Seongjoong
Seongjoong- Seonghwa + Hongjoong ( Ateez )
本当のことを教えて
'Tell me the truth'
PDV Seonghwa
« Aujourd'hui encore, j'ai reçu un message. Encore une fois, c'était le même que le précédent. Eloigne toi. Je sais que c'est lui. Il essaie sûrement de »
Une main qui se posa énergiquement sur mon épaule me fit sursauter et je relevai les yeux des notes de mon journal. Un jeune étudiant d'une certaine élégance était penché par-dessus mon épaule, ses yeux bleus scrutant mes notes.
Yeosang : Encore en train d'écrire ton histoire ?
Le châtain tourna vers moi son regard amical et un sourire apparut sur ses lèvres. Je pouffai légèrement de rire en refermant mon carnet.
Moi : Je te l'ai déjà dit, je n'écris pas une histoire.
Yeosang : Je sais, mais tu refuses de me dire ce que c'est...
Je coulai vers lui un regard amusé.
Moi : C'est toi qui as tant tenu à être mon ami et à rester avec moi. Si tu me trouves trop ennuyeux, tu peux aller voir ail-
Yeosang : Non merci, j'accepte tes petits secrets dans ce cas.
Il sourit comme s'il allait s'en décrocher la mâchoire et prit finalement place au bureau à côté du mien.
Je m'étais toujours demandé ce qu'un garçon comme lui avait bien pu trouver à un garçon comme moi. Yeosang était un garçon manifestement populaire auprès des filles comme des garçons. Sa coiffure presque trop parfaite et son uniforme bleu marine lui donnaient un air de prince, un air prestigieux à côté de moi. Il aimait d'ailleurs parler de nous comme le jour et la nuit : il empestait la joie de vivre et le bonheur, je n'inspirai que du mystère et du secret. Alors même que j'avais tout fait dés le début pour tenir la moindre personne loin de moi, il avait insisté pour rester à mes côtés. Je m'étais montré particulièrement fermé et hermétique à toute discussion avec lui, mais rien ne l'avait dissuadé de me considérer comme un proche.
Yeosang était devenu mon seul ami, que je n'oserais appeler meilleur ami pour rien au monde. Néanmoins, il m'empêchait souvent de penser à la merde dans laquelle j'étais. Il m'empêchait de penser au fait que j'étais la cible principale au milieu d'une chasse à l'homme.
Flashback
Il était tard, peut être vers minuit passé. Le soleil avait déjà disparu depuis des heures derrière les vitres du petit appartement en plein Incheon. Je savais que Hongjoong ne devait plus tarder à revenir. Enfin... non. Je n'avais aucune idée de ce qui pouvait lui prendre des plombes à ce point. Jamais encore il ne s'était absenté sans me prévenir jusqu'aussi tard dans la nuit. Et bien que la fatigue m'empêchait de lire correctement les phrases de mon roman, bien que je sois obligé de les relire toutes quatre fois avant de les comprendre, j'attendais. J'attendais avec une impatience maladive qu'il revienne. Je tentais de me rassurer, de me dire qu'il avait été retenu à l'université pour un projet avec des amis. Mais rien n'avait de sens : pourquoi si tard, pourquoi sans réponse... L'angoisse m'empêchait de me concentrer, me faisait imaginer les pires scénarios catastrophes : et s'il avait été blessé ? S'il avait eu un accident ?
Le bruit singulier d'une clé qui tourne dans une serrure me sortit de ma torpeur et je me défis des couvertures pour me précipiter vers l'entrée tandis qu'il entrait dans la petite pièce.
Moi : Hongjoong !
Je blêmis instantanément. Quelque chose n'allait pas.
Un Hongjoong pantelant, le visage tuméfié et la démarche mal assurée, tentait tant bien que mal de cacher sa douleur. Je tentai alors de m'avancer, mais avant que je n'ai pu m'approcher suffisamment pour établir l'ampleur de la situation, il m'écarta en tendant son bras devant lui, détournant son visage pour que je ne puisse pas l'observer.
Moi : Hongjoong, qu'est-ce qui se passe ?
Hongjoong : Ce n'est rien, je te promets, fais... fais moi confiance.
Il passa alors devant moi en m'écartant sur son passage, et je restai là, dans le couloir de notre appartement, à le regarder se diriger vers la salle de bain. Je sortis de ma stupeur et lui emboitais le pas. Arrivé dans la salle de bain, il récupéra une serviette propre, l'humidifia légèrement et commença à presser le tissu sur ses plaies. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines.
Moi : Tu ne vas pas me dire ce qu'il se passe alors que ce n'est pas la première fois que ça arrive ?
L'anxiété mêlée à la terreur faisait vibrer ma voix. Le voir avec un œil au beurre noir et une plaie ensanglantée au niveau de la joue ne pouvait que me laisser présager ce qui l'empêchait de marcher normalement.
Hongjoong plissa sa joue de douleur lorsqu'il vint appliquer la serviette sur sa plaie. J'étais tétanisé, incapable de comprendre ce qui était en train de se passer.
