Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Last Call (Larry) Part 2/2

Je l'aurais attendu. J'aurais attendu toute la nuit. Juste cette dernière pensée pour lui avant de fermer les yeux. Juste lui.

C'était mon habitude.

Et maintenant, ce n'est plus la pensée de lui avant de fermer les yeux, c'est l'image de lui avant de fermer les yeux. C'est l'image de lui énervé comme jamais, et toute la haine dans ses yeux avant de fermer les miens.

Parce qu'on est enfermés tous les deux. Jusqu'à amélioration de la situation. Ce qui risque de prendre du temps... Autant dire que les gars ont été inspirés de nous mettre ici.


Louis frappe une nouvelle fois sur la porte, et hurle qu'il veut sortir. Une voix totalement posée lui répond ; celle de Zayn.

- Non. Je te l'ai dit : d'abord tu te calmes, ensuite tu te débrouilles pour te réconcilier avec Harry, et ensuite, on ouvrira la porte. Pas avant.

- Mais on va crever là ! se plaint-il

- Eh. T'es chez Niall. Y a de la bouffe dans toutes les pièces. T'as de quoi tenir plusieurs jours, et t'as une salle de bains. Je vois vraiment pas de quoi tu te plains.

Louis l'insulte, et Zayn rigole. Alors Louis le menace, et Zayn rigole encore plus, soulignant le fait que de là où il est, il aura du mal à l'atteindre. Puis il nous souhaite une bonne nuit et s'en va.

Louis soupire, râle, soupire encore, puis se remet à taper sur la porte.

- Quoi ? Vous vous êtes déjà entre-tués ? fait la voix de Liam

- C'est ce qui va arriver si tu n'ouvres pas, dit Louis vraiment en colère

- Je ne vais certainement pas ouvrir alors qu'on a enfin réussi à vous avoir tous les deux dans une même pièce.

Louis, à court d'argument, tente quelque chose.

- J'ai même pas mangé ma pizza !

- Ah ouais, et à qui la faute, rappelle-moi ?

Liam rigole, puis part. Louis soupire une nouvelle fois, et finit par s'asseoir contre le mur. Je m'assois aussi, mais contre un autre mur. Je préfère lui laisser penser que je ne suis pas là et attendre qu'il se calme.

~~~


On a changé. On ne se parle plus. Même si on a en réalité des choses à se dire.

J'ai essayé. J'ai essayé de m'éloigner de lui. Il était une partie de moi dont je n'arrivais pas à me séparer.

Mais je crois que cette partie de moi s'en est allée d'elle-même.

~~~




La soirée est terminée. Le bruit a cessé, les invités sont partis. Niall est venu nous souhaiter une bonne nuit, il n'a rien ajouté de plus, et on s'est retrouvés seuls. Totalement seuls, avec juste lui et moi. Et c'est à ce moment que j'ai senti l'angoisse monter en moi.


Pourquoi être angoissé alors que je suis enfermé avec Louis ? C'est étrange. Mais je n'ai pas l'impression d'être avec Louis. J'ai l'impression d'être avec une personne qui a l'apparence de Louis, mais qui n'a pas son regard, et qui n'a pas ses mots. Qui n'a pas sa tendresse. Quelqu'un qui n'est pas lui.

Je ramène mes jambes vers moi et les entoure de mes bras. J'aimerais que le temps passe, que les garçons ouvrent la porte et que je puisse rentrer chez moi, où je m'enfermerais de moi-même. Je n'ai même pas envie de les voir. Pas après ce qu'ils sont en train de me faire. Me punir moi, injustement. M'enfermer avec Louis, Louis qui était prêt à m'étrangler s'ils n'étaient pas intervenus. Louis qui me déteste, qui me hait du plus profond de son âme. Ils sont inconscients. Et je voudrais les haïr pour ça.

Mais je sais qu'ils pensent bien faire. Ils sont fatigués de cette situation, et ils pensent avoir tout tenté sans résultat. La vérité, c'est que si ça ne vient pas de Louis, rien de marchera.


- T'as fini de faire la fillette ?

Je tourne la tête vers Louis.

- Pardon ?

- Regarde-toi. On dirait une gamine qui a peur du noir.

Je préfère ne pas répondre. Ne pas bouger. Faire comme si je n'étais pas là.

- Tu me réponds quand je te parle ?

Non. Non, je ne réponds pas. Je ne réponds plus.

- Oh !

