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08; Reese

LES DEUX POLICIERS me fixent d'un œil bienveillant. L'un d'entre eux est un homme de petite taille aux grands yeux verts qui porte une forte odeur d'après-rasage. Je lui donne facilement quarante ans. Son uniforme est parfaitement repassé, son nom étant cousu au-dessus de la poche qui se trouve au niveau de sa poitrine. J'arrive à y lire E. MacDonald. Un petit sourire se glisse sur mes lèvres, le nom me disant vaguement quelque chose.

« - MacDonald ? C'est pas une chaîne de restaurant ça ? je demande en ricanant.

- En effet. Je constate que tu es toujours aussi comique, petit. » répond le policier dont il est question.

L'autre policier - une femme - est vêtue de la même manière que son collègue. Le badge supposant indiqué son nom est griffonné et sa chemise affiche une tâche de ketchup. Son chignon roux est en hauteur sur sa tête et ses yeux gris sont cachés par une épaisse monture de lunettes. Son visage est aussi bienveillant que son camarade, mais elle n'en reste pas moins froide.

Installés sur les canapés du salon devant des biscottes aux bleuets et du thé encore fumant, les policiers me posent des questions auxquelles je ne peux évidement pas répondre. Tous les deux sont très gentils avec moi, ayant l'air d'être de très bons amis d'Annie McDonough et de sa fille.

Parlant de Moira, elle s'est levé du pied gauche se matin. Enfin, selon sa mère. Des énormes cernes que Moira a tenté de faire disparaître grâce à du maquillage sont apparus sous ses yeux lorsque je l'ai aperçu ce matin. Elle ressemblait à un véritable zombie digne des séries américaines. Décidément, notre petite excursion avait des répercussions.

L'homme à l'odeur forte d'après-rasage me regarde, les sourcils froncés comme si je menais à la confusion. Je peux comprendre, après tout : ça ne doit pas être à tous les jours que des choses aussi passionnantes se passent dans ce trou perdu. 

« - Alors, petit. Tu es amnésique.

- Êtes-vous toujours aussi perspicace ? je demande, une note de sarcasme dans ma voix.

- Hum, de quoi te souviens-tu exactement ? »

J'écarquille les yeux face à la stupidité de cet homme. Pour m'assurer que ce n'est pas une blague, je jette un coup d'œil aux deux policiers. Les deux semblent sérieux, l'homme prêt à me poser davantage de questions stupides et la femme parée pour tout noter dans son carnet.

Je souffle, n'en croyant pas mes yeux. Lâchement, je quitte le canapé et me dirige vers la bibliothèque. Les deux policiers me suivent du regard, curieux. J'attrape le premier dictionnaire que je trouve dans l'énorme bibliothèque et me mets en quête d'une définition.

« Amnésie. Nom féminin singulier. Déficience partielle ou totale de la mémoire. C'est plus clair pour vous, maintenant ? » 

Les deux policiers froncent les sourcils. Je sais qu'Annie nous écoute depuis la cuisine, malgré sa promesse de ne pas se mêler de mon interrogatoire. Elle ne peut certainement pas s'en empêcher. Même si elle semble réticente à me parler de mon passé, elle est aussi curieuse que n'importe qui dans cette ville.

La femme policière se racle la gorge dans l'espoir de briser le silence, avant de me dire d'une voix qui se veut douce :

« - Reese, nous comprenons que c'est très difficile pour toi. Ce n'est pas génial de perdre la mémoire. Nous essayons simplement de t'aider.

- Comment voulez-vous m'aider ? Vous me posez des questions auxquelles je ne peux évidement pas répondre ! C'est stupide.

- D'accord, pas besoin de t'énerver, petit, fait l'homme.

- Est-ce qu'on t'a dit ce qui est arrivé à tes parents ? »

Je serre les poings et prends une profonde respiration, histoire de me calmer. Si je suis gentil, peut-être qu'ils pourront me dire quel genre de type j'étais auparavant et peut-être sauront-ils ce qui m'est arrivé. Ils se montreront peut-être plus bavards qu'Annie McDonough.

« - Oui, je réponds d'une voix calme et posé.

- Tu as disparu le soir de leur mort, tu sais ? L'hypothèse que tu te sois sauvé des flammes est présente, mais...

- Mais quoi ? je demande, soudainement très intéressé.

- Selon le Dr Ailein Duncan, tu ne présentes aucune brûlure. »

Je ne mets que quelques secondes à comprendre ce que MacDonald dit.