Hongjoong : Ca n'est rien Seonghwa...
Sa voix était faible et dépourvue de sa lueur enjouée habituelle. Rapidement, la colère prit le dessus. Je ne supportai plus de le voir garder des secrets contre moi dans une situation pareille.
Moi : Putain Hongjoong, tu ne peux pas revenir à bientôt une heure avec la démarche de quelqu'un qui vient de se faire cogner et me refuser de me dire ce qui se passe !
Il arrêta de nettoyer ses plaies et posa ses deux mains sur le lavabo pour se soutenir, le visage baissé pour éviter mon regard.
Moi : Hongjoong, parle-moi ! Qu'est-ce qui ne va pas ?
Comme je m'y étais attendu, il conserva le silence, et serra silencieusement ses poings. Je tentai tant bien que mal de contrôler mes émotions et respirai lentement pour faire baisser la tension.
Moi : Est-ce que tu as eu un accident ? Tu t'es fait tabassé ? Tu devais quelque chose à quelqu'un ?
De nouveau, je n'eus pour silence que l'écho des gouttes d'eau qui tombaient dans l'évier à cause de notre fuite de robinet. Hongjoong resta parfaitement immobile et silencieux. Ces mystères, ces secrets finirent par avoir raison de moi. Une nouvelle fois, je sentis la colère monter en pic.
Moi : Je n-
Hongjoong : Promets moi que quand je t'aurai tout dit, tu partiras d'ici.
Sa voix n'avait été qu'un murmure, à tel point que je dus réfléchir quelques instants pour reconstruire la phrase qu'il venait de prononcer. J'étais perplexe.
Moi : Pardon ?
Cette fois, Hongjoong leva la tête, et mon cœur se serra instantanément. Son visage gonflé par son œil au beurre noir semblait le faire terriblement souffrir, et sa plaie à la joue semblait finalement s'être arrêtée de saigner bien qu'elle reste sanguinolente. Lorsque je croisai son regard, mon cœur sembla chuter plus bas dans mon corps : des larmes semblaient menacer de tomber à tout instant. Son regard sombre était ancré dans le mien, et il ne semblait plus pouvoir se passer de ce contact visuel.
Une nouvelle fois, il répéta.
Hongjoong : Promets moi que tu t'en iras loin d'ici quand je t'aurai tout dit.
Cette proposition n'avait pas vraiment été discutable. Néanmoins, bien qu'acquiesçant afin de m'assurer qu'il se livre à moi, je me conservai le droit de déroger à sa demande. Avec délicatesse, je l'entrainai dans la chambre afin de l'assoir sur le bord du lit pour panser ses plaies. Il se montra tout d'abord réticent, puis finalement se laissa faire. Malgré mes demandes, il insista pour me raconter ce qu'il devait me raconter une fois que ses plaies seraient protégées. Alors je m'exécutai, une sorte d'adrénaline montant en flèche dans mon corps.
Finalement, après quelques minutes, je m'assis face à lui en tailleur sur le lit, observant son visage couvert de pansement et de crème. Le voir de la sorte me fit totalement oublier la colère que j'avais ressenti.
Je n'eus pas besoin de lui demander de parler, il le fit de lui-même. Baissant le regard, il se râcla la gorge.
Hongjoong : Ne m'interromps pas avant que j'ai fini de parler, sinon je n'y arriverai pas.
Je n'osais aller contre sa décision et gardai le silence comme réponse. Hongjoong inspira.
Hongjoong : Il y a quelques années, ma famille a été victime d'un lynchage général. Une fausse accusation qui nous a valu un aller simple en prison, à ma grand-mère, mes parents, mon cousin et moi. A l'époque, je n'étais encore qu'un enfant. Je ne comprenais rien de ce qu'il se passait... Ma grand-mère est rapidement morte des mauvaises conditions de traitement. Ma mère a suivi, et ce fut le tour de mon cousin.
Il expira doucement.
Hongjoong : Un jour, un homme s'est présenté au parloir, déclinant son identité comme un des membres du Cadre. Je ne savais pas ce que c'était à l'époque. Cet homme était étrange, habillé entièrement de haute couture, des plus belles matières, et il prétendait vouloir nous aider à sortir. Pourquoi cet homme s'intéressait-il à nous ? Je me le suis demandé, mais je ne comprenais rien, j'étais trop jeune. Pourtant, avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, papa et moi étions dehors, escortés par deux hommes au service de ce même Cadre. Ce fut la dernière fois où j'ai vu mon père.
Il marqua un silence durant lequel je sentis qu'il remettait ses idées au clair. Comme demandé, je conservai le silence, bien que purement horrifié par l'enfance que Hongjoong me dépeignait.
Hongjoong : Dés mes quatre ans, j'ai été pris en charge par ce Cadre, un groupe de cinq hommes que je ne connais que de rumeurs. Ils n'apparaissent que très peu en public et font partie d'un des plus grands syndicats criminels de Corée du Sud. Et c'est là que tout est parti en vrille.
Il passa sa main dans ses cheveux et leva son visage bien que ses yeux soient clos. Je buvais chacune de ses paroles, avec toujours un peu plus d'horreur à chaque phrase.
Hongjoong : Ces hommes sont des malfrats, des mafieux qui font réaliser les tâches ingrates par des subalternes. Et j'allais devoir devenir l'un d'eux. Pourquoi ? Car ils avaient papa en joue. Car si je refusais la moindre chose, papa était battu, roué de coups, harcelé.
De nouveau, il marqua un temps d'arrêt, et doucement, il ouvrit ses yeux. Il semblait fatigué, épuisé, mais rien ne pouvait plus m'ébranler que ce que je pensais comprendre.
Hongjoong : Seonghwa, je suis leur machine, je suis leur jouet, je suis à leur service.
Ses derniers mots se perdirent dans sa gorge comme s'il était sur le point d'exploser en sanglots. Mais la vérité me glaça le sang. J'avalai péniblement la boule qui venait de se créer dans ma gorge.
Moi : Tu... Tu es un mafieux ? Tu as déjà... tué quelqu'un ?
Hongjoong secoua alors prestement la tête tout en la baissant. Les battements de mon cœur se faisaient plus lourds, chaque pulsation m'envoyait dans le crâne.
Hongjoong : J'ai la chance d'être trop jeune pour ne jamais avoir expérimenté ça... pour le moment...
Moi : Tu fais quoi alors dans cette organisation ? Tu tortures des gens ? Tu voles, tu-
Hongjoong : Seonghwa, non je ne tue pas et je ne blesse pas les gens. Je dois m'occuper de récupérer des informations, je sers principalement d'agent infiltré.
Cette réponse ne sembla que partiellement me satisfaire, comme si j'espérais finalement que Hongjoong finisse par me répondre que tout cela n'était qu'une mauvaise blague. Mais la vérité et les faits étaient là : je partageais mes nuits avec un criminel.
Moi : Et... Et ça te plait de faire ça ?
Hongjoong me lança un regard noir et rempli de reproches.
Hongjoong : T'as l'impression que ça te ferait plaisir de travailler pour des connards sous la menace qu'il descende la seule famille qu'il te reste ?
Je serrai la mâchoire.
Moi : Pourquoi tu ne pars pas ? Pourquoi tu ne disparais pas ? Qu'est-ce qui t'en empêche ?
Le châtain grogna de frustration en passant ses mains sur son visage pour se dissimuler derrière.
Hongjoong : Je ne peux pas Seonghwa... J'ai beau tourner la question sous tous les angles, ils sont la seule raison pour laquelle mon père vit actuellement. Ces hommes ont fait de moi leur marionnette, et je ne peux pas me défaire de ça. Je ne peux pas jouer contre eux.
Toutes les informations se bousculaient dans ma tête, tout semblait si confus, si absurdement complexe.
Moi : Pourquoi tu ne les dénonces pas à la police ?
Instinctivement, Hongjoong baissa ses mains et fixa son regard dément droit sur moi.
Hongjoong : Oh Seonghwa... Ces hommes, tu ignores de quoi ils sont capables. On n'invite pas la police dans les affaires du Cadre, on ne joue pas aux plus forts avec ces hommes. Tu ne pourrais même pas comprendre le danger qu'ils représentent. Ils planent sans bruit comme la mort, et frappent au moment où tu t'y attends le moins avec des moyens toujours plus affutés et développés que la fois précédente.
Soudainement, Hongjoong attrapa mes mains entre les siennes et les serra étroitement.
Hongjoong : C'est la raison pour laquelle tu dois fuir d'ici. Tu dois échapper à leur vigilance tant qu'il en est encore temps.
Cette fois, je fronçai les sourcils. Je n'essayai pas de me défaire de sa prise, mais je secouai doucement la tête.
Moi : De quoi tu parles ?
Il avala sa salive, son regard rivé vers moi. La peur le paralysait totalement, il était méconnaissable.
Hongjoong : Nous ne nous connaissons que depuis quatre mois, et le Cadre ne te connait pas encore, mais je sais qu'il me soupçonne, d'où les coups de ce soir. Les membres supérieurs savent que quelqu'un me tourne autours. Alors avant que tu ne sois pris dans l'engrenage, il faut que tu t'échappes, il faut que tu t'éloignes d'ici, le plus loin possible, aussi loin que ton argent te le permette.
Je repoussai doucement ses mains pour serrer les siennes au creux des miennes. Je tentai de faire le tris, mais la masse d'informations me surplombait largement, et j'avais l'impression de crouler, l'impression que mon cerveau allait finir par saturer.
Moi : Attends, pourquoi le « Cadre » viendrait-il après moi ? Je ne leur ai rien fait.
Hongjoong grogna une seconde fois, comme si j'étais sot et parfaitement inculte. Il laissa tomber sa tête, impuissant.