Agacé, il se lève, et m'attrape par le bras. Il me pousse pour attirer mon attention et je lève la tête vers lui.

- Je t'ai dit de me répondre quand je te parle.

Je ne dis toujours rien. Je n'ai pas la moindre idée de la réponse qu'il attend. Tout ce que je dis finit plus ou moins rapidement par l'énerver, alors je préfère abandonner.

- Tu sais quoi, laisse tomber, dit-il en se reculant. Je sais même pas pourquoi je te parle.

Il retourne à sa place. Il vient encore de me blesser, mais n'en a pas la moindre idée. Il doit croire que je suis un robot, et que je n'ai aucun sentiment. Je ne peux pas penser que Louis est naturellement méchant. Il ne l'a jamais été. C'est même le contraire de ce qu'il est. Je ne sais pas ce qui l'a rendu comme ça...

Il part dans la salle de bains et je passe les mains dans mes cheveux. Je n'ai pas envie de me montrer faible devant lui, mais je me sens réellement mal.

Tous les jours il m'ignore, il me parle pour des banalités et m'adresse à peine un « bonjour » quand il me voit. Et ce soir, je reçois toute sa haine en pleine face. Et c'est beaucoup trop. Je ne peux pas supporter plus.

Je préférais quand j'étais seul dans mon lit à me rappeler les moments parfaits qu'on a passés ensemble ; à me rappeler à quel point Louis est parfait. Je préférais être malheureux d'être seul et abandonné de lui. Je préférais ça, à être détesté et renié de lui.


Je soupire, et lorsque j'entends le bruit de la porte, je me remets dans ma position initiale, comme si je n'avais jamais bougé. C'est mieux ainsi. C'est mieux qu'il me traite de fillette, mais qu'il ne sache pas ce que je ressens vraiment.


- Tu comptes bouger un jour ? me demande-t-il froidement

- Et tu voudrais que j'aille où ?

Il soupire et parcourt la chambre des yeux.

- Tu fais juste pitié à rester par terre comme ça.

Il s'installe sur le lit. Tranquillement. Il tasse les coussins et s'y adosse. Comme s'il était chez lui, et qu'il allait regarder la télé. Comme si on n'était pas tous les deux enfermés contre notre gré dans une chambre chez Niall.

Cette situation me déprime.

