Woosan
Woosan- Wooyoung+San ( Ateez )
私の世界に入ってきて、もうふざけている。
'Come in my world, you're already messing around'
PDV Wooyoung
Comme si je sortais d'un rêve cotonneux, j'essayai d'ouvrir les yeux, avant de me rendre compte que je n'avais aucune estime du temps et de l'espace. L'état léthargique dans lequel j'étais plongé me privait de toutes sensations : je ne ressentais rien, ne voyais rien, ne sentais rien. Tout autour de moi n'était qu'un néant de poussière et de noirceur.
Puis doucement, j'émergeai et réussis à ouvrir les yeux. La pièce dans laquelle j'étais était très peu éclairée, ce qui m'allait parfaitement au vu de la situation. Je peinai à ouvrir les yeux et papillonnai à plusieurs reprises avant de m'habituer à la noirceur du lieu. Rapidement, je distinguai plusieurs formes floues face à moi, mais mon cerveau était encore trop embué pour pouvoir accélérer mon réveil. Il me fallut quelques secondes supplémentaires pour clairement distinguer les trois personnes face à moi.
Un homme s'avança vers moi, et ses lèvres bougèrent pendant quelques secondes en ne laissant qu'un « il est réveillé » lointain sortir de ses lèvres craquelées. Il se redressa alors, et quelques secondes plus tard, j'étais suffisamment conscient pour l'entendre plus clairement.
... : Fermez la porte, je vous prie.
Un grincement lourd et désagréable résonna dans la pièce alors que l'unique porte de la pièce pivotait sur ses gonds pour venir m'enfermer dans la pièce.
L'homme aux cheveux d'un gris tirant vers le blanc me regardait derrière ses lunettes ovales. Sa tenue blanche et maculée de taches bordeaux mal parties au lavage me mit instinctivement la puce à l'oreille. Quelque chose n'allait pas.
Je tentai de bouger avant de rapidement prendre conscience de ma position : j'étais assis au milieu d'une pièce en sous-sol, parfaitement attaché, en compagnie de trois hommes que je n'avais jamais vu de ma vie. Un homme aux cheveux blancs, un garde impassible, et un jeune homme vêtu de noir. Ce dernier me fixait silencieusement de ses yeux bleus, ses mèches noires et bleus venant contraster avec sa peau claire. Ses yeux me donnèrent une désagréable sensation de déjà-vu, sans que je ne puisse établir la source de cette impression.
Moi : Ou suis-je ?
Malgré toute ma volonté, j'échouai à défaire de ma voix une nuance d'agacement, mais l'homme en blanc fit abstraction de cela.
... : C'est drôle que tu me le demandes alors que c'est toi qui es venu de ton plein gré ici.
Une douleur cuisante me lança à l'arrière de la tête, mais, incapable de bouger, je ne pus estimer ce que c'était. Je restai alors le plus neutre possible afin de ne pas donner d'avantage de pouvoir à mes agresseurs. Sans aucun problème, l'homme tira une chaise, la plaça dos à la mienne, et vient s'asseoir à l'envers, pour me faire face. A peine eut-il fait cela qu'un courant électrique traversa mon échine, venant désagréablement confirmer mes mauvais pressentiments.
Derrière ses lunettes, les prunelles marrons du vieil homme vinrent me scanner, et je tentai silencieusement de forcer sur mes liens.
... : Pourquoi as-tu essayé de t'infiltrer dans le bâtiment de la compagnie York ?
Son regard de vautour ne me lâchait pas une seule seconde, et j'eus toutes les peines du monde à décerner ce que ses yeux laissaient paraitre.
Je serrai les mâchoires.
Moi : Je n'en sais rien.
Il tressauta légèrement, puis un éclat de rire résonna dans la pièce, d'un rire rouillé et totalement dénué de la moindre once d'ironie. Après quelques secondes, l'homme finit par reconcentrer son attention sur moi.
... : Allons jeune homme, cessons ces enfantillages, épargnez-nous ce temps précieux.
Moi : Je me suis perdu.
Mon ton implacable fit taire quelques instants mon interlocuteur, mais l'homme face à moi soupira lourdement. Il s'appuya alors sur le dossier de sa chaise.
... : Ne me faites pas croire un seul instant que vous avez réussi à vous perdre dans le sous sol d'un building du Seoul business center, ces espaces sont uniquement accessibles au personnel...
Ces yeux de faucon ne me quittaient pas une seule seconde, et de nouveau, la douleur à l'arrière de ma tête me lança. Cette fois-ci, je peinai à retenir un léger grognement d'inconfort. Néanmoins, je ne quittai pas l'homme du regard.
... : Qu'étiez-vous venus faire dans les sous sol de cette tour ?
Moi : Je me suis perdu.
... : Persister dans votre mensonge n'en fera pas d'avantage la vérité. Cela ne sert à rien de mentir lorsque cette supercherie est si évidente aux yeux de vos interlocuteurs.
La voix de l'homme était calme et terriblement inquiétante. Quelque chose en lui me hurlait de prendre la fuite et de m'éloigner le plus loin possible. Mais c'était impossible.
Alors je lui lançai un regard de la plus grande indifférence que je pus, refoulant le mal de tête que causait ma douleur.
