Chapitre 1
Était-ce une blague ?
Ce château avait l'air de tout, sauf d'être habité. Pour s'y rendre, on devait passer sur un pont composé de rochers grossiers. Je traînai ma valise derrière moi et m'efforçai de ne pas mettre le pied dans un trou. Le soleil déclinant ne m'aidait pas à voir où j'allais. Mon sac à bandoulière sur mon épaule était tellement lourd qu'il me faisait souffrir. Si j'avais su que je devrais marcher autant, j'aurais allégé mes bagages ! La promenade n'était pas aussi plaisante que je l'avais imaginée.
Plus je m'approchais du manoir, plus il avait l'air immense. Il était composé de remparts à moitié écroulés, de tours reliées par des courtines, d'un pont levis et de meurtrières. Ses pierres ternies étaient en grande partie recouvertes de lierre, confirmant l'état décrépi du château.
Très accueillant ! Je m'attendais presque à entendre crier « À l'attaque » !
Néanmoins, l'endroit resta aussi silencieux qu'un cimetière. Nulle âme qui vive aux alentours. Pas même le chant d'un oiseau. Seul le sifflement du vent provenant de la lande venait briser la quiétude des lieux.
Je poussai un long soupir en songeant que je m'étais royalement fait arnaquée et m'engageai sur le pont-levis, qui était heureusement baissé et qui déboucha sur une petite cour.
Prenant une longue inspiration pour me donner du courage, je m'enfonçai dans le manoir. Peut-être l'intérieur était-il plus accueillant que l'extérieur. Après tout, il ne fallait jamais se fier aux premières impressions !
Hélas, il était aussi, sinon plus, repoussant que l'extérieur. Plusieurs amoncellements de pierres traînaient ici et là, les escaliers s'étaient effondrés et des graffitis ornaient les murs. Comment les gens pouvaient-ils visiter un tel endroit ? Ah ! C'est vrai ! Il était soi-disant hanté.
À cette pensée, j'en eus la chair de poule. Si j'avais su que je serais seule dans ce lieu sinistre à la tombée de la nuit, j'aurais emporté une lampe de poche ou, au moins, des allumettes ! La seule chose que j'avais sous la main était mon Smartphone, que je sortis de ma poche en me demandant si je pourrais appeler un taxi qui m'emmènerait dans un hôtel. Manque de bol ! Il n'y avait aucun réseau. Au moins, je pouvais m'en servir pour m'éclairer.
J'avançai davantage dans le manoir. À ma gauche, une grande pièce presque vide munie de deux petites fenêtres occupait les lieux. Quelques sceaux et serpillères traînaient ici et là, entourées de toiles d'araignées. Cela prouvait que le ménage n'avait pas été fait depuis une bonne décennie.
En observant davantage les autres salles, je me rendis compte qu'elles étaient presque toutes vacantes, renfonçant l'abandon du château. Un unique vieux canapé à-moitié défoncé habitait l'espace de la dernière pièce, juste devant une ancienne cheminée de pierres. Plusieurs de celles-ci s'étaient décrochées de son manteau, créant des trous profonds dans l'âtre, le rendant inutilisable. Comme si ce n'était pas assez déprimant, les fenêtres cassées laissaient entrer un courant d'air frisquet.
Puisque je n'avais plus vraiment le choix, je décidai de dormir ici cette nuit-là. J'espérais seulement que les histoires racontées sur le Dark Castle étaient non fondées. Après tout, les fantômes n'existaient pas.
Je sortis de ma valise mon oreiller et un gros pull pour me réchauffer et, avec une petite grimace dégouttée, je m'installai sur le vieux canapé rongé par les mites.
Comment allais-je m'endormir dans cet endroit lugubre ? Pourquoi ne pas m'imaginer sur le bord de la mer ? À Hawaï ?
J'aurais dû écouter mes parents et me payer un petit tout-inclus sur l'île MoukMouk ! Au lieu de cela, je faisais un camping dans un château abandonné réputé pour ses phénomènes paranormaux. Une chance que je n'y croyais pas, sinon j'aurai fui en hurlant. Cet endroit aurait pu être le décor d'un film d'horreur.
Néanmoins, je préférais ne pas trop y penser. Demain, j'attendrais avec impatience le guide touristique du château et je me joindrais à la visite. Ensuite, je regagnerais la civilisation en taxi et j'en profiterais pour jouer les touristes dans les environs. Finalement, je retournerais en Amérique et communiquerais avec la compagnie de ma carte de crédit afin de me faire rembourser cette duperie certainement très bien élaborée.
Un battement d'aile me fit revenir au moment présent. D'où provenait-il ? Je lâchai un cri lorsqu'un oiseau passa au-dessus de ma tête...à quelques centimètres de mon visage. En éclairant le plafond, j'aperçus le volatile, qui s'était perché...tête en bas.
