Sukook
Sukook- Suga+ Jungkook ( BTS )
結局、間に合わない。それでも、希望を持ち続ける。最後になっても、あなたが一緒にいてくれれば、私は大丈夫。
'In the end, we won't make it. But I'll still have hope. Even if it's the last time, as long as you're with me, I'll be okay'
PDV Jungkook
La camionnette dans laquelle nous étions nous brinquebalait. Nous étions secoués dans tous les sens à travers la ville, pour rejoindre le Capitol. Je le savais. Je ne le savais que trop bien même. A part ça, je ne ressentais rien, plus rien. Je sentais mes poignets ligotés par des menottes de fer froid, et j'entrapercevais une silhouette devant moi, et une devant chacun de mes amis. Tout me semblait loin, distant. La vérité, c'est que c'était moi qui étais distant de la réalité.
RM, à mes côtés, hurlait de douleur et de colère contre un de nos gardiens. Jin essayait de le calmer, en vain, des larmes d'amertume et de peur perlant sur ses joues couvertes de charbon. Il passait tant bien que mal ses bras autour de ceux de notre leader, pour empêcher un quelconque débordement, mais c'était trop tard, la baston éclatait déjà. J-Hope avait la tête dans les mains, tremblant faiblement. Quant à lui, Jimin restait de marbre. Les yeux vides, le cœur vide, sans âme. Tout était allé beaucoup trop vite. Tout ça n'aurait jamais du arriver. Jamais.
Flasback
PDV SUGA
Les mains jointes entre elles, j'avais la tête baissée, fixé sur un point invisible au sol. La mission venait de se terminer, ou plus justement avait été écourtée, et nous rentrions sur ordre du leader. Jin, qui était venu nous chercher, avait « emprunté » un fourgon du gouvernement. Les armes accrochées au mur ainsi que les gilets pare-balle, trousses de secours et autres, tapaient contre les murs à chaque tournant. Jungkook, assis au fond du véhicule, ne disait pas un mot. On s'était tout trois terrés dans un silence entendu, et personne n'osait le briser. Jungkook avait le visage fermé, et quelques larmes roulaient sur ses joues. Pourtant, il ne semblait pas souffrir, et je ne pourrais jamais trouver les mots justes pour le rassurer.
Mon regard chercha son regard de braise. Il était éteint et froid, sûrement autant que le mien en tant normal, mais ça n'avait rien de normal chez le maknae. Il y avait de cela quelques semaines, J-Hope l'avait rencontré par hasard, tandis que nous procédions à nos rondes quotidiennes dans la ville. Il était seul, une arme à la main campé sur ses deux pieds, couvert de saleté et de sang. Il l'avait regardé droit dans les yeux, et une décharge m'avait électrisé sur place en apercevant ce regard rempli d'espoir, de conviction, et d'envie de survivre. « Prenez moi avec vous ». C'était stupide de se fier tête baissée à un groupe d'inconnus qu'il ne connaissait pas, mais il l'avait fait. Il avait remis sa vie entre nos mains, comme nous avions mis les nôtres dans les mains de chacun de nos amis.
Doucement, je m'approchai de lui, m'accrochant aux barres métalliques au plafond du véhicule en mouvement pour ne pas glisser. Je m'accroupis juste devant lui, en observant une moindre réaction de sa part. Sa main tatouée comportait maintenant une cicatrice qui me serra la gorge. La scarification devait être profonde, vu la noirceur du sang qui en émanait.
Moi : JK...
Il ne répondit pas. Je m'en étais douté, qu'il serait impossible de supporter ça. Personne ne devrait vivre ce que lui avais vécu si tôt, je ne savais même pas si je pourrais vraiment m'en remettre un jour. Du moins, avant de mourir.
Je relevai doucement son menton.
Moi : Jungkook... Reste pas dans le silence face à ce genre de situation... Je pense que ce serait mieux qu'on en parle
Jungkook : Tu veux vraiment qu'on parle de Tae qui a été immolé devant mes yeux ?
Il avait répliqué ça de but en blanc. Le choc qu'il avait reçu était peut être bien plus profond que ce que j'avais imaginé. Vu le ton qu'il avait employé, il baissa la tête, sêrement désolé de s'être emporté devant moi. Après un long silence, je soupirai doucement, puis mon regard dériva de nouveau vers sa cicatrice.
