Commande 3 !! Lunny
Ginny était en retard. Vraiment très en retard. Elle courait dans les couloirs de Poudlard, volant quasi-littéralement dans les virages. Lorsqu'elle atteignit les escaliers, elle sauta sur la rambarde de l'un d'entre eux et se laissa glisser. Au moment où elle atterrissait bien droite sur ses pieds, l'escalier décida de jouer un peu avec elle et se mit à tourner, dans la direction opposée de celle que la rouquine voulait prendre.
"Ah non, non non non ! Me fais pas ça, stupide escalier !!", marmonna-t-elle, frustrée au possible.
Un léger soubresaut agita l'escalier, et elle eut l'impression qu'il rigolait.
"C'est ça, fiche-toi de moi en plus."
Lorsque l'escalier polisson se figea à nouveau, au deuxième étage, Ginny fila en maudissant copieusement cette fichue volée de marches douée d'une conscience douteuse. Là, elle était pire qu'en retard.
"Bon. Vu l'heure, c'est même pas la peine que je me pointe en cours, McGonagall va me filer une retenue.", fit la jeune fille tout haut.
Au fait. Luna n'avait pas cours à cette heure-là, si ? Ginny sourit. Elle allait rendre une petite visite surprise à sa meilleure amie. De toute façon, elle était plus proche de la tour des Serdaigle que de celle des Gryffondors et elle n'avait pas vu l'étrange et très intelligente blondinette depuis un moment.
Elle se mit donc en chemin, pestant à nouveau contre cet imbécile d'escalier et aussi contre son sac un peu trop lourd. En même temps, elle se réjouissait d'avance de voir la jeune Serdaigle. Ginny adorait son côté rêveur, en marge des autres. Luna était différente. Les autres ne l'aimaient pas pour ça, la jugeaient, l'insultaient même, parfois. Ginny était à peu près la seule à vraiment apprécier la blonde. Elle savait que Luna était bien plus intelligente que tous les autres élèves, et son ouverture d'esprit à tout épreuve était un atout en plus. Oui, la jeune Serdaigle était vraiment à part.
Ginny sortit de ses rêveries, entendant des voix. Pas comme cette héroïne moldue, Jeanne d'Arc, non. Des vraies voix. Des gens parlaient dans le couloir, droit devant elle, après le virage.
Plus elle se rapprochait, plus les voix devenaient claires.
"Ben alors, Loufoca, t'as perdu ta langue ?", s'exclamait une voix moqueuse.
"Mais non, j'suis sûr que c'est les Margules ou je sais pas quoi qui lui ont pris !", répliqua un autre.
"Les Nargoles ne mangent pas les langues", fit une autre voix, légère, presque éthérée. Luna.
Ginny, sentant la colère faire bouillir son sang, se dirigea au pas de course vers les voix. Lorsqu'elle eut passé le virage, elle pointa sa baguette vers deux garçons de la même année qu'elle, des Gryffondors qui ne semblaient pas l'avoir remarquée et continuaient à se moquer de Luna qui avait l'air de s'en fiche complètement, perdue dans ses pensées.
"Hep, les deux débiles !", s'exclama Ginny. Les garçons se retournèrent aussitôt, baguette levée.
"Ils se sont reconnus en plus ! Parfait", ajouta-t-elle avec un sourire dangereux.
"C'est qui que tu traites de débile ? Oh, sûrement Loufoca j'imagine !!", répliqua l'un des deux garçons, une belle teinte pourpre sur les joues.
Le sang de Ginny ne fit qu'un tour. Elle s'approcha du garçon, coinça sa baguette sur son oreille comme Luna avait l'habitude de le faire et balança son poing à pleine vitesse dans la figure du crétin. Un bruit de brisure assez satisfaisant se fit entendre alors que le nez du Gryffondor se mettait à saigner abondamment.
"Premièrement, son nom est Luna Lovegood ! Deuxièmement, c'est mon amie et je ne permettrai jamais à QUI QUE CE SOIT de l'insulter ou de se moquer d'elle, et encore moins deux crétins dans votre genre !", s'emporta la rouquine, ses cheveux crépitant de magie. "Troisièmement, dégagez ou un nez cassé sera le plus petit de vos problèmes !", ajouta-t-elle, pointant tour à tour du doigt les deux imbéciles qui ne savaient plus où se mettre.
Les garçons échangèrent un regard, celui au nez cassé tira la langue - "Quelle maturité", pensa Ginny - à Luna qui avait toujours l'air ailleurs et déguerpirent à toutes jambes. Et histoire qu'ils n'oublient pas la leçon de sitôt, la rouquine reprit sa baguette et lança un maléfice de Chauve-Furie parfait aux deux fuyards qui se mirent à hurler en accélérant.
"Personne ne touche à ma Luna", pensa Ginny, en rangeant sa baguette tranquillement. Minute. "Ma" ? La rouquine se pinça l'arête du nez. Décidément, drôle de matinée.
"Tu sais, ça ne me dérange pas. Je ne fais pas attention à ce qu'ils disent, de toute façon. Et puis, ça leur aurait passé, en voyant qu'ils n'obtiendront pas de réaction de ma part.", fit alors Luna, un léger sourire sur les lèvres. "Mais merci. C'est gentil de me défendre."
"Le problème, c'est que si personne ne réagit ils vont se croire tout permis, les idiots. Et je suis pas gentille. Juste en colère et je laisserai personne s'en prendre à toi."
Luna sourit de plus belle, et les deux se dirigèrent vers le parc. Le soleil matinal dardait d'orange sur le château, faisant scintiller l'herbe couverte de rosée. Avec les reflets qui jouaient dans les cheveux blonds de Luna, on aurait dit que la jeune fille avait la tête entourée d'un halo de lumière.
"Tu ressembles à un ange.....", fit Ginny doucement, avant de se maudire intérieurement. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait dit tout haut ? Quelle idiote elle faisait.....
"Ah bon ? Merci.", répondit Luna calmement, sans paraître troublée. Bon, à vrai dire, quoi qu'il arrive elle n'avait jamais l'air troublée - c'était d'ailleurs cette sérénité à toute épreuve qui plaisait surtout à Ginny - mais tout de même. "Tu sais, tes cheveux au soleil, on dirait du feu. Comme si tout un groupe de Bizark Flammeurs s'étaient cachés dedans."
Ginny n'avait bien entendu aucune idée de ce qu'était un Bizark Flammeur, mais elle rougit tout de même.
"Merci !", fit-elle avec un large sourire.
Luna sourit également, puis posa tout doucement ses lèvres sur celles de la rouquine, qui vira carrément écarlate. Le baiser était à l'image de la blonde, léger, gentil, mais aussi intense. Luna recula ensuite, furtivement. Ginny avait encore les yeux grands ouverts, et son esprit avait du mal à enregistrer ce qui venait juste de se passer. Luna l'avait embrassée. Luna l'avait embrassée !! Pour de vrai ! Pour un peu, Ginny en aurait sauté de joie.
Mais elle respira un grand coup, attendit un peu que la cascade de sensations qui s'abattait sur son corps se calme, et embrassa Luna à son tour.
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