Yoonmin
Yoonmin- Suga+ Jimin (BTS)
どれも偶然ではない、私たちは運命を見つけた二人なのだから。
'None of this is a coincidence, because we're the two who found our destiny'
PDV Jimin
Une goute s'écrasa timidement contre la fenêtre de ma chambre. Par-delà la petite cours en contrebas de la propriété, un ciel d'un blanc presque aveuglant semblait flotter au-dessus de la ville, et pourtant, le temps ne semblait pas s'être décidé. Entre la pluie et un rayon de soleil, l'atmosphère était lourde. Pourtant, depuis quelques minutes, je regardais calmement le spectacle de ce paysage si apaisant.
Park : Jimin, prépare toi.
Je détournai la tête de la fenêtre pour apercevoir un homme de grande taille, élégamment âpreté dans un costume trois pièces flambant neuf. Chaque détail de sa tenue avait été soigneusement étudié, du petit mouchoir sortant de sa poche de la même couleur que la broderie sur ses manchettes à la barbe fraichement taillée. Même les poches sous ses yeux semblaient totalement disparues sous des retouches de maquillage. Son aura de mafieux émanait de lui.
Je relevai alors les yeux pour regarder le brun et je hochai doucement la tête, mains dans les poches.
Je l'entendis soupirer doucement et je tournai la tête vers la fenêtre en entendant ses pas s'alourdir à mesure qu'il s'approchait de moi. Ce même paysage d'un blanc cassant me semblait bien plus déprimant que quelques minutes auparavant.
L'homme se posta à côté de moi, me surplombant de presque trente centimètres. Discrètement, je coulai un regard attentif vers lui. Une douce odeur de cigare mêlée à celle du thé émanait du brun. Ses yeux ridés par le temps et par les années fixaient avec des expressions indescriptibles l'horizon devant nous.
Comme s'il avait senti que je l'épiais, ce que je soupçonnai d'être le cas, il posa ses yeux hazel marrons et verts sur moi.
Park : Tu sais à quel point ce banquet est important Jimin, tu vas participer à ta toute première rencontre.
Je hochai de nouveau la tête.
Park : La famille entière sera présente à cet évènement, et tu seras officiellement présenté comme le dernier Park.
Il redressa le menton, de telle façon qu'il semblait me toiser de toute sa hauteur. Sa puissance résonnait dans sa posture et son regard autoritaire.
Park : Ne fais pas honte à ta famille Jimin.
Moi : Oui père.
J'avais répondu sans même ciller, ce à quoi mon paternel ne put s'empêcher de laisser transparaitre un léger rictus aux coins de ses lèvres. Cela n'avait rien d'étonnant ou même d'inhabituel, j'étais le seul de la famille à pouvoir ainsi fixer mon père et endurer son regard froid.
Ses yeux balayèrent lentement mais précisément la pièce assombrie par le manque de soleil, puis il me regarda de nouveau.
Park : Maddie passera d'ici cinq minutes pour te coiffer, alors habille-toi. Nous partons dans vingt minutes.
Je hochai une dernière fois la tête, et mon paternel me dévisagea quelques instants avant de détourner le visage et de se diriger vers la porte. Une main dans la poche, il se dirigea avec lenteur à travers la pièce, et la porte s'ouvrit à son passage par deux hommes postés derrière la porte.
Lorsque la porte se referma derrière lui, je regardai une dernière fois au dehors afin d'y voir une légère brume venue englober la ville, puis je tournai les talons pour me diriger dans la pièce. Tout comme la propriété elle-même, ma chambre était tapissée d'un parquet sombre et apparaissait luxueuse et parfaitement accordée. Quelques meubles d'un bois sombre étaient disposés ça et là pour accompagner un grand lit qui trônait dans la pièce principale. Je pestai rapidement en notant que les draps avaient déjà été changés, repassés, et que tout était de nouveau parfait.
Le sentiment d'agacement ne me survola que quelques secondes avant qu'un autre ne prenne sa place. Lorsque j'ouvris le dressing, je n'eus pas besoin de traverser la petite pièce pour apercevoir le costume dont m'avait parlé mon père. J'attrapai adroitement le cintre et revins dans ma chambre tout en l'observant. Sobre mais élégant à la fois, le noir soyeux du vêtement faisait ressortir les quelques pierres cousues à même le tissu. Je le posai avec précaution sur mon lit avant de me dévêtir pour le passer. Je troquai alors ma chemise et mon pantalon pour ce costume. Je ne fus pas étonné de noter qu'il était exactement à ma taille, sachant que j'étais sans cesse surveillé et que mes mesures étaient prises chaque semaine. La laine créea immédiatement une douce sensation de chaleur, et je me tournai doucement vers le miroir.
