûlent encore tellement j'ai pleuré. Je le déteste ! C'est de sa faute si j'en suis là ! Je le déteste ! Je le déteste ! »

Nagisa fixait son reflet. Ses yeux rougis ne l'intéressaient pas. Il ne voyait que ses cheveux courts. Plus de couettes. Fini les couettes. Fini les cheveux longs. Maintenant, il aurait toujours les cheveux courts.

- Eh ! Mais tu t'es enfin coupé les cheveux ! Tu ressembles un peu plus à un garçon comme ça !

Karma n'eut pas le temps de réagir. Il avait à peine fini sa phrase que Nagisa s'était retourné pour le gifler. La claque résonna dans tout le hall de la gare. Maintenant le bleuté avait la main en feu. Pour Karma, c'était la joue et tout le monde les regardait.

- La vache ! commenta le rouge en regardant son ami. Je ne pensais pas que tu avais autant de force. Mais tu sais que ce sont...

... les filles qui giflent. Ça, c'était les mots qui auraient dû finir la phrase de Karma. Mais ils ne sortirent jamais de sa bouche. Le regard rempli de colère qui lui adressait Nagisa le figea sur place. Il ne lui avait pourtant rien fait.

- Rien fait !? s'étrangla presque Nagisa. Tu m'as envoyé une photo sur mon portable !

- Ah oui ! Celle où tu...

... es habillé en fille. Mais là-aussi, le regard de Nagisa le dissuada de finir sa phrase. Lorsqu'ils étaient allés sur cette île dans l'archipel d'Okinawa, ils avaient décidé d'habiller Nagisa en fille pour qu'un garçon passe avec les filles de la classe au cas où elles auraient eu des problèmes. Mais elles n'en avaient eu aucun, elles avaient parfaitement géré et à ce moment-là, Nagisa s'était demandé pourquoi il avait dû s'habiller de la sorte. Et Karma n'avait pas perdu l'occasion pour prendre des photos. Il le trouvait trop mignonne habillé comme ça ! Mais ça faisait un sacré moment qu'il lui avait envoyé cette photo !

- Ma mère a vu la photo ! lâcha Nagisa en essayant de maitriser sa colère.

- Elle fouille dans ton portable ?

- Bien sûr ! Je n'ai aucune vie privée avec elle. Et elle était très en colère !

- Et c'est elle qui t'a coupé les cheveux ? Tu devrais être content, on te prendra moins pour une fille.

- Crétin ! répliqua Nagisa en s'éloignant. Je te déteste !

Karma fourra ses mains dans ses poches en regardant son camarade s'éloigner. Cette fois, Nagisa semblait vraiment en colère. Il soupira. Ce n'était pas avec ça qu'il retrouverait l'entente qu'il avait avec le bleuté. Il y avait eu une coupure. C'était lui pourtant qui s'était éloigné, à cause de cette étrange impression d'insécurité qu'il ressentait auprès de lui. Mais lorsqu'il était revenu de son exclusion, c'était Nagisa qu'il avait vu en premier, tellement mignonne avec ses couettes avant qu'il ne se souvienne qu'il était un garçon et non une fille. Le pudique petit Nagisa qui même lorsqu'ils s'étaient baignés avait mis un t-shirt foncé. Peut-être qu'il avait une vilaine marque qu'il préférait cacher. Peut-être simplement des traces de coups laissés par ses parents.

Si Karma avait vu tout de suite que Nagisa s'était coupé les cheveux, il fallut un peu plus de temps à ses camarades pour réaliser.

- Tu as coupé tes cheveux ! s'exclama enfin Kaede. Tu es trop mignon comme ça !

Nagisa s'efforça de sourire alors que Karma entra dans la salle. Il ne voulait pas le regarder. Pourtant ce fut plus fort que lui, il tourna les yeux vers le rouge. Ils se regardèrent un moment et le bleuté sentit son cœur s'accélérer. Pourquoi Karma le regardait-il de cette façon ? Qu'est-ce qui lui préparait encore comme coup fourré ? Nagisa tourna vivement la tête vers Kaede qui cherchait désespérément à attirer son attention.

