Jour 5 - 7
Qu'importe les horreurs qu'ils vivaient, si le groupe restait ensemble alors tout irait parfaitement bien, même au beau milieu de l'Apocalypse.
Pendant quelques temps, les garçons restèrent sur le sol à s'embêter les uns et les autres tout en ignorant le fait qu'ils étaient assis dans la gadoue visqueuse et que leur pantalon allait être entièrement tâché. À l'horizon, le soleil descendait paisiblement dans le ciel grisâtre et, lorsque ce dernier pointa seize heures passés, les compagnons de route jugèrent qu'ils étaient peut-être temps de reprendre la route en quête d'un endroit où s'installer définitivement. Hwanwoong tendit à Seoho deux cachets afin d'atténuer la douleur, enfin, de manière très légère puisque, au vue de son cas, un simple ibuprofène était limite inutile mais cela pourrait permettre d'atténuer les maux durant le trajet.
« - Je vais porter Seoho Hyung sur mon dos. Prenez mon sac s'il vous plaît. »
Geonhak s'agenouilla devant le blessé tout en lui montrant son dos afin qu'il puisse s'accrocher à sa nuque et entourer, comme il pouvait, ses jambes autour de ses hanches. Pendant que Hwanwoong et Dongju aidait le blessé à être correctement installer sur le plus musclé de la bande, Youngjo prit le sac de Geonhak en plus du sien tandis que Keonhee attrapa celui de Seoho et, une fois que tout le monde fut fin prêt, ils reprirent leur marche vers l'inconnu en quête d'une zone où planter le camp durant leur deux derniers jours d'existence sur cette Terre.
Sur le trajet, Seoho s'était rapidement assoupi à cause de la douleur endurée : il avait été complètement vidé de toutes ses forces. Geonhak s'assura qu'il fut bien installé et il se mit à sourire en sentant le souffle de son ami s'échouer dans sa nuque : ce n'était pas désagréable mais cela le chatouillait. Pendant ce temps, Dongju et Keonhee prenaient des nouvelles de leur proches qui avaient, eux aussi, ressenti le tremblement de terre. Heureusement, personne ne fut tué ou blessé dans la famille des deux garçons ce qui rassura tout le monde : plus de peur que de mal.
Hwanwoong, quant à lui, pianotait aussi sur son téléphone portable qui n'avait plus que vingt-six pourcent de batterie mais, lui, ne prenait pas des nouvelles de ses parents. Pourquoi faire ? Cela ne lui serait d'aucune utilité, une information futile qui ne l'intéressait guère. Non, le plus petit se baladait sur les réseaux et autres chaînes d'information afin de savoir ce qui se passait dans le Monde. Très rapidement, un flot de connaissances et de renseignements se trouvèrent à porter de main, ou plutôt de clic. Le garçon lisait plusieurs articles sortis ces dernières heures tout en survolant les flopées de messages de lecteurs. Ces derniers étaient soit rempli de démentis, soit de haine, soit de lamentations désespérées. La raison humaine s'en était allée au moment où l'annonce de « Ultimatum » fut apparu à la télévision et sur Internet ne laissant place qu'à l'extrémité des sentiments et à l'irrationnelle des émotions.
Les informations que trouvaient Hwanwoong se complétaient comme elles se contredisaient. Les fake-news pullulaient comme jamais tandis que les théories du complots faisaient rages sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Mais, parmi ce fouillis de sur-informations polluantes, le garçon réussit à avoir les renseignements qu'ils souhaitaient et ce qu'il découvrit le fit légèrement paniquer avant de se rappeler qu'il allait tous mourir avant de subir les conséquences de cet éveil. L'article scientifique que lisait Hwanwoong avait, en effet, un titre plutôt claire : « La ceinture du feu du Pacifique est en activité ».
Le ceinture du feu est un arc volcanique entourant l'océan Pacifique et il contenait neuf-dixième des volcans mondiaux, donc, son éveil n'était pas de très bonne augure. Au moins, cette nouvelle permis au garçon d'expliquer la cause de ce séisme de magnitude 6.3 qui avait été enregistré non loin de Séoul. Tout en continuant ses recherches tandis que les autres discutaient de tout et de rien, le jeune adulte se rendit copte que le Monde se détériorer sur tous les continents existants. Les volcans entraient en éruption, les séismes secouaient les villes aux quatre coins du globe, d'immenses tsunamis s'abattaient sur les côtes causant de graves dommages tandis que, dans les terres, des tornades faisaient des ravages.