Le costume cintrait parfaitement ma taille et la teinte sombre du textile mariée à la couleur de ma chevelure faisait ressortir mon visage de porcelaine. Je baissai alors le regard, remarquant que je n'avais pas entièrement fini de boutonner ma chemise. Cependant, tandis que je m'affairais à fermer ma chemise, je laissai une légère fente découvrir mon torse avec un sourire.
Alors que je fermais mes boutons de manchettes, des coups se firent entendre contre ma porte, et j'invitai Maddie à entrer. Je fus toutefois étonné de voir non pas une mais trois personnes entrer dans ma chambre, venues m'aider à n'en pas douter.
Maddie : Bonjour Monsieur Jimin, votre père nous a demandé de vous préparer pour cette occasion particulière.
J'esquissai un léger sourire en hochant la tête, la jeune femme me rendit un grand sourire. Je m'assis alors au bord de mon lit, et les trois serviteurs se mirent au travail. Tandis que Maddie s'affairait à coiffer mes cheveux, une autre femme que je n'avais jamais vu jusqu'alors vint s'occuper de me maquiller, et une troisième s'appliqua sur des retouches finales. Je sentis des doigts froids effleurer ma peau afin de reboutonner ma chemise, et je me laissai docilement faire, sachant pertinemment que j'enlèverais de nouveau les boutons plus tard.
Alors que les trois femmes venaient à bout de leurs tâches, mon paternel entra dans la pièce sans que je ne l'ai entendu rentrer et plusieurs de ses gardes du corps entrèrent de même, postés à ses côtés. Mon paternel me regarda alors, incitant implicitement les jeunes femmes à se retirer, ce qu'elles firent sans un mot. Je me levai alors et tirai légèrement sur la veste pour la replacer.
Park : Ce costume te va parfaitement, Jimin. Ta mère aurait été fière de toi.
Moi : Merci père.
Je souris légèrement, incapable de rester stoïque face à l'évocation de ma mère. Mon père sembla prolonger lentement son examen visuel et observa avec son regard de faucon les quelques détails du costume. Puis il reporta ses yeux froids et impassibles sur moi.
Park : Nous y allons.
Sans plus de cérémonie, il tourna les talons et alors que ses gardes du corps restaient à ses côtés, d'autres arrivèrent quand mon père sortit, et je suivis la procession pour être précédé d'hommes entièrement vêtus de noirs. A ce moment précis, un frisson désagréable me traversa l'échine alors que j'avais la réelle impression d'être le petit Park. Ces hommes, pour plupart de la même taille voire plus grand que mon père, me surplombaient tous, et je me sentis aussi puissant qu'impuissant.
Nous traversâmes la propriété tandis que mon père rassemblait d'autres hommes, ou encore des affaires. J'en profitai alors ; caché par les silhouettes massives, je déboutonnai de nouveau les quelques premiers boutons de ma chemise. Puis, arrivés devant le portail principal, mon père s'arrêta et se tourna vers moi.
Park : Rentre dans la voiture, j'ai une affaire à régler et j'arrive.
Je hochai prestement la tête et tandis que je m'extirpais de l'amas de gardes du corps, je pris une grande bouffée d'air en partant vers la voiture. Malgré le fait que cet évènement était l'un des plus importants pour la famille, je n'avais jamais pensé que mon paternel y mobiliserait tant de moyens. Des centaines d'hommes et femmes, tous en costard ou en robe de cocktail, faisaient les cents pas dans ma demeure, et tous me gratifiaient de grands sourires. Un homme me tint la portière de la voiture et je m'y faufilai avant qu'il ne referme. Je m'assis sur la banquette arrière et pris place juste derrière le siège conducteur, comme à mon habitude, et ce dernier me salua brièvement en courbant la tête.
Conducteur : Bonjour Monsieur Jimin.
Moi : Bonjour Hanseol.