Je soupire, me lève, et pars m'asseoir sur un fauteuil dans un coin de la chambre. Je me mets à mon aise et essaie d'oublier la présence de Louis.

~~~


J'attends ; je l'attends ; je l'attends toute la nuit. Juste lui, juste la pensée de lui avant de fermer les yeux. C'est trop tard, je ne peux plus supporter. Mais cette pensée... elle est juste là. Il est juste là. Louis.


Je sursaute en me réveillant brusquement. Louis me regarde, et tourne la tête comme si me voir était quelque chose de vraiment affreux. Je l'ignore, et essaie de penser à autre chose.

Je pense à demain. Je pense à la délivrance, quand les autres ouvriront enfin la porte. Je veux rentrer chez moi. Je veux réellement rentrer chez moi.

Et c'est malin... J'ai envie de pleurer maintenant.

Je me tourne face à la fenêtre, trouvant une position confortable et fixe les étoiles dehors en essayant de penser à autre chose. Ou plutôt de ne plus penser. J'aimerais ne plus penser.

J'entends Louis soupirer. Et il soupire plusieurs fois, ce qui devient agaçant. Mais je m'efforce de l'ignorer. Quand il commence vraiment à m'énerver, je pars dans la salle de bains. Je suis fatigué. J'ai envie de dormir, et de me réveiller demain quand tout ira mieux et que je pourrai rentrer chez moi. Je soupire malgré moi, épuisé de tout ça, me prépare pour la nuit, et sors de la salle de bains. J'attrape une couverture au passage et me réinstalle sur mon fauteuil, face à la fenêtre.

Mais je sens le regard de Louis sur moi. Il ne m'a pas quitté depuis que j'ai ouvert la porte. Pourquoi me regarder si je le dégoûte ? Pourquoi me regarder si je ne suis rien ?

C'est cette pensée qui me fait le plus mal, mais je dois me montrer fort. C'est préférable. Le Louis qui est ici pourrait tirer parti de chaque petite faille qu'il trouverait en moi. Et je ne suis pas armé pour ça. Pas pour me battre contre Louis.



La pluie commence à tomber, et elle ne fait que me rappeler toutes les larmes que je ne laisse pas couler. Je la regarde, et je me dis qu'elle les remplace. Je me dis qu'il y a tellement de pluie, que c'est exactement ce qui représente les larmes qui voudraient couler.

- Y a pas beaucoup d'étoiles on dirait.

Je suis surpris que Louis m'adresse la parole, mais au moins il le fait sans méchanceté.

- Ouais.

J'ai l'impression qu'on va se remettre à parler de la pluie et du beau temps. Mais ce sera toujours mieux que la situation présente.

- J'ai plus de batterie.

- Ah.

- Tu crois que Niall dort ?

- J'en sais rien.

Puis plus rien. On dirait qu'on a épuisé tous les sujets. C'était rapide.

Même s'il y a un sujet que je voudrais vraiment aborder. Celui de moi, n'étant rien aux yeux de Louis. Même si j'ai peur de l'entendre à nouveau de sa bouche.

Je l'entends soupirer.

- Tu veux en parler ?

Je suis assez surpris moi-même d'avoir osé lui poser la question, mais c'est peut-être simplement plus simple en ne le regardant pas. En ayant l'impression de parler au Louis de d'habitude.

- De ?

- De la raison de tous ces soupirs.

- Tu la connais la raison. Je suis enfermé ici avec toi.

Je ne réponds pas. Il vient une fois de plus de me faire savoir que ma présence ne l'enchante pas. Je préfère ne rien ajouter.

- Ces gars sont vraiment cons.

- Ils essaient d'aider.

- Eh bien ils devraient s'abstenir !

- Ce n'est pas vraiment de leur faute...

- Non, bien sûr, ce n'est pas eux qui nous ont enfermés ici.

- Ce n'est pas eux qui ont perdu le contrôle.

- Je n'ai pas perdu le contrôle.

- Non, tu as raison. C'est habituel chez toi de t'en prendre à tes meilleurs amis.

- Je n'ai pas...

- Pas quoi ? Pas voulu t'en prendre à tes meilleurs amis ? Tu peux dire que je ne suis rien pour toi, mais il y avait Niall aussi. T'as été dégueulasse avec lui.

- Il l'a cherché...

- Non. Ça fait des semaines que tu changes, mais ce soir, t'as été vraiment méchant.

- Oh et puis ? J'ai blessé la petite fillette que tu es ?

- Je te parle même pas de moi, là, je te parle de Niall.

- Ouais... Vous deux de toute façon... Vous n'arrêtez pas de parler pour l'autre ces derniers temps.

- On n'aurait pas à le faire si on pouvait s'exprimer simplement.

- Oh, mais exprimez-vous ! Exprimez-vous au grand jour. Je ne vous en empêche pas.

- T'es vraiment pathétique... C'est ton meilleur ami, il t'a rien fait lui. Tout ce que tu peux lui reprocher c'est d'être mon ami à moi aussi.

- Ouais. Voilà. C'est ça...