Sapristi ! C'était une chauve-souris !
La première pensée qui me vint fut que ces bestioles pouvaient être porteuses de la rage. C'était décidé ! Je ne fermerais pas l'œil de la nuit. J'avais trop peur de me faire mordre.
Les minutes s'égrenèrent et me parurent durer une éternité. En plus, mon Smartphone n'avait plus de batterie, me laissant dans le noir complet. Je n'eus pas d'autre choix que de fermer les yeux en espérant m'endormir rapidement. Avec un peu de chance, la nuit filerait rapidement et je pourrais oublier cette pénible expérience.
Alors que je somnolais, un claquement de porte me fit sursauter et je me redressai, alarmée. C'est alors que je la vis s'ouvrir et se refermer, probablement à cause d'un courant d'air. Des sueurs froides me prirent, mon cœur s'accéléra et mon corps se mit à trembler lorsque je réalisai qu'une porte ne se refermait pas ainsi...à moins que le courant d'air n'ait subitement changé de direction.
Pas de panique ! Je m'obligeai à me calmer et à reprendre une respiration normale. Peut-être était-ce un rat...quoique ce ne fût guère plus rassurant puisque je détestais la vermine.
Peut-être qu'un peu de bruit les ferait fuir. Puisque j'étais seule, pourquoi ne pas chanter ? Habituellement, je ne fredonnais que sous la douche, mais puisque j'étais quelque peu angoissée en ce moment, ça m'aiderait probablement à me détendre en plus de faire dégager ces petites bestioles non désirées.
Je me mis alors à chanter d'une forte voix :
J'ai un beau château.
Ma tantirelirelire
Ah mon beau château.
Ma tantirelirelo.
Le nôtre est plus beau.
Ma tantirelirelire
Le nôtre est plus beau.
Ma tantirelirelo.
Le choix de la chanson était plutôt adapté au contexte. Je chantais tellement faux que, si les esprits frappeurs existaient, ils auraient probablement été se cacher.
Je me levai ensuite et me positionnai debout. Outre l'histoire, j'aimais beaucoup le théâtre. Je me mis à réciter à voix haute ces paroles que je connaissais par cœur, si bien que ma peur s'envola. Je me promenai dans la pièce, imitant les voix des personnages.
« Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même !
Ce passage était mon préféré, surtout lorsque Roméo appelait Juliette « Belle Aurore » ce qui faisait référence à mon propre prénom.
Hé oui ! Mes parents avaient eu la mauvaise idée de me nommer comme la princesse des contes de Grimm. Je détestais ce prénom. Pourquoi ? Chaque fois que quelqu'un le prononçait entièrement, je songeais à Aurore l'enfant martyre, une histoire vraie provenant du Québec. La petite avait été martyrisée par sa belle-mère jusqu'à la mort. Après avoir vu l'adaptation cinématographique, ça en avait été terminée de l'histoire de la Belle au Bois Dormant. J'avais obligé mon entourage à me surnommer, « Aure », diminutif d'Aurore, pour se transformer au fil du temps en « Or » à cause de la couleur de mes cheveux qui ressemblait à un champ de blé reflétant l'or au soleil.
Perdue dans mes pensées, je fis un bond de deux mètres lorsque des applaudissements résonnèrent dans la pièce.
Un homme se tenait à l'entrée et me fixait d'un air railleur.
— Quel spectacle ! s'exclama-t-il. Vous pourrez vous vanter d'être la première à avoir passé la nuit ici en récitant du Shakespeare. La plupart du temps, les gens paniquent et partent en courant. Et faites-moi le plaisir de ne plus jamais chanter. Mes pauvres oreilles ont été écorchées.
Je le regardai, bouche bée. D'où sortait-il ? Quelques minutes plus tôt, j'étais totalement seule. M'étais-je endormie ? Était-ce un rêve ?
— Je...je ne comprends pas, balbutiai-je.
— Vous avez réussi le test d'adhésion avec brio. Il consistait à passer votre première nuit seule dans l'obscurité. Bienvenue au Dark Castle, Aurore Vince.
L'inconnu semblait avoir mon âge physiquement, mais c'était sans doute une illusion puisque son regard donnait une impression de sagesse rudement acquise au fil des années. Il était probablement âgé d'une trentaine d'années, peut-être plus....
