Jaehyun

La lumière pâle du matin filtrait à travers les rideaux, baignant ma chambre, d'une teinte douce et tranquille. J'émerge lentement de mon sommeil, le cerveau encore embrouillé par les effets persistants de la nuit précédente.

Une légère migraine battait à mes tempes, comme si une petite enclume s'y était installée pendant la nuit. Je cligne  des yeux, essayant de remémorer les événements de la veille.

Des bribes de souvenirs flottaient dans mon esprit : la musique forte, les rires, les verres qui s'entrechoquaient. Puis, il y avait Valentina. Je frissonne, pour je ne sais quel raison, en pensant à elle. Valentina Rossi . Une énigme vivante et une source constante d'irritation. Je me souviens vaguement d'avoir eu des mots avec elle. Les échanges étaient toujours tendus, la rivalité évidente pour tous ceux qui nous observaient.

Un frisson parcourut mon échine alors qu'un souvenir plus précis refaisait surface : Valentina et moi, nous disputant dans un coin sombre de la pièce, trop près l'un de l'autre. La proximité l'avait troublé, aggravée par l'effet de l'alcool dans mon sang. Puis, le dernier fragment de mémoire : un visage rapproché du sien, des lèvres...

Je me redresse brusquement, le cœur battant, en réalisant ce que j'avais fais. Je touche mes lèvres, essayant de comprendre ce qui avait pu me pousser à agir ainsi. Je détestais Valentina – elle incarnait tout ce que je méprise. Pourtant, dans cette étreinte fugace, je n'ai en aucun cas ressenti quelque chose de fort.

Je me lève rapidement, ignorant la nausée qui menaçait de me submerger, et m'habille en vitesse. Descendant dans la cuisine, je me servis un grand verre d'eau glacée pour apaiser mon mal de tête. Une voix féminine résonna derrière moi.

— Bonjour Jae, dit Ara d'une voix enjouée. Elle était déjà en train de préparer le petit déjeuner.

Je ne me souviens pas d'avoir passer un moment avec Ara pourtant.

— Salut, Ara. Que fais-tu ici ?

Elle fronça les sourcils en me voyant.

— Tu ne t'en souviens pas ? Après ta soirée, tu m'as envoyer des messages et je suis venue.

Je devais vraiment être plus que bourré, car étant sobre, je ne penserai pas à envoyer des messages à Ara.

Ara me scruta avec inquiétude mais ne posa pas plus de questions, se concentrant sur la cuisson des œufs brouillés. Je me laisse tomber sur une chaise, plongeant mes pensées dans le tourbillon d'émotions confuses.

Valentina. La simple pensée de son nom réveille en moi une bouffée de colère et de confusion. Comment pouvais-je avoir été si stupide ? Et pourquoi j'avais l'impression que cela signifiait plus que ce que je voulais admettre ?

Non cela ne signifiait absolument rien du tout. Et il ne se passera jamais rien entre elle et moi. Je préfère encore finir ma vie célibataire ou avec Ara, qu'avec cette Européenne bien hautaine.

La journée se déroule dans un flou irréel pour moi. J'essaye en vain de me concentrer sur mes toiles, mes clichés, mais mon esprit était ailleurs. À chaque fois que je croisais Min-Ji, je ne peux m'empêcher d'avoir la scène en tête.

///

Alors que je rentrais, je me retrouve devant Jung-hoon et il sait que quelque chose ne va pas.

— Jaehyun, commença-t-il prudemment, Tu veux bien me dire ce qui se passe ? Tu es vraiment bizarre depuis hier soir.

Je soupire, me sentant coupable de laisser mon meilleur ami dans l'ignorance.

— J'ai fait quelque chose de stupide hier soir.

Il me fixe, attendant que j'en dise plus.

— J'ai embrassé Valentina, Disais-je finalement.

Son expression passa de la surprise à l'incompréhension.

— T'as embrassé l'italienne ? Pourquoi ?

Je secoue la tête.

— Je ne sais pas. Je ne me souviens pas vraiment. C'était... bizarre.

Il me regarde avec une intensité qui me mit mal à l'aise.

— Alors, qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?

Je hausse les épaules, me sentant perdu.

— Aucune idée. Lui faire comprendre qu'il n'aura rien entre elle et moi.

— Après si vous vous êtes embrassés, même si c'est sous le coup de l'alcool et le temps d'une soirée. C'est qu'il y a sûrement de l'attirance entre vous.

— Ne dis pas de connerie et de l'attirance pour elle ? La bonne blague.

La conversation se termina là, mais je savais que je devais affronter Valentina tôt ou tard. Je n'aurai jamais imaginé me retrouver dans une telle situation absurde avec cette femme.

///

Les jours qui suivirent furent tendus. Chaque fois que je croise Valentina, elle détournait immédiatement les yeux, comme si je n'existais pas. Cette attitude me perturbe davantage. Je pense que j'aurai préféré qu'elle m'insulte ou me confronte, plutôt que de m'ignorer de cette manière.

Durant une après-midi, je croise Valentina au loin et je finis par venir vers elle, pour lui parler une bonne fois pour toute.

— Valentina, il faut qu'on parle.

Elle leva un sourcil, le regard glacial.

— Je n'ai rien à dire à un homme comme toi.

Je serre les poings, frustré par son attitude.

— Écoute, je ne sais plus vraiment ce qui s'est passé cette nuit-là, mais...

Elle me coupe d'un geste de la main.

— Peu m'importe. Oublie ça. Et je fais, ce que tu souhaites non? Je t'ignores.

Sa réponse m'énerve au plus haut point.

— Pourquoi agis-tu ainsi ?

Valentina me toise avec mépris.

— Tu ne comprendrais pas, Jaehyun.