« - De quel crime m'accusez-vous exactement ?

- Nous, ne t'accusons de rien, m'explique la femme. Simplement, l'amnésie est un très bon prétexte dans certain cas...

- Si vous croyez que j'ai mis le feu à ma maison, vous vous trompez. Je ne peux pas avoir fait ça.

- Comment peux-tu l'affirmer, petit ? Tu as perdu la mémoire.

- Je... Je le sais, c'est tout. Je ne suis pas un pyromane. »

Malgré tout, le doute me parvient. L'homme a raison. Comment pourrais-je affirmer un tel propos ? Je n'ai aucun souvenir de cette nuit. Si ça se trouve, j'ai mis le feu à ma maison et suite à ce choc, j'ai perdu la mémoire.

Non, c'est impossible. Je n'ai pas la carrure d'un assassin. Je ne peux pas avoir tué ma famille. C'est... Non. C'est trop horrible.

MacDonald prend une profonde respiration comme s'il regrettait ce qu'il venait tout juste de dire. Il s'approche davantage de moi, tandis que son visage se fait plus paternel.

« - Écoute, petit. Je ne crois pas que tu sois un pyromane ou un assassin.

- N'êtes-vous pas supposer rester neutre ? je demande en jetant un coup d'œil à la femme qui affiche la même expression que celle de son collègue.

- C'est... C'est compliqué. Reese, j'ai connu ton père et je t'ai connu. Tu es quelqu'un de bien, tout le monde est d'accord là-dessus. »

Quelqu'un de bien. Les mots sonnent faux à mes oreilles. J'ai l'impression d'être un idéal pour beaucoup de personnes, ici. C'est étrange et intriguant à la fois.

« - Pourquoi me posez-vous ces questions alors ?

- C'est la procédure, petit. Peut-être que tu n'étais pas dans la maison au moment de l'incendie. Peut-être as-tu vu quelque chose... C'est ça qui nous intéresse. Franchement, tu ne pourrais faire de mal à personne.

- Je... Mais, je suis amnésique. »

J'ai l'impression que c'est le mot que j'ai le plus à la bouche aujourd'hui. Toute ma vie est comme un mot que l'on a sur le bout de la langue. On le sait, mais pourtant on n'arrive pas à le dire. Quelque chose nous en empêche.

Les deux policiers s'échangent un regard qui en dit long. On dirait presque qu'ils arrivent à communiquer par télépathie.

« - Nous avons peut-être une solution, petit, m'avoue MacDonald, l'air compatissant.

- C'est-à-dire ?

- Nous connaissons une psychologue anglaise qui a déjà travaillé avec des cas particuliers comme toi. Si ta tutrice et toi acceptez, elle viendra à Green Lake sans problème et tu auras droit à des séances privés. »

Je déglutis. L'idée de confier ma vie à une psychologue ne me plait pas trop, mais si elle peut m'aider à retrouver la mémoire... Comment dire non ?

Je n'ai qu'un seul problème. Ma tutrice, soit Annie, ne voudra peut-être pas signer les papiers. Qui sait, peut-être ne veut-elle pas que je retrouve mes souvenirs ?

« - Ma tutrice est-elle obligée d'être d'accord ?

- Reese, tu n'as que dix-sept ans... Tu es toujours mineur, explique la femme à la crinière rousse.

- Il n'y a aucune raison pour qu'elle refuse, tu sais. » me rassure MacDonald.

J'hoche la tête comme si j'étais en parfait accord avec cet homme. Annie à toutes les raisons de refuser. Le problème dans cette histoire, c'est que je ne peux pas débattre, puisque MacDonald reste un très bon ami de ma nouvelle tutrice.

Les deux policiers prennent congé de moi pour aller discuter quelques minutes avec Annie. J'espère qu'ils pourront la convaincre facilement.

Après tout, je tiens à savoir ce qui m'est arrivé.

• •

Aussitôt que l'ombre de l'établissement scolaire se dessine devant moi, j'enfonce le capuchon de mon sweat sur ma tête. Me promener au centre-ville en plein jour est risqué, surtout lorsque tout le monde semble fasciné par mon retour. C'est à croire que je suis le fils de Dieu. Ça expliquerait le comportement des habitants de Green Lake envers moi.

Annie étant parti m'acheter des vêtements, m'évader de sa demeure ne fût pas très difficile. De toute manière, elle ne m'aurait jamais laissé quitter la maison, j'en suis convaincu.