- C'est quoi ton problème avec moi au juste ?

- Mon problème ? dit-il alors que la colère prend possession de lui. C'est que j'ai envie de te défoncer.

- Tu veux dire...

- Ouais.

- Bah vas-y, écoute...

- Quoi ?

- Si c'est tout ce qu'il te faut pour que tu me fiches la paix après, vas-y.

Je hausse les épaules.

- Je m'en fiche de toute façon.

Il se passe de longues secondes.

- Tu peux me redire ça, en me regardant ?

Je me tourne vers lui.

- Pourquoi Louis ? Tu me détestes. Tu veux me frapper. Eh bien fais-le, c'est tout. J'en ai marre de tout ça. Je veux juste qu'on en finisse. Alors si tu dois me taper pour ça, tape-moi.

Il me regarde et je finis par me lever et aller vers lui. Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée, mais on a été enfermés ici pour qu'il se passe quelque chose, alors autant qu'il se passe quelque chose. En espérant que ça arrange vraiment les choses.

- T'as pas envie que je te frappe. T'es mort de trouille.

- Pas du tout. Vas-y.

- Non. Arrête d'essayer de me provoquer, je le ferai pas.

- Si ton problème depuis le début c'est que t'as envie de me frapper, et que ça passe pas, je t'assure que ça m'arrange que tu le fasses. Ça arrangera tout le monde. Même le management, je suis sûr que ça l'arrangera.

- Ça arrangera le management que je te défonce la gueule et que même ta mère te reconnaisse pas ?

J'essaie de ne pas montrer que cette dernière phrase est en train de m'angoisser.

- Ouais. Parce qu'après ça on pourra enfin retravailler normalement.

On se regarde un moment sans rien dire. Puis il soupire.

- Si c'est vraiment ce que tu veux.

Il se lève, et je recule malgré moi.

- Tu vois, t'as peur.

- Non, j'ai pas peur.

Il plante son regard dans le mien, et je ne sais pas trop ce qu'il y cherche.

- Bon, tu me frappes maintenant ou on va attendre encore longtemps ?

- Il faudrait que je sois énervé pour que ça serve vraiment à quelque chose.

- Parce que t'es pas énervé, là, depuis ce soir ?

- Si...

- Bah, alors ?

Il ne bouge pas.

- Bon, je vais me recoucher, tu viendras me chercher quand ce sera bon.

Je me dirige vers le fauteuil, mais il m'attrape par le bras.

- Tu veux vraiment que je le fasse ?

- Tu as vraiment besoin de mon autorisation ?

- Tu préférerais que je te frappe gratuitement sans prévenir ?

- Rappelle-toi tout à l'heure.

- Quand tu as dit que je ne valais rien ?

Son regard se durcit un peu à cette phrase.

- Quand j'ai dit que Niall valait beaucoup plus que toi.

- Pourquoi tu le répètes ?

Il recule, je vois qu'il s'énerve.

- Parce que. Toute la soirée, tu n'as fait que me montrer ça. Que ce serait pas difficile de trouver quelqu'un de meilleur que toi.

- Tu as vraiment dit ça ?

- C'est ce que tu me montres.

- Ne prends pas cet air suffisant avec moi !

- Quel air suffisant ? Je te dis simplement ce que je pense.

- Et tu penses ça.

- Ouais.

Il me regarde durement.

- Ouais, je pense ça.

Je vois qu'il serre les poings. J'ai vraiment trouvé le sujet sensible on dirait.

- T'emmerdes Niall uniquement parce que t'as peur qu'il te remplace. Parce que tu sais très bien que t'es remplaçable.

Il prend très mal ce que je lui dis.

- T'en as rien à faire qu'il y ait quoi que ce soit ou pas avec lui. Ce qui te dérange c'est que quelqu'un prenne ta place. Parce que tu sais que t'as merdé, et que tu merdes toujours, et qu'un jour on te remplacera pour ça.

- Personne me remplacera, dit-il en tentant de repousser toute sa colère

- Bien sûr que si. C'est toi qui provoque ça. C'est pas les gens qui t'aiment pas, c'est toi qui refuses d'être aimé. Et tu deviens con. Et un jour, les gens le remarqueront, et ils t'abandonneront. Parce que t'es un connard au final.

Ça m'a fait mal de le dire, mais pas autant que ce qui a suivi, quand il m'a violemment poussé contre le mur.

- Ne redis jamais ça, dit-il menaçant sans me lâcher

- Donne-moi une bonne raison de ne pas le redire.

- Tu la vois la raison ?

Je vois son poing s'approcher, mais à la place de me frapper il m'attrape et me jette par terre. Puis il me regarde.

- Ne me provoque plus.

Je vois qu'il se retient encore. Et je ne me suis pas fait jeter contre un mur, puis par terre pour rien.

Je me relève.

- T'as envie de me frapper, Louis. Fais-le, tu sais que ça ira mieux après.

- Arrête, dit-il en reculant.

- Fais-le !

- Ne me dis pas ce que je dois faire !

- Fais-le !

- Non !

- Fais-le, Louis ! Fais-le.