Hongjoong : Si ces hommes découvrent ton identité, ils feront tout pour retrouver ta famille, ce qu'ils arriveront à faire, et alors ils te feront chanter. Ils te feront exactement ce qu'ils m'ont fait, et ta vie sera entre leurs mains.
Il redressa alors le regard, mais cette fois, je décernai dans ses yeux noirs une lueur déterminée.
Hongjoong : Pars d'ici dés maintenant, fuis, je ferai tout ce que je peux pour te protéger. Disparais totalement, et ne tente rien, ne t'opposes pas à eux Park Seonghwa.
Fin du flashback
Je chassai ces souvenirs en secouant doucement la tête, les yeux clos.
J'ai fait ce qu'il fallait. Il s'en sortira.
Depuis que j'avais fait ma première déposition au commissariat pour tenter de donner une piste susceptible de démanteler ce syndicat criminel, je n'avais jamais revu Hongjoong. Je ne savais même pas s'il savait pour la déposition ou non. Néanmoins, malgré tous les risques que j'avais pris en faisant ça, je persistai à me rassurer. Je sauverai des vies, peut être même la sienne.
Je me concentrai finalement sur les leçons que je souhaitais relire avant mon examen. La salle de travail était parfaitement calme, on n'entendait que les crissements des crayons sur les feuilles ou la respiration souple des étudiants. Une étrange impression d'être observé me serra les tripes, comme si quelqu'un quelque part m'épiait. Silencieusement, je me retournai sur ma chaise, observant les visages de chacun de mes camarades, concentrés sur des fiches ou des cours qu'ils révisaient. Rien ne m'apparut anormal, et j'eus beau me tourner et me retourner dans tous les sens, rien n'y changea, je ne croisai jamais un nez en l'air.
Yeosang : Seonghwa, qu'est-ce qui te prend ?
Je me retournai à l'entente de la voix de mon ami. Il avait les sourcils foncés et me regardait, visiblement perplexe. Je secouai la tête.
Moi : Rien, rien...
A sa tête, il comprit que je ne lui dirai rien, alors il ne posa pas plus de question. Il haussa simplement les épaules et se reconcentra sur les quelques feuilles qu'il relisait.
Néanmoins, l'impression n'avait pas faibli. Un désagréable frisson glaça tout mon corps et je peinai à rester concentré. Quelque chose n'allait pas, quelque chose ne tournait pas rond. Incapable de rester assis une seule seconde de plus à prétendre réviser, je récupérai mes affaires, les fourrai dans mon sac et quittai la salle.
Yeosang : Eh, attends moi !
Je pestai doucement. A peine eus-je passé la porte de la salle de révision que Yeosang m'emboitait le pas, s'accrochant maladroitement à ses cahiers dans une main et à la hanse de sa besace dans l'autre.
Moi : Tu pouvais rester là-bas tu sais...
Yeosang : Je sais qu'il y a quelque chose, ne me prends pas pour un idiot. Je sais aussi que tu ne me diras rien, alors je vais simplement rester avec toi pour espérer te remonter le moral.
Je ne pus m'empêcher de sourire en partant vers la bibliothèque, accompagné de cet imbécile. Quelque chose chez lui que j'avais don de trouver particulièrement niais me fit un je ne sais quoi au cœur. Comme si j'avais oublié ce destin qui me pourchassait.
Yeosang, quelques pas derrière moi, tenait toujours maladroitement mais fermement ses livres contre lui, un sourire ornant ses levés rosées.
Yeosang : On va où comme ça ?
Après quelques secondes de réflexion, je haussai simplement les épaules, me rendant compte que j'avais seulement réagi par réflexe en sortant de la salle.
Moi : Je ne sais pas, je veux seulement m'éloigner de cette salle de classe...
Yeosang : Si tel est ce que tu désires, je te suis !
Je ris en le regardant. Il était définitivement le garçon le plus idiot que je connaissais. Comment ne pouvait-il pas lire sur mon visage que j'étais le pire ami qu'il puisse se faire ? Comment pouvait-il conserver une telle innocence en restant avec moi ? Ou peut-être était-ce parce que je connaissais la vérité que je pensais cela.
Yeosang et moi passâmes par la plus belle passerelle de l'université, un couloir de verre qui donnait une vue imprenable sur les côtés de l'île, au loin. Le soleil était masqué par les nuages, mais le paysage était particulièrement clair, d'une douceur inattendu pour un mois de mars.
Yeosang : Tu me la feras lire un jour ton histoire ?
Je ris doucement avant de tourner la tête.
Moi : Combien de fois vais-je devoir te dire que ce...
Yeosang grimaça étrangement, comme s'il était lassé d'entendre cette réponse. Je m'attendais à l'entendre riposter, mais je n'eus aucune réponse. Seuls les yeux apeurés de Yeosang me firent prendre conscience de mon erreur.
Il lâcha ses livres qui s'écrasèrent en un bruit sourd qui résonna dans tout le couloir. Une lame était ressortie par son estomac, et j'eus à peine le temps de voir la scène que le bout de métal était extirpé par derrière et replanté, cette fois bien plus haut, au niveau de ses poumons. Je frissonnai de terreur en voyant mon ami s'étouffer et cracher du sang.
