Ruggarol : Un Merveilleux Accident
Ruggero
À dix sept ans, cela faisait déjà trois ans que je filai le parfait amour avec Karol. Elle était tout pour moi. C'était la fille la plus généreuse, la plus lumineuse, la plus fantastique de l'univers. Elle arrivait à te faire sourire avec ses mots doux et ses magnifiques yeux. Je l'avais rencontré au collège et elle m'avait toujours paru merveilleuse. Nous n'étions qu'amis puis nous sommes devenus beaucoup plus proches. Nous passions notre temps ensemble. Je ressentais déjà des choses pour elle à la fin du collège et j'avais osé lui faire part de mes sentiments pendant les vacances qui précédaient notre rentrée au lycée. Depuis nous sortions ensemble et nous filions le parfait amour. Nous étions en dernière année de lycée, prêts à passer l'examen final pour aller faire nos études et pendant cette période de lycée nous étions restés ensemble plus que jamais. Pourtant, nous avions rencontré des obstacles, entre les prétendants de Luna et mes prétendantes et les nombreux plans concoctés pour essayer de nous séparer... Mais rien ne nous avait jamais séparés. Nous étions fous amoureux l'un de l'autre.
Je venais de passer une journée sans ma petite amie, elle n'était pas venue au lycée et je m'inquiétais. Elle n'avait pas l'habitude de manquer les cours. Je me dirigeai alors chez elle et frappa à sa porte. Son père vint m'ouvrir.
- Hey fiston, comment vas-tu ? Content de te voir, ça fait longtemps. S'exclama Pablo, le père de Karol.
J'avais de très bonnes relations avec ses parents et Karol en avait aussi avec les miens. Nos parents appréciaient beaucoup notre couple et étaient ravis pour cela.
- Je vais très bien. Karol est ici ? Je ne l'ai pas vu de la journée...
Il se retourna et demanda à sa femme soit la mère de Karol des nouvelles par rapport à sa fille puisque Pablo venait de rentrer du travail et n'avait pas croisé sa fille de la journée.
- Oh Rugge, Karol n'est pas venue en cours aujourd'hui parce qu'elle n'était pas très en forme. M'expliqua-t-elle. Si tu veux la voir elle est dans sa chambre. Elle est revenue de chez le médecin dans il n'y a pas longtemps.
Je la remerciais puis me dirigea vers les escaliers pour aller à sa chambre. J'étais inquiet pour Karol car elle ne ratait pas les cours pour rien. Si elle n'était pas venu, c'est qu'elle était vraiment mal en point. J'allais toquer mais je la vis grand ouverte. Je rentrai à l'intérieur mais je vis personne.
- Karol ? Ma chérie ? L'appelais-je.
J'entendis des bruits étranges venant de sa salle de bain qui était une autre pièce dans sa chambre comme dans les hôtels. Je m'approchai alors de la porte de sa salle de bain lorsque j'entendis des vomissements. J'ouvris directement la porte et vint me placer à ses côtés pour lui tenir les cheveux et caressai son dos.
Elle releva la tête vers moi après m'avoir offert un faible sourire. Je l'aidai à se relever puis elle se rinça le visage, se brossa les dents et se rinça la bouche plusieurs fois. Elle était pâle et je sentais que si je la lâchais, elle allait tomber. Je l'emmenais ensuite à son lit et la fit asseoir doucement. Je la pris directement dans mes bras et caressai ses cheveux pour la calmer. C'est alors qu'elle se mis à pleurer, voire même à sangloter. Je sentais mon tee-shirt se mouillait par les larmes qui dévalaient les joues de Karol. Je la serrai un peu plus fort contre moi. Je sentais mon coeur battre à la chamade, j'étais inquiet pour elle. Je détestai la voir dans cet état.
- Mon amour, que t'arrive-t-il ? Lui demandais-je d'une douce voix.
Je relevai sa tête doucement et caressai sa joue à l'aide de mon pouce. Ensuite, je déposai un doux baisers sur son front.
- Je t'aime Ruggi. Commença-t-elle.
- Moi aussi je t'aime ma chérie. Dis-moi ce qui se passe, je m'inquiète mon amour. Lui demandais-je à nouveau en posant sa main sur mon coeur.
Elle prit une grande inspiration et me raconta.
- Avant-hier j'ai commencé à me sentir mal et dans la nuit aussi. J'ai vomis plusieurs fois et ce matin aussi. Ma mère m'a entendu alors elle m'a dit que je n'irai pas à l'école. Je me suis sentie mal toute la journée avec la tête qui tourne et des nausées. Ma mère m'avait prévu un rendez-vous chez le médecin mais elle n'avait pas le temps de m'accompagner alors elle a demandé à Tino le chauffeur de m'y emmener. Je suis alors aller à mon rendez-vous et...
Ses yeux s'humidifièrent à nouveau et elle recommença à pleurer. J'avais peur de ce qu'elle allait me dire. Peur qu'elle ait quelque chose de grave. Pourquoi était-elle dans un tel état sinon ?
- Mon amour on t'a diagnostiqué quelque chose de grave ? M'inquiétais-je.
Elle haussa les épaules et me tendit une petite boîte avec les mains tremblantes.
- Ouvre-la et tu sauras. Chuchota-t-elle.
Je la tenais toujours contre moi. Je sentais qu'elle avait peur. Je regardai la boîte puis enlevai le couvercle. Je découvris alors un objet qui ressemblait à un thermomètre et j'y vis deux barres suivi d'un signe positif. Mon cerveau mis quelques instants avant de comprendre que c'était un test de grossesse et que celui-ci s'avérait être positif.
- Tu es enceinte ?! Demandais-je complètement choqué.
Elle hocha la tête toujours en pleurs puis essaya de parler entre ses sanglots.
- C'était un choc pour moi aussi. J'ai peur que tu m'abandonnes....
Sa voix se brisa comme un éclat de verre et je ne pu m'empêcher de la prendre dans mes bras. S'il y avait une chose que je ne ferai jamais, c'est bien de l'abandonner.
- Mon amour je ne t'abandonnerai pas quoi qu'il arrive. Tu n'as fait qu'un test ? Lui demandais-je.
- J'en ai fait cinq avec une petite échographie du médecin.
Elle me tendit une photo et je vie comme une sorte de petit œuf. Sans pouvoir le contrôler, un sourire et une petite larme se présentèrent sur mon visage.