~~~


Je suis encore par terre, et Louis à l'autre bout de la pièce. Je crois que je m'étais attendu à pire, en le provoquant ainsi. Même si je ne sens plus grand-chose. Ça se réveillera, je le sais. Mais si c'était le prix à payer pour que Louis ne soit plus en colère, alors c'était la bonne solution.

Il est assis dans un coin à l'autre bout de la chambre, et il essaie de reprendre ses esprits. Je le regarde, et je ne sais pas si je me fais des idées, peut-être que j'espère trop, mais j'ai l'impression qu'il redevient petit à petit le Louis que je connais. Comme si la colère qui l'habitait jusqu'ici avait totalement pris part de lui, et agissait en son nom jusque maintenant.

Il devait bien me haïr, si c'est vraiment ça.


Les secondes passent, les minutes peut-être, je ne sais pas. J'attends juste, je ne le regarde plus, j'ai les yeux fermés, et j'attends que le temps passe ; j'attends qu'il se passe quelque chose.

Quand il me frappait, il m'a dit quelque chose, je ne sais pas si c'était sous l'effet de la colère ou si c'était ce qu'il pensait réellement. Il a dit qu'on n'a jamais été ensemble lui et moi. Et c'est là-dessus que je médite. J'essaie de comprendre pourquoi il m'a dit ça. J'essaie de me rappeler s'il n'a pas dit autre chose, que je n'aurais pas forcément entendu en subissant les coups.

Je ne sais pas. Je ne comprends pas.

Je l'entends se lever, et j'entends ses pas se diriger vers moi. Puis plus rien. J'ouvre les yeux, et je constate qu'il me fixe, exactement comme s'il contemplait l'œuvre de ses mains. Comme s'il ne s'était pas rendu compte jusqu'ici de ce qu'il était en train de faire.

Puis il s'agenouille à côté de moi.

- Harry... Je voulais pas... Je suis désolé...

- Panique pas, Lou. Je vais bien.

- Non...

Il ressemble à un petit garçon apeuré. Et ça me fend le cœur...

- Viens...

Il essaie de me prendre dans ses bras, mais je le repousse.

- Je peux marcher.

- Je suis désolé.

Je marche jusqu'au lit et m'y assois lourdement.

- Harry... Je voulais pas...

- Arrête, Lou.

Il me regarde. Il n'est plus du tout le même que tout à l'heure.

- Tu étais énervé, et il a fallu que je trouve quelque chose pour te calmer. Ça sert à ça aussi les meilleurs amis... Même si en fait pour toi je ne suis plus rien.

Je m'installe dans le lit.

- Attends.

- Quoi ?

- Je vais... Il faudrait...

- Quoi ?

- Te soigner.

- Tu veux me soigner, je répète. Tu veux me soigner ça, je dis en désignant mon visage

- Je sais que c'est moi qui ai fait ça... Mais c'est pas une raison pour laisser comme ça.

- Ok. Comme tu veux. De toute façon c'est un peu ça ce soir, tu fais ce que tu veux de moi, hein ?

Il ne dit rien et part dans la salle de bains. Je soupire. C'est moi qui ai cherché ce qui m'est arrivé, et ce n'est pas de m'avoir frappé que je lui en veux. Si je lui en veux, c'est parce qu'il n'aurait jamais eu à le faire s'il avait su gérer sa colère, s'il m'avait parlé depuis le début. Si on en est arrivés à ces extrêmes, et si j'ai tout pris dans la gueule, et littéralement, c'est sa faute.

Il revient avec des cotons et du désinfectant.

- C'est du produit qui ne pique pas, dit-il en se voulant enthousiaste

- Je n'étais plus à ça près...

- Harry... Je suis...

Je soupire et lui prends des mains le produit. Je commence à imbiber un coton, mais il me le prend des mains.

- Laisse-toi faire.

- Met pas trois heures alors.

- Arrête de râler.

- Je râle si je veux. Tu râles depuis des semaines, c'est mon tour.

Il pose le coton sur ma peau sans prévenir. Il a raison, ça ne pique pas. C'est juste... froid. Et douloureux par endroits. Pas franchement agréable.

- Je n'aurais pas dû te traiter de fillette. Tu encaisses bien.

- Tu veux vraiment me complimenter là-dessus ?

Il pose le coton sur le lit et ses mains agrippent doucement mon t-shirt, mais je les attrape avant de lui laisser le temps de faire quoi que ce soit.

- Qu'est-ce que tu crois que tu fais ?

- Je te soigne. Enfin, j'essaie. Lâche mes mains.

- Il n'y a rien à soigner là.

- Harry, je sais très bien ce que j'ai fait.

Je finis par lâcher ses mains et il relève mon t-shirt. Je baisse les yeux sur mes côtes, qui ont pris une couleur assez suspecte pour des côtes qui vont parfaitement bien.

- Je suis désolé pour ça.

Je ne dis rien. Il repart dans la salle de bains, et revient avec un tube de crème.

- Je commence à croire que les gars planifiaient depuis un moment de nous enfermer ici tous les deux.

- Vraiment ?

- A moins que Niall ait pour habitude que les gens qui séjournent chez lui se blessent... Non, je crois que c'était planifié.

- Hm. Je peux m'allonger ?

- Ouais.

