« C'est toi qui aimes les contes, hm ? »

Elle releva la tête de son livre pour se concentrer sur ce garçon, qui se tenait là, seule personne debout dans toute la bibliothèque.

« Oui ? Répondit-elle en haussant un sourcil. »

Elle l'avait déjà croisé dans les couloirs mais ne lui avait jamais parlé, et même, qui connaît les goûts littéraires de quelqu'un d'autre comme ça ?

« Pourquoi ? »

Alors là. Son sourcil monta plus haut.

« Parce que j'aime bien ?

— Oui mais, les contes c'est gore et super violent parfois.

— C'est mes préférés ceux-là, acquiesça-t-elle avant de se mordre la lèvre. »

Et merde, il la prenait pour une cinglée.

« C'est justement ça ma question, comment tu arrives à aimer une histoire où des gens meurent, violent ou tuent de sang froid, comme si c'était normal ? »

Elle réfléchit un instant. La chose était limpide pour elle, mais difficile à expliquer.

« Tout a l'air juste dans les contes, choisit-elle enfin de dire, passant sur les héritages mentaux que ces histories livraient et leur profondeur sous leur apparence incroyablement futile. On viole une princesse endormie et ses enfants la réveillent quand elle accouche ? C'est raconté d'une manière juste, comme si c'était normal. Un enfant ne veut pas grandir ? Ça fonctionne, il crée son propre monde et s'y enferme avec d'autres enfants qu'il repêche parmi les morts et tue par la suite, allant chercher des enfants encore vivant même, et se battant contre des pirates adultes comme s'ils étaient aussi expérimentés qu'eux, et tout a l'air terriblement normal. Un vieux se sent seul, il crée un pantin pour lui tenir compagnie, et au final le pantin a le pire de tous les esprits et finit brûlé ? Normal, la routine. C'est ce que j'aime. Que ce soit si lourd. Et en même temps, si simple. »

Réaction de la première lecture :

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