Moi : Je me suis perdu.
Mon interlocuteur claqua sa langue contre son palais plusieurs fois de suite, signe qu'il comprenait parfaitement que je cachais quelque chose.
... : Tout se passera mieux pour vous et nous si vous cessez ces enfantillages.
Moi : Je n'ai rien à vous dire.
... : M. Wu ?
Le garde à la porte s'approcha de l'homme en blanc, se courba pour lui glisser quelques mots à l'oreille et retourna sans cérémonie vers la porte. A l'entente de ces quelques mots, le visage du vieil homme s'éclaira d'un sourire malicieux et mauvais.
Il hocha quelques fois la tête avec lenteur et passa sa main abîmée par le temps et décorée de chevalières dans ses mèches grises.
Wu : Très bien, excellent même...
Il coula un regard au jeune homme en noir, et le regard de ce dernier me glaça le sang. Ses yeux d'un bleu électrique contrastaient avec son expression indescriptible, comme s'il était une âme coincée dans une enveloppe corporelle inerte.
Wu : Votre ami a été bien plus collaboratif, vient-il de m'être rapporté. Face à la torture de Fan, je pense que j'aurais aussi rapidement cédé ceci dit...
Un frisson glacé traversa tout mon corps et je sentis mon cœur battre plus fort. Ils avaient attrapé Yun, et la simple image de mon aîné torturé me donna envie de vomir. Le plan s'était avéré être un profond désastre, mais je ne pouvais renoncer à ce dernier, je ne devais pas jeter en l'air tous les efforts fournis par ma famille. Je pouvais encore moins supporter de donner à ces hommes toutes les armes dont ils nécessitaient.
Wu : Hwan Yun, c'est cela ? Il ne faudrait tout de même pas que j'écorche son nom lorsque j'irai le rapporter à Fuji...
L'évocation de ce pseudonyme fit monter en moi une terreur telle que je n'en avais jamais connu.
Fuji.
Un pseudonyme, tout naturellement. L'homme à la tête de la plus grande famille mafieuse d'Asie. Parfait prodige, il n'apparaissait jamais aux réunions de la mafia le visage découvert, et très peu connaissaient sa véritable identité. Les « on dit » avaient laissé sous entendre qu'il avait hérité de la place de leader au décès de son père, et qu'en quelques mois seulement, il avait étendu ses activités bien au-delà des océans, au-delà des Etats Unis même. Il était d'une intelligence redoutable et d'une discrétion parfaite.
Pourtant, il s'était rendu au quartier général de la famille Jung. Un soir, alors que le ciel était noir cendre, il s'était avancé vers mon oncle avec qui il venait de diner en compagnie d'autres parrains de la mafia. Mon oncle, autrefois plus influent mafieux, était suspecté d'être le meurtrier de son père. Des analyses réalisées avaient relevé la présence d'empreintes digitales sur le verre de cristal qui avait empoisonné le vieil homme.
Alors Fuji l'avait assassiné.
Ca n'était que des rumeurs, mais le regard de ma tante ne trompait pas. Ses yeux larmoyants et emplis de vide n'étaient plus que le reflet du corps sans vie de son mari.
« Wooyoung, cet homme ne s'arrêtera jamais à Jeon, il viendra tout nous prendre ! Nos partenariats, nos richesses, notre patrimoine, nos vies ! Je t'en supplie, accepte la mission de ton père, et tue cet homme ! »
Wu : Je vois. Vous étiez donc venu pour cela.
Cette fois ci, je serrai les mâchoires si fort que je sentis mes muscles se bander.
Moi : Vous ne pourrez pas vous cacher éternellement derrière un masque de mensonges vous non plus. Quelqu'un viendra et vous tuera un jour.
Un demi sourire se dessina sur les lèvres minces de l'homme en blanc, et il plissa malicieusement les yeux.
Wu : Ah oui ? Vous pensez réellement qu'atteindre Fuji sera si simple ?
La colère avait pris le dessus, et la provocation que je percevais dans la voix de mon interlocuteur m'empêcha de mâcher mes mots, ou même de les réfléchir.
Moi : Fuji est aussi mortel que vous et moi, et un vieillard ainsi que deux valets en tant que gardiens de prison, vous croyez réellement que ça va m'impressionner ?
L'homme en blanc éclata d'un rire rauque, et je sentis un regard braqué sur moi. Je tournai alors la tête pour voir le regard bleu de l'homme en noir me transpercer. Il sourit alors très légèrement, mais le dénommé Wu m'empêcha de m'insurger contre cette énième provocation.
Wu : Quand bien même nous ne serions que trois ici, pensez-vous réellement qu'au cœur de notre forteresse, seulement trois hommes sont au courant de votre venue ?
Je pestai et souris tandis que l'adrénaline montait en trombe dans mon corps, venant chatouiller mon estomac d'une délicieuse sensation de danger.
Moi : Vous êtes vraiment persuadés que seuls Yun et moi étions dans le bâtiment ?
Wu : Je peux vous assurer qu-
... : Ca ira, Wu.