Je m'allonge, et ferme-les yeux.

- Vas-y.

Je sens la crème froide entrer en contact avec ma peau endolorie.

- Tu as prévu de t'endormir ?

- Je sais pas, je suis fatigué.

- Ouais, tu étais en train de t'endormir tout à l'heure.

- Tu es fatigué toi ?

- Plus tellement après... ça.

J'essaie de me détendre et de faire abstraction de la douleur. De toute façon, le pire est passé.

Quelques instants plus tard, je sens mon t-shirt retrouver le contact avec ma peau et j'entends Louis retourner dans la salle de bains, sûrement pour tout ranger et se laver les mains. Il revient, et je le sens s'asseoir sur le lit. Puis il s'allonge.

- Tu peux me dire de dégager du lit si tu veux, c'est toi qui le mérites de toute façon.

- Lou... Joue pas au con, y a assez de place pour nous deux.

- Ouais...

Il remonte la couverture sur nous deux.

- Je suis vraiment désolé.

- Si tu l'étais vraiment comme tu dis, tu m'aurais parlé, et tu m'aurais dit ce qu'il y a vraiment.

- Je suis désolé...

J'ouvre les yeux et me tourne vers lui.

- Arrête de dire ça. C'est trop facile. Sois désolé si tu veux, ça ne change rien pour moi. Ce dont j'ai besoin c'est pas de tes excuses, je les ai assez entendues ; ce dont j'ai besoin c'est d'une explication.

- Ouais... T'as raison.

Il ne me regarde plus. Et je ne le regarde plus. Je referme les yeux.

- C'est juste que... c'est compliqué.

- C'est ça ton explication, Louis ? Sérieusement ? Tu me traites comme une merde depuis des semaines parce que « c'est compliqué » ?

- Oui.

- Dans ce cas je veux pas de tes excuses.

J'attrape la couverture, me retourne et m'y blottis.

- C'est...

Je ne bouge pas et l'écoute.

- On a dérapé juste une fois, et après je me suis retrouvé coincé...

- Attends, tu parles de ce dont je crois que tu parles ? je demande en me tournant vers lui

Et je vois à son air que oui.

- Ok. Ferme-la. Je suis désolé Louis mais ferme-la. Je veux pas entendre ça. Si tu as vraiment décidé de t'aventurer sur ce terrain-là, ne dis plus rien.

Je me retourne à nouveau dos à lui. Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre.

Si je résume la situation, moi j'étais en couple avec quelqu'un, qui lui n'était pas en couple avec moi, puisqu'il ne savait pas comment me dire qu'il était « coincé » avec moi. C'est n'importe quoi. N'importe quoi.

- Il faut être deux pour « déraper » Louis.

- Je sais...

- T'as le droit de plus m'aimer. Mais en aucun cas je te laisserai dire que tu étais « coincé » avec moi. Si tu veux qu'on ne soit que des amis, eh bien on ne sera que des amis. Mais tu ne peux pas effacer ce qu'il y a eu.

- On n'est pas d'accord sur ce qu'il y a eu...

- Non, non on ne l'est pas. Pourquoi tu es allé raconter à ces gens que t'étais jamais sorti avec un mec ? Tu peux pas m'effacer comme ça. J'existe, que tu le veuilles ou non. Et je suis pas une fille, jusqu'à preuve du contraire.

- Non... T'es pas une fille...

Je me tourne une nouvelle fois vers lui. Je crois avoir compris le fond du problème.

- Ecoute, Lou. Si tu veux sortir avec des filles, sors avec des filles. T'auras qu'à raconter que j'étais une mauvaise expérience, puisque visiblement c'est ce que j'étais. Mais je ne te laisserai pas dire que je n'étais rien.

- Mais... Tu comprends pas. Tu n'es pas rien. Tu n'as jamais été rien. T'as été mon meilleur ami dès les premiers jours qui ont suivi notre rencontre.

- Alors ne fais pas comme si je n'étais rien.

- C'est en aucun cas ce que j'ai voulu dire. Mon meilleur ami, tu l'as toujours été. C'est...

- Ouais. Je vois. T'es sorti avec moi et un beau jour tu t'es réveillé et tu t'es rendu compte que t'étais avec un mec. C'est tellement mal d'être avec un mec. C'est pêcher, tu vas aller en enfer. Maintenant tu vas pouvoir te racheter et sortir avec des tas de filles pour combler l'erreur que tu as faite d'être avec moi.