- Tu vas les garder courts, maintenant ? lui demanda-t-elle.

- Quoi ?

- Tes cheveux. Tu dors ou quoi ?

- Quoi ? Mes cheveux ?

- Nagisa-kun... tu dors vraiment ! Tes cheveux, tu les laisses courts ?

Nagisa porta sa main à ses cheveux. Les laisser courts. C'est qu'il avait pris l'habitude de les avoir longs.

- Tu vas t'y habituer.

- Oui, se força à sourire Nagisa, un pincement au cœur.

- En tout cas, intervint Nakamura. On va avoir plus de mal à te faire passer pour une fille avec Karma ! Quoi que...

Nagisa ne répondit rien. Il tourna la tête vers le fond de la classe, vers Karma. Celui-ci s'était installé à sa place, à moitié affalé sur sa chaise, ses écouteurs dans les oreilles, il regardait fixement le bleuté. Nagisa tenta de réprimer un frisson. Il n'aimait pas le regard du rouge, ça n'augurait rien de bon et... le bleuté avait l'impression que Karma avait compris.

Nagisa évitait au maximum de se retrouver seul avec Karma. Pas facile lors des exercices en forêt. Surtout qu'aujourd'hui, ils jouaient aux policiers et aux voleurs. Il devait donc non seulement éviter Mr Karasuma mais aussi Karma. D'autant que Karasuma semblait être partout à la fois quand à Karma...

Nagisa sentit son cœur donner un coup violent dans sa poitrine. Quelqu'un venait de le ceinturer et l'entrainait dans les fourrées, une main plaquée sur sa bouche l'empêchait de crier.

- Chut.

Juste chuchoté à l'oreille. Mais Nagisa avait l'impression d'avoir reconnu sa voix. Assis par terre et prisonnier dans ses bras, le bleuté regarda, les yeux écarquillés, Karasuma s'arrêter un instant pour chercher autour de lui avant de reprendre sa course. Ils ne bougèrent d'abord pas puis Nagisa se débattit pour se dégager de son étreinte.

- Je peux savoir ce qui t'a pris, Karma ? gronda presque le bleuté en se tournant pour faire face au rouge.

- Eh ! Je vienne de te sauver la mise et c'est comme ça que tu me remercies ?

Toujours assis par terre, Karma posa ses mains au sol, basculant un peu son buste vers l'arrière. Il regarda fixement Nagisa à genoux entre ses jambes écartées.

- Mais tu es mignon comme ça ! continua le rouge, un léger sourire aux lèvres et les yeux brillant. C'est dommage que tu ais coupé tes cheveux. Tu ressembles moins à une fille comme ça.

- C'était le but ! répliqua Nagisa en piquant un phare magistral et en se relevant. T'es vraiment...

- ... un crétin, continua Karma en se levant à son tour. Je sais, tu me l'as déjà dit. (Il saisit Nagisa par le poignet.) Et tu me détestes, j'ai bien compris. Mais il faut qu'on parle.

- De quoi ?! s'inquiéta d'un seul coup Nagisa en se tournant vers le rouge et en essayant de se dégager.

Le regard que Karma posait sur lui était intense. En plus, il lui tenait le poignet. C'était presque la main... Ils étaient tous les deux, en tête à tête, cachés dans les fourrés. Nagisa n'avait plus aucun contrôle sur les battements de son cœur. De quoi Karma pouvait-il bien parler ? Pourvu que...

Karma entraina le bleuté un peu plus loin puis, il l'obligea à se baisser.

- Et bien, ce n'est pas facile de parler en tête à tête avec toi. J'ai l'impression que tu me fuis depuis un moment.

En fait, ce n'était pas une impression. Depuis que sa mère lui avait coupé les cheveux, Nagisa évitait autant que possible de se retrouver seul avec Karma. Il avait bien vu que le regard du rouge avait changé mais...

- Tu ne peux pas continuer comme ça, Nagisa. Je sais ce que tu caches sous tes vêtements.

Le bleuté se sentit défaillir. C'était bien qui lui avait semblé ! Karma avait compris. Heureusement qu'il était assis au sol sinon il était sûr qu'il s'effondrerait. Il sentait son cœur battre si vite qu'il peinait à en discerner les battements. En fait, il n'y prêtait même pas attention. Il ne faisait qu'écouter les paroles de Karma, si sérieux, si près de lui qu'il pourrait presque sentir son souffle sur ses lèvres.

- Il faut que tu en parles à quelqu'un. Ça peut finir très mal sinon !

Karma avait enfin lâché le poignet du bleuté mais il l'avait saisi par les bras et il le serrait un peu trop fort au goût de Nagisa. Mais ce dernier ne releva pas, il était trop concentré sur les paroles du rouge. Il ne s'était pas imaginé que ce qu'il vivait était si grave que ça !

- Tu dois absolument parler des maltraitances. Tu ne dois pas laisser tes parents continuer de te battre !

- De me... Tu n'es qu'un crétin ! Je te déteste !

Nagisa profita de la surprise de son camarade pour se dégager de son emprise. Mais quel abruti, celui-là ! Il n'avait rien compris ! Il se leva brutalement pour s'éloigner, laissant Karma toujours accroupi ne comprenant pas grand-chose à ce qui venait de se passer. Le bleuté n'avait pas fait cinq pas que Sugino le rejoignit.

- Ah, vous voilà ! On fait comme on a dit ?

Nagisa le détailla un moment puis, il réalisa. Alors il acquiesça et sans rien ajouter, il suivit son ami. Karma en fit de même, les mains fourrées dans les poches de son pantalon, il réfléchissait. Le jeu arrivait bientôt à son terme et comme ils l'avaient prévu, aucun des trois garçons ne s'était fait prendre. Bon, Nagisa avait eu chaud mais il avait échappé de justesse à Karasuma et le bleuté n'aurait pas eu besoin de Karma pour ça. Seulement le rouge avait vu là l'occasion de lui parler. Et visiblement, il avait fait fausse route, Nagisa n'était pas battu. Des sévisses sexuels peut-être. Il était vrai qu'il ne pouvait pas se fier au sourire de Nagisa. Mais comment aborder ce sujet-là, vu qu'il s'y était déjà pris comme un manche aujourd'hui.

« Il y a un désaccord entre une partie de la classe et l'autre, entre Karma et moi, pour savoir si l'on doit ou non sauver Koro-sensei. Je veux le sauver mais pas Karma. Il m'énerve. Il est toujours sur mon dos, toujours à vouloir se mêler de mes affaires. Mais laisse-moi tranquille ! Je n'ai pas besoin de tu m'aides ! Je peux parfaitement me débrouiller sans toi ! On est plus que tous les deux, lui et moi. Lui, je m'y attendais. Il est le meilleur d'entre nous. Mais moi, j'ai tout fait pour ça. Je ne veux pas perdre. Je ne peux pas perdre. Et ce n'est pas seulement pour sauver notre professeur, c'est aussi pour qu'il comprenne que je n'ai pas besoin de lui. Je n'abandonnerai pas, quelque soit le nombre de coups reçus. J'attends juste qu'il me laisse une ouverture. Comme là, où je fonce sur lui, mon couteau à la main. Mais je lâche mon arme, il ne s'y attend pas, son regard suit le couteau et au lieu de taper de nouveau dans mes mains comme il doit s'y attendre maintenant, je le saisis et le plaque au sol. »

« C'est pas vrai ! Je me suis fait avoir ! J'ai cru qu'il allait encore me servir sa technique. Mais il n'en a rien fait et maintenant je suis coincé au sol. Il est sur moi et il me tient bien. Il n'y a que mon bras gauche que je puisse bouger. Il a bien joué son coup ! Il m'a piégé. Il n'a plus rien du petit animal craintif que j'ai connu. Il donnait tellement l'impression d'avoir besoin d'être protégé. Mais je me suis trompé. Il n'a pas besoin de protection. Il n'a pas besoin de moi. Je voulais juste l'aider. Tout ce que j'ai réussi, c'est que maintenant, il me déteste. Mais moi... je l'aime. Seulement j'ai cru que tu étais une fille au début. Mais ce n'est pas le cas. Je t'ai bien proposé de te faire opérer, ce n'était pas pour t'embêter. C'est juste que j'aurai préféré que tu sois une fille. Mais tu as refusé. Tant pis pour moi. Seulement avec mon comportement, maintenant tu me détestes. Finalement, tant pis, j'abandonne. »

- C'est bon. Je me rends. J'ai perdu, Nagisa.