L'homme en noir venait pour la toute première fois de prendre la parole, et je tournai instinctivement le regard vers lui. Ses prunelles captèrent les miennes, et je serrai les mâchoires. Pendant quelques secondes, plus personne ne parla, et je me pris à observer l'homme en noir. Peut-être de quelques années mon aîné, ses traits fins venaient marquer son visage de poupée, et ses yeux bridés lançaient en permanence une lueur de provocation. Ses yeux bleus étaient cachés derrière ses mèches noires ramenées en avant, parmi lesquelles une mèche bleu marine contrastait avec la noirceur du reste. Ses yeux étaient comme deux éclairs me foudroyant en permanence, et sa posture ne pouvait qu'affirmer sa confiance en lui. Sa chemise était légèrement ouverte jusqu'à laisser entrapercevoir ses clavicules d'une couleur toute aussi pure que sa peau.
Wu : Très bien, Fuji.
Le temps sembla se figer brutalement. Un sentiment de haine profonde mêlée à une terreur certaine s'empara de moi alors que le jeune homme se déplaçait vers moi, pour se placer où l'homme en blanc se tenait quelques minutes auparavant. Très rapidement, la peur passa derrière la haine pure que je ressentais, et son regard glacial ne fit que renforcer cela. Pourtant, un étrange sentiment d'excitation monta en moi.
Il décala légèrement la chaise pour s'asseoir sur le dossier, les pieds sur le siège. Tous ses mouvements révélaient une forme de lenteur presque condescendante, et sa beauté puérile ne me fit que le redouter davantage. Il regarda lentement Wu qui quitta la pièce en compagnie du garde, puis dés que la porte fut refermée, son regard se reconcentra sur moi, avant qu'il ne vienne jouer avec ses bagues, riant légèrement.
Une nouvelle fois, les yeux de mon interlocuteur me laissèrent cet étrange arrière gout de déjà-vu. Plus je les regardais, plus je ne comprenais pas d'où venait cette sensation, sans pour autant qu'elle ne faiblisse.
Fuji : Jung Wooyoung...
Ces deux mots résonnèrent dans ma tête.
Comment pouvait-il connaitre mon identité ? Et pourquoi cette révélation n'avait-elle fait que renforcer les battements de mon cœur ?
Je pouffai légèrement de rire, purement fasciné.
Moi : Au moins, nous connaissons tous deux l'identité de l'autre, Fuji...
Il plissa les yeux tout en m'observant, avant de sourire en coin.
Fuji : Je ne pensais pas que ton père oserait t'envoyer à une mort certaine en te jetant dans mes bras... Et pourtant, il savait parfaitement ce qu'il faisait...
Moi : Qui vous dit que vous êtes aussi fort que vous le présumez ?
Son regard de faucon se posa sur mon visage, et je le vis nettement me scanner. Il s'attarda quelques secondes sur le col de ma chemise déboutonnée et désordonnée dévoilant ma chaine de naissance. Cette impression d'impuissance me fit prendre conscience de la réelle dangerosité de cet homme, car son simple regard me mettait à nu.
Malgré la détestation profonde que je ressentais pour lui, je ne pouvais qu'admirer sa beauté. Ma famille n'avait eu de peines à le dépeindre comme un homme ignoble et probablement immonde, et je m'étais construit une image grotesque de cet homme. Et pourtant, sa vision venait tout bouleverser.
Fuji : Tu viens donc venger ton oncle, que j'ai tué pour venger mon père que ton oncle avait tué ?
Ses commissures se levèrent en un sourire moqueur. Je trépignai doucement sur ma chaise et tentai doucement de défaire les liens qui me liaient à la chaise. Toutefois, dés que je bougeais, je ressentais de nouvelles douleurs dont j'ignorais la présence : de toutes évidences, les membres de la famille Choi n'y étaient pas allés de main morte.
Je baissai la tête, impuissant et agacé.
Moi : Je... Je n'ai pas de mot dans cette situation, je sais seulement que vous avez détruit ma famille.
Fuji : Parce que ton oncle n'a pas détruit la mienne en me faisant orphelin à seize ans ?
Il rit d'un rire dénué d'ironie.
Fuji : J'appelle ça récolter la monnaie de sa pièce, rétablir l'équilibre dans une situation.
Moi : Vous pensiez réellement que le tuer était la solution ?
Fuji marqua quelques secondes d'arrêt et détourna les yeux, puis son regard perçant se braqua de nouveau sur moi, les yeux plissés, un sourire amusé aux coins des lèvres.
Fuji : Pourquoi es-tu là ?
Je restai quelques secondes interdit et muet, avant de planter mon regard dans le sien.
Moi : Je fais ce qu'il y a de mieux pour ma famille...
Je plissai les yeux et resserrai les mâchoires.
Moi : Je vais te détruire.
Pendant quelques secondes, il me contempla silencieusement, puis son regard vacilla et il pencha légèrement la tête de côté tandis qu'un sourire venait déformer son visage. Nos regards se perdirent momentanément à un jeu que je n'étais pas prêt de perdre, puis Fuji se leva de sa chaise. Son regard glissa lentement vers moi.
Fuji : Je n'attends que ça.
La provocation à laquelle il me soumettait ne fit qu'amplifier mon désir d'en découdre avec lui.
Fuji : Mais je ne peux pas laisser une telle atteinte de la famille Jung sans réponse, sinon je ne serais pas celui que je suis...