- Arrête, Harry.

- Arrêter quoi ? De dire la vérité ?

- J'en ai marre de me battre avec toi.

- Je tiens à te faire remarquer que jusqu'ici ce n'est pas moi qui me suis battu.

- Je sais...

- Ca m'a fait mal ce que tu as dit.

Je le regarde dans les yeux en prononçant cette phrase. Ce sera mon unique aveu concernant mes sentiments. Je ne veux plus rien lui dire à ce sujet.

- Je... Je sais pas quoi faire.

- De quoi tu parles ? je demande perplexe

- De toi. Je parle de toi. Je t'ai fait du mal, et maintenant je sais que ce n'était pas mérité parce que ce n'est pas à toi que j'en voulais.

- A qui alors ? Tu vas inventer quoi cette fois ?

- A moi. Et je n'invente rien.

- Pourquoi tu t'en voudrais ?

- Parce que je me suis mis moi-même dans cette situation...

Je le regarde un moment, avant de poser ma question.

- Quelle situation ?

- Celle de t'aimer. Celle d'avoir aimé un gars, et d'être... sorti avec ce gars.

Je laisse quelques secondes passer.

- Lou. Ça fait cinq ans que je sais que t'aimes les gars, et tu vas me dire que tu l'as découvert aujourd'hui ?

Il soupire.

- Je sais que ça peut être difficile à accepter mais dans ton cas c'est flagrant, tu es le seul qui ne le sais pas.

- Je ne suis pas gay.

- Tu es bi.

Il me regarde un moment.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que, tu aimes les gars mais malgré tout tu continues de t'intéresser aux filles. Tu appelles ça comment, toi ?

Il ne répond pas.

- Ecoute, je m'en fiche si c'est pas avec moi que tu sors. Je voudrais juste qu'on redevienne comme avant.

Il acquiesce.

- Mon meilleur ami me manque.

- Je croyais que tu avais Niall.

- C'est mon meilleur ami aussi...

- Hm...

- Et... C'est un meilleur ami hétéro. Il n'y a que toi pour te tromper à ce point sur la sexualité des gens.

- J'ai jamais pensé qu'il ne l'était pas.

- Ouais. T'allais l'égorger pour avoir osé m'aimer.

- N'importe quoi...

- Si, je t'ai vu à l'œuvre.

- Non, j'aurais rien fait à Niall.

- Non, bien sûr, c'est moi que tu voulais frapper.

- Harry...

- C'est arrivé une fois Louis. Une fois. Et ce sera la dernière.

- Oui. J'avais pas besoin que tu me le dises.

- Je préfère que ce soit clair. La prochaine fois, je serai obligé de répliquer.

- Y aura pas de prochaine fois.

- Non, si t'arrives à gérer ta colère, il n'y en aura pas.

Il ne dit rien pendant un moment.

- Je voudrais que tu me pardonnes.

- Je t'en veux pas pour ça. Je t'en veux pour les dernières semaines. Et pour avoir dit que je n'étais rien. Et pour avoir dit ensuite que tu étais coincé avec moi. Comme si c'était moi qui te retenais prisonnier. Pour faire passer notre histoire, notre réelle histoire pour un mensonge. C'est pour ça que je t'en veux.

- Pardonne-moi pour ça alors.

- Tu vas changer ?

- Oui.

Il se tait quelques secondes.

- Je ne vais plus rejeter la faute sur toi. Je vais faire en sorte qu'on redevienne comme avant. Et... Je veux être comme toi.

- Comme moi ?

- Ouais. Tu te prends pas la tête avec...
- ...La sexualité? C'est ça ?

- Ouais...

- Ca viendra Lou, si t'es pas prêt, il faut attendre c'est tout. Tu l'accepteras un jour.

- Ouais... dit-il en un soupir

- Est-ce que c'est réglé maintenant ?

- Hm.

- Je peux dormir ?

- Oui.

Je t'attendrais, je t'attendrais toute la nuit

Juste la pensée pour toi avant de fermer les yeux

Il est trop tard, je ne peux pas supporter plus...