« Mais je ne crois pas que je puisse encore être ton ami. »

« Ça faisait longtemps que je n'étais pas revenue dans cette classe. Ça me fait tout drôle. Qu'elle soit vide surtout. Et silencieuse aussi . Je m'attendais à trouver porte close mais Isogai a dû oublier de fermer le cadenas, ça m'étonne de lui.

Je me fige en entrant dans la classe. Je la croyais vide mais quelqu'un relève la tête. J'ai un doute sur qui c'est mais... oui, c'est bien Karma. Il me regarde et cherche certainement à mettre un nom sur mon visage. Je sens mon cœur s'affoler.

- N-Nagisa-kun ?!

Je hoche légèrement la tête en souriant timidement. C'est vrai que j'ai beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il m'a vue. Je me sens un peu gênée et j'ai le cœur qui bat si vite dans ma poitrine. Peut-être parce c'est la première fois que quelqu'un de la classe me voit comme je suis vraiment. Je me fige. Son regard change. Il s'assombrit. Je le regarde se lever et je réalise, il était assis à ma place. Sans un mot, le regard braqué sur moi, il s'avance vers moi. J'ai le cœur qui bat de plus en plus vite à mesure qu'il approche. Il ne dit toujours rien et son regard... c'est le même qu'il avait lorsque je l'ai battu. Il va me dire quelque chose, c'est sûr. Il ne peut pas rester aussi silencieux. C'est Karma. Il ne peut pas rester sans faire de réflexion ! Il m'a toujours vu en garçon et là, je suis en fille. Il ne peut pas louper une telle occasion ! Si ? Si. Il passe près de moi, sans un mot. Mon cœur se serre. Pourquoi j'ai si mal comme ça ? Karma a passé toute l'année à me harceler alors pourquoi son silence me pèse-t-il autant ?

- Tu m'en veux encore ?

J'entends son pas s'arrêter. Je me tourne vers lui mais il me tourne toujours le dos.

- De quoi ? me demande-t-il d'une voix neutre.

- De t'avoir battu.

Son regard, ton attitude envers moi a radicalement changé à partir de ce moment. J'avais gagné contre lui, contre le meilleur de la classe. J'avais gagné le droit d'imposer mon choix face à lui et pas seulement. J'ai aussi gagné ma tranquillité. En effet, depuis ce jour, Karma avait cessé de me harceler. Pourtant, ce jour-là, j'ai surtout eu l'impression d'avoir perdu.

- On s'est battu à la loyale, toi et moi. Tu t'es montré le meil... la meilleure. Je ne suis pas vexé pour ça.

- Alors pour...

- Karma ? Tu as fini ?

- Oui, on peut y aller, Akiko.

J'ai un choc. Cette femme que Karma embrasse... elle est superbe. Elle est quasiment aussi grande que lui, elle a facilement une tête de plus que moi. Je n'ai pris qu'un centimètre de puis le collège. Et ils vont bien ensemble. C'est vraiment une fille comme elle qu'il lui faut. Et moi... Pourquoi s'intéresserait-il à moi ? Je les regarde partir, en silence, le cœur lourd. Et je réalise, enfin. Ce que j'ai perdu, c'est Karma. »

« Ça m'a fait drôle de revoir Nagisa en fille. J'ai toujours su que ça lui irait mieux et je ne me suis pas trompé. J'en étais déjà tombé amoureux avant de m'apercevoir que c'était un garçon. Mais mes sentiments pour lui n'ont pas changé. Et là... elle est vraiment belle ! J'ai eu du mal à la reconnaitre. Mais aussitôt trois mots me sont revenus en mémoire. Trois mots qu'il m'a répétés plusieurs fois « je te déteste ». Et à chaque fois que j'ai pensé à lui... à elle maintenant, ces trois mots sont revenus sans cesse me rappeler ses sentiments à mon égard. C'est vrai que j'ai été chiant, j'en ai conscience. Mais je voulais tellement l'aider ! Résultat, j'ai tout gâché. Plus jamais je n'aimerai quelqu'un comme je l'aime.