Comme si je savais parfaitement que cette pièce pouvait être la dernière chose que je verrais avant de mourir sous les coups de mon interlocuteur, mon cœur se mit à battre plus lourdement en moi. Je sentis ces battements comme des réverbérations dans tout mon corps. Fuji se pencha doucement vers moi, à quelques centimètres de mon visage.
Il était tout bonnement magnifique, et pourtant, je me haïssais de penser cela. Malgré ses manières si arrogantes, je ne pouvais m'empêcher de penser que dans d'autres circonstances, j'aurais pu apprendre à le connaitre. Mais j'étais bloqué dans une guerre de familles, une guerre qui, même si elle ne faisait pas sens à mes yeux, était mon devoir.
Fuji : Je vais te maintenir ici, le plus éloigné de ta famille si toxique.
Ses mots furent suivis d'un moment de vide, pendant lequel j'assimilai les paroles de mon interlocuteur. Situation que je n'avais jamais prévue, je le regardai interdit, les sourcils froncés. Je bafouillai légèrement.
Moi : Pardon ? Mais... Autant mourir que de devoir vivre avec un assassin !
Je prononçai cela avec un étrange pincement au cœur. Mais Fuji claqua sa langue contre son palais.
Fuji : La est tout le plaisir : l'effet sera plus bien violent que si je t'avais tué ici... Tu mourras petit à petit aux yeux de ta famille, tu la briseras toi-même.
Peut-être que je m'étais trompé. Peut-être que même dans une autre vie, je n'aurais jamais pu l'aimer : il était tout bonnement démoniaque.
Des semaines étaient passées depuis que j'avais vu Yun pour la dernière fois. Fuji avait tenu son engagement : si il ne m'avait pas tué, il me maintenait captif.
A l'instant même où Fuji m'avait fait sortir du sous-sol, au moment de ma capture, après m'avoir emmené à l'infirmerie pour soigner mes nombreux hématomes, j'avais tenté de fuir. Mais Fuji ne m'en avait pas laissé l'occasion, et très vite, il avait décidé de me menotter tout en m'emmenant partout avec lui. A plusieurs reprises, j'avais déferlé ma colère contre lui en l'injuriant, même s'il restait sans cesse de marbre. A chaque fois que je le soumettais à un accès de colère, son regard se portait sur moi, mais il ne disait jamais rien, comme s'il savait quelque chose que j'ignorais.
Rapidement, je me lassai de son indifférence et abandonnai la quelconque idée de m'en sortir en m'en prenant à lui. Dés lors, Fuji cessa de me traiter comme un captif. Contrairement à ce que j'avais présupposé, Fuji m'avait laissé parfaitement libre d'aller et venir à ma guise dans la base de la famille Choi. Toutefois, certaines pièces m'étaient strictement interdites, et quitter la bâtisse m'était impossible par tous les gardes traquant mes mouvements.
J'étais Alice au pays des merveilles, perdu dans un monde toujours plus beau, mais sans fin et sans issue. A peine je m'aventurais pour m'approcher de la sortie que celle-ci n'était qu'un cul de sac, elle m'était dérobée.
Au plus les semaines passèrent, au plus mon impression du début se confirmait. J'avais vu cet homme autre part, ou du moins ces yeux. Toutefois, à chaque fois que je tentais de lui poser des questions, il m'ignorait. En réalité, il m'arrivait de moins en moins de le voir dans des moments où je pouvais lui parler. Il se débrouillait sans cesse pour être occupé, avec des réunions, être sorti... Bien que ma chambre soit dans l'aile opposée à celle de la chambre de Fuji, je me dépêchais de nombreuses fois de me lever pour l'attendre devant sa chambre, afin de le confronter. Mais jamais, jamais je ne l'avais croisé.
Ce silence constant dans lequel il me maintenait me rendait malade. Tant que je n'allais pas sur la piste de mon impression de déjà vu, il me considérait, mais dés lors que j'évoquais le sujet, il se terrait dans un silence pesant.
Au-delà de cela, plus les semaines passaient, et plus j'avais du mal à me souvenir ce que je lui reprochais. J'avais passé de nombreuses heures à ses côtés, à observer ce qu'il faisait. Agé de seulement quelques mois de plus que mois, il était déjà conscient des lourdes taches qui lui incombait et portait sur ses épaules de fortes responsabilités. Ce qui me faisait le plus peur, c'était ce sentiment croissant en moi, cette forme d'admiration pour cet homme. Le Fuji des sous-sols n'avait jamais refait surface avec moi, et je m'étais même retrouvé découvrir une facette douce à sa personnalité.
J'avais passé des années à le haïr, et pourtant, son vrai sourire n'avait rien de menaçant. A chaque fois que nos regards se croisaient, un mince sourire se logeait sur ses lèvres, et bien que je refusais de le copier, je savais que son rictus était sincère. Cependant, je ne pouvais faire taire le sentiment de manipulation et de mensonges qui me tournait dans la tête.
Un étrange mélange de haine profonde et d'admiration se battait en moi, et les jours passèrent sans que je n'en su d'avantage. Fuji semblait trop occupé à ses occupations pour s'occuper de mes questions et de mes moqueries, mais ses sourires ne mentaient pas.