Et je ne peux pas laisser tomber, et je ne peux pas oublier

Tout ce qu'il me reste en mains sont mes regrets

Et ça se ressent comme si... on pourrait avoir tout eu

Et tu es toujours mon dernier choix

Tu es toujours mon dernier choix...

~~~


- Oh bah, ça a marché on dirait.

C'est la voix de Niall qui me réveille.

- Vous avez fait un de ces boucans cette nuit.

Il se tait alors que j'ouvre les yeux.

- J'espérais autre chose... dit-il attristé. C'est Louis qui... ?

- Ouais... Il a fallu ça pour que ça s'arrange.

- Et ? demande Liam. À quel point ça s'est « arrangé » ?

Louis sourit avant de répondre.

- On va redevenir les meilleurs amis du monde ! lance-t-il enthousiaste en liant ses doigts aux miens avant de me planter un bisou sur la joue

- Ouais... fait Zayn. « Amis »... C'est toi qui le dis.

Niall rigole.

- Ouais, je suis pas sûr qu'on ait tous la même définition de ce mot, dit-il en s'esclaffant

- Sérieusement, dit Liam, le bruit, c'était Louis qui te tapait ? Rien d'autre ?

Louis rougit face au sous-entendu.

- Je suis pas... commence-t-il sans conviction

- Il est pas gay.

Ils se tournent tous vers moi.

- Quoi ? Il est pas gay. Il est pas gay, il est pas gay, voilà, arrêtez de me regarder comme ça.

Louis me sourit et Niall rigole.

- Maintenant que vous savez tout, vous pouvez dégager ? Je voudrais dormir.

Ils sortent de la chambre en rigolant. Je me retourne et ferme les yeux, embarquant la couverture avec moi. Je sens Louis qui se colle à moi.

- Voleur de couverture.

- Viens la chercher si tu la veux.

Il essaie de tirer sur la couverture, et on se met à chahuter comme des gamins.

Les autres se plaindront peut-être du bruit, mais je préfère nettement ça.

- Harry ?

- Ouais ?

- Je m'en veux d'avoir été comme ça. Tu m'as manqué.

- Lou ?

- Ouais ?

- T'es un peu sur moi là, alors tu devrais bouger tout de suite si tu veux pas que je prenne de travers ton « tu m'as manqué ».

Il bouge et se remet à sa place.

- T'es nul, dit-il

- Pourquoi ?

- J'étais bien là.

- Bah il fallait pas bouger alors.

- C'est toi qui m'as dit de bouger...

- Non. T'as dû mal entendre, je t'ai laissé le choix.

Il ne répond pas tout de suite.

- Je veux juste pas que tu me juges...

- Je te juge pas, Lou. T'es mon meilleur ami. Faussement hétéro ou pas.

- Arrête, dit-il en me frappant gentiment

- Tu frappes comme une fille.

- Une fille qui met de belles droites alors, dit-il en pouffant

- T'es fier de toi ?

- Non.

Il fait la moue.

- Bon, tu choisis, tu reviens ou tu reviens pas, mais dépêche-toi parce que sinon je compte me rendormir.

Il vient se réinstaller sur moi.

- Ne dis rien.

- Non.

Je me contente de le regarder. Je le sens gêné. Et je sais ce qui le gêne.

- Lou, tu veux qu'on soit quoi exactement ? J'en ai marre de te voir mal à l'aise avec moi, alors dis-moi ce que tu veux et on fera ça.

- Vraiment ?

- Bah, oui.

- Ok. Bah... Je voudrais...

- Ouais ?

- Je voudrais être capable de te dire que je t'aime sans m'en vouloir après.

- T'es pas obligé de me le dire...

Je lui caresse doucement la joue.

- Ouais mais... Tu vois, c'est pareil...

- Tu veux que j'arrête de te toucher ?

- Non...

- Tu veux quoi alors ?

- Je veux être avec toi, dit-il en rosissant, mais...

- Mais quoi ? Tu veux qu'on fasse comme quand on était juste meilleurs amis ? Du moins quand c'est ce qu'on disait.

- Ouais. J'aimerais bien ça. Je voudrais qu'on fasse simplement ce qu'on veut, sans mettre d'étiquette.

- Ok.

- Tu m'en veux pas ?

- Non, tant qu'on est clairs l'un avec l'autre ça me va.

- Ca me va aussi alors.

Je lui souris, il me sourit, puis il s'installe confortablement et ferme les yeux.


Tous les soirs, il est ma dernière pensée avant de m'endormir, et il est toujours trop tard ; tout ce qui me reste entre les mains sont mes regrets.

Mais ce matin, il est ma dernière image avant de fermer les yeux et sera ma première image avant de les rouvrir. Et ça on dirait... qu'on pourrait tout avoir.


Il est my last call. Il sera toujours my last call.









Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro