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Chapitre 3: Après

En média Isaac.

– Isaac!

Sans se retourner, sans me jeter un regard, mon meilleur ami continua sa marche. C'était comme ça depuis une semaine, une longue, trop longue semaine. J'avais tout essayé, lettre d'excuse, sur les réseaux sociaux ou dans sa boite au lettre, des appels, des visites surprise. Mais à chaque fois, j'avais échoué ; sa mère ou son père me répondant qu'il dormait, les lettres déchirées, les excuses virtuelles rejetées. J'étais désespéré.

– Isaac, attends-moi!

Sans réponse.

–Espèce de fichue tête de mule, pestai-je entre mes dents tout en accélérant le pas pour me placer à sa hauteur.

– Isaac!

– Quoi?!?

Mon meilleur ami me jeta un regard exaspéré à travers son épaisse touffe de boucles brunes, des mèches lui coulant sur les yeux. Je soupirai:

– Je suis désolé poto! Mais j'en avais marre Et puis ça va, il ne s'est rien passé de grave encore. Si?

– Là n'est pas la question, on avait un accord Adam!

Je grimaçai, son ton était dur. Ça allait être encore un moment difficile. Comme depuis le début de la semaine

– Je suis vraiment, vraiment désolé mon pote mais ...

– Mais quoi? On avait un accord Adam! Une promesse!!! Tu veux que je te rappelle la définition de promesse?

– Ils nous auraient obligés de toutes façons!

– Promesse: action de promettre; ce qu'on s'engage à faire. Tu veux aussi la définition de s'engager?

– Isaac!

– Quoi?

Ma voix s'était brisée. Je n'en pouvais plus. Le stress d'avant l'opération pas évacué. Les angoisses qui me bousillaient mes nuits, insomnies qui me tuaient à petit feu. La culpabilité qui me rongeait parce que j'avais abandonné mon meilleur ami aux mains de fous psychopathes car j'en avais eu marre. Et après ça, j'avais réalisé soudainement que j'avais agi comme un gros naze, et ça faisait mal. Le fardeau de tout ça et personne pour m'écouter vraiment parce que Isaac ne me parlait plus et que je ne voulais pas inquiéter Belle.

Je retins mes larmes et réussi à articuler péniblement, d'une voix  sourde.

- Pardonne-moi, s'il te plait. Je vis plus sans toi.

Je me trouvai pathétique, et il devait sans doute aussi me trouver pathétique. Et je n'avais même pas réussi à cracher le venin qui m'empoisonnait, mais à avancer un argument qui aurait gagné tout les concours de connerie si ces concours existaient. Et qui en plus n'était même pas un argument mais juste une supplication désespéré d'un mec pathétique. Bon. Je comprenais de mieux en mieux Isaac et ses raisons de me faire la tête. Je gardai les yeux baissés pour ne pas voir l'exaspération s'étaler sur ses traits.

- Allez Adam relève la tête, je te pardonne.

Je levai les yeux vers Isaac. Il m'adressa un sourire moqueur:

- On dirait un martyre genre Jésus. J'espère juste que tu vas mieux finir que lui.

- T-tu me pardonnes?

- Mais puisque je te le dis!

Fou de bonheur, je me jetai sur lui et l'enlaçai.

- Isaac, Adam! Est-ce qu'il y aurait une petite place pour moi dans votre accolade virile? nous demanda une petite voix flutée.

On rit avant de soulever Belle dans nos bras. Vu sa légèreté ça équivalait à soulever une plume. Elle nous enserra dans ses bras fins.

- Vous m'avez manqué les garçons.

Elle me regarda en souriant et caressa ma joue d'une main douce:

- Ils ne t'ont pas beaucoup changé dis-moi. Où est l'énorme tarentule que je devais voir apparaitre?

- Abandonnée sur la table d'opération. Enfin j'espère! frissonnai-je.

Belle rit et jeta un coup d'œil à Isaac par dessus mon épaule:

- Et toi, tu tiens le coup?

- Je gère Belle, t'inquiètes, lui assura-t-il.

Belle et Isaac étaient inséparables depuis la primaire. J'en avais été souvent jaloux avant de réaliser que ce n'était que de l'amitié, rien d'autre. Une amitié si forte qu'ils n'avaient pas besoin de mot pour communiquer et que leur simple échange était rempli de sous entendus insaisissables.

- Est ce que ça vous direz de se faire un resto au "Milles Et Une Nuit" ce soir?

- Ouais, d'accord.

Belle se hissa sur la pointe des pieds et m'embrassa sans que je m'y attende.

- Qu'est-ce qu'il y a Spider-Man - Belle me surnommait comme ça depuis qu'elle savait que j'avais peur des araignées - T'as l'air ailleurs?

- C'est juste l'opération qui m'a crevé.

- Tu es sûr?

Est ce que j'avais l'air si vulnérable? Si fragile?

- Oui ne t'inquiètes pas!

- Alors à ce soir les garçons.