Tout se passait bien trop vite. Mon corps ne répondait plus, mon cerveau était figé sur l'image d'un Yeosang qui s'effondra au sol.
Incapable de faire le moindre pas, réduit au silence par le choc, je relevais simplement le regard. A cet instant, je crus prendre la lame en plein cœur à mon tour.
A quelques mètres de moi, dans les couloirs de verre menant à la bibliothèque, il était là, surplombant le cadavre gisant de mon ami. Ses cheveux noirs brillants masquaient presque parfaitement le cache œil qu'il portait à son œil gauche. Son expression était parfaitement indéchiffrable, et je me serais perdu des minutes à le contempler si je n'avais pas été rappelé à ma conscience par le bruit régulier des goutes de sang qui glissaient le long de sa lame.
Etrangement, malgré ce chamboulement émotionnel, la peur n'était pas maitresse. Alors que j'avais devant moi la personne que j'avais autrefois estimée, une colère noire et aveugle s'emparait déjà de chaque cellule de mon corps. Il venait de tuer de sang froid la seule personne qui me raccrochait à mes sentiments.
Hongjoong : Je t'avais dit de fuir.
Rien en lui n'avait changé. Ni son regard pénétrant, ni sa voix légèrement aigue. Il était parfaitement celui que j'avais connu. Pourtant, cette fois, je ne pensais pas qu'il était réellement venu pour me souhaiter de joyeuses retrouvailles.
Ni lui ni moi ne bougeâmes. Nous restâmes parfaitement immobiles à nous scanner. Même après deux ans, j'avais l'impression que mes sentiments ne s'étaient jamais réellement évaporés.
Hongjoong : Je t'avais dit de disparaitre, de t'évaporer sans la moindre vague à la surface.
Sa mâchoire était serrée, et il luttait aussi visiblement pour ne pas se laisser submerger par la colère. Néanmoins, la rancœur rendit mes souvenirs âpres et acides, comme si rien n'avait jamais existé entre nous.
Moi : Tu sais très bien que je ne pouvais pas faire ça.
Dans d'autres circonstances, cet homme aurait été l'objet de mes plus sombres désirs. Mais les souvenirs revenaient se loger comme des lames violentes, m'arrachant de plus en plus à la réalité. J'avais comme l'impression que la peur avait figé le temps autour de moi, comme si j'étais dans une dimension parallèle.
Hongjoong : Je t'ai dit que tu n'avais aucune idée de ce à quoi tu te frottais...
Hongjoong planta son regard sombre dans le mien, et j'eus la nette impression de ne jamais l'avoir quitté. Au-delà de ses prunelles, je décelai bien plus que de la colère : je vis nettement danser comme des flammes des lueurs de peur et d'appréhension.
Hongjoong : Je t'ai dit que tu risquais ta vie si tu venais à parler...
Moi : C'est pour cette seule raison que j'aurais du laisser un gang en liberté, perpétrer meurtres, vols et contrebandes à volonté ? Pour cette raison que tu devais tuer mon ami ?!
J'avais presque crié cette dernière question. J'étais incapable de procéder normalement face à cette scène. Toutefois, j'avais repris suffisamment d'assurance en surface. Ces deux ans passés sans lui, à fuir un ennemi invisible, un ennemi dont je ne savais parfaitement rien, m'avait coupé de toute émotion. En décidant de porter seul le fardeau de ce secret, je m'étais cloué dans une bulle de solitude, une bulle de néant où seule la routine me permettait de ne pas perdre les pédales. Pourtant, Hongjoong venait de faire voler en éclats la seule protection contre la réalité que j'avais pu bâtir.
La lame pendant au bout de sa main le long de son corps, Hongjoong restait loin de moi, comme si le pas de trop risquait de faire basculer la situation. J'avais cette étrange impression de connaitre par cœur un total inconnu.
De sa main libre, Hongjoong passa sa main balafrée dans ses cheveux, relevant ses mèches et dévoilant un peu plus son cache-œil.
Moi : Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Son unique œil visible se posa une nouvelle fois sur moi, et je regardai son œil masqué. Il comprit instantanément ma requête. Il rajusta alors son cache-œil de manière maladroite, comme si évoquer ce sujet ramenait à sa mémoire un désagréable souvenir.
Hongjoong : Je te l'ai dit, on ne leur échappe pas facilement.
Un frisson glacé traversa mon échine. Je refusai fermement de croire à ce qui venait de traverser mon esprit.
Moi : Tu ne réponds pas réellement à ma question.
Cette fois, il détourna le regard, baissant la tête.
Hongjoong : Je t'ai décrit le gang, je te l'ai fait voir à travers mes yeux... Alors ils m'en ont pris un.
Son unique œil brilla et sembla étinceler lorsqu'il le braqua de nouveau sur moi.