- C'est un petit nous. M'exclamais-je ému. Donc tu es enceinte. Repris-je sérieusement.
- Comment allons nous faire Ruggero ?! Se leva-t-elle d'un bond. Nous n'avons que dix sept ans, nous n'avons pas encore de travail... que vous dire nos parents ?! Ils seront très déçus je l'imagine déjà...
Elle se rassit et mis sa tête dans ses mains. Je lui repris ses mains et lui releva la tête.
- Tu n'es pas seule ma chérie. Je suis là. On va affronter cette situation ensemble car nous sommes tous les deux responsables de celle-ci.
Elle déposa un doux baiser sur ma joue pour me remercier puis reprit la parole.
- Avant toute chose, tu dois me dire si tu préférerais que j'avorte ou que je vienne à terme de cette grossesse.
- Je.. j'avoue que je ne supporterai pas l'idée que tu avortes mais c'est ton choix qui importe car c'est ton corps. Tu sais j'ai toujours rêvé d'être père. Je sais que le moment n'est pas forcément bien choisi et qu'on est trop jeune mais pour ce petit et pour toi je suis prêt à prendre le risque. Confessais-je. Et toi qu'en penses-tu ?
- Quand j'ai appris l'existence de notre bébé ma première réaction fut de pleurer mais pleurer de joie car j'ai tant de fois rêver de ce moment où on fonderait notre famille. Bien sûr, je suis aussi consciente qu'on est trop jeune et que c'est difficile mais au fond de mon coeur, je suis heureuse qu'il soit là ce bébé.
Je la pris directement dans mes bras. Tous les deux on était pour ce bébé mais on savait que la situation était bien compliquée. On continuait de discuter.
- Mon amour ? M'interpella-t-elle. Comment est-ce possible que ce soit arrivé ? On s'était pourtant protégé non ? Disait-elle confuse.
- Oui. Je te promets que je me suis protégé, j'ai mis un préservatif. Lui certifiais-je. Je te le jure.
- Je te crois. Je sais que si tu le dis c'est que c'est la vérité. Je voulais juste m'en assurer. Me souriait-elle. Alors... il y a eu un problème avec le préservatif ?
- Je pense.. mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas été irresponsables puisque nous sommes pas protégés. C'est arrivé par accident et il faudra le signifier à nos parents, ils seront peut-être moins en colère si on leur précise. Lui proposais-je.
- Oui tu as raison. Bégayait-elle.
Elle était nerveuse du fait d'en parler à nos parent mais pour nous c'était clair, on voulait garder cet enfant mais il allait falloir leur en parler et trouver une solution et ce n'était pas encore gagné. Nous appréhendions la réaction de nos parents.
Je décidai d'appeler mes parents pour qu'ils nous rejoignent directement chez Karol. Une discussion s'imposait. Nous devions assumer nos actes et nous étions prêts à le faire mais il nous fallait un peu d'aide malgré tout.
J'entendis mes parents arrivés alors je commençai à descendre les escaliers avec Karol à mes côtés.
- Vanessa, Diego ? Que faites-vous ici ? Demanda Sonia, la mère de Karol.
- Ruggero nous a demandé de venir. Expliqua-t-elle.
Sonia et Pablo regardèrent mes parents confus et Karol décida d'intervenir.
- Papa, maman. S'ils sont là, c'est parce que nous avons quelque chose à vous dire. Inspira-t-elle. Asseyez-vous.
Ils nous regardèrent assez soucieux. Ils s'installèrent dans le canapé tandis que je tirai une chaise pour laisser le fauteuil à ma petite amie. Je lui indiquai l'endroit où s'asseoir lorsque je la vis regardait dans le vide et posait une main sur sa tête. Je m'approchai doucement d'elle.
- Tu vas bien ? Étais-je soucieux.
- J'ai juste quelques vertiges...
Je l'emmenai s'asseoir sur le fauteuil. Nos deux parents regardaient Karol inquiets.
- Elle n'a pas l'air bien. Chuchota ma mère inquiète.
- C'est de ça que l'on veut parler. Tremblais-je.
- Karol est malade ?? S'écria mon père.
- Quoi ? Ma fille est malade ! Se leva Pablo horrifié. Pourquoi n'as-tu rien dis Karol ?
- C'est ton rendez-vous chez le médecin ! Ça s'est mal passé ? Poursuivit sa mère.
- Non non... je ne suis pas malade. Certifiait-elle. Ça n'a rien à voir avec une maladie.
Nos parents relâchèrent leur souffle soulagés puis se rassirent.
- Alors que se passe-t-il ? Reprit ma mère.
Karol et moi nous tenions les mains.
- Maman... papa... Inspirait ma petite amie. Voilà, nous allons accueillir un descendant dans la famille.. Respirait-elle fort à cause du stress.
Nos deux parents nous regardèrent tout à tour littéralement bouche bée.
- Vous... vous allez être grands parents... Complétais-je pour les faire réagir.
Le premier à réagir fut le père de Karol. Il me regarda avec rage.
- Mais vous êtes des malades !!! Vous n'avez que dix sept ans et vous avez déjà un bébé dans les bras !!! Mais quelle bande d'irresponsables vous êtes !! On ne t'a pas éduqué comme ça Karol, tu es une déception et toi Ruggero tu as été mal éduqué !!! Hurla-t-il ce qui fit pleurer ma petite amie.
- Je t'interdis d'insulter mon fils ! Intervint ma mère. Ils ont fait une erreur mais ce n'est pas j'en raison pour parler comme ça à ta fille ou à mon fils. Elle se retourna vers nous. Ruggero, ton père et moi sommes déçus de toi. Vous êtes complètement irresponsables, vous auriez du vous protégé on te l'a appris Ruggero !
Même si elle n'était pas aussi furieuse que Pablo, ma mère était tout de même en colère. Mon père regarda Karol assez inquiet, je déviai le regard sur elle et ne comprenais pas son regard.
- Te rends-tu comptes de ce que tu as fais Ruggero ? Commença-t-il. Tu as mis enceinte une jeune fille de dix sept ans. Ça pourrait être dangereux. Tout ça c'est de ta faute ! Me gronda-t-il.
- Non... Intervenait Karol en sanglots. Ce.. n'est pas de sa .. faute. Nous sommes tous... les deux responsables.
Je la serai plus fort contre moi. On pouvait compter l'un sur l'autre dans ce moment difficile.