J'avance la tête baissé et les mains dans les poches de mon jean en direction de l'école de Green Lake. Située juste en face de l'église protestante, l'établissement scolaire me semble plutôt petit. N'ayant que très peu de fenêtres, l'école me fait davantage penser à une prison qu'à un lieu d'apprentissage. Sans parler de la clôture qui entoure le terrain de l'établissement. Comment ai-je pu passer ma scolarité dans un endroit pareil ?

Néanmoins, je me poste de l'autre côté de la clôture, prêt de l'entrée. Je patiente en tapant du pied jusqu'à ce que la cloche annonçant la fin des cours se mettent en marche. Alors, une cinquantaine d'élèves sortent en jacassant et en marchant d'un pas pressé. C'est normal de vouloir se tirer d'un endroit pareil, bon sang.

En essayant d'avoir l'air discret, je cherche la personne à qui je dois m'adresser. Beaucoup de filles lui ressemblant passent devant mes yeux. Je finis par la trouver en compagnie d'une fille plus petite aux cheveux auburn. Les deux se ressemblent beaucoup. Elles doivent être sœurs. Je m'en approche subtilement de peur qu'un autre élève me remarque. L'aînée semble en colère contre sa sœur. D'un geste de la main, elle prend congé d'elle et se met en marche dans ma direction. Je baisse à nouveau la tête et m'appuie contre la clôture. Elle passe devant moi sans me remarquer, un sac à dos sur les épaules.

Je la suis silencieusement au travers des rues de Green Lake, le cœur battant à la chamade. Peut-être que cette Callie Miller saura me renseigner sur mon passé beaucoup plus qu'Annie et Moira. Étonnement, sans même lui avoir parler, je lui fais beaucoup plus confiance qu'à n'importe quel habitant de cette ville. Cette fille est peut-être un morceau de mon passé auquel je peux me rattacher, comme une bouée de sauvetage.

Lorsque nous débouchons dans un coin moins fréquenté du centre-ville, je décide qu'il s'agit du meilleur moment pour intercepter la brunette. En prenant une profonde inspiration, je m'avance et pose ma main sur l'épaule de la dénommée Callie. Cette-dernière sursaute.

« Excuse-moi ? » je dis, essayant de dissimuler toute trace de nervosité dans ma voix.

La jeune fille s'arrête brusquement dans son élan, comme si le simple fait d'entendre ma voix lui était douloureux. Elle se retourne dans ma direction et je remarque aussitôt ses deux grands yeux bruns qui n'affichent que de la tristesse. Ses lèvres tremblent comme si elle était sur le point de pleurer. Je m'en veux aussitôt. Ai-je été trop brusque ? Callie ne peut pas pleurer, maintenant. J'ai besoin d'avoir des réponses.

« Callie, c'est bien ton nom ? » je demande d'une voix rauque.

La brunette déglutit, ses yeux me fuyant. Elle sait quelque chose, sans aucun doute. Je ne pourrais pas dire quoi, mais je sais qu'il y a quelque chose qui se trame derrière ce beau visage.

« Oui, c'est mon nom. » avoue-t-elle en reprenant son calme.

Je baisse les yeux vers mon poignet. La lanière de cuir y est toujours accrochée. Callie et Reese... Je prends une profonde respiration avant de le dénouer de mon poignet. Immédiatement, je le tends vers cette Callie Miller. Elle fronce les sourcils, la surprise se montrant dans son visage.

« C'est à toi, non ? » je lui demande en connaissant déjà la réponse.

La fille ne dit pas un mot. Elle se contente de prendre la lanière de cuir que je lui tends et de la contempler, encore sous le choc visiblement. Je me racle la gorge et aussitôt, Callie lève la tête dans ma direction. Ses yeux brillent toujours autant, de tristesse ou de joie.

« - Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-elle, l'air méfiante.

- Des réponses. J'ai besoin de savoir qui j'étais avant de disparaître. Tout le monde a l'air de me prendre pour un saint où je ne sais quoi. Je veux comprendre ce qui m'est arrivé. »

La fille jette un regard méfiant aux alentours. Personne mis à part une sans-abri ne semble présent sur les lieux où nous nous trouvons.

« - Pourquoi t'adresses-tu à moi ?

- Je te fais confiance. Je sais qu'il s'est passé quelque chose entre nous deux. Je ne saurais dire quoi, cependant... Étions-nous de bons amis ? Ou un couple ? Avons-nous simplement...