Hongjoong : La seule raison pour laquelle je suis encore capable de te parler devant toi, c'est parce que le boss savait que je pourrais les mener à toi. Sinon, j'aurais été tué comme les autres.
Mon cerveau sembla marquer un blocage dés que mon vis-à-vis prononça le terme tuer. Autant que j'avais pu ressentir un sentiment bouillonnant de haine et de colère envers Hongjoong suite à son mensonge sur ses activités, l'imaginer gisant au sol, couvert de sang et balafré me donna la nausée. Néanmoins, il n'était nullement temps pour les accolades et la pitié. Ceci dit, je ne me résignai pas à le considérer comme un ennemi.
Je souris doucement, haussant les épaules.
Moi : Tu as réussi à échapper au pire...
Il bascula légèrement la tête de côté avant de faire un pas dans ma direction, prenant soin d'enjamber le corps de Yeosang.
Hongjoong : Par ta faute, non.
Un ton de reproche était facilement décelable dans sa voix. D'un mouvement sec, il pointa sa lame vers moi, ne me lâchant pas un seul instant du regard.
Hongjoong : Je t'ai dit de partir, loin, très loin, de quitter le pays. Je n'ai cessé de te le rappeler en prenant le risque de t'envoyer des messages. Tu n'en avais rien à foutre de ce que j'ai pu te dire ?
Je serrai les mâchoires, esquissant un petit pas en arrière, sentant que la situation pouvait déraper d'un instant à l'autre. Bien qu'il fut à quelques mètres de moi, je ne doutais pas un seul instant de mes chances de survie s'il venait à s'approcher.
Moi : Je n'allais pas vivre caché comme une vermine alors que tu m'avais dit que personne ne connaissait mon existence au sein du gang...
A mon grand étonnement, cette phrase résonna contre les murs de verre avant que Hongjoong ne laisse échapper un rire étouffé. Bientôt, un rire dépourvu de la moindre nuance d'amusement résonna dans le couloir tandis que Hongjoong baissait sa garde. Visiblement, mon innocence enfantine n'avait fait que nourrir son point de vue.
Hongjoong : Je t'avais dit que personne ne connaissait jusqu'alors ton existence. Mais je n'ai cessé de te dire, ce soir là, que les membres du Cadre ne sont pas facile à berner.
Soudain, son ton était redevenu parfaitement sérieux. Il regarda une fraction de seconde au-delà du mur de verre, puis se concentra de nouveau sur moi, oubliant néanmoins de pointer sa lame vers moi, ce que je constatai avec soulagement. Cette vision était tellement étrange : un étudiant dont une fausse innocence était dépeinte sur son visage, surplombant de toute sa hauteur le corps meurtri d'un de ses camarades, une lame à la main.
Hongjoong : Dés lors qu'ils ont suspecté la présence d'une personne à mes côtés, les membres du Cadre ont envoyé des gens me suivre en filature, me torturer pour que je parle. Certains se sont même introduits chez moi...
Il marqua un court temps d'arrêt.
Hongjoong : Mais... Lorsqu'une descente de police a eu lieu à quelques rues du QG alors qu'aucun membre des forces de l'ordre n'avait jamais mis les pieds ici, ils ont fait le lien entre ta potentielle disparition si mystérieuse et cet évènement. Alors ils ont mis tous les moyens de leur côté pour te retrouver. Et la corruption finit toujours par gagner. Après avoir eu accès à toutes les caméras de la ville, ils nous ont vu...
Il posa sa main libre sur son cache œil puis détourna la tête.
Hongjoong : J'ai subi les conséquences de ce mensonge... Alors j'ai décidé de prendre activement part aux recherches pour retarder au maximum ce moment.
Son regard accusateur se posa une nouvelle fois sur moi et il plissa les yeux.
Hongjoong : J'ai pris des risques démesurés pour effacer des preuves menant à toi, pour te permettre de gagner quelques heures de plus. J'ai passé des heures à les écarter des bonnes pistes, tout en menant le soir des recherches pour te localiser. Et c'est là que tu te cachais. Tu pensais que la mer allait empêcher des mafieux de te retrouver, toi qui sait tant et qui pourrait peut être encore parler ?
Moi : J'étais sous le protectorat direct de la police coréenne. Je suis devenu un témoin protégé dés ma première déposition-
Hongjoong : Mais la police est corrompue ! C'est même eux qui t'ont livré au Cadre après t'avoir conseillé de fuir sur l'île de Jeju !
Son visage était tordu par une forme de colère et d'agacement, comme si la moindre action que j'avais prise jusqu'alors avait été une piètre erreur. Pourtant, autant que la peur semblait monter en flèche comme pour affecter ma raison, une haine farouche pour ce monde dont je ne comprenais rien m'emplit.
Je pestai.
Moi : Si tu as pris tous ces risques pour tenter de me camoufler, pourquoi tu ne m'as pas dit tout ça ?! Pourquoi dans aucun de tes messages, tu n'as fait part du moindre petit indice ?!