- Karol ! On t'a appris à toujours refuser de coucher s'il n'y avait pas de protection ! S'énerva sa mère. Tu nous déçois énormément ton père et moi. Elle se retourna vers Pablo. Néanmoins je rejoins Vanessa, ça ne te donne pas le droit d'insulter ni leur fils ni notre fille !
- Désolé... S'excusa-t-il. J'ai réagis trop vite. Mais comprenez-moi, c'est une affreuse nouvelle. Tout ça parce que vous n'avez pas été capables de mettre un putain de préservatif !
- Vous vous trompez. Réagissais-je. Je vous assure et je vous le promets qu'on en a mis un mais je ne sais pas ce qu'il s'est passé...
- Il dit la vérité. Il en a mis un, je l'ai vu de mes propres yeux. Complétait-elle mes paroles.
- Peut-être, que le préservatif s'est tout simplement déchiré... Déduisait mon père.
- Et alors, ça ne change rien ! S'exclama son père.
- Si ça change une chose, ils ont fait ce qu'il fallait en mettant un préservatif, donc ils sont responsables, c'est donc un accident.
- Diego a raison chéri. Intervint Sonia. Karol est tombée enceinte par accident s'ils disent la vérité.
- Bon.. si c'est comme cela que ça s'est passé alors il n'y a pas besoin de vous punir mais il faut trouver une solution pour le bébé. Qu'allons-nous faire ? S'adressa ma mère à mon père et aux parents de Karol.
- Le mieux ce serait qu'ils... commençait Pablo.
- Je préfère vous prévenir... L'interrompit Karol que Ruggero et moi avons l'intention de regarder ce bébé.
Elle se toucha le ventre en parlant et je posai ma main sur celui-ci, signe de soutient.
- Ruggero, tu es d'accord avec cela ? Me demanda ma mère assez étonnée.
- Oui maman, je suis d'accord. Je veux cet enfant.
- Mais vous êtes complètement inconscients. Vous n'avez pas l'argent nécessaire, ni le lieu, ni rien pour vous occupez de ce bébé ! S'écria Pablo.
- On est conscient papa. On compte arranger tout cela, on va trouver du travail, rassembler nos économies afin d'offrir une vie potentiellement stable. Au début ce ne sera pas facile mais nous allons y arriver ensemble. Je sais que Rugge et moi nous en sommes capables. Parla ma petite amie avec grand courage.
Ils nous regardaient sans savoir quoi dire alors je pris la parole.
- Vous savez à quel point nous nous aimons Karol et moi. Jamais je ne l'abandonnerai et je sais qu'elle non plus. Vous savez autant que nous que nous ferons tout pour ce petit être qui sera bientôt parmi nous. Je sais que nous en sommes capables. On ne vous demande qu'un petit peu de soutient. Poursuivais-je.
Ma mère esquissa un petit sourire, signe qu'elle était convaincue. Elle réussit à convaincre mon père même s'il était encore un peu sceptique, il accepta notre décision. Voyant la scène, Sonia prit la parole.
- Je vous comprends, je m'inquiète simplement pour vous. Je sais que vous en êtes capables. Je ne veux juste pas que vous regrettiez. En tout cas, comptez sur moi. Nous serons avec vous. Nous souriait-elle. N'est-ce pas chéri ?
Diego nous regardait fixement tout le temps de notre discours, il tourna le regard vers sa femme. Un regard sans aucune émotion puis il se leva et souffla.
- Vous faites une grosse erreur. J'ai vécu cela une fois, pas deux.
Sans un mot de plus, il partit de la maison. Karol avait les larmes aux yeux, tout comme sa mère. Mes parents s'approchèrent de sa mère et moi de ma petite amie.
- S'il réagit comme cela c'est parce que je suis tombée enceinte à l'âge de dix sept ans aussi. Tombée enceinte jeune entraîne quelques problèmes... Elle commença à pleurer. J'ai perdu notre bébé le jour de l'accouchement, mon corps était trop faible pour supporter cela. Il s'en ait voulu parce qu'il avait beaucoup insisté pour qu'on le garde en disant, comme vous, qu'on allait y arriver. Ça m'a coûté de m'en remettre mais j'ai réussi mais lui... ca le tourmente encore et je crois qu'il a peur que ça vous arrive aussi.
Elle éclata en sanglots. Karol couru pour prendre sa mère dans ses bras. Je la suis puis posa une main sur les épaules de sa mère.
- Alors, j'ai eu grand frère ou une grande sœur ? Demanda Karol en pleurs.
- Nicolas, c'était le prénom qu'on comptait lui donner. Elle reprit des esprits. N'en veut pas à ton père, il est simplement inquiet. Essayez de lui parler, il s'y fera au fur et à mesure mais promets moi de faire attention à ta santé.
- Je vous le promets. Répondais-je pour elle. Je vous promets de la protéger et de faire en sorte qu'il ne lui arrive rien. Promettais-je.
[...]
Karol
La grossesse n'était pas chose facile avec tous les symptômes que j'avais. Depuis que nous avions annoncé la nouvelle à nos parents, environ trois mois s'étaient écoulés. Mon père était toujours énervé de la décision que nous avions prise. Il avait beaucoup insisté pour que j'avorte avant qu'il ne soit trop tard mais Ruggero et moi étions bien déterminés à garder ce bébé.
J'essayai de ne pas être en colère contre mon père comme me l'avait dit ma mère mais je ne pouvais plus le supporter. Je supportai toutes ces critiques sur ma décision comme : « Tu as fais une grosse erreur » « Tu n'es pas capable d'avoir un enfant » « Tu es immature et irresponsable ». J'entendais cela à longueur de journée. Parfois ça me faisait pleurer. Ma mère essayait de me consoler mais le seul qui y arrivait c'était mon Ruggi.
Lui, il avait été extrêmement présent pour moi. Il dormait pratiquement toutes les nuits avec moi. Il supportait tous mes symptômes, mes changements d'humeurs, mes besoins et envies. J'avais très faim pendant la grossesse mais j'avais aussi beaucoup de symptômes très fort comme les nausées, les vomissements, les malaises et la fatigue. Parfois, je n'en pouvais plus mais j'étais tout de même très heureuse de pouvoir donner la vie.