- Va la rejoindre.

- La rejoindre ? Qui donc ?

- Cette fille. Je ne suis pas idiote, Karma. C'est pour ça que tu sors avec moi. Va la rejoindre.

Akiko s'est arrêtée devant moi, m'obligeant à en faire de même. »

- Je n'ai aucune raison de la rejoindre.

- Karma...

- Elle me déteste.

- Et toi, tu l'aimes. (Elle lève la main pour m'empêcher de contester.) Ne dis pas le contraire, Karma ! Ça fait presque trois ans que je lutte contre tes sentiments pour elle. Et maintenant, je vois bien que je ne gagnerai jamais contre elle. Au début, j'ai cru que je parviendrais à te la faire oublier. Mais c'était perdu d'avance. Alors va la rejoindre.

- Non, c'est fini.

« Je ne comprends pas pourquoi les larmes me submergent à ce point. C'est peut-être de voir Karma avec une autre. Je le déteste, ce type ! Il m'a toujours énervée ! Alors pourquoi alors ça me fait aussi mal ? Il n'a fait que me harceler pendant presque toute l'année ! Il a fallu que je le batte pour qu'il me laisse enfin tranquille ! Pour me laisser tranquille, ça il m'a laissé tranquille ! Il ne m'a quasiment plus parlé, plus regardé. Uniquement lorsqu'il n'avait pas d'autre choix. C'était comme si je n'existais plus pour lui. Comme aujourd'hui... je n'existe plus pour lui...

Mes larmes redoublent. Je repense à des mots qu'il m'a dits et je pleure encore plus. Je lui ai si souvent dit que je le détestais alors qu'il ne voulait que m'aider. Et je m'en rends compte seulement maintenant.

- Ne dis pas que c'est moi qui te fais pleurer. Je ne t'ai rien dit.

Je relève la tête et au travers de mes larmes, j'aperçois Karma accroupi devant moi. Accroupi ? Je ne me suis même pas rendue compte que j'étais assise, le dos contre l'encadrement de la porte.

- Je t'aime.

Ma voix tremble, étouffée par mes sanglots. Mais ces mots, je n'ai pas pu les retenir, comme si ça pouvait changer quelque chose. Je ne sais même pas pourquoi il est revenu.

- Arrête, me dit-il d'une voix presque étranglée après un moment de silence? Ce n'est pas drôle.

- Karma-kun...

- Tu m'as trop dit que tu me détestais et c'est ça que je crois.

Il se lève ! Non, il s'en va !

- Karma-kun !

- Je voulais juste t'aider.

- Je sais. Maintenant, je le sais. (J'essaie d'essuyer mes larmes et je renifle.) Mais à ce moment-là, tu m'embêtais plutôt qu'autre chose à vouloir soulever mon t-shirt pour montrer ma poitrine.

- Je voulais juste montrer les coups que tu prenais pour te faire... Attends... tu as dit : ta poitrine !

Il se tourne vers moi, apparemment surpris. Il se moque de moi, là ! Il le savait très bien que je suis une fille. Mais il a l'air si surpris.

- Tu... t'es fait opérer. (Je le regarde sans comprendre.) Pour devenir une fille. (Je secoue la tête.) Alors ta poitrine... c'est une vraie ?

Je hoche la tête. Évidemment que ma poitrine, c'est une vraie ! J'en ai même un peu plus que Kaede alors qu'elle est plus grande que moi. En attendant, Karma a vraiment l'air surpris que je sois une fille. C'est vrai que pendant toute ma scolarité, ma mère m'a obligée à être un garçon au point qu'il a fallu que je serre ma poitrine dans des bandages pour la cacher ! Et lorsque j'y pense, ce sont les mots de Karma qui m'ont encouragée à redevenir ce que j'avais toujours été : une fille. Il avait raison, ça ne pouvait pas continuer comme ça.