Un peu partout sur les sept continents, les villes étaient parfois rasées et d'autre fois inondées faisant que les centrales nucléaires, et autres usines, prenaient feu puis explosaient à cause de problèmes de maintenance ainsi que de sécurité : la situation actuelle était apocalyptique. Le monde courrait à sa perte, c'était la décadence. Hwanwoong continua de lire article sur article, commentaire sur commentaire se bourrant ainsi le crâne d'informations qui lui seront probablement, voire sûrement, inutiles. Puis, de manière soudaine, son portable s'éteignit alors qu'il était plongé dans la lecture d'un article sur l'explosion de la centrale nucléaire de Flamanville en France. L'infrastructure avait tout détruit tant la déflagration avait été puissante tuant des milliers de personnes sur le coup.
Cette « mort » de la batterie de son téléphone força le plus petit à sortir de sa bulle tout en soupirant : son morale avait baissé au vue de toutes ses nouvelles qu'il venait d'apprendre. Les autres membres de la bande l'observèrent ranger son outil de communication dans la poche de sa veste et Keonhee, curieux, ralentit la marche pour se placer à ses côtés afin de lui poser quelques questions.
« - Tu as fait des recherches sur la cause des séisme, n'est-ce pas ?
- Ouais... Tu as entièrement raison, tu me connais bien Keonhee. »
Un maigre rictus prit place sur les lèvres de Hwanwoong qui tourna le regard vers son ami au regard pétillant de curiosité. Même au milieu de l'apocalypse Keonhee restait lui-même : un garçon attachant, loyal et irradiant de bonnes ondes.
« - Et donc ? Que se passe-t-il dans le Monde ?
- Rien de bien optimiste je t'avoue. Du moins, le pessimisme des mauvaises nouvelles domine les choses positives qui doivent se dérouler ici et là dans le monde. Les gens ne parlent que de l'éveil de la ceinture du feu, des catastrophes naturelles ainsi qu'anthropiques qui surgissent un peu partout. L'humanité s'effondre totalement sous la menace d'Ultimatum... »
Le garçon lâcha un long soupir dépité tout en baissant le regard, ses pieds devinrent soudain un spectacle très intéressant et apaisant. Mais, alors que son moral tombait dans ses chaussettes, une main fut amicalement posée sur son épaule suivit des paroles rassurantes d'un des plus sages du groupe : Kim Youngjo.
« - Ne te plombes pas le moral avec tout ça, mon Woong-ie. Tu te fais du mal.
- Mmh... Ouais, tu as raison. Cela ne m'a pas servi à grand-chose de connaître tous les malheurs sur Terre... C'est trop tard pour regretter maintenant.
- Exactement, il faut qu'on profite de nos derniers instants au maximum actuellement.
- J'AI TROUVÉ UN TRUC ! »
Venant d'une direction inconnue, la voix de Dongju s'éleva parmi les feuillage d'un buisson qui frémissait à cause du maknae qui tentait de s'extraire de ses branches entremêlées. Le plus petit avait profité de la discussion entre ses Hyung pour s'éclipser car quelque chose lui avait attiré le regard et son instinct l'avait dicté d'aller y jeter un coup d'œil. Le quintuple se dirigea vers l'endroit où s'échapper leur petit frère, celui-ci portait un adorable sourire qui réchauffa le cœur des garçons.
La nuit était tombée depuis quelques instants, donc tout le monde prenait des précautions pour rejoindre Dongju, surtout Geonhak qui portait Seoho sur son dos. Le plus musclé de la bande souhaitait éviter de chuter et d'empirer la blessure, déjà grave, de son camarade de taquinerie. Keonhee crut mourir plusieurs fois alors qui claudiquait vers le maknae qui trépignait d'impatience de leur montrer sa trouvaille. Puis, lorsqu'ils arrivèrent à proximité de leur ami, ce dernier poussa les buissons pour s'aventurer de nouveau dans ses fourrées.
« - Suivez-moi !
- Heu... Tu es sûr de toi ?
- Mais oui ! Venez ! »
Perplexes, les garçons firent tout de même confiance au plus jeune et ils se mirent à le suivre dans l'épais feuillage des végétaux. Keonhee n'arrêtait pas de se plaindre car les plantes le piquaient à divers endroits, à cause des multiples aiguilles qui parsemaient leur tige, et ceci fit bien rire Hwanwoong. En effet, sa petite taille était avantageuse durant cette situation car il se faufila aisément entre les branches jusqu'à la sortie des fourrées. Youngjo, quant à lui, avait préféré fermer la marche afin d'assurer les arrières de la bande tout en gardant un œil sur Seoho qui dormait toujours sur le dos de Geonhak qui montrait clairement de l'inquiétude envers son aîné. Le porteur ne cessait de lancer des coups d'œil au blessé qui dodelinait, par moment, de la tête et le garçon ne cessait pas de s'assurer que son compagnon respirait toujours : le tracas était plus que visible dans ses infimes actions.