Un jour toutefois, la lassitude s'empara de moi. Rapidement, je compris que Fuji ne m'aurait jamais maintenu en vie s'il n'existait pas un réel lien entre nous. Ceci étant, il souhaitait me protéger de quelque chose, ou me garder en vie. Et je compris rapidement comment le faire céder, et comment l'obliger à me délivrer ses secrets.
Il me fallut plusieurs jours pour mettre mon plan à exécution, mais j'étais plus déterminé que jamais. Un matin, bien trop tôt pour que quiconque hormis les femmes de ménages soient levées, je m'habillai en vitesse et quittai ma chambre. Le plus discrètement possible, je traversai le quartier général des Choi, mes pieds nus claquant contre le sol de marbre froid, et je rejoignis un escalier que j'avais repéré des semaines plus tôt.
Je n'avais aucune idée de comment attirer Fuji où je le voulais, mais rapidement, alors que je me pressai dans les escaliers, un mauvais pressentiment me serra les entrailles.
... : Eh ! Arrêtez vous tout de suite !
Une voix grave et forte à quelques mètres de moi se rapprochait. L'adrénaline envoya un frisson dans tout mon corps, et j'établissai rapidement la situation. Si cet homme parvenait à ma hauteur, je ne pourrai jamais réaliser mon plan, et lorsque Fuji aurait été mis au courant de mon geste, il m'aurait plus que jamais surveillé. Alors que j'atteignais le palier du cinquième étage, je remarquai une vitrine remplie d'arme exposée. Visiblement d'une très grande valeur, puisqu'elles étaient toutes dotées de designs uniques et de dorures.
Je ne pris pas le temps de réfléchir et envoyai mon coude contre la paroi de verre qui se brisa en un tintement bruyant. A peine mes doigts se refermaient sur le manche froid d'un pistolet que l'homme apparaissait au bout du couloir. Je saisis l'arme et la pointai à bout de bras vers mon assaillant.
Moi : N'approche pas !
L'homme n'eut aucune considération pour mes menaces et continua de s'avancer.
Agent : Jeune homme, lâchez cette arme e-
Moi : Ne t'approche pas ! Va prévenir Fuji que je me suis enfui vers le toit, ou je me tue !
L'agent se paralysa une fraction de seconde qui me fut suffisante pour comprendre que j'avais vu juste. Fuji souhaitait me garder en vie. Quoi qu'il se passe, et bien que je ne sache pourquoi, si je venais à mourir, il ne se le pardonnerait pas.
L'homme vêtu de noir resta impassible quelques secondes, et je déglutis. Avec lenteur, je posai le canon de l'arme sur ma tempe, et il suffit de ce geste pour que l'homme prenne conscience de la situation : bien qu'il ignore que je n'avais aucune volonté de me mettre une balle dans la tête, il n'était pas prêt à prendre le risque de se rendre responsable de ma mort. Il détourna les talons, et lança quelques regards en ma direction avant de descendre en vitesse les escaliers. Je reposai prudemment l'arme dans la vitrine et en profitai pour continuer mon ascension dans les étages, tentant de faire abstraction de mon coude ensanglanté.
Quelques minutes plus tard, je poussai la dernière porte des escaliers et débouchai sur un grand toit éclairé par les premières lueurs du soleil. Doucement, je m'aventurai sur cette surface lisse qui glaça mes pieds, m'avançant toujours plus près de la mort.
Les pieds au bord du rebord de béton, j'observai en contrebas la ville qui s'agitait. Du sommet de la tour, les voitures étaient comme de petites fourmis sillonnant frénétiquement la ville, et les bruits de klaxons et de vrombissements produisaient un ronronnement agréable. Le vent soulevait doucement ma chemise, la légère brise chatouillant ma peau. Pour la première fois depuis des semaines, je me sentis réellement libre.
Fuji : Wooyoung !
Je me retournai pour voir derrière moi Fuji débouler des escaliers. Il ne lui avait fallu que quelques minutes, mais à sa tenue élégante, cela faisait des heures qu'il était levé. Son regard visiblement terrorisé se posa sur moi.
Moi : Ne t'approche pas !
Je plissai les yeux en reculant très légèrement le pied afin d'établir la distance entre celui-ci et le vide. Fuji s'arrêta après avoir hésité et leva ses mains devant lui. Ses yeux affolés étaient verrouillés sur moi, et je sentis que maintenant était ma seule chance d'apprendre la vérité.
Fuji : D'accord, je n'approche pas, mais toi, écarte toi du bord s'il te plait.
Moi : Je veux savoir !
Je vis son torse se lever plus vite et ses sourcils se froncer alors qu'il était incapable de cacher son inquiétude.
Moi : Je veux savoir tout ce que tu me caches ! Je veux des réponses à mes questions !
Fuji : Wooyoung, ça n'est pas si simple que ça...
Je pestai nerveusement. La brise me glaçait les entrailles, mais l'adrénaline m'empêchait de ressentir cela.
Moi : Je vais te rendre le choix très simple. C'est soit tu me dis la vérité, là, maintenant, tout de suite, soit je saute !
Il plissa les yeux et secoua la tête, le visage interdit.