Ruggero et moi avions trouvé un travail chacun. Lui il travaillait en tant que livreur de Pizza et moi j'étais serveuse dans cette pizzeria. Nous y travaillions tous les soirs sauf le dimanche soir et la journée nous étions au lycée. Ma mère et les parents de Ruggero nous aidaient financièrement pour ce dont j'avais besoin pendant la grossesse et pour les premiers temps avec le bébé.
Mon ventre était déjà très développé. Nous étions en vacances et la rentrée reprenait le lendemain. Pendant ces vacances d'un mois, mon ventre avait considérablement augmenté. J'étais soucieuse.
- Mon amour, tout va bien ? Je te sens inquiète. Questionna-t-il en s'allongeant à mes côtés.
Je laissais passer un silence et caressai mon ventre avant de lui répondre.
- Il est de plus en plus gros.. Chuchotais-je.
- C'est une bonne nouvelle, cela veut dire que notre petit arrive. En déduisait-il.
Je le regardai pour lui donner un petit sourire mais il était léger.
- Qu'est-ce qui t'inquiète ma chérie ? Continua-t-il en prenant ma main.
- C'est que, maintenant il se voit et demain on retourne au lycée. Il y aura forcément des questions, des remarques et ça m'inquiète. Lui confessais-je.
Il me caressa la joue et me regarda avec des yeux remplis d'amour comme il a l'habitude de le faire. Il savait exactement comme me calmer, j'aimais le contact avec lui, cela me faisait toujours du bien. Je posai ma main sur la sienne qui était toujours sur mon visage.
- Tu as raison, il y aura forcément des curieux, à commencer par nos amis mais eux ce sera drôle. Rît-il ce qui me fit sourire en pensant aux fous que sont nos amis. Je sais qu'il y en aura d'autre qui seront beaucoup moins marrants mais n'oublie pas que je suis là et qu'on est tous les deux. On les affrontera ensemble ces critiques s'il y en a. Je te le promets.
Il m'embrassa sur le front doucement comme j'aimais puis il me prit dans ses bras pour me serrer fort contre lui. Je le remerciais pour m'avoir rassuré et comme réponse il posa ses lèvres sur les miennes.
- Je t'aime future maman. Me sourît-il.
- Moi aussi je t'aime futur papa. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.
Mes larmes commencèrent à couler. Stupides symptômes de grossesse avec la sensibilité. Déjà que de base j'étais sensible alors là j'étais hyper émotive. Il me caressa les cheveux en souriant puis je déposai ma tête contre son torse avant de m'endormir.
Le lendemain il avait fallu se lever tôt pour aller au lycée. Après en avoir fini avec les nausées du matin, Ruggero et moi nous préparions et descendions prendre notre petit déjeuner.
- Bonjour les amoureux. Sourît ma mère. N'oublie pas de bien manger Karol.
Elle me fit un bisous sur le front puis salua Ruggero en posant la main sur son épaule. Nous nous installions autour de la table pour déguster notre petit déjeuner quand mon père débarqua dans la cuisine pour se servir son café et ses toasts grillés. Il nous adressait à peine la parole.
- Salut papa. Essayais-je.
Il détourna le regard vers moi, soupira puis se concentra à nouveau sur son café.
Blessée je baissai le regard et continua de manger la salade de fruit que maman nous avait préparé. Ruggero prit ma main en signe de compassion.
- Il paraît que tu as un rendez-vous chez le gynécologue aujourd'hui ? Demanda mon père ce qui nous surpris.
Il n'avait pas l'habitude de s'intéresser aux rendez-vous pour le bébé, il ne voulait rien savoir.
- Oui, à seize heures.
- Hum, tu sais que tu as encore le choix d'avorter. Lâchait-il avec une tranquillité et un petit sourire.
Je ne reconnaissais plus mon père. Mon poing se serra. Il ne s'inquiétera dont pas pour le bébé ni plus pour moi.
- Nous n'allons pas avorter je te l'ai déjà dis. Lui répétais-je.
- Je ne m'en attendais pas moins de toi, je savais que tu nous décevrais un jour ou l'autre ! Attaqua-t-il. Ta mère et moi t'avons tout donné et c'est comme ça que tu nous remercies : en pondant un enfant !
- Pablo Sevilla ! Cria ma mère. Je t'interdis formellement de parler à notre fille de cette façon. Te rends-tu comptes de ce que tu dis ?
- Oui j'en suis bien conscient. Et ce qui me choque le plus, c'est que toi ça te soit égal ! S'énerva mon père.
- Ça ne m'est pas égal ! Moi aussi j'ai peur que notre fille souffre ou même notre petit enfant mais j'ai confiance en notre fille et en Ruggero. Ce bébé est arrivé par accident et je peux comprendre plus que quiconque que ni l'un ni l'autre n'ait envie de tuer un bebe, c'est assez traumatisant.... ils sont jeunes je suis d'accord mais ils sont conscients de leur responsabilité et ils sont en train de nous le démontrer. Et moi je ne passerai pas à côté de ma famille pour un événement passé qui n'a plus lieu d'être ! Ouvre les yeux Diego ! Tu es en train de passer à côté de tout pour un simple caprice ! S'écria ma mère.
- Tu es juste complètement stupide ! Et tu as donné ce caractère à ta fille ! Je te préviens si elle n'avorte pas, elle dégage de chez moi ! Menaça mon père.
On suivait leur dispute avec attention puis mon père quitta la pièce sans qu'on aperçoive aucune émotion dans son regard. Je me sentais mal. Cette grossesse avait apporté des problèmes dans la relation de mes parents et mon père ne voulait plus me voir. Ma mère s'approcha de moi.
- Il vaut mieux que tu prennes tes affaires pour aller dormir chez Diego et Vanessa ce soir, le temps que ton père se calme. Suggéra-t-elle.
Je hochai la tête avec ce sentiment de culpabilité. Après avoir préparé mes affaires, Ruggero et moi allions au lycée. Nous rejoignons nos meilleurs amis Valentina, Giovanna, Michael et Pasquale.
Quand j'arrivai, les filles me regardèrent étonnées. Leurs yeux étaient posées sur mon ventre. Évidemment les garçons n'avaient encore rien remarqué.
- Karol... c'est moi ou... Bégaya Valentina.
- T'as pris du poids pendant les vacances toi. Il s'est passé quelque chose ? Insinua mon autre meilleure amie.
Giovanna est extrêmement directe. Elle n'a jamais peur de dire ce qu'elle pense et elle déteste tourner autour du pot. En revanche, Valentina, elle, a un peu plus de tact.