À cet instant, une vague de ressentiment et de confusion m'envahis. Je ne comprends pas vraiment mes propres sentiments envers elle, mais une chose était sûre : je déteste la façon dont elle me traite.

— De toute manière, je ne sais même pas pourquoi j'essaye de te comprendre. Et sache que je tiens à bien te le faire comprendre. Entre toi et moi, il ne se passera jamais rien.

Valentina me regarde droit dans les yeux.

— Comme si moi je voulais qu'il se passe quelque chose entre nous deux Lim.

Elle détourna les talons, furieuse. Alors qu'elle s'éloignait, je lui donna un surnom en coréen, en murmurant.

—  Si tu savais à quel point je te hais Gongju.

///

J'étais en train de boire un coup en ville avec mon groupe d'amis, dans le bar où travaille Min-Ji.

J'ai remarqué le regard intrigué et intéressé de Jung-hoon sur la brune.

— Elle te plaît non ? Disais-je en le taquinant.

— Quoi ? Pourquoi penses-tu ça ? Dit celui-ci. Et au lieu de me dire ça, il se passe quoi entre Ara et toi?

— Entre Ara et moi ? Il n'y a rien, juste du physique de temps en temps.

— Et c'est pour ça qu'elle est tout le temps chez toi?

— Je te signales que c'est aussi l'amie de ma soeur et elle vient la voir des fois.

— Tu vas me dire qu'elle fait le petit déjeuner pour ta soeur ?

— Comment as-tu été mis au courant pour cela?

— Je ne dirai absolument rien à ce propos.

Au moment où j'allais rétorquer, je vois la personne que je hais le plus entrer, en compagnie de Do-Hyun.

Sans même comprendre pourquoi, je les regarde au loin, par simple curiosité. Je la vois écrire et rigoler avec lui.

— Qu'est-ce qu'ils peuvent être en train de dire ? Chuchotais-je à moi même mais avec une voix, légèrement énervé.

— Tu es jaloux ou quoi ? Demande Jung-hoon, en ricanant.

— Moi jaloux ? En quel honneur ? Elle fait ce qu'elle veut, je m'en moque à un point.

— Vu le regard noir que tu lances, on ne dirait pas.

— Ferme la.

///

Rentrant à la maison, je décide de prendre mon appareil photo avant de sortir prendre quelques clichés, pour penser à autre chose.

Pourquoi est-ce que mon cerveau n'arrête pas de m'envoyer la scène de Valentina avec cet homme en boucle dans ma tête.

Je soupire longuement, en ayant marre de cette femme et de la voir à peu près de partout où je suis.

Évidemment, faut que je la croise à nouveau.

Comme si le monde voulait à tout pris que je la croise, ce qui ne m'enchante en aucun cas, car moins je la vois et mieux je me porte.

— Jaehyun tu peux te pousser s'il te plaît ? J'aimerai bien passer. Me dit-elle.

— Tu peux bien faire le tour non ? Et pourquoi faire ? Tu vas rejoindre cet homme n'est-ce pas ?

— Je ne vois pas pourquoi ma vie privée t'intéresse et je ne te dirai absolument rien. Et au moins « cet homme » comme tu dis, lui n'a pas foutu mes rêves en l'air et il m'aide pour mon projet. Me crache-t-elle.

Je soupire longuement et lève les yeux en l'air.

— Tu es vraiment énervante et vous êtes vraiment bêtes les Européennes en vérité. On t'a pas dit qu'il y a des coréens qui veulent à tout prix se taper des étrangères et il en fait parti. Mais si tu veux te faire sauter c'est ton problème.

A peine ma phrase finit, elle me gifle et je la regarde droit dans les yeux avec un regard noir, presque glacial.

— Refais ça une nouvelle fois et tu vas le regretter par contre.

— Va bien aller te faire foutre par contre ! Même si je te déteste, je fais des efforts pour te tolérer pour Min-Ji mais là c'est mort.

Elle finit par tourner les talons et partir rapidement, je soupire longuement avant de partir quand je vois Do-Hyun parler à ses amis.

— Elle est vraiment naïve, je vais coucher avec elle et après je vais la jeter je vous le dit haut et fort. Dit celui-ci.

J'entend ses amis rigoler et je serre les poings en entendant cela. Même si je la déteste, je ne souhaite pas qu'elle souffre à ce point là, par un idiot.

Je ne sais pas pour quel raison, je décide de m'approcher de lui avant de le frapper au visage.

Il commence à saigner mais cela ne m'empêche pas en aucun cas de le frapper.

— T'es fou ?! Pourquoi tu fais ça ?!

— Pourquoi je fais ça ?! Peut être suite à ce que tu as dis sur Valentina.

— Quoi ? Elle te plaît cette idiote ? Ricane-t-il.

— Non elle ne me plaît pas, mais ose à nouveau parler d'elle comme ça ou de toucher à un seul de ses cheveux et tu vas regretter d'être né.

Je finis par partir après l'avoir percuté fermement, avant de rentrer chez moi, claquant la porte.

Je décide de peindre un peu, sachant que d'être mon élément, me détend, sachant que c'est un passe temps que j'ai depuis petit.

J'ai toujours aimé peindre et photographier du à ma mère et ma grand-mère, quand je reçois un appel.

— C'est bien Monsieur Lim ?

— Oui ? Disais-je.

— C'est l'hôpital. L'état de votre mère s'affaiblit à grande vitesse.

— Oui je m'en doute bien et j'ai bientôt l'argent pour payer le traitement.

— Malheureusement, je pense que d'ici quelques mois voir semaines, votre mère mourra.

— Qu...quoi..?

Je commence à avoir la vue trouble et finit par tomber au sol, en ayant les larmes aux yeux.

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Gongju : Princesse