Les portes de New New-York
Ils nagèrent dans l'océan atlantique un bon petit quart-d'heure. Ils passèrent devant ce qui semblait être une station d'embarquement. Elle ne ressemblait pas à celles que Thomas avait visité à maintes reprises. Elle semblait vide, n'avait aucune décoration, rien n'était prévu pour accueillir des passagers. Néanmoins, elle disposait d'appareils de chargement, et la majorité de ceux-ci étaient marqués des symboles de l'ancienne armée américaine, disparue depuis bien des années.
Tout en nageant, Thomas observait et réfléchissait. Le tube avait été inauguré en 2030, 15 ans après cette catastrophe. Pourtant, le tube semblait déjà fonctionnel lors du Tsunami. Les travaux avaient été annoncés en 2025. Décidément, on prenait vraiment les gens pour des imbéciles. Ils traversèrent cette fameuse gare, prenant un autre tunnel, pour arriver finalement à un sas. Aria sorti une petite lampe, et se mit à émettre un code, un peu comme du morse. Plusieurs traits lumineux longs et courts, et après quelques minutes d'attente, celui-ci s'ouvrit sans émettre le moindre bruit.
Ils arrivèrent dans une petite salle, et une fois la porte derrière eux fermée, elle se vida de son eau. Une fois la pièce vidée de cette eau salée, la porte suivante s'ouvrit. Ils se retrouvèrent dans une salle immense. Certainement un de ces anciens abris atomique dont New-York disposait. Mais Thomas était estomaqué. Jamais il n'avait vu abri souterrain aussi grand. Une métropole entière se trouvait sous terre, des tas de rues partaient de cette salle, qui servait d'accueil et d’entrepôt. Et à l'entrée, cinq hommes les attendaient. L'un d'entre eux, se tenait un peu plus en avant, lui donnant un semblant d'autorité, s'avança pour les accueillir.
-Hé bien, on ne vous attendait plus ! Cela fait des semaines que l'on guettait votre retour ! A vrai dire, nous étions persuadés que vous vous étiez fait prendre. Mais soit, je suis bien content de vous voir ! Dites-moi, où est machin ? Et vous êtes ?
Aria prit la parole.
-Bonjour Hector. Oui, nous avons eu quelques soucis. Voici Thomas Jefferson. A vrai dire, c'est lui qui a tué notre contact. Mais visiblement, il a été un peu trop curieux et s'est fait embarquer par l'Oeil. On l'a choppé alors qu'il l'emmenait en centre de détention, et on a pu récupérer les données. Et je dois dire que sans son aide, nous n'aurions pas pu arriver jusqu'ici. Quant à machin...
A ces mots, le groupe baissa les yeux. Par contre, les hommes qui accompagnaient le dit Hector se firent menaçant envers Thomas. Deux d'entre eux sortirent des armes, des vieux 9mm. La jeune femme leur fit signe de ranger leurs armes.
-Vous pouvez ranger vos joujoux. C'est un dur à cuire, un vrai de vrai et je suis sûre que vos pétards ne lui font pas peur. Et il n'est pas pucé. Genghis a lui-même retiré son mouchard.
Hector garda son air suspect.
-Bien. De toute façon, il ne sait pas aller bien loin ni même contacter qui que ce soit. Nous statuerons sur son cas plus tard. Je vais prévenir Ishtar que vous êtes rentrés, il voudra tout savoir et demandera à rencontrer le nouveau. Aria, tu t'occuperas de lui et tu répondras de ces actes s'il commet la moindre bourde.
-Oui, ne t'inquiète pas.
-Bien. Reposez-vous un peu. Ishtar vous convoquera dès qu'il le pourra. Il est rentré dans une de ses phases de méditation, mais il a dit qu'il n'en aurait pas pour très longtemps. Un enfant à contacter, d'après ce qu'Harry nous a rapporté.
Hector et ses hommes reprirent leur activité dans l'entrepôt. Ils contrôlaient diverses caisses, et les deux hommes armés allèrent vers une petite pièce qui devait être une salle de contrôle ou quelque chose du genre. Aria fit signe à Thomas de le suivre, et le petit groupe prit un des couloirs à leur droite. Il était rempli de porte, mais ils rencontrèrent peu d'activité dans le lieu de passage lui-même. De temps à autre ils croisaient un homme ou une femme, qui pour la plupart regardèrent Thomas avec étonnement. Mais curieusement, ils ne s'arrêtaient pas pour tailler une causette ou exprimer un quelconque sentiment de joie à la rencontre de leurs compagnons disparus depuis plusieurs semaines. Seuls quelques sourires étaient esquissés sur les lèvres des personnes qu'ils rencontraient.
