"Approche..."

Il avait murmuré cet unique mot d'une manière qui se voulait sensuelle mais qui dans sa bouche pâteuse résonnait comme la phrase iconique de La Mort invitant ses victimes dans son antre obscure.

Il tapotait nerveusement ses doigts contre le marbre blanc de la pièce. Cet horrible marbre qui ornait l'horrible et unique table de la pièce. Une horrible pièce uniquement blanche. Blanc, tout était blanc. De cet horrible blanc d'hôpital. Ce blanc qui s'aurait voulu immaculé si une tâche de sang de la veille ne souillait pas le mur porteur de la pièce.

Devant mon absence de réaction, Il se leva en renversant violemment la chaise et en deux enjambées de géant, il m'atteint avant d'attraper mes cheveux devenus longs... Tellement longs qu'ils atteignaient mes reins. Cela était voulu, mes longs cheveux, pour pouvoir me balancer contre les murs ou à travers la pièce plus facilement.

"TU VAS M'OBÉIR PÉTASSE!"

Je ne répondis pas, déjà assourdie par ses hurlements. Je ne ressentis même pas la douleur lorsque mes cheveux autrefois magnifiques lui permirent de me soulever de terre pour que mon visage soit en face du sien.

"Tu te rappelles d'hier soir... Je le vois dans tes yeux... Alors tu vas être sage aujourd'hui..."

Ses postillons m'atteignirent plus que ses paroles et j'hochais doucement la tête pour qu'il me repose lorsqu'il me lacha sans aucune considération. Je fis en sorte d'étouffer mes larmes et mes gémissements de douleur, de peur de le contrarier.

"Bien..."

Je ne pris pas la peine de relever la tête mais j'entendais encore assez bien pour reconnaître le bruit de son pantalon qui glissait sur ses chevilles, rapidement suivi de son sous-vêtement. Je demeurais alors paralysée, en dehors de moi-même, de la même manière à chaque fois que Cela se produisait.

"Allonge toi et relève ta robe."

Mécaniquement, j'obéis rapidement et je sentis son poids se répandre aussitôt sur moi. Il sourit de satisfaction tandis que j'arborai un visage vidé de toute émotion lorsqu'il pénétra en moi d'abord doucement et délicatement, comme lorsqu'un enfant souhaite profiter pleinement de sa première bouchée de friandise.

Malheureusement, cette délicatesse ne dura pas et j'identifiais le râle bien connu de l'Homme avant qu'il ne commence de violents et rapides mouvements. Comme à l'accoutumée, je me sentis déchirée de l'intérieur, comme s'il découvrait pour la première fois mon corps, cet espace censé être sacré qui ne pouvait être désormais comparé qu'à des toilettes publiques d'un aéroport bondé. Oui, aussi violent que cela puisse paraître, cette métaphore me correspond extrêmement bien.

Ses coups de reins, de violence durèrent une bonne dizaine de minute avant qu'il ne s'écroule sur moi en jouissant.

Je tournai alors la tête et lâcha une larme en croisant le regard effrayé de mon petit bout de paradis, le seul être qui comptait aujourd'hui.

Ariel.