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Chapitre 63




63.





Je disais plus tôt que nos pères parlaient peu. Je disais aussi que malgré tout, ils semblaient entretenir un lien télépathique qui nous échappaient à tous, sauf à eux.

— Comment c'est arrivé ? demandé-je à Jiheul, sortant sur la terrasse pour assister au spectacle.

— Aucune idée, me répond-elle, toute aussi perdue. Ils se sont regardés, se sont levés et dix minutes plus tard le barbecue était allumé.

L'odeur des grillades commence à s'élever dans l'air. L'après-midi est avancée, mais la nuit est encore loin. Je tourne la tête et aperçoit Haru débouler en short de bain, courant en hurlant tel un primate pour s'élancer dans la piscine. La bombe qu'il fait manque d'atteindre le charbon laissé de côté et je crois que c'est la première fois que j'entends la voix de son père depuis deux heures :

— Fais gaffe, gamin ! C'est la tête qui va finir sur la grille !

Sa leçon de morale se poursuit en coréen. Haru répond à la cantonade, lui aussi dans sa langue maternelle. Je me rends compte que c'est la première fois que je l'entends la parler.

Son père agite sa pince suintant de sauce barbecue dans sa direction, et mon copain s'essuie le visage avant de lui faire un pardon avec les deux mains jointes. Jiheul soupire avec un sourire exaspéré, tournant ensuite la tête vers moi.

— Les gens me disent que j'ai de la chance d'avoir une fille pour compenser avec toute cette testostérone mais...

Elle n'a pas le temps de réfléchir sur sa phrase qu'un deuxième cri primitif nous alerte. Hyerin arrive à son tour, presque à l'identique de son frère, si ce n'est le bikini rose qu'elle arbore. Elle prend son élan et plonge tel un boulet de canon dans l'eau déjà pleine de remous. J'entends la plainte de Haru, à demi englouti sous l'eau. Je crois qu'il a failli se recevoir son talon dans la tête.

Si sur l'instant, l'enchaînement me fait rire, je me retrouve à me mordre la langue quand mon regard croise à nouveau celui de Jiheul. Ses traits sont doux comme ceux d'une mère.

— Un peu de limonade, Reino ?

C'est la façon qu'elle a de m'inviter à m'assoir à ses côtés sur l'un des canapés extérieurs. Devant elle se trouve la table basse, avec quelques assortiments de biscuits, fruits découpés, et des rafraichissements qui ne semblent pas venir du bar. Je prends place sur l'espace qu'elle me désigne, la gorge sèche.

— Il faut dire qu'on ne fait pas les choses dans le bon ordre, rigole-t-elle.

— Il y a un bon ordre pour ça ?

La question m'a échappé, et je me mets à tousser avec l'air que j'inspire sur le coup. La mère d'Haru part dans un fou rire et pour changer, je deviens tout rouge.

— Je veux dire... vous avez raison, c'est pas tous les jours qu'on se retrouve dans ce genre de situation avant même d'avoir été présentés.

Je me permets de lui servir un verre de limonade, me donnant momentanément une raison de ne pas la regarder dans les yeux.

— Mieux vaut tard que jamais. Et puis, on n'est plus à ça de près.

J'hoche la tête et commence à observer la condensation crée de grosses gouttelettes sur mon verre. Je prends mon courage à deux mains en me remettant face à elle.

— Qu'est-ce que vous savez de moi ?

— Pardon ?

Elle semble troublée par ma question. Et il y a de quoi. Je n'ai pas jugé bon de donner le moindre contexte et cela devait ressembler à un affront plus qu'une tentative vaine de briser la glace. Je feins un rire, tandis qu'intérieurement, je commence à bouillir.

— J'aimerais me présenter, je me corrige. Mais je ne sais pas ce que Haru a déjà dit de moi, et je ne voudrais pas gaspiller votre temps en radotant.

Son sourire se fait éclatant.

— Tu es adorable !

Le dialogue n'est pas difficile, avec elle. Je n'ai pas le souvenir d'avoir énormément appréhendé ma rencontre avec les parents d'Haru. Certes, j'avais la boule au ventre quand il m'avait parlé de leur réaction à la suite de son coming-out, mais je voulais à tout prix que notre premier échange parte du bon pied. J'avoue avoir été davantage perturbé par les changements de plans qui ont fait que nous avons passé près de cinq heures dans le même avion avant même de convenablement nous adresser la parole.

Il n'empêche que je n'avais pas l'impression que ça aurait pu mal se passer. D'une certaine façon, j'avais envie de me convaincre que ça ne pourrait qu'aller pour le mieux. Je n'avais pas la force d'imaginer l'événement comme quelque chose d'houleux et d'électrique.

La mère d'Haru a la conversation spontanée, et je la remercie de prendre les rênes tout en sachant comment ne pas me faire me braquer.

— Vous avez étudié à Stanford ? m'étonné-je.

Elle pointe son mari du doigt avec un air presque secret.

— Et c'est là que j'ai trouvé celui-là. Il s'était ramené sous le balcon de ma sororité bourré comme jamais en m'implorant de l'aider à trouver sa deuxième chaussette.

Je regarde M. Yoon de travers, car je l'imagine très mal dans un tel scénario. Nous éclatons de rire et quelques secondes plus tard, Jiheul s'exclame :

— Je t'avais dit de prévoir une serviette avant d'aller te baigner !

Je tourne la tête lorsqu'une ombre se met à rôder autour du canapé. Haru semble observer notre échange avec une mine inquisitrice, trempé de la tête aux pieds dans son short de bain. L'eau ruisselle de sa mâchoire, ses épaules, et un début de chair de poule appelle mon regard le long de ses biceps. Ses bras sont croisés comme dans le but de nous montrer qu'il nous a à l'œil, mais ça ne me fait que porter mon attention sur la contraction naturelle de ses muscles. Je ne suis pas sûr qu'il n'ait fait que du basket dernièrement, je pourrais jurer que Ioane a au final réussi à le traîner de force à la salle de sport.

Un son, entre un raclement de gorge et un couinement pathétique m'échappe par surprise. Je tourne la tête pour attraper un gâteau sec et le gober.

Je ne devrais clairement pas le mater de la sorte devant sa mère.

Cette dernière rouspète et se lève pour aller lui chercher une serviette, ou n'importe quoi qui l'empêcherait d'en mettre partout sur la terrasse, bien que celle-ci semble de toute façon équipée pour supporter la météo aléatoire de Californie. Haru penche la tête, la regardant partir, puis il revient vers moi.

— J'ai presque peur de demander qu'est-ce qu'elle t'a balancé.

— Pourquoi, souris-je, y'a des choses sur toi que je devrais pas savoir ?

Je n'aurais pas dû me risquer à le provoquer, ça ne fait que relever son sourire.

— La dernière fois que j'ai mangé un cookie avec ta mère, poursuit-il, j'ai eu la chance de profiter d'une vidéo d'un petit garçon participant à un spectacle en 2010. Il était chouette, son break-dance sur Barbie Girl.

Je deviens livide. Ni une ni deux, je bondis et accours vers la cuisine.

— MAMAN !

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