Il démontrait une certaine irritation. Peut-être l'avais-je réveillé ou bien peut-être qu'il n'était pas très enchanté de me savoir ici. Il est vrai que ma personnalité bouillonnante détonnait dans ce lieu inquiétant. À première vue, j'aurais même pu être dérangeante pour les défunts qui hantaient soi-disant ce château. Reposer en paix avec moi ? Aucun risque ! J'avais toujours été une personne pétillante d'énergie et loin d'être réservée. Je n'avais aucun filtre et je disais souvent tout ce qui me passait par la tête, au plus grand malheur de mes interlocuteurs. Néanmoins, j'étais une fille plutôt sympathique qui laissait rarement les gens froids à mon égard. Mon tempérament les faisaient rire et les mettaient immédiatement à l'aise. Sauf peut-être cet individu...
Étrangement, il ne paraissait pas apprécier ma présence. Son regard froid balaya ma silhouette comme si j'étais un vulgaire moustique à éliminer. Intimidée par son regard perçant, je me balançai d'une jambe à l'autre en attendant qu'il ajoute quelque chose. J'en profitai pour mieux le détailler.
Il possédait des cheveux mi-longs peignés vers l'arrière et une petite barbe de trois jours, ce qui le vieillissait quelque peu. Sa peau albâtre détonnait avec ses cheveux foncés et le différenciait des hommes que je connaissais. Je ne pouvais nier que ses traits presque parfaits lui concédaient un petit look séduisant. Son visage ovale était doté de deux pommettes, le rendant encore plus sexy. Son nez concave, légèrement creusé au milieu, mettait en valeur ses traits assez fins. Ses yeux sombres, quant à eux, se révélaient fort expressifs, contrairement au reste de son visage glacial, si ce n'est de ses sourcils légèrement froncés. Si je n'avais pas été observatrice, je n'aurais probablement pas remarqué son air agacé.
— Je suis Arson Pietro, le propriétaire de ces lieux, m'annonça-t-il. C'est moi qui dirige cet endroit.
Cet endroit ? À sa place, je n'en aurais pas été aussi fier. Ce château était une vraie ruine ambulante !
— Vous auriez été le gardien d'un cimetière et ça m'aurait moins déçue, éclatai-je. J'ai parcouru la moitié du globe terrestre pour ÇA ? Vous n'êtes qu'un fraudeur et je veux immédiatement me faire rembourser.
Pendant ma tirade, l'homme était resté immobile. Son petit sourire insolent prouvait qu'il semblait s'amuser de ma réaction, ce qui me fit voir rouge. Son expression resta toutefois froide et sans émotion. Il tenait un bloc note entre ses mains et y jeta un coup d'œil.
— Aurore Vince, y lut-il. Trente-trois ans. Mariée et mère de famille.
Il releva les yeux et plongea son regard directement dans le mien.
— Foutaises ! dit-il d'une voix forte qui résonna entre les quatre murs. Et c'est vous qui m'accusez de vous duper ?
En réalité, j'avais un peu menti sur mon identité. Je voulais seulement m'assurer que mon inscription n'était pas tombée entre les mains de psychopathes qui voulaient seulement embobiner les jeunes filles. Trop d'histoires circulaient et je n'étais pas naïve au point de donner ma véritable identité à n'importe qui.
— En réalité, j'ai dix ans de moins et je suis diplômée depuis peu, avouai-je.
— C'est ce que je me disais, répondit l'individu. Et, malheureusement, il fallait lire les règlements avant de vous inscrire au Dark Castle sur un coup de tête. Votre séjour n'est pas remboursable, alors, à vous de voir si vous voulez partir ou pas...La porte est là.
Son petit air suffisant commençait réellement à m'agacer. J'avais su dès l'instant où il m'avait adressé la parole que jamais je n'apprécierais ce type. En plus, il me vouvoyait ; j'avais ainsi l'impression d'avoir fait un retour d'un siècle dans le passé.
Je me contentai de lever les yeux au ciel et...mais attendez ! Ces candélabres ne se trouvaient pas là lorsque j'étais arrivée, j'en étais sûre. Je les aurais aperçus si ça avait été le cas, moi qui remarquais toujours les moindres petits détails. Des chandelles avaient été allumées et éclairaient l'obscurité des lieux. Je faillis lâcher un cri lorsque mon regard se posa sur la cheminée en face de moi où un feu dansait désormais joyeusement dans l'âtre. Le fauteuil auparavant détérioré avait repris sa teinte écarlate originale et brillait comme si on l'avait astiqué pendant que je roupillais dessus.
Des tableaux représentant des portraits décoraient désormais les murs et les carreaux des fenêtres avaient été réparés.
— Bordel de...commençai-je, puis je m'arrêtai. Comment avez-vous fait pour tout réparer pendant que je somnolais ? Je m'en serais rendu compte.
— Il y a diverses façons de dissimuler la réalité.
— Donc, c'était une illusion ?
— Quelque chose comme cela.
— Mais comment...
— C'est un secret de professionnel. Maintenant, c'est à mon tour de vous poser une question. Pourquoi êtes-vous venue ici ?