Au bout d'un moment, Aria s'arrêta, et laissa passer Genghis et Orbo qui continuèrent leur route, tout en faisant signe de la main à Thomas et à la jeune femme.
-Bien. Nous deux, on s'arrête ici. Comme tu es sous ma responsabilité, tu resteras avec moi jusqu'à ce que ton sort soit décidé. C'est donc ici chez moi. C'est un peu petit, tu verras, mais on dispose de tout le confort nécessaire.
Thomas acquiesça. Ici ou ailleurs, quelle importance ? Ils étaient sains et saufs, et il était persuadé qu'il ne pourrait rien lui arriver de plus grave que de se taper les sbires de l'oeil, des corporations ou des monstres tels qu'il avait rencontré dans ce fameux tunnel. Mais une question lui brûlait les lèvres.
-Vous vivez tous sous terre ?
-Oui. C'est le meilleur endroit pour être tranquille. Mais rassure-toi, il nous arrive de prendre l'air. En quelques années, nous avons pu construire des passages vers l'extérieur, mais ne sois pas impatient. Si le vieux décide que tu peux faire entièrement partie des nôtres, ce qui sera certainement le cas, je te ferai visiter. Mais bon, je propose qu'on continue la discussion à l'intérieur, il est demandé à ce que les couloirs restent le plus silencieux possible. Histoire d'éviter les mauvaises surprises.
Elle ouvrit la porte à Thomas, et l'invita à rentrer. C'est vrai que c'était une petite pièce, un peu comme une vieille chambre d'étudiant, mais disposait de toutes les commodités nécessaires : un lit, une petite table avec un vieil écran tactile et un ou deux objets étranges, divers symboles sur les murs, une petite armoire et une douche. Par contre, pas de SVA pour les accueillir, et le contraire aurait été étonnant. Et Aria recommença à parler, mais cette fois, elle reprit directement la conversation mentalement, comme lorsqu'ils avaient conversé la nuit entière avant de s'enfoncer dans les ténèbres.
-Fais comme chez toi. Je vais demander à ce qu'on t'apporte des vêtements propres. J'imagine que tu ne souhaites pas rester dans cette tenue, toute sale et que tu portes depuis quoi... près de trois semaines ?
Il lui fit un clin d'oeil et la remercia mentalement. Aria se dirigea vers l'écran tactile, appela quelqu'un et lui demanda des vêtements masculins de la taille de Thomas. Ils arriveraient dans quelques minutes, le temps de faire le nécessaire.
-Bon, je tiens à te rappeler que je sais lire parfaitement dans tes pensées. Et j'ai grand besoin d'une bonne douche. Je te demanderai donc de te retourner, si tu veux tu n'as qu'à prendre un des livres, là sur le bureau pour patienter. Ce n'est pas que je suis timide, mais je tiens quand-même à une certaine intimité.
Elle rougit un peu. En fait, elle l'aurait bien pris avec elle, sous la douche. Toutes ses aventures l'avaient un peu chamboulée et un peu de réconfort dans les bras d'un homme, un vrai, lui aurait fait du bien. Mais elle se rappelait certaines paroles, certaines choses qui lui avaient été dite. Elle se rendit vite compte que ce n'était qu'une simple excuse en ce moment : la vérité est qu'elle avait simplement peur d'être blessée à nouveau par un homme, comme cela avait été le cas par le passé.
Thomas avant de se retourner avait constaté son hésitation. Il mourrait d'envie de regarder, mais il se rappela comment elle l'avait percé à jour si facilement lors de cette fameuse nuit. Il se dirigea vers le bureau. Les curieux objets qu'il avait aperçu étaient donc ce qu'on appelait des livres. Objets interdits depuis si longtemps. Il en prit entre ses mains et l'ouvrit. Sur la première page, il était écrit « Grimoire de Sorcellerie ». Pendant que l'eau s'écoulait sur Aria, Thomas se mit à lire un livre pour la première fois de sa vie.
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