Je souris poliment et m'installai avant de sentir mon téléphone vibrer contre ma jambe dans la poche de mon pantalon. Je l'attrapai alors et le sortis pour y découvrir un message.
Numéro inconnu
A tout à l'heure, Park
Je souris et effaçai automatiquement le message. La portière s'ouvrit de l'autre côté de la banquette, et mon père se laissa tomber à côté de moi. L'odeur de thé emplit l'habitacle et mon père sortit un cigare qu'il pinça entre ses lèvres.
Park : Jimin, ton téléphone.
Je le rangeai sans un mot, et alors que le conducteur lui adressait les politesses habituelles, mon père lui donna les directives. Le véhicule démarra dans un vrombissement derrière une camionnette noire, et même sans m'être retourné, je sus qu'un cortège de voitures devait nous succéder.
Le trajet qui nous séparait du meeting me parut aussi éternisé qu'écourté. La voiture se stoppa après quelques dizaines de minutes devant une grande bâtisse. Alors que je me détachais, la portière à côté de moi s'ouvrit et la personne se déroba pour me laisser passer. Je sortis du véhicule et saluai poliment le portier avant de rejoindre mon père de l'autre côté de la voiture tout en épiant le bâtiment.
Il s'agissait d'une grande bâtisse d'un blanc cassé montée de petits chapiteaux et décorée de piliers et de bas-reliefs. Deux grands battants imposants étaient ouverts et un long tapis semblait habiller les escaliers qui y menaient. De dehors, un léger bruit de fond émanait déjà du hall de réception.
J'arrivai au côté de mon père, et ce dernier porta un nouveau cigare à sa bouche tout en procédant au même examen de la bâtisse.
Park : Allons-y Jimin.
Je hochai la tête comme j'en avais pris l'habitude et lui emboîtai le pas dés lors qu'il posa ses richelieus sur le tapis. A chaque marche montée, de nombreux regards se tournaient vers nous, et je tentai tant bien que mal de ne pas laisser percevoir mon stress grandissant.
Mon père ne lança qu'un bref regard aux portiers tandis que je les saluai avec politesse, et je pénétrai après mon paternel dans le hall. Une légère mélodie flottait dans l'air comme pour maquiller ce meeting en réception ordinaire, et de délicieuses odeurs m'arrivèrent du fin fond des cuisines. Un grand nombre de mafieux étaient déjà arrivés, et nombreux d'entre eux discutaient, un verre de champagne ou de whisky à la main. En plus de la lumière habituellement diffusée par de grandes verrières, manquante aujourd'hui, un lustre de verre pendait au plafond et diffusait une douce aura dorée qui changeait immanquablement la chaleur du meeting.
Mon paternel se dirigea alors après quelques secondes vers un groupe d'hommes et leur serra la main. Je restai sur ses talons, puis l'un des mafieux tourna son regard vers moi, et un demi sourire apparut sur ses lèvres abîmées par le temps. Un de ses yeux était injecté de sang, et l'autre d'un bleu électrique m'épia, puis l'homme me tendit sa main rêche. Je la serrai en imitant la façon dont j'avais vu mon père le faire des centaines de fois. Les autres hommes firent de même, et je tentai d'ignorer le fait que même lorsque je m'éloignai d'eux, ils ne cessent de m'épier.
Park : Nous ne sommes pas les seuls ici au courant de ta venue, Jimin. Nos coopérateurs seront mis au courant dès aujourd'hui.
De nouveau, je ne répondis pas et hochai simplement la tête, bien que mon père n'ait pu percevoir ce mouvement.
Il se fraya un chemin parmi la foule grouillante de monde, et pour la première fois depuis des années, je maudis le fait de n'avoir aucun garde à mes côtés. A cause de ma petite taille, je me fis bousculer à plusieurs reprises, et je faillis même me perdre. Mon paternel, lui, continuait à saluer des personnalités dont je n'avais que quelques souvenirs remontant à ma plus tendre enfance. J'échangeai des poignets de mains avec cette courtoisie purement professionnelle que je tenais de mon père, puis, alors que je serrais la main de la Baronne Eun, une vieille mafieuse influente et partenaire de mon père, je me retrouvai seul dans la foule. Calmement, je pivotai sur moi-même pour tenter d'apercevoir la silhouette de mon paternel, mais une main se referma autour de mon poignet et me tira avec force hors de la masse de mafieux. Je n'eus pas le temps d'opposer de résistance à cette prise que je me retrouvais face à une femme. A peu près de la même taille que moi, ses cheveux rouges tombaient en cascade sur ses épaules couvertes par un voile soyeux noir, ses yeux en amande me fixèrent avec intérêt et son sourire se prononça davantage lorsqu'elle m'eut face à elle.