- Gio ! Réclama Val.
- Quoi ? Je n'ai pas raison les garçons ? Elle a grossi, pas vrai ?
Michael et Pasquale ouvrirent les yeux en grands devant le commentaire de Giovanna. Ils étaient mal à l'aise avec la question. Ils regardèrent Ruggero avec des yeux en panique alors que celui-ci était mort de rire. Je lui donnai un "gentil" coup de coude pour qu'il arrête de rire.
- Aïe ! Se plaignait-il.
- Chochote ! Arrête de rire. Lui avertissais-je.
- Karolita, ma chérie, la situation est drôle. Continuait-il de rire. Giovanna a le don de mettre tout le monde en panique en moins de trente secondes.
Il continuait de rire puis tout le monde le suivit, y compris moi sauf Giovanna qui faisait semblant d'être vexée
- Bon bon, arrêtez maintenant. Nous tira-t-elle la langue. Répondez à ma question.
Nous arrêtions de rire puis je regardai mes amis tour à tour avant de regarder Ruggero. Il me fit signe de parler. Je m'approchai d'eux et leur chuchotais :
- On va avoir un enfant, je suis enceinte...
Je relevai les yeux vers eux. Michael et Valentina avaient leur main sur la bouche. Pasquale rigola pensant que c'était une blague, lorsqu'il vu que Ruggero avait le visage sérieux, il se mis dans la même position que nos deux autres amis alors que Giovanna se lança dans mes bras.
- Je vais être tatie !! Pleura-t-elle. Oh un mini Ruggarol, le monde entier attend cela depuis des siècles.
Je rigolai devant sa réaction. Je la serai plus fort contre moi. Je savais que mes amis ne me jugeraient pas, même s'ils étaient choqués.
- Allez les amis dites quelque chose. Réagissait Ruggero. La nouvelle ne vous a pas plu ?
- Si bien sûr qu'elle nous a plu mais je ne m'attendais pas à une telle nouvelle. S'exclama Michael. Vous comptez le garder ?
- Oui. On a déjà trouvé des solutions pour pouvoir s'occuper de lui convenablement. Expliqua Ruggero.
Il raconta toute l'histoire à nos amis puis ceux-ci nous félicitaient et nous offrirent leur soutient.
Lorsque nous rentrâmes dans la salle de classe, beaucoup de regards se posaient sur moi. J'entendais quelques remarques en chuchotement mais une personne vint me faire sa remarque en pleine face mais je m'y attendais.
- Je ne sais pas ce que tu as fais pendant les vacances mais t'es devenue obèse. Tu étais déjà moche avant la tu es juste immonde. Et ta mine, on dirait une dépressive. Se moqua Carolina.
Carolina était la fille qui avait tenté à plusieurs reprises de me séparer de Ruggero. Elle avait préparé beaucoup de plans mais elle n'avait jamais réussi ce qu'elle voulait. Ça l'avait tellement frustré qu'elle s'était mise à se moquer de moi pour se sentir mieux. Ses commentaires ne m'atteignaient absolument pas. Mais je savais que si elle apprenait pour ma grossesse, elle l'utiliserait contre moi.
Je l'ignorai tandis que Ruggero lui lança un regard de tueur puis il me prit dans ses bras pour m'éloigner et Carolina. On s'installa à nos places habituelles lorsque le professeur de biologie entra.
- Cours d'anatomie aujourd'hui les jeunes. On va voir ensemble le déroulement d'une grossesse étape par étape. Annonça-t-il.
Génial.
Pasquale et Michael étaient morts de rire alors que moi j'étais toute rouge. Ruggero me prit la main et fulmina ses amis du regard en rigolant.
- Soit attentive Karol. Rajouta Giovanna en rigolant derrière moi.
Je lui lançai un crayon à la figure pour plaisanter puis elle me jeta sa gomme.
- Reynaud et Sevilla ! Nous interpella le professeur. Cette classe n'est pas une cours de récréation !
Je détournai la tête et me remis en place comme il faut après m'être excusée. Valentina se moqua de nous gentiment puis je lui tirai la langue.
- Vous devriez les exclure du cours monsieur Pompet. S'exclama Carolina avec une voix de lèche botte.
- Je ne vous ai pas demandé votre avis Kopelioff. Au travail maintenant. Nous allons regarder une vidéo sur la grossesse. Reprit-il.
Il l'alluma le vidéo projecteur puis lança la vidéo. La vidéo expliqua la formation de l'œuf puis la transformation en fœtus jusqu'à l'évolution du bébé. La vidéo montra aussi toutes les formations dans le corps du bébé comme la formation des yeux, du coeur, du sexe etc.
Je souriais en pensant que je portai la vie en moi. Je vis Ruggero se séchait une petite larme près des yeux. Je posai ma tête sur son épaule. Il était tout aussi ému que moi. D'autant plus que cet après-midi on allait connaître le sexe de notre bébé.
[...]
- Tout est prêt ? Les ballons ? Les bonbons ? Les photos ? Le gâteau ? Les confettis ? Lista Giovanna à ses amis.
- Tout est prêt ma puce. Répondit son petit ami Pasquale.
- J'ai tellement hâte de voir leur tête quand ils sauront le sexe de leur bébé ! S'enthousiasma Valentina.
- J'ai apporté l'appareil photo pour immortaliser le moment. Rajouta Michael en enlaçant sa petite amie.
Après s'être rendus chez le gynécologue pour leur rendez-vous, Karol et Ruggero avaient demandé au médecin d'écrire le sexe du bébé sur une enveloppe. Ils avaient remis celle-ci à leurs meilleurs amis pour qu'ils regardent eux-mêmes. Le week-end qui suivit ce rendez-vous, les deux amoureux avaient organisé une petite fête pour enfin connaître le sexe de leur enfant. Ils voulaient le connaître d'une façon originale.
Valentina, Giovanna, Michael et Pasquale savaient quoi faire. Ils avaient décidé de leur faire découvrir à travers deux activités : une pour Karol et une autre pour Ruggero.
La première ce serait de mettre des confettis dans les ballons. La future mère devrait éclater les ballons : si des confettis de couleur rose tombe des ballons c'est que ce serait une fille, si ce sont des confettis de couleur bleu, ce serait un garçon.