Moi : V...
Son regard suivit le mien, et il observa sa plaie saillante. Il serra le poing, ce qui fit augmenter le flot de sang. La plaie risquait de s'infecter, lui et moi en étions parfaitement conscients, mais il refusait catégoriquement de cacher ou même bander cette marque.
Jungkook : V for Vendetta...
Je fermai les yeux. J'avais peur pour lui. Terriblement peur. Personne à son âge n'était capable de voir quelqu'un partir sous ses yeux sans ne rien pouvoir dire d'autre que « pourquoi ? », même moi qui étais plus âgé me sentais vide face à cette disparition.
J'attrapai délicatement sa main indemne pour attirer mon petit ami dans mes bras. Il se laissa faire sans protester, sans bouger, simplement passif. C'était encore trop tôt pour qu'il assimile ce qu'il venait de se passer, je devais faire mon possible pour le protéger.
Après quelques secondes, la main de Jungkook serra la mienne doucement. Je me décalai avec douceur et le regardai dans les yeux. Malgré mon envie, j'étais incapable de sourire. Comme si j'avais oublié comment faire, comme si j'avais oublié que cela existait. Les yeux sombres de Jungkook captèrent mon attention et je lui fis un signe de la tête.
Moi : Tu te sens comment ?
Son regard se dirigea automatiquement sur le sol et il soupira lourdement. Il était incapable de mettre des mots sur ce qu'il en était.
Jin prit un virage violemment, faisant cracher le moteur de la bécane, et je faillis partir en arrière, mais les mains de Jungkook se refermèrent solidement sur ma veste, et nos regards se croisèrent de nouveau. Puis ses lèvres s'entrouvrirent, sans qu'aucun son ne sorte au départ.
Jungkook : Je... je sais pas.
Il était aussi ébranlé que moi, et je soupirai doucement. Tandis qu'il se terrait de nouveau dans un long silence, je m'assis à ses côtés sur le banc métallique. Dehors, le ciel était clair, d'un bleu pâle presque agréable. La poussière créée par le sillon du véhicule rendait cette atmosphère lourde et irrespirable.
Moi : J'ai pas envie de te mentir Jungkook, comme je ne l'ai jamais fait avec les autres. En entrant dans BTS, je me suis promis de ne plus revenir sur mes erreurs passées, et d'être franc avec les autres, et avec moi.
Je laissai un lapse de temps pendant lequel je vis le visage de mon petit ami se tourner vers moi.
Moi : Avant, je pensais que tout était possible, qu'on était assez forts pour faire face à ce monde de monstres, gouverné par des salauds de sang pur. Je me disais vraiment ça, j'en étais convaincu au plus profond de moi. Je me disais que c'était que le gouvernement, un groupe d'hommes comme nous. Mais j'avais jamais pensé qu'un homme puisse être si cinglé. On vit dans ce monde Jungkook, une ère où c'est la force qui prime, et cette foutue immunité qu'on a. J'y ai cru, que toute cette merde nous permettrait de nous en sortir coûte que coûte. Aujourd'hui, quand je vois notre ville, celle où on a tout vécu, nos pires conneries comme nos meilleurs souvenirs, quand je la vois se consumer de jour en jour sous les tirs de ces barges qui ne cherchent qu'à dénicher ceux qui sont comme nous, je me dis qu'on s'en sortira jamais. C'est comme courir sur un trottoir roulant à l'envers, on avance, on s'épuise, on recule, mais on avance de nouveau pour ne pas se faire dépasser. Aujourd'hui, qu'est-ce qui a changé d'hier ? J'en ai aucune putain d'idée et je pense que ça peut faire qu'empirer.
Des gouttes de pluie se mirent à marteler avec force le toit du véhicule. Par la vitre, Seoul disparaissait sous une averse.
Moi : Je pense que Taehyung, c'était que le premier. Pour nous avertir, pour nous faire capter dans nos petites cervelles de rebelles qu'on ferait mieux de se rendre. Mais, mais on en est pas arrivés là pour baisser les bras maintenant. Ca, RM en est conscient. Et je l'en suis reconnaissant. Tu sais, aujourd'hui, je me dis que je peux mourir à chaque instant, et que je peux perdre ce à quoi je tiens le plus au monde en un soupir. Ma famille, je sais même pas où elle est, ni si elle va bien. Mes amis, j'en ai croisé certains, dans le caniveau en train de crever là. Aujourd'hui, j'aimerais te promettre que ça s'arrêtera, mais on sait très bien que c'est faux.