Cette fois-ci, Hongjoong avança de quelques pas vers moi, entrainé par une bouffée d'adrénaline. Je reculai contre mon grès, sentant que la situation était définitivement en train de basculer.
Hongjoong : Triple con ! Tu penses vraiment que je ne l'aurais pas fait si je l'avais pu ?
Je me sentis bête. Comme si j'avais oublié qui il était. Evidemment qu'il m'aurait aidé s'il l'avait pu. Cet homme avec lequel j'avais partagé des nuits avait tout tenté pour me sauver... et pourtant, il m'avait laissé tomber. M'avait abandonné, m'avait repoussé au moment où j'avais le plus besoin de lui.
Il laissa échapper un petit rire sans joie. Il était visiblement abattu, comme si une mince fenêtre aurait pu me permettre de fuir.
Hongjoong : Je ne sais même pas si tu as compris dans quelle situation tu es, là tout de suite.
Je tentai de garder le contrôle total des battements de mon cœur qui se firent plus sourds, plus lourds.
Moi : Tu es venu me ramener à eux ? Me tuer ?
Il haussa les épaules.
Hongjoong : Je devrais. Je devrais te tuer le premier pour être sûr que personne ne le fera à ma place.
Cette fois, la menace se planta comme un couteau en plein dans mes poumons. J'eus l'impression de m'étouffer, de manquer d'air. Pendant quelques secondes, ma vision sembla brouillée, les formes et couleurs vrillèrent doucement.
Je ris, comme si c'était l'unique moyen de relativiser la mort prochaine.
Moi : Alors c'est comme ça que je vais mourir, tué par ta main...
Ces mots sortirent sans que je n'en ai conscience. Le regard de Hongjoong vacilla et il resserra plus fort sa prise sur le manche de son arme, comme si cela allait lui permettre d'échapper à la réalité si cruelle.
Hongjoong : Le bâtiment est surveillé par des agents d'élite du Cadre depuis des heures, et plusieurs hommes sont à ta recherche, moi compris. Partir te chercher était mon unique chance pour te prot-
Le regard de Hongjoong se figea alors que des bruits sourds résonnèrent dans le couloir derrière lui.
A ce moment précis, plus rien n'eut d'importance à mes yeux, ni même le mur de verre qui vola en éclats tandis que des bombes lacrymogènes étaient lancées dans le bâtiment, ni même le corps meurtri de mon ami, au sol. Hongjoong courut en ma direction, articulant malgré tout ce brouhaha un « cours » que j'exécutai aussitôt.
Alors que je courais dans les bâtiments, traqué par des hommes surentrainés armés des pieds jusqu'aux dents, Hongjoong ne lâcha pas une seule seconde mon poignet. Alors que je fuyais ma mort, l'adrénaline m'empêcha de réfléchir correctement, et je m'efforçai seulement de courir sans réfléchir, de courir pour fuir ces bruits de débris et de voix qui se rapprochaient.
Après seulement quelques minutes de course, Hongjoong ouvrit une porte à la volée et s'y engouffra en me tirant derrière lui. une fois entrés dans une salle de cours de l'université, il ferma la porte et verrouilla l'accès à la pièce. Il me fit signe de me baisser pour ne pas être visible par la fenêtre de la porte. A peine fus-je baissé que je croisai son regard : une terreur authentique animait son unique œil visible, et je vis sa main trembler de manière à peine perceptible.
Cette fois-ci, c'était fini. J'allais réellement mourir des mains de celui qui m'avait un jour sauvé.
Par je ne sais quel élan, je tentai de le repousser, probablement pour me donner un semblant de conscience de survie, comme si je pouvais m'enfuir par les fenêtres et fuir mon destin. Mais Hongjoong me rattrapa avec force et me plaqua assis contre la porte. Ses gestes semblaient moins assurés, moins sûrs.
Hongjoong : Seong... Seonghwa écoute...
Sa voix avait brutalement perdu l'assurance d'auparavant, et j'eus l'impression de revoir le petit étudiant châtain avec qui j'avais passé plusieurs mois. Pourtant, je tentai de me débattre.
Moi : Ne m'oblige pas à attendre la mort sans rien faire...
Sa force contre la mienne, je crus une seconde que je pourrai faire basculer la situation à mon avantage, mais la force de Hongjoong m'en dissuada.
Hongjoong : Seonghwa... Seonghwa écoute moi, je t'en supplie.
A la manière dont il m'implora, je cessai petit à petit de le repousser avant de le regarder. Ses yeux semblaient humides, bien que rien d'autre n'ait pu traduire ses doutes et son stress.
Hongjoong : La seule manière que tu puisses leur échapper maintenant, c'est que je leur montre ce qu'ils veulent voir. Si je leur rapporte la preuve que tu es mort, alors tu pourras t'enfuir.
Je restai silencieux, mon cerveau procédant à une vitesse terriblement accablante, bien trop lente.
Hongjoong : Je n'ai pas tué ton ami, et ce sera la même chose pour toi.