Pour le futur père, les garçons ont demandé à Vanessa et Sonia, les mères de Ruggero et Karol, de préparer un gâteau très spécial. Le glaçage au dessus du gâteau était blanc mais l'intérieur du gâteau aurait une couleur particulière. Ruggero devrait couper une part, si l'intérieur est rose ce serait une fille et si l'intérieur est bleu ce serait un garçon.
Ils étaient tous prêts pour la fête. Les parents de Ruggero et la mère de Karol étaient invités évidemment avec leur famille respective comme des oncles, des tantes, des cousins etc.
- Vanessa, vous pouvez les appeler. Ordonna Giovanna.
La mère de Ruggero prit son téléphone et prévint les deux amoureux pour qu'ils pénètrent dans le jardin.
Quelques minutes plus tard, les futurs parents arrivèrent et observèrent le jardin.
Des guirlandes roses et bleues étaient accrochées aux arbres. Plusieurs tables avec de la nourriture étaient dressées. Une musique d'ambiance avait été lancée à leur arrivée.
Ils souriaient. C'était un grand moment pour eux qu'ils partageaient avec ceux qu'ils aiment.
- Wahou les amis c'est magnifique. S'exclama Karol.
- Ma chérie a raison, vous avez fait de ce jardin un véritable lieu de fête. Vous êtes des pros. Les félicita Ruggero, à son tour.
- Gardez vos remerciements pour plus tard. Vous devez d'abord connaître le sexe du bébé. Annonça Giovanna.
Celle-ci tendit un bâton à Karol, tandis que Valentina donna un couteau à Ruggero.
- Vous voulez qu'on se batte ou quoi ? Plaisanta ce dernier.
Tout le monde rigola. Valentina et Giovanna dirigèrent sa meilleure amie en dessous des ballons. Karol comprit rapidement ce qu'elle devait faire.
Michael et Pasquale de leur côté emmenèrent Ruggero à une table, en face de Karol et lui expliquèrent ce qu'il devait faire.
- Si vous voyez du rose c'est une fille, si vous voyez du bleu c'est un garçon. Avertît Michael.
- Prêts ? Demanda Valentina.
Les deux amoureux hochèrent la tête, impatients. Lorsque Valentina donne le départ, Karol s'empressa de taper dans les ballons et Ruggero coupa une part du gâteau. Des confettis volèrent autour de Karol qui avait les larmes aux yeux. Elle leva le regard vers Ruggero qui regardait l'intérieur du gâteau avec précision.
- On va avoir un garçon !! S'écria Karol. Un mini Ruggero, un mini toi !!
Elle couru dans les bras de Ruggero et l'embrassa passionnément devant les regards attendris de tous. Les confettis et l'intérieur du gâteau étaient bleus. Ils attendaient un charmant garçon. Quelques seconde après, des feux d'artifices de couleur bleu se lancèrent dans le ciel. Ruggero et Karol se serrèrent encore plus puis l'amoureux se mis à genoux et caressa le ventre de sa bien aimée.
- Bonjour petit champion. Ta maman et moi avons hâte de te rencontrer.
Il se releva ensuite pour embrasser de nouveau la mère de son fils avant de recevoir des embrassades de leurs amis.
- Félicitations !! S'exclamèrent-ils tous en chœur.
- Merci beaucoup les amis, vous nous avez fait une super surprise. On vous aime. Les remercia Karol.
Les parents et la famille viennent chacun leur tour féliciter les deux futurs parents. Ils leur souhaitèrent du courage et du bonheur. Tout le monde était venu. Tout le monde sauf Pablo. Sonia s'approcha de sa fille et la prit dans ses bras.
- Papa t'as laissé venir à la fête ?
- Je lui ai menti. Je lui ai dis que j'allais visité mon frère. Raconta-t-elle à sa fille.
- Il était au courant pour la fête ?
Sonia soupira tristement et caressa la joue de sa fille.
- Il ne veut pas entendre parler de toi pour le moment... j'essaye de le raisonner mais il ne veut rien entendre. Expliqua-t-elle.
- À quoi je m'attendais ? À ce qu'il vienne... je suis trop dupe ! Se plaignait Karol.
Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux. Elle souffrait de l'absence de son père et de son manque de soutient. Elle était si proche de lui. Pourtant, il ne la voyait plus que comme la plus grande déception de sa vie.
- Ma chérie ce n'est pas le moment de pleurer d'accord ? C'est un grand moment. Vous entendez un fils. C'est merveilleux. Essaya Sonia de réconforter sa fille.
Karol sourît doucement puis sécha ses larmes. Ensuite elle posa sa main sur son ventre.
- Je suis pressée de te rencontrer mini Rugge. Chuchotait-elle pour elle-même.
Ruggero vint par derrière et enroula ses bras autour de sa chérie. Il lui déposa de doux baisers dans le cou. Karol se retourna et l'embrassa tendrement.
- Je t'aime mon amour. Dirent-ils en même temps.
(...)
Huit mois et demi de grossesse, Karol ressentait les premières contractions. La douleur était forte et essayer de se tranquilliser, elle se rappela les bons moments de sa grossesse.
Flashback
Ils étaient tous les deux dans le canapé pour regarder Netflix lorsque des mouvements se faisaient apercevoir sur le ventre de Karol, à ce moment de six mois. Elle lâcha quelques soupirs de douleur mais aussi de sérénité. Ruggero caressait son ventre et quand il sentit les coups, il tourna sa tête vers sa petite amie et l'embrassa tendrement.
- Notre petit prince veut être avec nous. Sourît-il heureux de ce qu'il se passait.
- Comme nous on a envie qu'il soit là. J'ai hâte qu'il naisse Rugge. Encore deux mois à attendre, c'est long. Se plaignait Karol comme une enfant de dix ans.
- Ma chérie ne t'en fais pas, ça passera vite. En attendant, profitons de nous deux car après, on aura beaucoup à faire. Proposa-t-il en s'approchant doucement de Karol.
Lentement, il s'empara de ses lèvres passionnément. Ils étaient si amoureux l'un de l'autre et l'idée d'avoir un enfant était la plus belle chose du monde. Après tout, c'était le fruit de leur amour.
[...]
Les contractions étaient de plus en plus fortes et fréquentes. Le médecin avait prévenu que si elles étaient espacés de cinq minutes c'est que le travail allait commencé. Elle ne savait pas si c'était le moment mais tous les doutes s'en allèrent lorsqu'elle senti un liquide. Elle avait perdu les eaux.