... : Que tu as grandi mon Jimin, cela devait bien faire huit ans que je ne t'avais pas vu dans un costume.
Ma tante vint doucement me prendre dans ses bras et je lui rendis cette courte étreinte avant de reprendre ma place initiale. La sœur de mon père avait exactement le même regard que mon paternel, avec toujours cette petite nuance froide logée au fond.
Je souris.
Moi : Cela me fait plaisir de vous revoir, tante Yunha.
Ma tante leva légèrement un sourcil tandis que son sourire s'étendait. De toute évidence, elle avait toujours apprécié la sensation de pouvoir que je lui avais donné, étant donné que je ne la toisais pas comme la plupart des mafieux.
Yunha : Le plaisir est partagé Jimin.
Elle regarda quelques instants autour d'elle, puis me regarda en pointant un regroupement de personnes parmi lesquelles je reconnus des Park.
Yunha : Allons là-bas, nous serons plus tranquilles. Ton père nous y rejoindra.
J'acquiesçai alors.
Alors que mon père entreprenait de prendre contact avec d'autres partenaires, mon regard se dirigea instinctivement vers les portes d'entrées quand un brouhaha de murmures s'éleva du hall de réception. Un homme cheveux poivre et sel aux yeux bleus entrait avec assurance dans la pièce tandis que le reste de sa famille le suivait derrière lui. Dans son ombre marchait un homme bien plus jeune, mais tout aussi intimidant. Les cheveux d'un brun presque gris, une marche contrôlée et accordée à celle de son père, un costume d'un noir de jais. Ses yeux bleus océans croisèrent les miens, mais il les détourna aussitôt.
Yunha : Les Min.
Je tournai la tête vers ma tante. Elle était l'une des seules femmes influentes de la branche principale de la famille Park, et le bras droit de mon père. Bien qu'elle gère les affaires familiales au Japon, elle était venue pour l'occasion.
Elle m'adressa un sourire, mais même celui-ci semblait professionnel et forcé.
Yunha : Tu ne dois jamais t'en approcher mon petit Jimin. Ce sont des voleurs et des malfrats.
Mon regard se détourna automatiquement vers le cortège qui se dirigeait à présent dans le hall.
Moi : Ne sont-ils pas ceux qui possèdent les bâtiments de Korairline, le-
Yunha : Ils possèdent beaucoup, mais ton père et moi avons davantage.
Le ton presque agacé qu'elle venait d'employer ne laissait que transparaitre la haine farouche qu'elle leur vouait.
Yunha : Ils ont volé des biens que nous venions d'acquérir il y a de cela quelques années. Aujourd'hui, nous sommes les deux premières familles. Regarde, le jeune Min, celui que tu dépasseras.
Elle pointa du doigt le brunet que je venais de voir entrer quelques secondes avant. Il se tenait maintenant à côté de son père, dos à moi, semblant parler d'affaire avec les Hang.
Yunha émit un bruit étrange, comme un gloussement de satisfaction, ou je ne savais quoi, et toisa les Min tout en croisant ses bras sur sa poitrine.
Yunha : De grands desseins t'attendent, Jimin. Ne nous déçois pas.
Elle les fixa un peu plus longtemps puis tourna les talons pour partir parler avec d'autres mafieux. Je réprimai la forte envie de soupirer de frustration et cherchai de nouveau mon paternel.
... : Jimin ! Mon cher petit fils !
La voix brisée et enrouée qui venait de hurler à quelques centimètres de mes oreilles me fit retourner net. Une toute petite femme m'épiait derrière ses petites lunettes rondes, et son sourire scotché à ses lèvres rouges vint déformer son visage, laissant apparaitre de petites rides au coin de ses yeux. Je souris avec douceur.
Moi : Bonjour halmeoni.
La petite femme aux tempes blanche neige sourit davantage et son rictus fut comme un baume au cœur. Ma grand-mère avait été une des fondatrices de la famille Park dans la mafia, hélas, aujourd'hui, cette pauvre femme souffrait de perte de mémoire et délirait par moment. Toutefois, bien qu'elle oubliait tout graduellement, elle était une des seules à laisser tomber les honorifiques avec moi et à vouloir me connaitre moi. Pas Park, mais Jimin.