Malgré tout ce qu'il disait, j'avais l'impression d'être dans un rêve cotonneux, comme si tout ce cauchemar allait bientôt prendre fin, et que j'allais me réveiller dans mon appartement, à ses côtés.
Moi : Je ne comprends rien...
Hongjoong grogna de frustration, comme si le seul fait de dire à voix haute son plan était déjà pénible. Il s'agenouilla devant moi, sortant un petit flacon de verre qu'il brandit devant mes yeux.
Hongjoong : Ceci est de l'amiodarone. J'ai mis un certain temps à m'en procurer, comme j'ai mis un certain temps à élaborer ce plan. Cette petite chose permet de ralentir le rythme cardiaque.
Je fronçai les sourcils. Dans les couloirs, des bruits de pas se faisaient de plus en plus bruyants. Tout allait bientôt s'arrêter. J'attrapai le poignet de Hongjoong, pris d'une montée d'adrénaline. Non, je ne peux pas me laisser mourir si facilement.
Moi : Tu veux réellement me tuer, et tu t'attends à ce que je te laisse faire ?
Tout se passa alors très vite. Hongjoong dégagea avec une facilité presque ridicule sa main de mon emprise, et ouvrit le bocal, qu'il avança de force jusqu'à mes lèvres. Alors que je tentai de repousser sa main, une douleur cuisante, transperçante me déchira l'abdomen, me forçant par la même occasion à ouvrir la bouche de douleur, me faisant ingurgiter les médicaments.
Je baissai rapidement la tête, pour apercevoir le poignard de Hongjoong logé dans mon estomac. Le choc et la douleur m'aveuglaient à présent, et je relevai la tête vers Hongjoong.
Moi : Espèce de c-
Hongjoong : Fais moi confiance. Je t'en supplie fais moi confiance.
Sa voix était brisée, ses yeux suppliants. La douleur me démangeait, des picotements remontaient jusqu'à mes poumons, j'avais l'impression de ne plus arriver à respirer correctement.
Hongjoong : La blessure justifiera des battements de cœur suffisamment bas, comme si tu étais en train de mourir. Si les soldats te croisent, ils croiront que tu es mort de cette blessure, bien que j'ai évité de peu les organes sensibles.
Sa voix se mêlait, semblait distordue. J'avais l'impression de voir et d'entendre dans un kaléidoscope, dans une réalité totalement trafiquée. Le sang détrempait mes vêtements, et je sentais une chaleur moite venir me coller à la peau.
Les mains de Hongjoong vinrent saisir les miennes, et dans un effort surhumain, je réussis à lever la tête. Une unique larme avait tracé un chemin sur sa joue pâle, mais il semblait plus déterminé que jamais.
Hongjoong : Appuie sur ta plaie quand j'enlèverai le poignard, je suis obligé de le récupérer pour obtenir un test ADN qui pourra attester de ta mort. Quand je serai parti, ne bouge pas, ne tente rien. Je vais déclencher un incendie dans la bibliothèque pour éloigner le Cadre, tout en prévenant que tu es là, pour que quelqu'un vienne te chercher.
Il serra les mâchoires. Je souris faiblement, sentant nettement la douleur et le médicament me plonger dans un état de semi éveil.
Moi : Tu as prévu ça au détail près...
Hongjoong : Je vais éloigner les agents, pendant que tu seras admis à l'hôpital de Jeju. Une fois soigné, pars. Ne reviens plus jamais ici, fuis, et oublie moi, n'essaie plus de me contacter, juste disparais.
Je toussai faiblement lorsque Hongjoong délogea la lame, ma main appuyée sur ma blessure pour tenter d'atténuer la douleur. Mon cœur me faisait souffrir le martyre, mon estomac semblait sur le point d'exploser. J'étais au bord de la mort, incapable de faire quoi que ce soit, abandonné aux mains de celui qui me sauvait une nouvelle fois.
Avec une douceur infinie, Hongjoong posa ses lèvres sur mon front. Cette sensation contrasta avec toute la douleur et la violence que j'avais vécu ces dernières années, mais ce fut aussi éphémère que notre amour.
Hongjoong : Survie pour moi.
La dernière vision que j'eus de lui fut son départ de la pièce. Sa voix n'atteignait plus mes oreilles, comme si une acouphène constante brouillait mon ouïe. Hongjoong brisa une fenêtre de la salle de cour et disparut dans la fraicheur de l'hiver. Tout avait disparu. La vie semblait s'évaporer de mon corps au même rythme que la flaque de sang grandissante. Le médicament fit son effet. Ni les bruits de pas, ni les premières fumées ne purent m'empêcher de sombrer dans un sommeil sans rêve.
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Kon'nichiwa! Cette idée d'os m'est venue comme ça, je l'ai écrite en seulement deux jours et des heures... Je sais que c'est beaucoup moins centré sur de la romance pure, dites moi ce que vous en pensez ! Aussi, est-ce que ça dit à quelqu'un que je vous propose les musiques sur lesquelles j'écris mes os pour avoir un fond sonore ?🧧
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