- RUGGERO !
Ce dernier accouru à l'entente de son prénom. Il parcourra les couloirs de leur nouvel appartement en courant vers leur chambre. Il vit Karol respirer de manière irrégulière. Son visage démontrait l'angoisse et la peur mais aussi l'impatience et l'excitation.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-il déconcerté.
- RUGGERO ! Hurla-t-elle à la prochaine contraction. Les contractions.... les eaux... j'ai perdu les eaux...
Sa respiration était de plus en plus irrégulière à cause de la douleur.
Ruggero tarda un peu à réagir mais quelques secondes après il prit le grand sac de maternité et le déposa dans la voiture. Il rentra à nouveau dans l'appartement pour porter Karol dans ses bras.
- Il arrive mon coeur, notre petit prince sera bientôt parmi nous. L'encourageait-il.
Ruggero et Karol avaient récemment obtenus leur permis ce qui permettait au futur papa d'emmener sa chère compagne à l'hôpital. Il la déposa sur le siège passager de sa voiture puis se positionna au volant. Il tenait la main de Karol pendant qu'il conduisait. Elle lui serrait la main comme ci sa vie en dépendait et même s'il voyait sa main devenir rouge, il supportait la douleur car il savait que pou Karol, c'était encore plus douloureux. Durant le trajet, il essaya de la tranquilliser du mieux qu'il pouvait.
Flashback
Ils avait emménagé dans leur nouvel appartement depuis quelques semaines. Cet appartement n'était ni trop grand ni trop petit. Ils avaient réussi à l'avoir grâce aux économies qu'ils avaient récolté avec leur boulot dans la pizzeria et grâce à l'aide que les parents de Ruggero et la mère de Karol leur avaient offerte. Cela n'avait pas plu à Pablo mais peu importe. Ils avaient donc décidé de commencer à peindre la chambre du bébé pour sa venue.
- De quelle couleur on peint la chambre de notre bébé ? Demanda Karol à son petit ami.
- On attend un garçon donc bleu, non ? Suggéra-t-il.
- Hum... je ne suis pas trop pour ces stéréotypes du genre et puis je trouve ça ordinaire. Réfléchissait-elle. Je pensais à une toute autre couleur comme du rouge.
- Tu as raison et j'aime beaucoup de rouge. C'est la couleur de la passion et des sentiments.
Ils avaient choisi la couleur rouge pour peindre la chambre de leur enfant. Ils avaient passé l'après-midi à peindre les murs et à se chamailler comme des enfants en se donnant des cours de pinceaux. Ruggero avait de la peinture dans les cheveux et dans les oreilles tandis que Karol en avait sur son front et sur son nez. La chambre était rempli de rires. Sans aucun doute, ils étaient heureux d'accueillir leur fils.
[...]
Karol souriait à ce beau souvenir que Ruggero lui avait conté pour qu'elle se calme, ce qui avait fonctionné. Ils étaient arrivés à l'hôpital. Ruggero s'empressa de rentrer dans la clinique où les médecins prirent Karol pour lui faire une péridurale. Pendant ce temps, le futur père appela ses amis et leurs parents pour les prévenir de l'arrivée imminente de leur fils.
Michael, Valentina, Giovanna, Pasquale, Vanessa, Diego et Sonia avaient tous répondu positif en disant qu'ils seraient là sans faute.
Au fond de son cœur, Sonia souhaitait que son mari retrouve raison et soit présent dans ce moment important. Elle approcha de son bureau et toqua, dans l'espoir dans le convaincre de venir.
- Qu'y a-t-il Sonia ?
Sa voix était de plus en plus fermé. Ils ne faisaient que se disputer depuis plusieurs mois par rapport à leur fille. Pablo était toujours convaincu que c'était une erreur mais Sonia espérait lui faire changer d'avis.
- Notre petit fils va arriver. Bégayait-elle. Karol va accoucher.
Un grand silence s'installa pendant de longues secondes.
- Ne t'avise pas de les ramener ici. C'est ma maison et je les veux hors de ma vue. Lâcha-t-il froidement.
Après quelques secondes d'hésitation, Sonia décida d'ouvrir la porte et de lui dire ce qu'elle pensait.
- Tu réagis toujours comme un enfant ! Ta fille va accoucher et tu es sur le point d'être grand parent. Je peux comprendre ton inquiétude mais je ne comprends pas ta colère. Je sais que tu le regretteras un jour Pablo, parce que tu es un homme bon je le sais mais j'ai peur que tu t'en rendes compte trop tard. Notre famille s'agrandit, plus tôt que prévu, mais elle s'agrandit. Karol et Ruggero ont fait énormément d'effort depuis le début de la grossesse pour accueillir leur fils. Ils ont vraiment pris toute leur responsabilité. Je sais qu'ils sont jeunes et c'est pour cela qu'ils ont besoin d'un peu de notre soutient. Je sais que la perte de notre Nicolas t'a traumatisé mais cette histoire ne doit pas t'éloigner de notre fille, de notre petit fils ou même de nous deux. La grossesse de Karol s'est parfaitement bien déroulé et je suis sûre que l'accouchement se passera très bien. Notre fille est forte et elle a choisi le parfait homme pour l'accompagner dans cette aventure. Je t'assure, ils méritent cet enfant, ils y mettent tout leur cœur et ce serait vraiment dommage que tu passes à côté de ta famille pour un vieux traumatisme. Si on avait eu notre fils, on aurait pas pu s'occuper de lui. On n'avait pas les moyens, on n'avait pas pensé à la responsabilité, on n'en avait même pas parlé à nos parents. Il valait mieux pour Nicolas de ne pas naître parce qu'il aurait eu une enfance insuffisante. Et on a bien fait car ensuite nous avons eu Karol et là nous étions prêts. Nous avions tellement attendue l'arrivée de Karol dans nos vies. Tu te souviens quand tu lui promettais que tu serais à ses côtés dans n'importe quel moment. Tu as brisé ta promesse. S'il te plaît Pablo ouvre les yeux, ta fille a besoin de toi.
Pablo n'avait ni bougé, ni prononcé un mot pendant tout le discours de sa femme. Lorsqu'elle termina, il se leva et la poussa hors de la pièce avant de claquer la porte.