Halmeoni : Où est ta mère Jimin, je ne l'ai pas vu arriver...
L'innocence que je perçus dans sa voix m'atteignit de plein fouet alors qu'un énième poignard se plantait dans mon cœur. Ce n'était pas la première fois qu' haelmeoni oubliait que mère n'était plus là, elle ne l'avait peut-être même jamais su. Une fois de plus, je fis disparaitre mes émotions devant ma grand-mère, et je souris.
Moi : Elle arrivera sûrement plus tard halmeoni, elle avait une course à faire avant...
Halmeoni : M'en voilà fort chagrinée... Et dire qu'elle ne m'a pas souhaité mon dernier anniversaire !
Je ris tristement, tentant de faire disparaitre la boule qui me nouait la gorge.
Moi : Halmeoni, nous te l'avons tous souhaité durant une grande réception il y a deux mois, tu te souviens ?
La petite coréenne fronça les sourcils puis sembla se souvenir. Elle regarda alors derrière moi, et son sourire regagna en intensité.
Halmeoni : Han-Ji !
Une main se posa sur mon épaule, et l'odeur familière de cigare mêlée au thé vert précéda mon paternel. Ce dernier sourit légèrement à ma grand-mère, puis son regard se reporta sur moi.
Park : Le discours d'ouverture est dans trente minutes. Tiens-toi prêt.
Je hochai une énième fois la tête, puis, aussi vite qu'il était arrivé, mon père repartit. Ma grand-mère tira ma manche pour m'amener vers ma famille, puis une fois arrivés, mon regard croisa de nouveau celui du cadet des Min. Chacun dans nos familles respectives, nos regards s'accrochèrent pendant quelques secondes, avant que le mien ne dérive plus bas.
Les doigts du brunet bougeaient avec rapidité mais précision.
« En haut. Se retrouver. »
Je le regardai de nouveau, et je n'eus pas besoin de hocher la tête pour qu'il sache que j'avais compris. Je regardai alors ma famille et tentai de mettre en place un stratagème pour pouvoir m'éclipser quelques minutes.
Ma tante envoya ses cheveux en arrière en lançant un rapide coup d'œil derrière elle.
Yunha : Je vais m'occuper des Hang, nous avons des partenariats à leur faire conclure.
Elle se déroba et partit en direction du petit homme à qui parlaient les Min tout à l'heure.
... : Yunha, tu ne peux pas laisser Halmeoni seule, je dois m'occuper des Geon-Sikk !
Mon cousin, Yunseok, issu de la branche dérivée de la famille, lança un regard assassin à ma tante. Bien que leur relation tante-neveu ne datait pas d'hier, les tensions au sein des différentes branches persistaient, et ces deux-là se détestaient particulièrement. Yunseok soupira et regarda les autres membres de la famille : personne n'aimait garder halmeoni, elle ne tenait pas en place une seule minute.
Yunseok : Il faut que quelqu'un s'occupe de halmeoni !
Une idée me traversa l'esprit. Je lançai un grand sourire à mon cousin.
Moi : Je vais prendre soin d'elle.
Yunseok me regarda et leva un sourcil. A suivre le cours de ses pensées, il devait se demander pourquoi je devrai garder l'enclume alors que j'étais issu de la famille principale.
Yunseok : Toi ?
Moi : Oui, je suis sûr qu'il y a plein de choses intéressantes que nous pourrions faire ici et qu' halmeoni aimerait découvrir. De plus, je n'ai pas encore la légitimité à conclure des partenariats ou des accords.
Mon cousin parut sceptique de mon plan, mais je restai calme. Il lança un regard proche du dédain à ma grand-mère puis fit un signe de la main.
Yunseok : Très bien, occupe-toi d'halmeoni, je dois y aller.
Sa queue de pie s'envola lorsqu'il tourna les talons pour rejoindre les Geon-Sikk. Je passai délicatement le bras de ma grand-mère sous le mien et posai ma main sur la sienne avec un sourire.
Moi : Et si nous allions nous promener un peu halmeoni ?