Fuji : Mais tu penses que sauter réglera quelque chose ?
Je baissai la tête et inspirai profondément afin de puiser toute la sincérité possible dans ma voix.
Moi : J'en ai marre. Je suis enfermé ici depuis des semaines, je n'ai pas vu le monde extérieur depuis tout ce temps, et je suis maintenu captif par un homme que je suis persuadé de connaitre, mais qui me refuse toute information ! J'en ai assez, je sais que je ne rentrerai jamais chez moi, alors pourquoi rester ici ?
Les mâchoires serrées, je le regardai. Ses mèches brunes dansaient avec le vent, et je percevais nettement la lueur apeurée au fond de ses yeux. Il déglutit avec difficulté et leva ses mains en signe de capitulation.
Fuji : Je... D'accord, d'accord Wooyoung, plus de mensonges, mais descends de là.
Je pestai doucement.
Moi : Je veux les réponses maintenant.
Fuji : Je te promets les réponses dés que tu seras descendu.
Fuji tendit sa main vers moi et fit prudemment un pas vers moi. Je reculai le pied.
Moi : N'avance p-
Je sentis le sol se dérober sous moi alors que mon pied glissait dans le vide. Je sentis mon corps basculer lourdement dans le vide, et le regard horrifié de Fuji disparu aussitôt de ma vision. Tout se passa bien trop vite, et je perdis conscience au début de ma chute.
Tout devint noir.
De nouveau, un temps s'écoula sans que je n'ai la plus simple notion du temps. J'avais l'impression qu'un temp infiniment long venait de s'écouler en à peine quelques secondes. Je n'avais aucune notion de l'espace, et il me fallut quelques secondes pour finalement immerger.
J'ouvris difficilement les yeux et papillonnai quelques fois avant de pouvoir les maintenir ouverts. J'étais dans une pièce faiblement éclairée par la lumière de dehors qui filtrait par une haute fenêtre. La décoration m'était inconnue, je n'avais aucune idée de l'endroit où j'étais. Je tentai doucement de bouger, mais une douleur cuisante vint secouer ma tête et je grommelai.
... : Wooyoung !
La voix de Fuji me ramena à la réalité, et je me redressai doucement dans le lit dans lequel j'étais. Fuji, autrefois appuyé contre la fenêtre les bras croisés, s'était avancé vers moi prestement. Il s'assit sur un tabouret qu'il ramena à ma hauteur tandis que je me calai contre un oreiller.
Moi : Qu'est-ce que...
Fuji : Ne touche pas ton pansement Wooyoung.
Je le regardai, fronçant les sourcils sans comprendre, avant de comprendre la source de ma douleur. Un tissu était serré autour de ma tête, venant probablement maintenir une compresse pour protéger une plaie. Je secouai très légèrement la tête, incapable de comprendre ce qu'il venait de m'arriver.
Moi : Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?
Je relevai le regard pour voir la mine visiblement tendue de Fuji. Cependant, je pouvais aussi capturer dans ses prunelles une lueur profondément rassurée. Il inspira doucement et lia ses mains ensemble.
Fuji : Lorsque tu as glissé du toit, je t'ai rattrapé, mais ta tête a brutalement heurté le béton. J'ai réussi à te sortir de là, mais tu as eu quelques points de suture, sans compter le fait que tu as perdu une quantité importante de sang. Tu dois impérativement te reposer Wooyoung.
Je regardai les couvertures, tentant de me souvenir de la moindre bribe d'informations, mais ce fut peine perdue. J'avais perdu conscience rapidement après le choc. Mais un élément me revint très nettement, et je relevai aussitôt la tête, ancrant mon regard dans celui de Fuji.
Moi : Dis moi la vérité.
Les yeux bleus de Fuji avaient d'avantage les reflets d'un océan, cette lueur électrique semblait masquée par un voile sombre. De toutes évidences, il savait qu'il ne pouvait plus faire marche arrière, et il se pencha pour planter ses coudes sur ses cuisses, avant de baisser la tête.
Fuji : Je m'appelle Choi San.
Sa voix n'avait été qu'un chuchotement, qu'un soupir, mais je l'entendis parfaitement. Ce nom résonna quelques instants dans ma tête, avec cette impression étrange qu'il m'était familier et parfaitement inconnu de la même manière. San laissa quelques secondes de silence s'installer pendant que je me perdis dans mes songes. Plus j'y réfléchissais, et plus j'étais persuadé de n'avoir jamais rencontré cet homme.
Moi : Choi San...
Il hocha la tête et regarda ses mains, parlant cette fois de manière plus distincte.
San : Il y a deux ou trois ans, nous étions dans la même université. Nous étions dans deux cursus différents, mais je me souviens t'avoir déjà croisé plusieurs fois. Et...
Il laissa un bref instant de silence, puis se redressa contre son tabouret en maintenant la tête baissée.
San : Un jour, je venais de recevoir l'ordre immédiat de mon grand-père de rentrer, et j'étais si absorbé par le message que je lisais que j'ai traversé sur le passage piétons sans m'inquiéter de la circulation. Un klaxon sourd m'a sorti de mes pensées, mais le camion était déjà à un mètre.
Son regard se concentra sur ses doigts qu'il triturait doucement.
