T2. Notre soirée de Saint Valentin
Et bien... Une chose est sûre : Victor n'avait pas menti, quand il m'avait dit qu'on allait visiter cette ville de fond en comble. Je crois que de toute ma vie, je n'ai jamais autant marché qu'aujourd'hui. Même l'année dernière, pour la Saint Valentin, quand je m'étais amusé à faire le tour de la ville pour retrouver les hommes qui avaient sentimentalement marqué ma vie, je n'avais pas eu autant mal aux pieds. Là, j'ai presque l'impression qu'ils vont se décrocher de mon corps et que je vais finir avec deux moignons.
- Aller, on est bientôt arrivé !, s'exclame mon petit ami.
- Mais j'en ai marre, de marcher..., je me plains.
- On y est presque !, m'encourage quand même Victor.
Je soupire, et le suis en traînant les pieds. Contrairement à moi, lui, il a l'air d'avoir autant la forme que ce matin. Je ne sais même pas comment c'est possible. C'est sans doute parce qu'avec son travail de serveur, il passe ses journées debout... Ça a dû lui muscler les jambes. Mais on n'a pas tous cette chance ! Moi, mon corps arrive à épuisement...
- Aller Gabi, dis toi que dans quelques minutes, on va enfin pouvoir manger !
C'est bien la seule chose qui me motive... Comme on voulait vraiment profiter de notre journée, on n'a absolument rien mangé ce midi. On s'était dit qu'on se ferait plus plaisir ce soir... Et puis on a vu les prix des restaurants parisiens. Et passer notre soirée de Saint Valentin au Macdo... Très peu pour moi. On s'est donc dit qu'on mangerait au restaurant de notre hôtel, même si on doit pour cela y laisser nos reins. Au moins, on pourra directement monter se coucher après et profiter de notre chambre d'hôtel. Une nuit à Paris en amoureux le 14 février, ça se fête.
- T'es sûr que c'est par là ?, je lui demande.
- Oui oui ! Aller, viens !
Il avance en sautillant quelques mètres devant moi, et je le suis tant bien que mal... Jusqu'à plisser les yeux en reconnaissant l'endroit où nous sommes. On est déjà passé par là tout à l'heure, plus tôt dans la journée.
- Victor, je commence, je vais te taper.
- Mais non, aller, avance !
- Mais il n'y a même pas d'hôtel ici !
- Viens, je te dis !
Je souffle pour lui montrer mon agacement, mais je le suis quand même. De toute façon, c'est lui qui à le GPS, vu que j'ai vidé la batterie de mon téléphone en prenant des photos de tout ce que je voyais. Si je le perds, je vais passer la nuit dehors, et je n'en ai pas spécialement envie. Disons que ce n'est pas comme ça j'envisage ma soirée.
- On est de retour à la Tour Eiffel ?, je m'étonne, en arrivant sur la place du Trocadéro.
- Oui ! Mais regarde, la nuit, elle s'illumine !
Je ne peux pas m'empêcher de sourire face au visage de mon petit ami. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi heureux... Et ça me fait chaud au cœur, de le voir comme ça.
- Tu sais que je t'aime ?, je lui dis.
- Oui, moi aussi ! C'est pas beau ?
- Si si, c'est magnifique.
Je le regarde fixement pendant un petit moment, toujours en souriant, avant de tourner moi aussi la tête vers notre belle dame de fer. C'est vrai que la nuit, illuminée comme ça, elle est magnifique... La vue en valait bien le détour et le mal de jambes, je l'avoue.
- Je t'aime vraiment énormément, Victor.
Mon petit ami détourne les yeux du spectacle qui s'offrait à nous, pour les encrer dans les miens. Il passe son bras autour de mon épaule, et rapproche doucement nos visages.
- Moi aussi je t'aime vraiment beaucoup, Gabi. C'est pour ça que je sors avec toi, banane.
Je l'embrasse tendrement, nos visages illuminés par la douce lumière émise par la Tour Eiffel.
- Ça va, tu ne regrettes pas d'avoir autant marché ?, me demande-t-il.
- Non, ça va. J'ai passé une super journée, avec toi.
- Moi aussi ! Et maintenant, on va pouvoir aller manger...
- OUI !
Il se met à rire et me taquine en me rappelant que de base, c'est lui, l'estomac sur pattes. On profite encore un peu de la vue que nous avons, étant donné qu'on ne verra pas ça tous les jours, puis on décide de rentrer à l'hôtel. Manger et dormir, ça va nous faire du bien. Surtout manger, à vrai dire.
- Tu veux qu'on prenne le métro ?, me demande Victor.
- Oui, pourquoi pas. Ça nous évitera de marcher.