La petite grand-mère élégante hocha la tête avant de lever légèrement le bout de sa robe soyeuse avec son autre main. Nous quittâmes alors la foule de plus en plus nombreuse de mafieux et nous nous arrêtâmes devant un grand escalier de marbre, tapissé d'un tissu rouge sang. Je lançai un regard à ma grand-mère, mais celle-ci laissa échapper un léger soupir plaintif.
Halmeoni : Jimin, je suis bien trop vieille pour pouvoir monter ce genre d'escalier...
Je pinçai doucement les lèvres à la recherche d'une solution. Malheureusement, je n'en voyais aucune autre.
Moi : S'il te plait halmeoni, tu sais très bien que je n'aime pas les foules comme ça...
Ma grand-mère fronça les sourcils, pinça les lèvres en un rictus sceptique, mais posa son escarpin sur la première marche de l'escalier, et je souris. Une à une, nous montâmes les quelques marches, et après de nombreuses pauses, nous atteignîmes le haut de l'escalier. La petite femme s'arrêta quelques instants et posa sa main sur son torse, près de son cœur.
Moi : Tout va bien halmeoni ?
Je m'abaissai légèrement devant elle pour voir son petit visage marqué par l'effort. Tentant tant bien que mal de reprendre son souffle, elle balaya du revers de la main.
Halmeoni : Oui oui, j'avais simplement besoin de me reposer...
... : Mme Park ?
Je me tournai à l'évocation du nom de ma grand-mère, pour me retrouver devant le visage calme et serein d'un petit homme. Ses mèches grisonnantes coupées en un mulet ne me rappelèrent personne que je n'avais pu connaitre. Cependant, ma grand-mère se redressa légèrement, et un grand sourire éclaira son visage fatigué.
Halmeoni : Sire Song, quel plaisir !
Je fronçai les sourcils en retroussant involontairement la babine. Sire ? Je ne savais pas de quand remontait leur relation, mais elle devait être de longue date. Ma grand-mère se dégagea de mon bras avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit et ledit Song prit son bras. Ma grand-mère me lança un grand sourire avant de hocher la tête.
Halmeoni : Tout va bien mon petit Jimin, Sire Song m'aidera pour redescendre.
Puis les deux partirent, parlant visiblement de souvenirs qui semblèrent raviver la mémoire de halmeoni. Je restai quelques secondes là à les regarder, sans réellement comprendre ce qu'il venait de se passer, puis je ris avant de partir dans la direction opposée, m'engageant dans un couloir tapissée d'une moquette, masquant et étouffant mes pas.
A peine deux pas après être entré dans le couloir, une main se referma sur mon poignet, et je me retournai à temps pour tomber sur le regard bleu sombre du jeune Min. Je souris doucement.
Moi : Ca fait un bail Yoongi.
Yoongi : C'est vrai.
Il sourit, puis partit de l'autre côté du couloir. Il s'y élança et je l'y suivis tout en lançant sans cesse des regards derrière moi, aux aguets du moindre garde.
Moi : Tu as une idée d'où tu cours comme ça ?
Yoongi : Je sais simplement qu'il y a des chambres à cet étage-ci, mais pas si il y a qui que ce s-
Le brunet s'arrêta subitement et je l'imitai de dernière minute. Je râlai doucement mais il leva un doigt dans ma direction pour me faire signe de garder le silence. Après avoir laissé le calme envahir le couloir, j'entendis ce qui l'avait fait tiquer : des échos de pas. Faibles, mais de plus en plus forts.
J'attrapai alors Yoongi par les épaules et le tirai vers une des portes de bois luxueux. J'abaissai la poignée avec rapidité, priant qu'elle cède, et la porte pivota sur ses gonds tandis que nous nous engouffrions dans la pièce. A peine entrés, je m'appuyai contre la porte pour la refermer et je verrouillai derrière moi la serrure dans un déclic clair.
Un léger rire emplit la pièce.
Yoongi : Ça a marché ?
Je rendis un regard au brunet et ris légèrement avec lui avant de surveiller par le judas le couloir.
Moi : Je n'en sais rien, je ne sais même pas ce qu'ils ont entendu...
Yoongi : Au pire, ils croiront que c'est un couple qui occupe la chambre, tu ne penses pas ?
Je pouffai légèrement de rire avant de regarder mon vis-à-vis. Ce dernier haussa les épaules avec un rictus faussement innocent et je m'appuyai de nouveau contre la porte, face à lui.