Je réfléchis pendant un instant. Cela faisait-il toujours partie du test ?
— J'aime l'histoire, répondis-je, et j'étais curieuse de découvrir tout ce que cache ce château.
— Je sens que vous ne serez pas au bout de vos surprises, dit finalement l'homme en me tournant le dos. Suivez-moi, je vais vous faire visiter.
Je grinçai des dents tandis qu'il se mettait à marcher.
— Les cours auront lieu la nuit, expliqua-t-il sans me regarder. C'est souvent pendant cette période que surviennent les phénomènes obscurs. J'ai vu que vous vous étiez inscrite aux cours d'histoire, de prémonitions, de Poltergeist et d'hypnose. Les cours durent trois heures chacun à raison de deux cours par jour. Dans votre cas, le mercredi sera un jour de repos. Vous pourrez aller à la bibliothèque ou vous détendre dans votre chambre ou les salons avec les autres étudiants. En passant, il y a des élèves de tous les âges, ici. Certains sont jeunes, comme vous, mais d'autres sont plus âgés. C'est très important de respecter les croyances de chacun. Quelques-uns resteront toujours perplexes devant les phénomènes paranormaux (à ce moment, il se tourna vers moi avec un petit sourire narquois), tandis que d'autres croient uniquement ce qu'ils voient. Nous donnons des devoirs occasionnellement afin de mettre en pratique certains sujets étudiés. Vous devrez également effectuer des recherches de temps à autres. Les fins de semaine, il n'y a pas de cours, alors vous êtes libre de partir visiter les villes aux alentours et de vous retirer pour décompresser.
— Décompresser de quoi ? demandai-je sans pouvoir retenir ma question.
— Habiter dans cet endroit peut parfois devenir lourd, surtout lorsque les choses nous échappent. Vous comprendrez bien assez vite.
Tout cela ne me disait rien qui vaille, mais j'étais trop curieuse pour rebrousser chemin. J'allais peut-être faire des découvertes extraordinaires !
— En passant, vous aurez probablement remarqué qu'il n'y a pas de réseau téléphonique ici, ajouta Arson. Pour communiquer avec votre famille, vous devrez utiliser le téléphone du salon des Morts.
— Pardon ?
— Nous avons donné un nom à toutes les pièces du château. De plus, il est interdit de parler de ce qui se déroule en ces lieux. Ce qui se passe au Dark Castle reste au Dark Castle. C'était mentionné dans les papiers d'inscription.
J'avais évidemment sauté cette partie ennuyante. Je trouvais que ces conditions étaient de plus en plus bizarres...
Le propriétaire me fit visiter les nombreuses pièces du château et la partie réservée aux cours. Un long corridor avec une multitude de portes occupait le second étage. Arson me fit un résumé de tous les sujets étudiés au Dark Castle.
— Le cours le plus populaire est celui dédié aux manifestations des esprits dit les Poltergeist. Cet été, nous avons dû former trois classes différentes tellement il y avait d'inscriptions.
— Combien d'élèves attendez-vous ?
— Une cinquantaine.
C'était peu pour la taille du château, mais je ne fis aucun commentaire. Il devait y avoir une bonne raison à cela.
— L'étage supérieur est celui des dortoirs, expliqua l'homme, et, finalement, la partie Nord du château est réservée aux enseignants. Les repas sont servis à des heures fixes qui sont vingt heures pour le petit-déjeuner, minuit pour le déjeuner et quatre heures pour le dîner. La plupart des gens se couchent vers huit heures du matin et se lèvent vers dix-neuf heures.
Un horaire de nuit ? J'étais certaine d'avoir de la difficulté à m'y faire. J'adorais le soleil et aussitôt que la nuit tombait, je tombais endormie moi aussi.
— Des questions ? fit Arson en s'arrêtant devant une grosse porte de bois massif.
Je secouai la tête ; j'étais trop fatiguée pour poursuivre cette conversation.
— Vous serez deux occupants par chambre, ajouta le maître des lieux. Votre colocataire n'est pas encore arrivée. Nous l'attendons dans la journée. Pour l'instant, vous pouvez vous reposer. Les cours commenceront la nuit prochaine. Les autres sont déjà couchés depuis plusieurs heures. Bonne nuit !
Arson tourna les talons, me laissant seule et déconcertée devant la porte de ma chambre. Cet individu était vraiment déstabilisant. Sa supériorité et son ton acerbe suffisaient à m'énerver. Ce professeur ne serait assurément pas l'un de mes préférés.
* Ile Moukmouk : Dans l'imaginaire québécois, l'île Moukmouk signifie le bout du monde, un endroit tellement reculé que personne ne s'y est jamais rendu.
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