San : J'étais sûr que la fin était proche. J'ai eu l'impression que le temps s'était arrêté autour de moi, tous les bruits étaient devenus flous et indissociables, j'avais l'impression que le monde était en train de s'arrêter de tourner.
Ses yeux bleus électriques rencontrèrent les miens et je ne pus m'empêcher de noter la beauté de son regard.
San : Mais tu m'as poussé de toutes tes forces. Toi que je ne connaissais absolumnt pas. J'ai été propulsé contre le trottoir, mais j'ai été trop préoccupé par ton geste pour même me rendre compte que je m'étais ouvert l'arcade sourcilière. Le camion t'avait frappé de plein fouet, et tu avais roulé sur plusieurs mètres.
Il rit amèrement tandis que je fronçai doucement les sourcils.
San : J'étais terrifié et tellement sonné, j'étais à peine conscient de ce qu'il se passait. Rapidement, les pompiers sont arrivés, nous ont embarqué. Arrivés à l'hôpital, nous avons été dispatchés dans deux chambres, et je n'ai pas eu le temps de rejoindre ta chambre que mon grand-père débarquait dans l'hôpital pour m'emmener chez moi.
Une nouvelle fois, San marqua quelques secondes de silence que je respectai. Cette période de ma vie était parsemée de trous noirs, et au plus San me révélait la vérité, au plus j'étais frappé de violents flashs de souvenirs qui correspondaient parfaitement au récit de mon vis-à-vis.
San : J'ai cherché pendant toutes ces années ton identité, crois moi. Je n'avais que ton visage, mais je me suis démené pour trouver ton identité. J'ai passé des nuits à retourner tous les journaux, tous les articles de la région à la recherche d'un quelconque indice. Et un jour, par je ne sais quel miracle, tu as fait la une des journaux.
Il sourit doucement.
San : Une belle photo de famille avec ton père arborant son plus grand sourire devant une grande bâtisse. « La famille Jung rachète l'usine de briques de Seoul : quel avenir pour ce bâtiment condamné depuis janvier à la démolition ? ».
Son sourire se teinta d'une réelle douceur alors qu'il évitait volontairement mon regard.
San : Tu étais derrière, un beau sourire ornant tes lèvres. La seconde où je t'ai vu, je t'ai reconnu. Tu étais celui à qui je devais la vie.
San se leva alors et marcha quelques pas autour de mon lit, les bras croisés sur son torse.
San : Après de nouvelles recherches, je me suis rendu à ta demeure, et là, c'est ton père qui a ouvert. A l'entente de mon nom, il... Il est devenu livide une fraction de seconde avant de m'interdire formellement de revenir et de prononcer ton prénom. J'ai tenté de comprendre ce qui justifiait ce comportement, mais il m'a seulement menacé d'un regard noir en écartant suffisamment sa veste pour que je vois son arme à feu coincée dans sa ceinture de pantalon.
Je fronçai les sourcils. Mon père ne m'avait évidemment jamais parlé de cette entrevue, et j'avais du mal à l'imaginer menacer un jeune sans raison. San se posta contre le rebord de la fenêtre, le regard braqué au dehors. Ses yeux plus clairs qu'à l'usuel reflétaient la lueur blanchâtre du ciel.
San : Alors j'ai préféré t'observer de loin... Avant que tout ne dérape entre nos deux familles.
Je réfléchis quelques instants avant de secouer la tête, fronçant les sourcils.
Moi : Mais... Pourquoi mon oncle aurait-il assassiné ton père si tout allait bien ?
San se reconcentra sur moi, et étrangement, il plissa les yeux alors qu'un sourire amusé prenait possession de ses lèvres.
San : Wooyoung... Je n'ai jamais connu mon père. Il est mort à ma naissance.
Je sentis tous les muscles de mon visage se détendre alors que j'étais submergé par un sentiment de perplexité et d'étonnement. Un silence s'ensuivit tandis que je tentais d'assimiler l'information.
San : L'homme à tête de la famille Choi était mon grand père. Et il n'a pas été tué. Il est simplement mort d'une overdose.
Au plus San parlait, au plus j'avais l'impression qu'un tas d'informations et de vérités m'avaient été cachées. Je fronçai de nouveau les sourcils.
Moi : Qu... Quoi ?
Cette fois ci, San se planta face à moi et son visage s'assombrit à vu d'œil, preuve du sérieux de la situation.
San : Ton père a commandité le meurtre de ton oncle. Il m'a contacté personnellement, et m'a demandé de me charger de cet assassinat contre une somme d'argent conséquente, en m'assurant qu'il ferait tout pour couvrir mes traces. J'ai longuement hésité, très longuement. Et pourtant, lorsque j'ai rempli ma part du contrat, il a décrié que j'avais assassiné ton oncle afin de venger mon père. Je n'ai peut-être jamais ouvertement démenti les faits, mais parce que j'essayais de comprendre les motivations de ton père. Et puis, qui m'aurait cru ? J'étais maintenant à la tête de la plus grande famille de mafieux, et plus on possède, plus on fait des envieux.
Il rit tristement et poussa sa langue contre l'intérieur de sa joue.
San : A l'époque, grand-père s'était fait beaucoup d'ennemis, et il m'a refilé ce fardeau à son décès.