- Ok, j'ai compris. Ça va, m'interrompt-elle.

- Et puis, je me méfie de Moira. Cette fille et sa mère ne semble pas très nettes. »

Je surprends le visage de la jeune fille à se remplir de douceur au moment où je prononce ces mots. Un petit sourire s'affiche sur ses lèvres.

« Au moins, ça n'a pas changé. » murmure-t-elle.

Je fronce les sourcils. J'aurais aimé pouvoir sortir une petite blague, faire preuve de sarcasme ou un truc du genre, mais l'envie ne me prend pas en situation critique comme celle-là.  Qui sait, peut-être que Callie voudra plus se confier à moi si je lui témoigne tout mon sérieux.

La fille aux cheveux bruns jette un coup d'œil par-dessus mon épaule, l'air méfiante. Pourquoi fait-elle cela ? Qu'a-t-elle peur d'apercevoir derrière moi. Moira ? Annie ? Si je me fis aux propos de la brunette et à ses lèvres qui forment une petite grimace à chaque fois que le nom de Moira se fait entendre, je parie qu'elle n'aime pas Moira et que c'est réciproque. Serait-ce de la vieille rancune ou suis-je impliqué dans cette histoire ? Je déteste ne pas avoir de réponse à mes questions, sachant que la clé de l'énigme est si près.

« - Tu devrais partir, Reese.

- Mais... Non, je veux des réponses. Je sais que tu pourrais m'en fournir des suffisantes. Je te fais confiance.

- Arrête de prétendre que tu me connais, veux-tu ? Tu te fais des illusions, rétorque-t-elle la voix tremblante.

- Je... Toi et moi étions proches, autrefois. Pourquoi... Pourquoi tu fais ça ?

- MAIS TU ES AMNÉSIQUE, BON SANG ! Tu ne... Tu ne peux pas affirmer quelque chose d'aussi...important. Tu n'en sais plus rien. »

Des larmes font leur apparition sur le visage de Callie. Décidément, il s'est vraiment passé quelque chose entre nous. Peut-être plus que de l'amitié, si je me fis au regard de tendresse que la jeune fille m'adresse. Je me maudis intérieurement de la faire pleurer. Je ne voulais pas en arriver là. Mon seul but en venant ici était de comprendre qui était réellement Reese McDonough.

Je fixe la jeune fille, désemparé. Quoi dire ? Quoi faire ? Je ne veux pas l'agacer avec cette histoire et je ne veux certainement pas la faire pleurer à nouveau. Mais pourtant, j'ai cette petite voix à l'intérieur de moi qui me chuchote de lui poser davantage de questions. Je ne veux pas rester ignorant toute ma vie.

« Il s'est passé quelque chose, non ? » je demande, la voix rauque et les yeux plissés.

L'espace d'une seconde, le visage de la jeune fille affiche une expression qui m'est très facile à déchiffrer : la peur. Cependant, Callie fait tout pour le cacher, car la seconde d'après, son visage devient un masque qui n'affiche aucune émotion, telle une statue de glace.

« Je suis sincèrement désolée Reese, mais... Tu as une deuxième chance, toi. Je ne peux - ou ne veux - pas tout gâcher. Je ne pourrais pas me le pardonner. »

Elle dit presque la même chose que Moira, mais d'une manière différente. Moira m'a dit cela dans un but égoïste, je n'en doute pas. Mais, cette fille aux grands yeux bruns me paraît tout à fait sincère dans ses propos. Comme si c'est moi qu'elle essaie de protéger en se taisant sur ma vie d'avant.

Callie me regarde, l'air désolée. Sans tarder, elle s'élance dans les rues de Green Lake, sans un regard derrière elle. Elle emporte, au passage, tous mes souvenirs.


✖️

Salut à tous !
Je suis désolée pour la petite attente et pour les fautes que j'ai probablement laissées ici et là. Mais bon, j'espère que l'histoire vous plait toujours. :)

➰ Est-ce une bonne idée que Reese voit un psy ?
➰ Reese avait-il raison d'aller voir Callie ?
➰ La réaction de Callie était-elle appropriée ? Qu'en pensez-vous ?
➰ Vos prédictions ?

J'en profite pour vous remercier pour les 2000 vues et les 800 abonnés. Merci pour tout ! <3
Et comme j'avais beaucoup de temps à perdre, j'ai fait des couvertures pour le fun. Qu'en pensez- vous honnêtement ?

Marianne.

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