Les larmes se firent présentes sur le visage de Sonia. Elle pensait vraiment pouvoir le convaincre. Elle se dirigea le coeur lourd vers sa voiture, en route vers l'hôpital. Elle était consciente qu'elle ne devait pas rater ce moment.
De leur côté, Karol et Ruggero se trouvaient dans la salle de travail. Le futur père venait d'enfiler un uniforme conforme aux règles d'hygiènes pour l'accouchement. Il était aux côtés de sa petite amie pour lui tenir la main et lui transmettre tout l'amour, le soutient et le courage dont elle avait besoin pour donner vie à leur fils. Karol était allongée et suivait les instructions de la sage femme et du médecin. À chaque nouvelle contraction elle poussait, tout en serrant la main de Ruggero, le plus fort qu'elle pouvait. Celui-ci avait déjà les larmes aux yeux : l'amour de sa vie était en train de donner vie à son fils et il ne pouvait pas être plus heureux. Surtout quand ils entendit ses premiers pleurs.
Karol venait d'accoucher. Toute la douleur qu'elle ressentait c'était transformer en un bonheur intense à l'entendre de ces pleurs. Les deux amoureux virent comme la sage femme récupéra le bébé et s'avança vers eux pour le mettre dans les bras de la maman.
Karol prit son fils comme la chose la plus précieuse qui existe dans le monde. Ses yeux brillaient et elle commença à pleurer de joie. Ruggero se pencha un peu plus et posa sa main sur la tête du bébé. Bien que fatiguée, Karol fit un peu de place dans le matelas et invita le nouveau papa à s'installer avec elle. Celui-ci s'allongea à ses côtés et prit son fils dans ses bras à son tour.
- Bonjour petit prince.
Il déposa un baiser sur le front du bébé puis le serra contre lui. Il embrassa ensuite sa petite amie.
- Merci mon amour. Merci de m'avoir offert mon fils. Je t'aime tellement.
- Merci à toi d'avoir été là pour moi mon coeur. Je t'aime plus que tout.
Ils s'unirent d'un tendre baiser puis placèrent le bébé entre eux pour lui faire un dernier câlin avant de le donner aux infirmiers pour qu'ils vérifient son état.
Ruggero coupa le cordon du bébé et avant de suivre les infirmiers pour lui donner son premier bain, il embrassa le front de Karol pour qu'elle s'endorme et qu'elle récupère après avoir déversé tant d'énergie.
[...]
Les amis et famille des amoureux étaient venus pour voir le nouveau né. Ils étaient réunis dans la chambre. Ruggero et Karol allongés, tenaient leur bébé dans les bras et les autres étaient placés autour d'eux, en regardant cette scène émouvante.
- Il a les yeux de Karol. Commença Giovanna.
- Et le nez de Ruggero. Poursuivit Michael.
- Il est tellement serein dans vos bras. Rajouta Diego, le père de Ruggero.
- Il est à croquer ! S'exclama Valentina.
- Il ressemble à Ruggero bébé. Sourît Vanessa.
- Il a exactement les mêmes joues que Karol a sa naissance. Se remémora Sonia.
- Comment va s'appeler ce petit prince ? Demanda Pasquale aux deux jeunes parents.
- Nicolas. Répondit la nouvelle mère.
- Nicolas Pasquarelli. Rajouta Ruggero. Un hommage à son oncle.
Sonia était émue. Elle posa une main sur son cœur puis vint prendre son petit fils dans ses bras.
- Bienvenue à toi Nicolas Pasquarelli.
Les deux jeunes parents étaient heureux. Ils avaient réussi, ils avaient eu leur enfant malgré les obstacles et les difficultés. Pourtant, Karol avait perdu un père pendant cette histoire et cela la rendait triste.
- J'ai tout essayé pour le convaincre de venir mais j'ai échoué. Confessa Sonia déçue.
Une larme coula sur la joue de Karol qui souffrait de cet éloignement. Ruggero allait la réconforter lorsqu'ils entendirent quelqu'un.
- Où est mon petit fils ?
Les regards se tournèrent vers cette voix. Surprise !
- Papa
Pablo s'avança vers sa fille et la prit dans ses bras.
- Ta mère m'a rappelé tout à l'heure que je t'avais fait une promesse quand tu étais petite. J'ai promis d'être à tes côtés dans n'importe quel moment. Et même si ces deniers mois je n'ai pas tenu promesse, je ne veux pour autant la briser. Je te demande pardon. Regrettait-il.
Karol le serra dans ses bras et lui pardonna. Il lui tendit son fils pour qu'il le prenne.
- Je te présente Nicolas Pasquarelli.
À l'entente de ce prénom, les yeux de Pablo s'humidifièrent.
- Finalement, on l'aura eu notre Nicolas. Était-il ému.
Sonia était ravie tout comme Karol.
Petit à petit, les visiteurs s'en allèrent pour laisser les deux amoureux seuls avec leur bébé.
Karol donnait le sein à son fils tandis que Ruggero prit une photo pour immortaliser le moment. Il souriait en prenant la photo.
- Tu sais j'ai toujours su que toi et moi on allait faire notre vie ensemble. J'étais sûre que tu serais la femme de ma vie et que tu serais la mère de mes enfants. C'est arrivé beaucoup plus tôt que prévu mais c'est arrivé. Et quand tu m'as dis que tu étais enceinte je ne pouvais pas être plus heureux parce que Nicolas et toi vous êtes les amours de ma vie. Je ne regrette absolument d'avoir décidé de le garder.
- Je suis totalement d'accord avec toi. Moi aussi j'ai cette sensation que tu seras l'homme de ma vie depuis que je te connais. J'avais peur quand j'ai su que j'étais enceinte, j'avais peur de devoir affronter cela toute seule mais je savais que si tu étais avec moi, on pouvait y arriver. Regarde nous, on a notre fils, on est heureux et on a réussi. Je suis tellement fier de tout ce qu'on a accompli ces derniers mois pour notre fils. Et je sais qu'on a réussi surtout grâce à l'amour qu'on se porte tous les deux. Je t'aime Ruggero Pasquarelli.
- Je t'aime Karol Sevilla de Pasquarelli. L'embrassa-t-il.
- On t'aime Nicolas Pasquarelli. Dirent-ils en chœur en regardant leur fils avec amour.
Ils n'avaient que dix-sept ans, ils étaient jeunes. Un petit accident était arrivé dans leur vie mais c'était un merveilleux accident, le plus beau de tous..
Fin
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