Je le regardais, et croisais son regard si sérieux qui faisait écho à son écoute attentive.
Moi : Aujourd'hui, si je me bats, c'est pour BTS, pour toi, pour Jin, pour les autres, pour Taehyung. Dans un monde comme ça, on a pas le temps de s'apitoyer. Pas le temps de pleurer, de se recueillir. Alors bats toi. Fais pas de trucs à la con qui pourrait te tuer prématurément, on a déjà si peu de chance de s'en sortir. Aies confiance en moi et les autres, et bats toi au nom de BTS, au nom de ceux qui ne se plieront jamais au gouvernement.
Une lueur différente anima ses yeux, une pointe d'espoir renaissait de ses cendres. Je passais doucement ma main dans les cheveux de Jungkook et il s'autorisa un faible rire.
Moi : Putain ce que tu peux être lourd quand tu t'y mets...
Je ris doucement avec lui. Il attrapa ma main et ses mèches brunes tombèrent dans ses yeux.
Jungkook : Je me battrais toujours pour BTS, quoi qu'il en coute, je l'ai su le jour où je vous ai rencontrés. Même si j'y laisse la vie, je prouvera bien à ce putain de Yeonsun qu'on se battra jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'on puisse plus tirer sur la gâchette. Je lui montrerai que Tae est encore là, et qu'il le fera payer à ces connards, de nous avoir lancé leur putain de virus de merde.
Comme un écho à sa remarque, un frisson froid me traversa la nuque. Je me rapprochais de Jungkook, resserrant ma prise sur sa main.
Moi : Promets moi de ne rien faire de stupide Jungkook, même au nom de Taehyung.
Il me regarda en silence, et baissa le regard. Je râlais doucement, comprenant clairement qu'il ne pouvait pas me faire une promesse en l'air si importante.
Moi : Jungkook...
Jungkook : Je sais, tu t'inquiètes... Mais aies confiance en moi un peu, tu sais que je te laisserais jamais tomber... Je sais, j'agis comme un con sur un coup de tête, je suis entêté et obstiné, mais ce que je veux avant tout, c'est la victoire de BTS, le renversement du gouvernement. Et je veux aussi qu'on reste ensemble...
Je ris doucement en lui ébouriffant les cheveux maladroitement.
Moi : Ça fait beaucoup de « je veux »... Tâche de rester en vie, c'est tout ce qui compte pour moi. A la fin, peut être qu'on ne s'en sortira pas, mais même si c'est la dernière fois qu'on se bat au nom de BTS, tant que t'es avec moi, ça me va.
Aucun de nous deux ne rajouta un mot. Avec Jin au volant isolé par un panneau anti-son, nous étions de nouveau tous trois terrés dans ce silence qui nous était devenu si familier. Mais l'ambiance était moins lourde. La pluie avait redoublée d'intensité, comme si même le ciel nous défiait. Un défi de plus, un de moins, ça ne changerait rien à mes yeux. Nous étions sans cesse mis à l'épreuve, et ce n'était certainement pas un caprice du ciel qui allait annihiler tous nos efforts.
Au bout de plusieurs minutes, le véhicule passa par un chemin qui m'était familier : chez nous. Le panneau coulissant nous séparant de Jin vibra dangereusement quand le véhicule dérapa sur une route accidentée. Par la vitre, les bâtiments calcinés et éventrés s'étendaient à perte de vue, et bientôt le véhicule freina dans un désagréable bruit de ferraille. Tandis que la porte de Jin se refermait, Jungkook fit coulisser la portière pour sortir, et je l'imitai aussitôt. La pluie n'avait pas cesser, et le mélange de terre et de poussière boueux faisait un bruit désagréable. Jin était déjà plusieurs mètres devant, s'aventurant entre les épaves de la ville.
Depuis que tout ça avait commencé, nous n'avions jamais amené de véhicule à notre repère, qu'il soit ennemi comme ami, simple précaution. A vol d'oiseau, Jin avait du se stationner un kilomètre plus loin et je lui emboitais le pas, juste derrière Jungkook. Rapidement, nous fûmes tous trois à la même hauteur, et continuâmes à marcher silencieusement, guettant le moindre bruit, vibration du sol ou écho, pouvant signifier une présence indésirable. Mais rien. Le trajet se passa sans encombre, pour une fois.