- C'est vraiment une vraie poitrine ?

Il s'est de nouveau accroupi devant moi. Pourquoi je le sens mal d'un seul coup ? L'expression de son visage... j'ai l'impression de voir le Karma d'il y a sept ans.

KYAAAA !!!!! Mais il fait quoi là, avec mon sein !!!

- KARMA !!!

Je m'insurge en protégeant ma poitrine avec mes bras. Vraiment, il abuse ! Il ne peut pas me croire au lieu de me toucher comme ça ! C'est vrai quoi ! C'est ma poitrine, pas la sienne ! Même si...

- Je t'aime.

Son visage est si proche du mien. Les mots sont sortis tous seuls, encore. Comme si j'avais besoin de m'entendre lui dire. C'est idiot, je sais. Il a déjà une copine et elle est superbe. Je dois avoir l'air bête. »

« Ces mots-là, je les ai tellement espéré, même ces dernières années. Seulement à chaque fois d'autres mots sont venus me poignarder. Mais ces trois mots-là... ils alourdissent mon cœur. J'ai l'impression qu'ils ne sont pas pour moi. Je ne sais même pas pourquoi je suis revenu. J'avais pourtant décidé de tourner la page, d'oublier, enfin d'essayer d'oublier. C'était pour ça que je suis revenu. Et le hasard, ou le destin comme vous voulez, a voulu que Nagisa vienne au même moment. J'ai vraiment cru qu'il était un garçon avant et qu'il s'était fait opérer pour devenir une femme. Mais pour quelqu'un d'autre et certainement pas pour moi. Même si je lui avais demandé mais comme il disait me détester...

- Il va falloir que tu te montres plus convaincante.

Je dois être fou ! J'y crois encore ! »

« Convaincante ? Comment veut-il que je sois convaincante ? Mais qu'est-ce que je dois faire pour ça ? Je fais comment pour rivaliser avec sa copine ?

- Et ton amie ?

C'est vrai, elle risque de ne pas trop apprécier qu'il la trompe !

- Elle rentrée. Elle vienne de me plaquer.

Surprise, je me recule un peu pour le regarder. Mais il a l'air sérieux. Pourquoi l'a-t-elle plaquée ? Ça ne peut pas être à cause de moi ? Je ne fais pas le poids !

- Tu n'as pas changé, n'est-ce pas Nagisa-kun.

Hein ?! Mais pourquoi il me dit ça ? »

« Celle-là, toujours la même ! Toujours aussi peu sûre d'elle ! C'est étrange, je n'ai aucune difficulté à parler de Nagisa au féminin. Peut-être parce que ça m'arrange. Peut-être que, quelque part, je l'ai toujours su. En tout cas, elle ne fera pas le premier pas alors je me rapproche encore pour l'embrasser un bref instant. »

« Il... m'embrasse ! Je rêve ou il vienne de m'embrasser ! J'ai le cœur qui file à toute allure ! C'est bien moi qu'il vienne d'embrasser ! Et maintenant, je fais quoi ? J'ai les joues en feu. Je dois être toute rouge. Je baisse la tête pour ne pas qu'il me voit. Je me sens si mal à l'aise. Est-ce qu'il a le cœur qui bat aussi vite que moi ?

- Tu... ne plaisante pas ?

- Et toi ?

Je relève la tête pendant une seconde. Il me sourit. Je regarde sa main caresser mes cheveux. Ce serait vraiment trop beau. Surtout après lui avoir autant dit que je le détestais. Mais j'étais surtout en colère à ces moments-là. Il passe ses bras autour de moi pour me rapprocher de lui. Je pose ma tête sur sa poitrine. Oui, je crois que son cœur bat aussi vite que le mien.

Tu voulais juste m'aider, Karma ? Alors oui, on peut dire que tu m'as aidée. Et si tu veux vraiment de moi, je compte bien te prouver ma reconnaissance et mon amour. »

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