Et elle fila, vive comme l'éclair pour rejoindre sa classe. Comme nos parents avaient acceptés qu'on reste à la maison pour nous reposer, on ne l'avait pas vu de toute la semaine et retrouver sa voix aux accents chantants et son attitude amoureuse était une ré-immersion dans la douceur et la chaleur humaine.

En fait, rien n'avait vraiment changé depuis l'opération. Si ce n'est que mes parents semblaient plus prévenants l'un envers l'autre. C'était mignon à voir. Et que ma frangine et le petit frère d'Isaac s'était mis à se détester soudainement. Mais je ne me faisais pas de bile, Isaac et moi avions aussi été traversé par des phases de colère pour des conneries. Alors du haut de leurs huit ans, c'était sans doute de petites broutilles. Rien de grave.

Mais au fond de moi, je sentais bien qu'ils m'avaient changé. je ne savais pas en quoi, je ne savais pas exactement comment mais je n'étais plus exactement le même. Il y avait cette espèce de boule qui restait, comme une douleur lancinante, un coup au coeur permanent.

Je regardai Isaac. Il était étrangement silencieux. Plus qu'à son habitude. Malgré sa carrure plutôt sportive, mon ami est un pur intello, avec un QI supérieur à la moyenne. Mais fragile physiquement , qui n'a jamais aimé se battre - et s'y prend d'ailleurs comme un étron - parce que ses parents sont des pacifistes pur race.

"Si la violence était un virus, je serais porteur sain" me dit souvent Liam - le père d'Isaac- quand je pars dans de grands débats avec lui.

"La fin des livres signeraient la fin de l'humanité et, le début de l'apocalypse et du règne de la violence" rajoute sa mère, Gwenn, quand elle me parle de son métier d'écrivain.

Bon.

Ca explique peut-être que leur deux fils soient des concentrés d'intelligence - le petit frère d'Isaac, un génie des chiffres et de la musique, Isaac un génie tout court - et totalement incapable de se battre avec une sensibilité proche de l'hypersensibilité: très très sensible.

Du coup quand je l'ai rencontré au collège, je me suis rendu compte qu'il fallait sauver cette boule innocente et belle avant qu'elle ne soit polluée par les autres et la violence. Je me suis promis de protéger Isaac, quoi qu'il arrive. Et avoir échouer, l'avoir laisser aux mains des blouses blanches me rend malade. J'ai peur qu'ils nous aient changés. Mais j'ai surtout peur que mon ami se transforme, et que cette personne exceptionnelle qu'il est maintenant disparaisse.  A jamais.

Soudain Isaac m'arracha à mes réflexions en tranchant le silence d'une voix étranglée:

- Tu sais, juste après l'opération, mes parents sont devenus comme fous. Ils se gueulaient dessus, se balançaient des trucs ignobles. Ils en sont même venus aux mains. Mon père a le dos entaillé par un couteau à découper le poulet. Ma mère a trois doigts fracturés. Je...  C-C'était horrible

Je restai bouche bée, les parents d'Isaac étaient un des plus beaux couples que je connaisse. Ils s'aimaient, aimaient leurs enfants. Et comme je l'ai dit plus haut, ils abhorraient la violence plus que tout. Pour qu'ils en viennent à faire ça, il n'y avait qu'une seule explication:

- L'opération. L'opération n'était pas destinée à faire de nous des surhommes mais à changer notre caractère, nos envies. C'est ça? m'écriai-je soudain.

Isaac acquiesça.

- Je pense qu'elle s'attaquait à différentes parties de notre cerveau qui concernent nos humeurs, nos sentiments. Et qu'ils se sont mis en but de les modifier. Une grande avancée pour la science si ça marche Plusieurs scientifiques se sont penchés dessus mais personnes n'a jamais trouvé.

- Nous sommes les rats de laboratoires, soufflai-je.

-Et mes parents les dommages collatéraux.., murmura Isaac, si bas que je faillis ne pas l'entendre.

Je m'apprêtai à lui apporter un réconfort quelconque mais une question surgit dans ma tête, se détachant de toutes les autres qui tourbillonnaient dans mon crâne depuis l'opération, arrêtant mon geste en plein vol. J'étais tétanisé.

- Qu'est ce qu'ils nous ont fait à nous? Qu'est ce qu'il va nous arriver? marmonai-je, l'esprit torturé.

Isaac resta coît. Une douloureuse montée acide tordit mon estomac. Je me mordis la langue pour ne pas hurler. Le goût métallique du sang envahit ma bouche. J'avais envie de pleurer.

Parce que j'avais peur de la réponse mais aussi parce que j'en avais eu une partie quand j'avais regardé Isaac. Ses yeux noirs étaient tourmentés, son visage d'albâtre crispé, ses boucles brunes voletaient dans la brise légère et il tenait son collier fétiche comme si sa vie en dépendait.

Et moi, devant ce tableau si singulier que m'offrait mon ami à son insu, une envie irrépressible était montée en moi.

Comme une envie de l'embrasser.

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