2241.
Île 2, Archipel Terra-B au large de la Corse

« Mireille ! Tu peux te grouiller, s'teu plaît ? J'ai pas trop envie d'être en retard !
- Ouais, je me dépêche ! »
Mireille faisait ses bagages dans son orphelinat.
L'orphelinat de l'archipel Terra-B, au large de la Corse. L'un des seuls coins de paradis dans ce monde.
Ce monde en guerre.
En guerre face à des robots.
Nan, elle allait s'arrêter de prendre les derniers mots des phrases là.

  Le rêve de Mireille était de retrouver sa famille. Elle était sûre qu'il devait lui rester une tante, elle en avait des souvenirs.
Grâce à ce médaillon...
« MIREILLE ! »
L'ado marmonna un "j'arrive" et ferma son sac avant de descendre.
Elle n'avait pas beaucoup d'affaires à prendre, et pour aller là où elle allait, ils n'en demandaient pas beaucoup.

En bas, il y a avait une jeune femme qui l'attendait : Mina.
C'était comme une grande sœur pour elle. C'était aussi elle qui l'avait trouvé quand elle était bébé, dans une maison en ruines. Une maison incendiée, dans une clairière au milieu d'une forêt. Étrange lieu où abandonner un bébé. Mireille n'avait que 4 ans à ce moment là et Mina en avait 7. Mais apparement Mireille ne marchait pas et ne parlait que par gargouillis à cette époque.
La jeune fille avait à présent 16 ans et Mina 19.
Mireille détailla encore une fois sa sœur d'adoption.
Elle était blonde, ses yeux magnifiquement bleus, tels la mer qui entourait l'île, plutôt grande, fine, avec tout à la bonne place, tout bien proportionné. Elle était parfaite quoi. La plupart des garçons de l'orphelinat étaient amoureux d'elle.
Mais Mina ne s'intéressait pas aux garçons. Mina ne s'intéressait à personne.
Tout ce qui comptait à ses yeux était l'orphelinat et la guerre.
Elle voulait aider à la stopper.
Mina était comme ça : elle voulait aider les autres.
C'était la femme parfaite.

Pour Mireille, c'était différent : elle voulait aller dans l'armée pour retrouver de la famille. Dans ses souvenirs, il y avait souvent une femme à côté de celle qu'elle supposait être sa mère.
Et elle possédait deux indices lui permettant de retrouver sa famille.
  Le premier était une photo à moitié brûlée qui la montrait, bébé avec deux femmes à ses côtés. Mais comme par hasard, le visage des deux étaient brûlés par deux trous visiblement fait au briquet.
  Le deuxième était un médaillon. Mais pas n'importe lequel : un médaillon d'ordre de Grandeur, remis pour avoir accompli un acte de grande bravoure. Il serait rempli "d'énergie magique". C'était un médaillon rare et difficile à obtenir.

La jeune femme reçut soudain un coup sur la tête.
« Mireille ! Combien de fois tu vas encore m'ignorer ?! Allez, viens, on va rater la navette !
- Désolée Mina, répondit Mireille en se frottant l'arrière du crâne. »
Les deux filles sortirent de l'orphelinat en saluant les plus jeunes, qui s'accrochaient à Mina.
Mireille aurait bien aimé être aussi populaire que sa sœur.
Mais avec ses cheveux noirs et sa teinture à moitié violette, ses yeux étrangements bicolores noir et bleu et son caractère pas très simple, les gens les disaient "opposées". Peut être aussi parce que Mireille avait séché la moitié des cours de maths de ses années de collège alors que Mina excellait dans cette matière.

Bon.
Maintenant Mireille monte dans la navette, direction l'école.
Enfin, par n'importe laquelle !
C'est l'école de la guerre. Une école où on apprend à se battre, à se défendre. C'était un passage obligatoire pour rentrer dans l'armée. La jeune femme en frémit d'excitation. Ce serait son premier jour sur une autre île que l'île-2. La navette se rendrait sur l'île-1, consacrée à cette "école". L'école née de la guerre.
Car ce monde était en effet en guerre, face à des sortes de robots. On disait que leur chef était un cyborg ayant évincé son créateur. Bref, il ne restait que les "anciens continents" pour arrêter l'invasion. L'Australie était inabordable et l'Amérique n'avait plus rien du "pays libre" d'avant.

Après environ une dizaine de minutes dans la navette -qui flottait sur l'eau- les deux jeunes femmes descendirent sur un port... de marbre ?!
A l'arrivée, deux soldats les séparèrent. Mireille ne broncha pas : Mina lui avait expliqué qu'ils séparaient ceux qui avaient déjà passé une année des nouveaux.

La jeune fille fut amenée dans une cour avec d'autres jeunes d'environ son âge. Dans cette cour de marbre gris, il y avait déjà d'autres adolescents.
Mireille en vit deux qui attirèrent son attention : un adolescent qui dégageait une aura bizarre mais charismatique. On aurait dit Mina mais en garçon et châtain clair.
Et une ado qui était assise sur un poteau. Elle semblait à l'aise, à moitié assise, à moitié en équilibre à presque deux mètres du sol.

Mireille tourna la tête pour regarder d'autres jeunes, lorsque l'adolescente qui se tenait sur le poteau se retrouva devant elle.
« 'Lut. C'est moi ou tu m'observais ?
- Eh bien... oui, fit Mireille, déstabilisée.
- Je me disais bien. Je m'appelle Qui'raye. »
Mireille se présenta à son tour et elles engagèrent la conversation tout naturellement.
Qui'raye semblait vouer une admiration toute particulière à la générale Maïkanah, une combattante qu'elle jugeait être la meilleure de l'histoire, tandis que sa camarade préférait le général Koro, qui était aussi un professeur dans cette école, alors que Maïkanah était jugée plutôt asociale par les deux adolescentes.
« D'ailleurs, tu sais pourquoi ces dalles de marbres sont des hologrammes ? Et cette cour aussi ? intervint Qui'raye au bout d'un moment.
- Hein ? C'est vrai ?
- Ouais, ça se sent.
- Ah bon ?
- Le poteau sur lequel j'étais tout à l'heure, c'était pas du métal, mais du bois, ça se sentait. Les hologrammes sont courants par ici.
- Comment tu fais pour en savoir autant ?! »
Sa nouvelle amie haussa les épaules.
« Déduction. »

Mireille allait répondre quand le monde se mit à clignoter autour d'elle. Elle voyait flou.
A côté d'elle, Qui'raye souriait d'un air serein. Elle ne semblait pas surprise.
« A plus tard Mireille ! J'ai hâte de voir ce que tu deviendras ! »

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Bonjour !
Tout d'abord, je tiens à dire que je trouve avoir bien écrit ce chapitre mais que je peux accepter les critiques constructives (je pense)
Ensuite, merci d'avoir lu !
Enfin, à bientôt pour le prochain chapitre !