« - Tu nous emmènes où Dongju ? On était bien sur le chemin...
- Tais-toi Keonhee Hyung et avance. On y est presque, c'est juste après les ronces devant.
- Fallait en plus qu'il y ait des ronces ! Je vais être égratigné de partout Dongju-ah !
- Au moins cela peut dissuader les fous et autres sociopathes de venir jusqu'ici. »
La voix de Dongju devint un murmure rempli de vérités qui fit taire Keonhee : le maknae n'avait pas tort. Puis Geonhak demanda finalement, un peu interloqué par la durée du trajet.
« - Comment es-tu allé jusqu'ici sans qu'on ne remarque ton absence ?
- Vous étiez occupé à parler avec Hwanwoong Hyung. J'en ai profité. »
Dongju ralentit l'allure tout en laissant un nouveau sourire irradiant embellir son visage enfantin puis il écarta les bras, fière de lui.
« - On y est ! »
Le plus jeune poussa un nouveau buisson avant de s'avancer dans le lieu inconnu de tous en demandant, excité, à ses Hyung de le suivre sans se poser de questions. En file indienne, les garçons passèrent les uns après les autres la tête au travers la végétation et ils furent émerveillés par la beauté naturelle de l'endroit qui semblait avoir échappé, de peu, à la destruction humaine. L'endroit était une petite zone dégagée aux sols recouverts de feuilles multicolores avec, à certains endroits, des tapis de mousses et autres sphaignes qui semblaient diablement confortables. Mais, la pièce maîtresse restait la petite cascade qui tombait dans un trou d'eau d'une vingtaine de mètres de diamètre.
L'endroit était différent du point d'eau qu'il avait rencontré précédemment. Ici, le lieu semblait secret, voire intime, tel un sanctuaire à la gloire des divinités de la Nature. La zone était protégée par d'épais buissons camouflant d'énormes racines noueuses qui pouvaient faire trébucher même les plus prudent et, en plus de cela, les ronces menaçantes rajoutaient une sécurité supplémentaire à ce lieu garder par mère-nature. Les garçons se sentaient protégé ici, même s'ils allaient tout de même continuer les tours de gardes tout en disposant un système d'alarmes improvisés avec quelques conserves vides : si quelqu'un passait, alors les boîtes d'aluminium ricocheraient alertant le groupe.
« - Jolie trouvaille Dongju.
- Cet endroit est vraiment époustouflant.
- Je suis pour installer le camp ici !
- Moi de même !
- Alors mettons nous à l'ouvrage. Il fait déjà nuit en plus. »
Ce fut ainsi, sous l'éclat argenté de l'astre lunaire, que la petite bande s'activa à accomplir les tâches distribuées par les plus vieux. Youngjo, Geonhak et Hwanwoong s'occupaient d'installer le « système de sécurité » tandis que Dongju installait les lits de chacun et que Keonhee, aidé de Seoho qui était finalement réveillé, préparait le dîner. La lune grimpa rapidement dans la ciel et ce fut lorsqu'elle atteint le milieu de sa course que les amis eurent finis toutes leurs missions et ils se réunirent autour d'un simple, mais délicieux, repas.
L'ambiance fut calme et reposante, tous étaient exténués à cause de cette longue journée encore chargée en émotion. Ils mangèrent plutôt rapidement puisque le sommeil les rattrapait déjà et, sans ranger le bazar qu'ils avaient fait, tous partirent s'emmitoufler dans leur sac de couchage en murmurant de faible « Bonne nuit » à l'exception de Youngjo.
Le plus âgé de la bande s'était proposé à faire le premier tour de garde, et, il put observer ses compagnons de route sombrer dans les bras de Morphée pour ensuite poser ses yeux ébènes sur la voûte astrale. Le ciel était illuminé par la lune mais, depuis quelques jours, le symbole d'Artémis n'était plus seul dans le plafond nocturne : « Ultimatum » lui volait la vedette un peu plus chaque jours. Youngjo eut un rictus triste avant de murmurer pour lui-même de simples paroles lourdes de sens.
« - Dans quarante-huit heures tout prendra fin. »
Fin du jour 5
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