Moi : Sûrement, j'imagine que c'est la raison pour laquelle ils ont tenu le banquet ici.
Je me décollai alors de la porte et vins m'assoir sur le rebord du lit qui trônait majestueusement dans la pièce tamisée. Je sentis le matelas s'affaisser légèrement lorsque je m'assis, et je posai mes mains de part et d'autre de mon corps contre le drap soyeux.
Moi : Ma famille vous aime toujours autant.
Yoongi sourit et s'assit mes côtés. Le matelas pencha doucement, et je me laissai légèrement tomber vers lui.
Yoongi : Je pense que la mienne vous déteste toujours autant.
J'étouffai un rire en me laissant tomber sur le matelas. Cela tira un sourire au brunet qui se pencha légèrement vers moi.
Yoongi : Belle tenue, Park.
Moi : Pas trop mal non plus, Min.
Je le regardai d'en bas, et le plus âgé de nous deux sourit un peu plus. Je me redressai alors et passai prestement mes doigts entre mes mèches pour décoiffer cette chevelure si parfaite. Yoongi ne put s'empêcher de sourire suite à ce geste. Je pivotai alors légèrement et vins m'assoir sur ses cuisses, face à lui. Son sourire léger et attendri laissa place à un rictus légèrement amusé et un sourcil levé.
Yoongi : Tu n'as pas du tout peur que quelqu'un nous cherche à tout moment, n'est-ce pas ?
Je ris légèrement tout en regardant ses prunelles bleues.
Moi : Qui aurait l'idée de rentrer dans une chambre fermée à clé ?
Yoongi : Je ne sais pas, quelqu'un qui pourrait nous chercher ?
Sous le léger sourire du brunet, je sifflai doucement entre mes dents tout en posant mes avants bras sur ses épaules.
Moi : Et si on arrêtait un peu de se soucier d'un problème potentiel ?
Une légère prise sur ma chemise me tira alors prestement vers mon aîné et ne me stoppa qu'à quelques centimètres de son visage. Mes yeux ancrés dans le regard perçant de mon vis-à-vis se baissèrent quelques secondes sur les doigts de Yoongi, accrochés à ma chemise, puis je le regardai de nouveau. Je souris alors davantage en éliminant la distance entre ses lèvres et les miennes. Cependant, un bruit sourd résonna dans la pièce et je roulai à côté de Yoongi jusqu'au sol, derrière le lit, alors que Yoongi se levait en vitesse.
Je râlai légèrement, caché derrière le lit, tandis que j'entendis Yoongi articuler un petit « j'arrive » en direction de la porte. Une voix d'homme grave et portante nous parvint de l'autre côté de la porte.
... : Qui est là ?
Yoongi : Min Yoongi.
... : Etes-vous seul ?
Je pinçai doucement mes lèvres en entendant de nouveau l'homme tambouriner contre la porte.
Yoongi : Non, et je suis occupé s'il vous plait.
Le ton légèrement agacé de Yoongi me tira un sourire. Je risquai un regard par-dessus le lit. Yoongi était appuyé contre un mur de l'entrée, les bras croisés sur le torse. Je souris légèrement.
... : Le discours d'ouverture aura lieu dans vingt minutes. Vous êtes priés d'y être à l'heure exacte Monsieur Min.
Yoongi : J'y veillerai.
La voix du garde disparut totalement tandis que de lourds bruits de pas s'évanouissaient à mesure qu'il s'éloignait. Je vis Yoongi soupirer légèrement avant de regarder dans ma direction. Il rit légèrement et nerveusement, sûrement de soulagement, et revint dans ma direction avant de se laisser tomber sur le lit, la tête sur les coussins. Je me redressai lentement.
Yoongi : C'était moins une...
Moi : Parle pour toi, je me suis lancé par terre
Ses yeux bridés se tournèrent légèrement vers moi alors qu'il plaçait ses mains derrière sa tête.
Yoongi : C'est toi qui t'es lancé en même temps, ne me reporte pas la faute dessus.
Je montai alors sur le lit et vins me mettre à califourchon sur lui, avant de me pencher à quelques centimètres de son visage de nouveau. Un léger rictus amusé tordit mes lèvres.
Moi : Parce que tu t'imagines que ça aurait donné quoi si cet homme s'était rendu compte qu'un Min voyait un Park ?