Bientôt, les bâtiments encore debout se rarifièrent, et notre maison sortit de la brume. A travers les décombres, on apercevait la bâtisse, encore sur pied par je ne savais quel miracle, une bâtisse avec des fondations robustes, largement assez grande pour 7 garçons. Avec le temps, la crasse de la pluie et la poussière avaient créées des trainés noirâtres sur les murs extérieurs, et les murs semblaient sur le point de s'effriter, tout comme les pilotis sur lesquels elle reposait.
Jin monta les quelques marches du pavillon et Jungkook passa devant moi, sans un bruit. Tout comme l'extérieur, l'intérieur avait souffert ; de fuites d'eau, de courts-circuits, etc. Les fissures zébraient les murs, déchirant par la même occasion le papier peint du propriétaire à qui nous avions momentanément « emprunté » la maison. L'ameublement était modeste, comme si les précédents habitants avaient eu le temps de plier bagage avant de fuir tout ça. Nous avions quatre matelas, désormais partagés à six, une cuisine uniquement équipée d'une plaque chauffante sans gaz, une table, quatre chaise. Le strict minimum.
J-Hope était adossé à une des fenêtres, ses larmes coulant à flots ; Jin alla dés notre retour le consoler. Jimin était silencieux, et son regard était absent. Depuis l'évènement, personne n'avait plus entendu le son de sa voix. Il était devenu un fantôme, il nous épiait du regard, nous écoutait, mais restait à distance.
RM était assis sur la table, analysant une carte que nous avions sauvée d'un incendie, lors d'une fouille. Elle était jaunie et ses bords étaient tordues par l'humidité, elle était imbibée de moisissure et d'eau. Mais il ne bronchait pas.
Je le rejoignis aussitôt, jetant à mon tour un œil à cette carte.
RM : La dernière fois que vous avez patrouillé, vous les avez vu vers la vieille ville non ?
Sa voix grave et déterminée me rappela alors aussitôt pour laquelle il avait été craint avant l'apocalypse. Je hochais doucement la tête, puis j'indiquais de mon doigt un point sur le polycopié.
Moi : Il était vers ce quartier là, dans des bâtiments qui venaient d'être reconstruits
RM : Bah tiens... Les salauds, ils se mettent bien à l'aise dans nos locaux en plus de nous voler... Quels chiens...
Il pesta. Jungkook alla s'asseoir contre le radiateur, profitant de la faible source de chaleur que cela constituait. RM soupira doucement et me regarda.
RM : Ce matin aussi, j'ai croisé deux, trois gars dans ce coin là avec Jimin. Ils portaient des caisses de cargaisons, et on a été tentés de les attaquer, mais ça risquait d'être trop juste. Mais on a quand même eu du bol de pas se faire repérer quand on s'est approchés.
Moi : Vous savez où ils allaient ?
Il secoua promptement la tête.
RM : Aucune idée, mais on a entendu ces deux marioles parler, disant qu'ils avaient du envoyer un grand effectif de leurs hommes au nord pour soutenir la division.
Il s'arrêta quelques instants, inspectant de nouveaux sa carte en quête d'indices qu'il n'aurait pas encore relevés. Je réfléchis doucement à ce qu'il me dit, essayant d'avoir un net aperçu de la situation.
Moi : Ca veut surement dire qu'ils sont en sous-nombre...
RM : Ouais, mais pas moins entrainés pour autant.
Je soupirai doucement. Jin apparut dans mon champ de vision et tourna la carte vers lui. Il la considéra vaguement et fit apparaitre un point à l'aide d'un stylo. RM et moi le regardâmes.
Jin : Leur QG doit être dans ce bâtiment-là, c'est évident. Il est en plein cœur, permettant un angle d'attaque quasi parfait et un bouclier sans faille contre les rebelles.
RM : Attends, c'est aussi le meilleur moyen de se faire remarquer que de se mettre dans un bâtiment aussi récent...
Jin : Réfléchis, quand ils étaient en supériorité de nombre, c'était imprenable et tactique. On essayait de les attaquer, et en plus de nous envoyer à une mort certaine, ça dénichait les rebelles. Qu'est-ce que tu veux de mieux comme plan d'éradication rapide ?