Il releva alors le regard vers moi. Ses yeux brillaient d'une intense sincérité, et il se tordit un peu plus les doigts.
San : J'ai découvert que ton père était un ancien membre de la famille Choi, un des plus fidèles collaborateurs de mon grand père. Mais un jour, ton père a trahi mon grand père en vendant des informations à la police. Cet acte, qui a fait bénéficier ton père du statut de témoin protégé aux yeux de la police, a conduit à l'arrestation d'une grande partie de la branche principale des Choi.
La voix de San était devenue aussi dure que son regard. Son expression était illisible et froide.
San : Mon grand père a fait exécuter toutes les personnes liées à ton père encore présentes au quartier général... Dont sa première femme, son fils et sa fille.
Mon cœur rata un battement et j'écarquillai les yeux. Le choc me coupa la respiration et je secouai la tête.
Moi : Attends, tu es en train de me dire que... C'est impossible...
San se pinça les lèvres puis continua.
San : Ton père a alors promis à mon grand-père de se venger en faisant imploser la famille Choi. Il a donc rejoint la famille de ton oncle, et a fait figure basse afin de réfléchir à un moyen de devenir suffisamment fort pour s'en prendre à mon grand père.
La confusion et l'appréhension me serraient le cœur, et j'avais de plus en plus de mal à respirer. Je me forçai à prendre de profondes respirations, et San ne manqua pas cette information. Il revint s'assoir sur le tabouret, et doucement, sa main s'aventura vers la mienne.
A la lenteur de son geste, je compris qu'il observait ma réaction, et je sentis ses doigts froids venir saisir ma main chaude. Il me serra avec force, sans pour autant me blesser, et je l'observai, impuissant sous ce flot d'informations qui venait de se déverser sur moi.
Moi : Toutes ces fois où mon père m'a obligé à me faire pratiquer des sports de combat, tous ces repas où il dépeignait ton grand père avec dégout, toutes ces fois où il ne voyait en moi qu'une arme de vengeance...
San m'observa, et ses yeux bleus laissaient transparaitre sa réelle compassion.
Moi : Mais pourquoi faire ? Pourquoi il ne pouvait pas lui résoudre ses problèmes ?
San secoua la tête sans que sa prise ne s'affaiblisse sur ma main.
San : Je n'en ai aucune idée Wooyoung. J'ai mis des années à découvrir tout ça, mais il me reste des milliers de secrets à percer...
La sincérité de son regard fit battre mon cœur plus fort. La tête baissée, il semblait cruellement s'en vouloir, et j'avais l'impression de ne jamais avoir connu l'homme en face de moi. Moi qui avais passé des mois et des années à le détester, Il n'avait jamais été que la victime de son destin.
Moi : Tu m'as maintenu ici pour... me protéger ?
San ne répondit pas directement. Il garda le silence pendant quelques instants puis rit tristement.
San : Je ne pouvais pas me résoudre à te laisser mourir.
Moi : Mais pourquoi ne rien m'avoir expliqué tout ce temps ?
Il inspira profondément, et releva la tête tout en évitant soigneusement de me regarder.
San : Quelles étaient les probabilités que tu me crois ? Je préférais te savoir en sécurité ici, même si cela allait de paire avec ta haine contre moi, plutôt que te savoir chez toi, manipulé par ton père.
Comme un puzzle ou un mécanisme d'engrenages, tout semblait prendre sens et avoir une cohérence. Pour la première fois depuis des années, j'avais l'impression de comprendre. Et bien que la vérité soit bien plus dure à appréhender que les mensonges dans lesquels j'avais été bercé ces dernières années, j'étais heureux.
Je rassemblais toutes mes forces et tirai la main de San vers moi. Ce dernier, surpris, fut emporté par mon mouvement, et je m'avançai assez pour l'enfermer dans mes bras.
C'était la toute première fois qu'il s'ouvrait à moi. La toute première fois que j'apprenais la vérité. Et la toute première fois que je comprenais pourquoi j'avais cette forme d'admiration pour lui. Je le serrai avec force, bien que je fus incapable de comprendre pourquoi. Une tempête de sentiments inverses tournoyait dans ma tête, mais au fond de moi, je fus certain que San ne m'avait délivré que la vérité. Tant de faits étaient devenus cohérents, tant d'années avaient pris sens dans ma tête. La seule personne qui avait toujours voulu ma protection était l'homme que je serrai contre moi.
Mon cœur tambourinait contre ma poitrine, et je sentais aisément le sien s'affoler aussi tandis que San me serrait avec force. Son eau de Cologne me fit tomber un peu plus, alors que ma sensation d'admiration prenait sens dans mon cœur.
San rit doucement en serrant d'avantage ses bras autour de ma cage thoracique.
San : Ne me menace plus jamais de te jeter du haut d'un bâtiment Wooyoung.
La vérité me frappa de plein fouet alors que San refermait ses doigts sur ma chemise : mon cœur battait aussi fort car je n'avais jamais ressenti autant d'attraction.
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Kon'nichiwa tout le monde! Ca faisait si longtemps que je voulais vous sortir un OS, je suis si heureuse ! J'espère que celui-ci vous aura plu :)🧧
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