De la colère et de l'orgueil s'en suivit une cruelle erreur. Une faute si stupide qu'elle nous brisait tous deux. Par ta bêtise et sans plus de raison, tu venais de me briser, de me jeter du haut du pont. Comment aurais-je pu me relever alors que je me sentais chuter et sombrer ?

Pourtant tu as su admettre ta faute, tu as posé genou à terre, pour la deuxième fois je te voyais le faire. Geste désespéré d'un pardon qu'alors tu implorais. Je t'aime toujours et si fort, pourtant le mal était fait. Je me sentais vide, comme si quelque chose venait de se briser.

L'ambiance était tendue. Il m'était impossible de t'affronter. Et lorsque tu m'as demandé de redevenir ta compagne, ce fut mon orgueil cette fois qui parla. Je ne pensais pas pouvoir tomber plus bas, si j'avais su.

Maintenant je pleure de plus belle ton amour perdu. Je me suis refusée à toi, pensant te faire payer quelques jours cette douleur. Une cruelle attention qui me revient maintenant en pleine figure. Tu pars, loin de moi, et je ne sais pas pour combien de temps. Et je t'aime toujours autant, mais je ne peux plus te le dire. Pourquoi à-t-il fallut que je te dise non ? J'aimerais revenir en arrière et implorer moi aussi ton pardon.

Tes lèvres contre les miennes, nos corps qui se meuvent et se caressent, ta voix qui me parle amoureusement, tes yeux luisants de désir. Et tout mon corps te répondant. Je ne sais pas si un jour je pourrais les revoir. Et le dernier souvenir que j'ai de toi, cette image va me hanter.

J'ai froid, j'ai peur, je m'en veux plus que jamais et mes larmes ne cessent de couler. Cette chute que je pensais pire que tout n'est rien comparé à la fatalité du réel. Ce n'est plus une simple chute vers la douleur. C'est mon monde qui se déchire et mon cœur comme un miroir. Tu es partis loin, et je ne sais pas quand je te reverrais. Mais sache, mon amour, que tu es le seul et le sera à jamais.