Les yeux sombres de Min se perdirent dans les miens, et il finit par sourire vaincu.
Yoongi : D'accord, j'ai compris. Tu ne t'es pas fait mal ?
Moi : Si, je me suis fait mal aux côtes.
Yoongi : Montre.
Je me redressai légèrement sans jamais lâcher le regard de Yoongi et je vins lentement déboutonner la veste noire que je posai sur le lit. Le regard de Yoongi se posa alors sur mes doigts fins qui venaient défaire un à un les boutons de ma chemise, et je la posai avec soin à côté de ma chemise.
Le brunet se redressa légèrement et vint passer ses doigts bagués sur ma côte tandis que je le regardai faire, savourant la sensation de fraicheur contrastant avec la chaleur de mon corps.
Yoongi : Ici ?
Je hochai doucement la tête et Yoongi caressa avec douceur ma peau.
Yoongi : Qu'est-ce que je peux faire contre ça ?
Il releva son regard vers moi avec ce sourire amusé aux coins des lèvres. Je tentai alors de réprimer un sourire en pinçant mes lèvres avant d'en être incapable et je poussai le brunet contre le matelas. Alors que ses mains se posaient sur mes hanches, je posai mes mains de part et d'autre de son visage, avec un sourire en coin, entre l'excitation et un réel bonheur.
Moi : Tu veux que je te montre ?
En guise de réponse, Yoongi attrapa ma hanche pour venir m'attirer contre ses lèvres. Immanquablement, mon sourire s'élargit en regoutant à ces lèvres interdites et je ne pus que prendre part au baiser avec lui. Alors que les mains de Yoongi guidait le baiser grâce aux pressions exercées sur mes hanches, je déboutonnai avec lenteur le haut de sa chemise, dévoilant une peau neige et pure.
Quelques secondes plus tard, le brunet se décala à court de souffle et je me redressai très légèrement pour le regarder. Sa cage thoracique se soulevait plus rapidement et dans ses yeux était apparue cette lueur pour laquelle je vivais. Lentement, je m'approchai de nouveau de lui avant de venir dériver dans son cou pour venir y déposer des baisers brûlants. Min se décala légèrement pour me laisser plus d'accès et je vins laisser mon corps réagir avec le sien.
Les mains de mon vis-à-vis vinrent se balader dans mon dos, à la limite entre ma peau dénudée et mon pantalon, et je pouffai doucement de rire, sachant pertinemment ce qu'il cherchait. J'arrêtai mes baisers quelques secondes pour venir passer ma main dans son dos afin de refermer mes doigts sur une poignée froide.
Yoongi : Meilleurs ennemis Park ?
Je me décalai légèrement pour lui faire face alors qu'il me mit en joue avec mon revolver. Je tirai alors précautionneusement le poignard de son étui pour venir appuyer son arme sur sa hanche. Nous avions toujours été comme ça.
Moi : Toujours, Min.
Il lança mon arme sur le lit plus loin et attrapa la mienne pour faire de même. Je fondis alors sur ses lèvres de nouveau, avant de sentir ses mains attraper mes hanches avec plus de force. Je me laissai faire lorsque Min changea nos places, et je pus l'observer. Son sourire ne voulait pas disparaitre, tout comme le mien, et sa chemise entrouverte baillait légèrement, dévoilant le haut de son torse et sa chaine.
Moi : Va doucement cette fois Yoongi s'il te plait.
Yoongi : On n'a que vingt minutes Ji...
Moi : Même si tu vas doucement, on aura le temps de le faire plusieurs fois.
Je levai rapidement un sourcil pour lui faire comprendre que j'avais raison, et le sourire du brunet s'agrandit alors qu'il cédait. Je l'attirai à lui en tirant légèrement sur sa chemise afin de coller mes lèvres aux siennes. La température monta d'un cran tandis que les baisers de Yoongi se changèrent en légères morsures, et même si le sablier était retourné et que chaque grain m'éloignait de lui, le temps s'arrêta contre ses lèvres.
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Kon'nichiwa les amis ! Alors, je n'avais pas du tout prévu cet OS pour le coup, mais je voulais une yoonmin dans ce domaine (en plus il est long, j'en suis étonnée)... Et j'avais pas écrit depuis longtemps, mais lui, je viens de le finir en 2 jours... CQFD: stannez la yoonmin :)🧧
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