RM se tut pendant quelques instants, pendant que je réfléchissais moi-même à une idée. Des pas se rapprochèrent de nous, et Jungkook se plaça à nos côtés, ses yeux ébènes plongeaient dans la lecture du planisphère. Malgré le fait qu'il soit le plus jeune, et celui rentré dans notre groupe le plus tard, il était d'une intelligence redoutable et d'une tactique inégalable. C'était sûrement lié à son passé, qu'il avait refusé d'évoquer.
Jungkook : Je crois que Jin-hyung a raison. Ca parait logique. Un bâtiment en hauteur, leur permettant un balayage de toute la ville, des baies vitrées orientées nord, sud, est, ouest... Je pense que c'est le moment de rappliquer et d'aller récupérer du matèriel.
Nos regards se croisèrent et je soupirais doucement.
Moi : Même en petit nombre, la zone doit être criblée de caméras, mecs armés et tout le reste. Ils ont dû redoubler de vigilance s'ils n'ont laissé que quelques hommes...
Jungkook : Sauf si c'était un débordement imprévus.
A son regard, je savais qu'il allait chercher à me persuader par tous les moyens. Son regard brûlait de savoir, et de volonté de me faire adhérer à son idée. Aucun de nous deux ne voulaient capituler, mais le temps était compté, et RM intervint.
RM : En supposant que ton hypothèse est vraie, l'histoire du débordement etc, on est bien moins équipés qu'eux...
Jin : On a toujours été désavantagés par rapport à eux, ça n'a jamais évité de faire des offensives.
RM : Mais ce n'est pas la même chose que celles auxquelles on a procédé jusqu'à lors...
Jin : On s'attaquait à des groupes de quinze, armés jusqu'aux dents, tout ça pour avoir des infos... je vois pas ce qui te fait dire qu-
Moi : C'est la mort de V qui lui fait dire ça.
J'avais anticipé l'ambiance glaciale qui venait de se propager en quelques secondes autour de mes amis, mais je ne voulais pas tourner autour du pot encore longtemps. Aucun de nous ne pouvait faire comme si de rien n'était, et que tout était comme avant. Je ne pouvais pas faire semblant. Je regardais de nouveaux Jin, assuré.
Moi : Si on mène cette offensive, il y a de fortes chances qu'un de nous y reste comme on l'a perdu. Ça sera notre dernière chance.
Jungkook : On a jamais eu beaucoup d'opportunité, et tu sais très bien que le temps est compté avant que les chiens du gouvernement viennent mettre les pieds ici pour tous nous descendre l'un après l'autre.
Moi : Donc ça justifierait un-
RM : Stop ! Les deux, stop, on est pas là pour se prendre la tête avec vos disputes de pacotille à deux balles là...
Jungkook soutint mon regard, puis le baissa. Nos tactiques et idéologies étaient totalement opposées, et ç'avait souvent été compliqué de faire capituler l'autre.
Après un bref silence général, RM nous coupa de notre torpeur en assénant ses deux poings sur le table, le regard rivé vers la ville à travers la fenêtre. Son air froid et décidé lui forçait le respect. Tout le monde se tût avant d'entendre prononcer la sentence.
RM : Ce soir, au nom de BTS, on lance l'assaut.
Ca n'avait amené aucun questionnement, les décisions de RM n'était pas à discuter. Personne n'avait répliqué, et chacun était parti se préparer, que se soit physiquement, comme RM qui était parti courir un peu, ou psychologiquement, comme J-Hope qui était entré dans une sorte d'état de concentration, de transe. Tout ça jusqu'aux dernières lueurs du soleil à travers les nuages de Seoul. Notre sacrifice était de taille, pouvant causer notre perte et notre annihilation totale, mais le jeu en valait la chandelle. Obtenir des informations quant aux rapports du Capitol, avoir le nombre exact d'hommes dans la zone, mettre la main sur des armes de première qualité, se ravitailler en vivres qui s'affaiblissaient cruellement.
Le regard de Jungkook avait de nouveau changé, il était le même que lorsqu'il me parlait de la vengeance de Taehyung, il n'y allait que dans ce but seul. Assis sur une chaise, je m'approchais de lui. Il avait le regard rivé au sol et jouait avec une arme que nous avions dérobée à des membres du gouvernement. Une seule balle et vous étiez à terre.