On quitte la place du Trocadéro, et on se balade tranquillement dans la rue en attendant de tomber sur un des tunnels menant aux métros parisiens. On ne l'a pas encore pris de la journée, puisque la vue est toujours plus belle de dehors.
- Tiens, s'exclame Victor, là y a un métro !
- C'est lui qu'il faut prendre pour aller à l'hôtel, au moins ?
- Euh... Ça c'est une bonne question.
Il sort son téléphone et vérifie sur son GPS, avant de grimacer.
- Euh... Alors, c'est la ligne six, mais je crois qu'elle mène pas à notre hôtel... Ah, attends, on peut peut être la prendre quand même...
- Quoi ? Bah pourquoi ?
- Ouais si, on la prend, et après on va changer de métro.
Je soupire, et le suis. Je ne comprends rien de ce qu'il dit, j'ai l'impression qu'il me parle chinois. Mais je le suis quand même, parce que c'est lui, l'expert de Paris. J'espère juste qu'il sait ce qu'il fait, et qu'il n'est pas encore en train de nous perdre...
- Viens bibi, me dit-il en attrapant ma main pour me guider.
- Bibi ?, je relève. Tu ne m'as jamais appelé comme ça. Tu m'appelles toujours Gabi.
- Bah oui, gaBI, biBI... C'est mignon je trouve !
Je secoue doucement la tête, et on entre s'asseoir dans un des wagons de ce train souterrain une fois que Victor nous a acheté des tickets. Ça coûte cher, en plus ! Je ne sais pas comment font les parisiens.
- J'ai faim..., je râle.
- Ne t'en fais pas, on va bientôt manger !
- J'espère...
Je pose ma tête sur l'épaule de mon petit ami, et on reste comme ça un petit moment, en attendant d'arriver enfin à l'hôtel. Je crois que je n'ai jamais eu aussi hâte de rentrer me poser. En plus, j'ai l'impression qu'il y a TOUJOURS beaucoup de gens, dans cette ville. Peu importe où nous sommes allés, les rues étaient presque constamment bondées, et ça m'a l'air d'être pareil pour tous les transports.
- On descend quand ?, je lui demande.
- Bientôt, ne t'en fais pas.
Je fais la moue, mais heureusement pour moi, on finit par descendre de cette infâme machine. Le bruit qu'elle faisait me donner mal au crâne...
- C'est normal, c'est la ligne six, m'explique Victor après que j'ai fini de râler. Cette ligne est nulle.
- C'est pas toujours les mêmes métros ?
- Non, pas du tout !
- Ah, ok... Je pensais.
- Non, ça change tout le temps ici. Mais regarde, on est presque arrivé !
- Enfin ! Aller, dépêche toi.
On marche rapidement jusqu'à l'autre métro qu'on est censé prendre, et on ne descend que quelques arrêts après.
- Alors, l'hôtel devrait être par... Par là, je crois. Oui, regarde !
Il pointe du doigt le bout de la rue, et je plisse les yeux pour essayer de voir ce qu'il me montre. Mais à part la rue, je ne vois rien du tout.
- Hein ?
- Tu ne vois pas ? Y a le panneau avec le nom de l'hôtel !
- Je ne connais pas le nom de l'hôtel, je lui rappelle.
- Ah oui, c'est vrai.
Il s'avance gaiement dans ce qui semble être la bonne direction, puis il se retourne en me faisant de grands signes pour que je le rejoigne. J'aime beaucoup trop cet enfant. Même si son comportement est parfois un peu bizarre, je l'adore comme j'ai jamais adoré quelqu'un.
- Aller, dépêche toi ! Je croyais que t'avais faim !
Une fois que je suis arrivé à son niveau, il m'attrape par les hanches et me fait tournoyer dans les airs.
- Dis moi, commence-t-il, est-ce que tu as passé une bonne journée de Saint Valentin...?
- Hum... Laisse moi réfléchir...
Je vois à sa bouille qu'il commence à s'inquiéter, ce qui me fait automatiquement sourire. Je n'arrive même pas lui mentir pour l'embêter...
- Oui, j'ai passé une super journée, je lui dis. Et même une très bonne soirée. J'avoue que la Tour Eiffel était très belle, illuminée comme ça.
- Bon bah je suis content alors, si t'as aimé ton cadeau de Saint Valentin !
- T'en fais pas pour ça, je l'ai adoré.
- Et encore, c'est pas fini ! La nuit va être encore meilleure, tu vas voir...
Il me fait un petit clin d'œil, ce qui rend mes joues un peu rouge.
- Que des belles paroles. Tu vas rien faire du tout.
- C'est ce qu'on va voir !, s'exclame-t-il en me tapant les fesses, ce qui finit de changer la couleur de mes joues.
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