Son regard se perd sur la peinture décolorée du mur, et elle pense. Elle se remémore, elle tremble, elle se voûte, elle se griffe le bras.

Elle a l'impression que plus personne ne la comprend. Qu'elle est la seule à voir le mal partout, à sentir le vent la gifler, à sentir le monde gris, à aimer la pluie qui vient dessiner ses larmes et lui vider la tête. Elle ne sort plus, elle est toute seule.

Elle lève les yeux, voit le crucifix, se sent honteuse, baisse la tête. Et elle pleure.

Elle a peur, aussi. Et son cœur est si froid, cette boule dans sa gorge lui fait si mal, qu'elle se demande pourquoi elle existe encore. Comment elle a tenu jusque-là.

Avec cette sensation. Ce sentiment désagréable. Ce rappel à chaque fois qu'elle croise son regard dans la glace. Ce frisson quand un homme lui tient la porte. Ce sursaut quand quiconque s'approche trop vite trop près.

Et cette saleté qui ne part pas, jamais, qui la gratte et lui rampe sous la peau, la pourrit à l'intérieur, monte à son cerveau et lui hurle qu'elle restera en elle pour toujours, peu importe combien de fois elle essaiera de se frotter à s'en brûler avec des savons à l'odeur entêtante, ces mensonges qui ne cachent rien du tout de cette horrible réalité, qui lui enfonce la poitrine et lui prend le ventre.

Elle croit qu'elle aimerait en parler. Elle n'y arrive pas. Elle sait qu'elle serait libérée. Elle n'y arrive pas.

Alors elle continue de baisser la tête, elle se mord les lèvres, et elle essaie d'oublier.

Réaction de la première lecture :

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