Moi : T'es prêt ?
Jungkook : J'ai jamais été aussi prêt.
Je grinçais des dents.
Moi : Jungkook, t'as oublié ce que je t'ai demandé tout à l'heure ? Dans la camionnette ?
Il soupira doucement et détourna le regard.
Jungkook : Arrête de t'inquiéter un peu, je suis pas un kamikaze.
Moi : C'est bien ça le problème, j'ai pas confiance.
RM, posté derrière Jungkook, me fit un signe de la tête, s'empara des poignets de Jungkook et les menottèrent à la chaise. Comme s'il venait de se prendre une décharge électrique, Jungkook remua énergiquement ses poignets, donnant du fil à retordre au leader qui serra la mâchoire.
Jungkook : Détachez moi tout de suite !
Son regard noir m'aurait presque effleuré, mais j'étais son cadet dans le domaine. Je me baissais à sa hauteur et le regardais dans les yeux.
Moi : Je veux pas que tu prennes des risques inutiles, et avec ton état d'esprit de merde, tu ne peux que te mettre en danger.
Jungkook : J'ai clairement pas prévu de crever avant d'avoir vengé mon meilleur ami, si c'est ça que tu penses !
RM : Suga a raison.
Mon ami de longue date se déplaça à mes côtés, et le regard féroce de Jungkook le suivit du regard. Toutefois, RM semblait très calme, contrairement à son aura de prédateur.
RM : Dans ces circonstances-là, tu ne seras qu'un boulet. Tu vas nous emmener à faire des choses risquées et insensées, et tout ça pour Taehyung. Je comprends que t'aies pas eu le temps de faire ton deuil, alors Jimin restera avec toi pour que vous réfléchissiez à tout ç-
Jungkook : J'ai toujours montré une discipline irréprochable et maintenant vous doutez de mon dévouement !
Moi : Arrête de dire ça, tu sais que ça n'a rien à voir.
Jungkook : Alors décroche moi ! T'es mon petit ami, t'es sensé me protéger !
Ma gorge se serra et je baissais la tête avant de perdre la face. Tout en serrant mes poings, je lâchais :
Moi : C'est exactement ce que je suis en train de faire.
PDV Jungkook
La porte s'était refermée dans un claquement brutal et je m'efforçai d'essayer de défaire les liens. Les traits déformés par l'effort, je tentais tant bien que mal de séparer mes poignets. RM était un ancien membre des services secrets, un homme droit, fort et rapide. Le nœud qu'il avait fait me serrait, et si je tentai trop de me dégager, la corde me rentrait dans la peau, créant une bande rouge sanguilonente. Un vrombissement retentit dehors, et je tournai la tête à tant pour voir le véhicule repasser devant la maison. S'ils étaient prêts à prendre autant de risque, je ne pouvais pas rester assis ici à ne rien faire.
Mais même en redoublant d'effort, le nœud ne coulissa pas. Doucement, je relevais le visage pour croiser le regard vide de Jimin. Appuyé contre un mur, il regardait le sol, me gardant captif ici.
Moi : Je t'en supplie Jimin, sors moi de là !
Il me regarda mais ne répliqua rien, avant de baisser le regard. J'avalais ma salive et me calmai un peu.
Moi : Jimin, ils ont besoin de moi là-bas.
Jimin : Jungkook, pourquoi tu veux pas essayer de comprendre pourquoi t'es enfermé ici ?
Son ton ne trahissait aucune émotion, aussi froid et fermé que son visage. Il s'avança doucement de moi, venant s'assoir sur le bord de la table.
Jimin : Personne ne veut te perdre ici, et je pense que la mort de...
Il ferma les yeux et inspira profondément. Des larmes apparurent aux coins de ses yeux ambres et il serra la mâchoire.
Jimin : Sa mort devrait te servir d'exemple. Lui aussi il voulait simplement venger son frère qu'on avait retrouvé quelques semaines auparavant bâillonné en haut d'un mat, avec des ecchymoses et des hématomes et... Vois où ça l'a amené
Je baissai la tête.
Moi : Je ne peux pas le laisser partir seul sans moi...
Jimin : De qui tu parles ?
Un affreux pressentiment me serra les entrailles tandis que je réfléchissais.
« Tu sais, aujourd'hui, je me dis que je peux mourir à chaque instant »
Une angoisse me noua l'estomac et je relevai aussitôt la tête. Je devais absolument réagir.
Moi : Jimin, je t'en supplie, Suga a besoin de mon aide !
Il fronça tristement les sourcils et regarda au dehors. La pluie avait cessé, laissant derrière elle un triste paysage de fin d'automne.
Jimin : On a tous besoin de l'aide des autres JK...
Moi : Justement !
Je cherchai rapidement mes mots. J'avais recommencé à forcer sur les cordes.
Moi : Suga m'a dit quelque chose tout à l'heure, il risque de se mettre en danger !
Jimin : Qu'importe où nous sommes aujourd'hui, on est en sécurité nulle part, même pas ici. Ces murs aussi épais qu'une muraille nous perdent juste dans une illusion, celle qu'on est sains et saufs, et que rien ne peut nous arriver.
Moi : Alors pourquoi on reste ici ?! Assis, à ne rien faire d'autre qu'attendre que le gouvernement nous rattrape !
Jimin : Parce que RM sait ce qu'il fait, et que si la mission s'avérait être une mission suicide, il veut nous protéger, il sait qu'on aura jamais la force pour faire ça.
Mes lèvres tremblèrent d'elles-mêmes, je perdais complètement mes moyens. Avant la mort de Taehyung, Jimin avait été celui qui m'avait le plus protégé et le plus appuyé. Aujourd'hui, son regard me disait autre chose.
Moi : Jimin... J'ai... Je dois aller voir Suga...
Jimin : Moi aussi j'aimerais le voir, avec les au-
Moi : Je comprends pas ce que tu manques ! Tu sais ce que ça fait, cette peur de voir celui que t'aimes crever loin de toi, sans que tu puisses rien y faire, et te retrouver devant son cadavre sans pouvoir hurler, crier, pleurer, à cause du choc !Tu la connais cette peur non !
J'avais touché la corde sensible. C'était très risqué de ma part, mais j'avais touché son point faible. Il détourna le visage, incapable de nier ce que je venais d'avancer. Taehyung et lui n'avaient jamais été ensemble, mais ça ne les avait pas empêché de se plaire. Ils avaient une complicité les montrant comme des meilleurs amis, mais j'avais toujours su que Jimin ressentait plus, Taehyung n'avait juste pas eu le temps de le voir.
Jimin resta muet un instant qui me sembla durer une éternité. Je devais le faire comprendre.
Moi : Jimin, je tiens autant à Suga que toi à Taehyung. J'ai pas envie de le voir partir, j'ai pas envie qu'il se sacrifie en oubliant que je suis là, à attendre qu'on passe le reste de notre vie ensemble...
Jimin : Je sais Jungkook...
Une larme de rage mêlée à de la tristesse roula sur ma joue.
Moi : Tu sais qu'on risque pas de tenir longtemps. Ca sert à rien de rien, s'ils ne sont que quatre là-bas ! Même contre une dizaine d'hommes, ils ne tiendront jamais plus d'une heure ! On doit aller les aider, c'est ce que Taehyung aurait voulu de toi !
Mes arguments avaient raison de lui, je le voyais à sa bouille renfrognée et ses sourcils froncés par la concentration. Mais le temps nous était compté, on ne pouvait plus perdre de temps à se convaincre. Ma voix se brisa.
Moi : Je t'en supplie...
Jimin arrêta le véhicule dans un dérapage contrôlé. Avant de sortir du véhicule, il me jeta rapidement un regard. Nous étions prêts, quoi qu'il se passe ici, nous remettions nos vies à BTS. D'un même élan, nous ouvrions violement les portes du véhicule pour nous ruer vers le bâtiment que Jin avait pointé sur la carte. Jimin ouvrit la porte et je m'engouffrais le premier dans le building.
Les quelques hommes présents dans l'entrée étaient pour la plupart assommés, et certains gisaient au sol. Un regard à Jimin me fit foncer à travers le hall, en direction de la cage d'escalier. La mitraillette toujours braquée devant moi, notre petit groupe évolua bientôt à travers les étages. A chaque porte, Jimin passait sa tête tandis que je le couvrais, cherchant ledit étage où devaient se trouver nos amis. Tandis que nous montions les marches deux à deux, des hommes étaient assis contre les murs, les yeux clos.
Je grognais doucement et Jimin ajouta d'une voix qui ne trahissait aucune émotion :
Jimin : Au moins, on sait qu'ils sont encore en vie.
Je hochais doucement la tête et continuais notre ascension à travers le bâtiment. Puis nous débouchâmes au dernier étage. Je restai dans un premier temps totalement paralysé, incapable d'analyser tout ce qui se passait. Plusieurs hommes du camp adverse gisaient au sol, et les seuls rescapés se débattaient contre mes amis. Le bureau était sans dessus de sou, des feuilles volaient dans la pièce, et seule la lumière du dehors filtrée par la baie vitrée nous éclairait. Des coups de feu pleuvaient au-dessus de nos têtes, et Jimin fût le premier à réagir.
Faisant glisser son arme au sol, il courut asséner un violent coup de coude à l'un des ravisseurs de RM situé derrière lui, prêt à le planter par derrière. Cette scène me réveilla et me permit d'analyser la situation : J-Hope faisait face à un homme de quelques années plus âgé que lui, visiblement peu entrainé, Suga comme RM, faisait face à plusieurs ennemis. Je m'approchais de lui et braquai mon arme sur un de ses ravisseurs derrière lui, avant de tirer sur la gâchette. Juste le temps de le voir s'écrouler sous l'impact de la balle. Suga me regarda, visiblement prêt à me sermonner, mais je en lui en laissais pas l'occasion et allais aider RM, de plus en plus surmené.
Les ennemis tombaient, on semblait avoir les dessus. Et tout dérapa. Un grand cris me figea le sang et la scène se joua en ralenti. Tandis que le sang affluait dans mes tempes à m'en assourdir, la baie vitrée explosa en mille morceaux et deux hommes tombèrent. Un homme, celui que j'avais blessé d'une balle, avait attrapé Suga avec une prise autour de son cou avant de se jeter dans le vide. Suga. Le cris que je poussai ne m'arriva pas aux oreilles. J'avais courus à la fenêtre, m'étant appuyé contre les copeaux de verre qui me rentraient dans le foie, le temps de le voir sombrer dans le vide, luttant contre l'autre homme. Je l'avais appelé, il n'avait pas répondu. J'avais essayé de sauter, une forte poigne me ramena de force dans le bâtiment, m'envoyant rouler dans les morceaux de verre.
Là, je restais recroquevillé sur moi-même, incapable de bouger. Jimin se prit un violent coup de poing qui l'envoya valser contre un mur, et un homme le récupéra. Il le regarda perversement, le portant avec une délicatesse qui en disait long sur ce qu'ils voulaient nous faire.
J'avais oublié, ils nous veulent vivant pour notre immunité.
RM se fit rapidement maitrisé par deux hommes. Quand bien même il était debout, il était courbé en deux, venant d'encaisser un coup à l'estomac. Il semblait accablé, et son regard rempli de larmes me ramena à la raison.
« Je suis désolé. Je n'aurais jamais du nous engager là-dedans »
Fin du flasback
Les larmes me montèrent aux yeux et je fondis en larmes. La première fois depuis des mois. Elles dévalèrent mes joues sans que je ne puisse les contrôler. Tout ce que l'on redoutait le plus, tout ce pour quoi on s'était battu, venait de nous tomber dessus, aussi violemment que cela puisse paraitre.
« Je ne sais pas où tu es, je ne sais pas si tu es vie. Je ne te sens pas près de moi. Mais aujourd'hui, je me battrai pour toi. Tu étais prêt à mourir à tout moment, mais moi je n'étais pas prêt à ce que tu me laisses aussi brutalement. Tu es mon repère, ma boussole et mon soleil. Alors arrête d'être égoïste et reviens maintenant. Si ce n'est pas toi qui reviens, j'irais te retrouver. T'avais raison, on a perdu. Mais je continuerais de me battre, pour le but de ma vie. Désormais, je me battrais en ton nom Min Yoongi, jusqu'au jour où je te verrais de nouveau, et que ce jour soit loin ou que ce soit demain. Attends-moi, où que tu sois. »
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Kon'nichiwa! Bon bah, disons que dans le confinement il y a du bon ; comme j'ai plus d'animes à regarder, je peux me reconcentrer pour écrire :) Je sais, cet OS est triste, mais elle me fait penser à une histoire que j'écrivais avec 7this_is_me5... j'espère que ça vous a plu!🧧
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